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    Paradis : amour
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    43 critiques spectateurs

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    Flore A.
    Flore A.

    33 abonnés 518 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 décembre 2013
    Un film rude, troublant, dérangeant qui prend un grand plaisir à traiter de ce sujet tabou qu'est le tourisme sexuel. Des scènes glauques, des rapports malsains qui peuvent déranger et faire fuir ... qui en tout cas nous touchent et nous remuent. De longues scènes filmées toujours en plans fixes ... ces corps filmés au plus près, ces corps-à-corps même ... : un film qui a des allures de documentaire. Ulrich Seidl traite le sujet de façon lucide : les touristes et les locaux sont renvoyés dos à dos avec leurs erreurs, leurs faiblesses, leur ridicule ... il n'y a pas les gentils d'un côté et les méchants de l'autre ! non, il y a des tas de personnages bien peu sympathiques, pleins de failles, filmés sous leurs plus mauvais angles et pourtant, au final, j'ai trouvé que ce film dégageait beaucoup de tristesse bien sûr mais aussi une grande humanité.
    Ulrich Seidl nous offre dans ce paysage magnifique de très belles scènes comme ces corps blancs et immobiles alignés sur des transats en train de bronzer avec de l'autre côté de la barrière, les locaux noirs qui attendent avec leur marchandise. (qui est parfois eux-même ...). Le film aborde l'air de rien beaucoup plus de thèmes qu'on peut le penser de prime abord : la misère bien sûr aussi bien sociale, amoureuse que sexuelle ... la haine de soi qui finit par se transformer en haine des autres ... les humiliations que certains n'hésitent pas à infliger aux autres au nom du plaisir et de l'amusement ... les mauvais côtés d'un certain tourisme en général ... parce que sans même parler du tourisme sexuel, ce film nous amène à réfléchir sur notre façon de voyager, de considérer les locaux, ...
    Un film fort et percutant, qui n'hésite pas à nous montrer la laideur du monde et qui reste d'une grande beauté. A noter qu'il doit beaucoup à ses acteurs et notamment à son interprète principale Margarete Tiesel, parfaits dans des rôles souvent difficiles.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 janvier 2013
    Quand je lis les critiques négatives (professionnelles ou de spectateurs) je me rends compte que ces gens n'ont rien compris au film. Ils détestent le film car ils détestent le sujet. Mais le tourisme sexuel existe et c'est justement la grande réussite de ce film de le montrer tel quel. Si ce film les dérange tant c'est bien qu'il est réussi et transcrit si parfaitement cette réalité. Bien sur nous ne connaissons pas tous des femmes qui pratiquent le tourisme sexuel mais je peux vous assurer que ce qui est dit et filmé est fidèle a la réalité. Le réalisateur ne prend pas parti et c'est tout a son honneur. Quand a ceux qui n'enlèvent leurs
    ornières que pour lire La Croix ou aller a la messe : ce film n'est pas pour vous !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 février 2013
    Deux pauvretés qui s'entrechoquent, essaient de se séduire et se détruisent mutuellement. Pauvreté affective et sexuelle et misère du quotidien.
    On en sort pantelants, choqués mais touchés. Un très beau jeu d'actrice, cru et vrai et des images qui restent .
    N'ayez pas peur de cette réalité. Un conseil: allez le voir
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 19 février 2013
    un film sale à éviter. L'histoire d'une triste réalité était pourtant intéressante : le tourisme sexuel en Afrique avec des mamis européennes venant passer leurs vacances dans des hôtels clubs. Ces femmes seules à la recherche désespérée de l'amour, et qui au final ne font que se payer les "services" de ces africains (qu'elles traitent de "nègres" au passage) en quête d'argent et qui sont bien souvent pères et mariés. Mais ou a voulu en venir le réalisateur avec cette manière très spéciale de tourner ce film ? Les innombrables scènes de sexe sont niaises, sales, répugnantes, à vomir, qui provoquent un énorme sentiment de mal-être et de dégoût. Presque un sentiment de honte de suivre cette histoire avec d'autres inconnus dans la même salle. Les critiques des médias sont quasi unanimes sur ce film, on se demande bien pourquoi ? Pour ceux qui s'y risquent, il vaut mieux partir avant la fin afin d'éviter la scène de l'orgie d'une dégueulasserie navrante, avec ce pauvre africain qui sert d'objet d'humiliation à ces vieilles dames !!! Si encore il y avait eu quelques beaux paysages du Kenya pour justifier le déplacement, non rien, juste une plage, une chambre et des bidonvilles sales... La seule chose positive que je peux trouver au film (je le reconnais) est le jeu d'actrice de la comédienne principale. Je ne trouve pas qu'elle joue bien, mais son jeu est tellement proche de celui d'une femme filmée dans son quotidien dans un documentaire ARTE, que c'est en ça qu'elle a du mérite !
    Yves G.
    Yves G.

    1 275 abonnés 3 287 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 février 2013
    J'ai passé trois ans de ma vie au Kenya, puis trois ans au Sénégal.
    Deux pays qui ont en commun la réputation d'accueillir des femmes blanches d'âge mur à la recherche d'amours exotiques avec de jeunes Africains.
    Bref, j'aurais eu vingt ans de plus et un autre sexe, on aurait pu légitimement s'interroger sur les ressorts cachés de mes affectations successives.

    "Paradis : amour" raconte les (més)aventures d'une Autrichienne quinquagénaire qui, à l'occasion d'un séjour touristique sur les plages de Mombasa croit redécouvrir les plaisirs de la chair dans les bras de quelques éphèbes noirs.
    Au début du film, on découvre Teresa chez elle en Autriche : dans son travail auprès d'handicapés, à son domicile, dans un HLM sans âme, où elle tente vainement de dialoguer avec sa fille, déjà obèse, plus intéressée par son téléphone portable que par le départ en vacances de sa mère.
    Puis soudain, la voici sous l'équateur, au bord de l'Océan Indien, dans un hôtel semblable à ceux où nous passions nos week-ends au bord de l'Océan indien. Le contraste entre les deux univers est frappant.
    La chaleur du soleil invite à l'abandon. Les corps se dénudent sous les regards indéchiffrables des vendeurs de coquillages, maintenus à distance des touristes par une ficelle qui divise la plage en deux.
    Quelques amies, arrivées avant Teresa, la mettent au parfum. Ici, les Nègres sont gentils et doux ; ils voient la beauté de ton âme et pas la déformation de ton corps ; et ils baisent divinement à condition de contribuer aux frais de scolarité de leurs neveux.
    Teresa se laissera tenter, aura une première expérience décevante, puis une autre plus réussie. L'amour naîtra. Mais bientôt la réalité de ces relations-là la rattrapera.

    Laurent Cantet - que n'avait pas encore auréolée sa Palme d'or - traitait avec beaucoup de subtilité ce sujet dans "Vers le Sud". L'approche de Ulrich Seidl est beaucoup plus trash.
    Elle n'en est pas moins efficace.
    Le film interdit aux moins de 16 ans montre des corps nus : ceux de ces femmes blanches aux seins trop lourds et aux hanches épaisses, ceux de ces hommes noirs si lisses et si jeunes. Dans une des scènes les plus émouvantes du film, Teresa prend en cachette une photo du corps nu de son amant endormi.
    Le film se termine par une scène magistrale, à la limite de l'insoutenable. Et pourtant terriblement juste.
    Aspro
    Aspro

    13 abonnés 355 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 septembre 2013
    La poursuite du bonheur conduit à la déception inévitable dans ParadisAmour . Teresa ( Margarete Tiesel ) se dirige vers le Kenya à la recherche d'affection, de sexe et un sens renouvelé de sa désirabilité. Paradis amour souligne la manière dont le tourisme sexuel est une forme d'oppression néo-colonialiste et laisse l'impression que peu importe son esthétique.

    Teresa travaille avec des personnes handicapées et supporte de manière maussade sa fille adolescente et ses habitudes paresseuses. Quand elle quitte l'Autriche pour rejoindre les «mamas sugar» sur les plages du Kenya, elle se ressent un certain droit à sa part d'amour et de sexe. Au Kenya, elle découvre un monde où les jeunes hommes noirs vont dire et faire n'importe quoi pour flatter et séduire une femme plus âgée, blanche tant que le prix est juste. Doux charmeur Munga ( Peter Kazungu ) la fait se sentir jeune , mais l'illusion de l'amour est rapidement brisée.

    Seidl a un impressionnant styliste visuel. Son point de vue des corps affaissés de Teresa et ses touristes d'âge moyen se situe quelque part entre la gaieté et un œil impitoyable .
    Il ya une image saisissante d'une côte de sable fin avec une ligne ferme de démarcation entre les touristes blancs échoués sur les plages d'un côté et les garçons de plage noir sur l'autre.

    Seidl a créé un film troublant dans un ensemble convaincant. Mais le résultat est trop long même si il offre un engagement lucide avec un Kenya où l'amour est une transaction et le cœur reste un chasseur solitaire.2.5/5
    Akilajo
    Akilajo

    30 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 6 juin 2012
    Film présenté pour la Sélection Officielle par l’allemand Ulrich Seidl dure 120 minutes. Le réalisateur n’en est qu’à son premier long métrage car en effet il veut en faire une trilogie pour 3 femmes autrichiennes en quête d'épanouissement dont Paradies : Liebe est le premier volet qui raconterais la vie d’une Autrichienne, Teresa ( Inge Maux ) qui s’envole pour le Kenya et goûte au tourisme sexuel qui a lieu là-bas. Au départ le film semblait drôle mais il vire très rapidement dans le malaise et dégoût. J’ai été très surprise de voir que les avis de la presse étaient très partagés allant d’un point totalement négatif à celui d’un film qui mériterait la palme d’or. Il est clair que nous ne pouvons pas aimer un film de ce genre même s’il permet tout de même de prendre conscience du phénomène des sugar mamas et le mal être de femmes quinquagénaires cherchant à combler un vide sentimental à travers des rapports humains où il n'y a plus grande place pour l'amour et l'estime de soi. Je n’ai jamais été friand des films allemands mais là encore moins malgré quelques beaux plans de paysage exotique, je le déconseillerai fortement aux jeunes personnes de le voir, peut-être qu’un public plus âgés aimerait un peu mieux d’après les différentes critiques de la presse. Il a peu retenu mon attention de façon positive et c’est sûrement le seul film que je peux classer dans cette catégorie à ce jour.
    ArnoRuoms
    ArnoRuoms

    8 abonnés 101 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 janvier 2013
    Indigeste, interminable, hideux... Un abominable pensum. Pour le moment, le pire film de Cannes 2012.
    ffred
    ffred

    1 495 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 janvier 2013
    Voilà un film terrible. Sans doute le plus dérangeant de ce début d'année. Paradis : amour, en sélection officielle à Cannes l'an passé, aurait même failli chiper la palme à l'autre film français (pardon autrichien...). Ulrich Seidl y va franco, rien ne nous est épargné. Son film est sec et froid (pas de musique), sa mise en scène est minimaliste mais parfaitement maîtrisée. On pense bien sûr au film de Laurent Cantet Vers le sud (beaucoup plus idyllique que celui-ci même si plus dramatique), très proche dans le thème...
    La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-paradis-amour-114550516.html
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 janvier 2013
    S'il y a bien un film que je m'attendais à ne pas aimer, c'est bien celui-là. Une certaine froideur, un sujet désagréable, un réalisateur autrichien, le mot Amour dans le titre : mon esprit sentait l'ombre maléfique du grand faiseur prétentieux et doublement palmé s'allonger sur le film.



    En réalité, et c'est ce que je vais essayer de démontrer, l'approche de Seidl est à l'opposé de celle de Hanaeke, app................. la suite ici : http://0z.fr/zzI39
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 janvier 2013
    A première vue de bande-annonce ce film est très politiquement correct, traitant de misère sexuelle, et oscillant vers la critique néocolonialiste. On dirait une pilule dorée pour bobo (de gauche évidemment) à s'enfiler pour la bonne conscience. Que nenni ! Seidl télescope deux paradis, celui de la carte postale tropicale, que notre Teresa voudra enfermer dans les photos de son téléphone mobile, pour dire au retour "j'ai vu ceci, j'ai fait ça, c'était donc bien", et celui du pouvoir blanc en Afrique, l'arbre à billets de banque qui rencontre l'arbre à palabre. Quiconque a déjà été au Kenya a été victime de corruption passive ou plus insistante. Ici c'est la Sugar Mama qui corrompt la fidélité conjugale des mâles kényans, pourtant peu propices à la vertu. Cette simple bagatelle est le prétexte à un constat froid et honnête sur la mortelle débilité du tourisme de masse, pratiqué par des individus ne se vivant pas comme cette masse pratiquant un tourisme née dans les années 60-70, mais se prenant pour des voyageurs des siècles passés, un genre de Stendhal en Italie au rabais. Âges qui avancent, femmes seules, rêves périmés d'amour, vies ratées, hypocrisie délicate de souhaiter la tendresse de son gigolo,on y devine juste la solitude énorme issue de la récupération du féminisme pour faire de la femme un équivalent de l'homme dominateur (dominés par ses supérieurs hiérarchiques auxquels il veut ressembler) et non plus son complément naturel, passeport pour les valeurs familiales, débarrassée du rôle de larbin domestique dans l'ombre du guerrier de la fiche de salaire. Pas de philosophie. Du cru. Du fantasme. De la légende. Du zizi de noirs en veux-tu en voilà, pour donner du sens à l'ennui glacial de nos teutonnes qui se sont payés le billet d'avion. Sens mou qui dégonfle longuement. Au final on a donc un film au propos conservateur à mille lieux de l'idéal libéral, de gauche ou de droite, du citoyen du monde, nomade qui métisse positivement son esprit sous diverses latitudes. Ce discours sonnerait presque comme une évidence, s'il n'était finalement aussi rare. Ce "paradis" est rare et donc évite la facilité qu'il semble prêt à développer. La direction d'acteurs de Seidl est toujours aussi convaincante. Mise en scène et cadrage sont au cordeau de cette petite descente banale et brutale aux enfers qui nous apporte une chouette bouffée d'ironie précise.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 janvier 2013
    "Paradis : Amour" a beau être une belle réussite technique et esthétique, portée par une interprétation brillante (Margarete Tiesel, énorme, sans jeu de mots), il y a dans ce film quelque chose de profondément dérangeant qui lui fait perdre de sa valeur. Et ce n'est pas la faute du sujet abordé, aussi sordide soit-il. Au contraire, le tourisme sexuel pris d'un point de vue féminin, c'est assez prometteur et assez novateur au cinéma (à la télé, par contre, on ne compte plus les pseudo reportages voyeurs et cyniques sur les sugar mamas). Le problème, c'est que Seidl s'en fout. La relation homme/femme lui importe peu, c'est la relation Nord/Sud qui l'obsède et l'exploitation du second par le premier. Et c'est là que le film devient franchement dérangeant et désagréable, dans la façon dont le sujet est traité, dans la complaisance malsaine dont l'auteur fait montre et dans sa manière brutale et voyeuriste de dénoncer en forçant le trait. Exemple : il y a déjà une dose non négligeable de racisme induite dans toute forme de tourisme sexuel, est-ce vraiment nécessaire d'en rajouter en parsemant les dialogues de moqueries ou de remarques désobligeantes à l'encontre des Africains ? Seidl tombe dans le piège de ce qu'il est sensé dénoncer : il accumule les scènes gratuites (l'orgie finale, longue, pesante, plombée) tout en affirmant que tout à un prix, que tout n'est que marchandise (la recherche d'affection, les rapports humains...). C'est ce qu'il parvenait déjà à démontrer d'une manière beaucoup plus brillante dans son film précédent, "Import/Export", film également extrêmement craspec à bien des égards. "Paradis : Amour" n'en est qu'une redite fort peu subtile. A force de marteler son discours misanthrope et de s'aventurer dans les limites du glauque, Seidl finit par dégoûter le spectateur. Pourtant, on dira ce qu'on voudra mais afficher avec une telle limpidité la détestation et le mépris qu'on porte à ses contemporains, ça force quand même le respect et l'admiration. Schön, Herr Seidl.
    Schwann
    Schwann

    9 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 juillet 2012
    Profitons déjà pour noter que les titres des films présentés à Cannes cette année 2012 sont particulièrement pompeux. En ce qui concerne Paradis : amour, c'est un flop dont on peut bien se passer. Les traducteurs ont d'ailleurs du soit se laisser porter par la pornographie ambiante soit se désintéresser totalement d'un film aussi pathétique, pour laisser passer dans les sous-titres "tu me donne" ou encore "j'en n'avais". Le spectateur, quant à lui, rira du ridicule du film pour faire passer le temps, voire fera de l'œil à ses voisins. En tout cas, il n'est pas là pour voir des baleines autrichiennes tenter de rattraper une jeunesse perdue auprès de mâles africains qui ne cherchent qu'à les détrousser de leur argent - la direction des acteurs donne un aspect tout à fait réaliste. Il ne réagit même plus aux sempiternelles paroles racistes, ni aux symboliques qui se veulent discrètes (chambre 5, personnages qui se croisent, etc).
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 938 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2014
    Le cinèma de Ulrich Seidl est un cinèma très conceptuel en terme de forme avec des plans fixes et des cadres extrêmement bien travaillès qui empruntent au documentaire la spontanèitè, du fait de bosser sans dialogues et de mèlanger les acteurs professionnels et non-professionnels. « Hakuna Matata » , qui signifie : il n'y a pas de problème! Mais on le voit quand même que les plages du Kenya sont à la dèrive! Ces « sugar mamas » qui se disputent la chair des Blacks le sont aussi, à la dèrive, et nous èmeuvent tout autant! La reprèsentation du tourisme sexuel, conjuguè ici au fèminin, n'est pourtant pas le seul intèrêt de ce saisissant "Paradies: Liebe". L'argent dètermine les rapports et cadre le climat social douloureux! En autrichienne quinquagènaire et bien en chair, Margarete Tiesel force l'attention en portant à elle seule le film dans une prestation forte et courageuse! Contrairement à ses copines qui viennent uniquement pour le sexe, son personnage s'imagine qu'elle va avoir du sentiment! Et, là où c'est cruel, c'est qu'elle n'en aura à aucun moment et le film raconte du coup cet itinèraire là! Premier volet d'une trilogie très acide sur la quête du bonheur des femmes (ont suivi en 2012, "Paradis : Foi", et en 2013, "Paradis : Espoir"), "Paradies: Liebe" laisse des traces profondes dans notre esprit! On frôle parfois, sans jeu de mot, l'overdose sexuel comme la scène hallucinante des quatre « sugar mamas » et du jeune Noir entre strip-tease et partouze! Mais c'est tout sauf du spectacle voyeurisme car le plus touchant de "Paradies: Liebe" ne se trouve t-il pas dans son final ? Quand Teresa attire dans ses filets ce pauvre barman au sourire « banania » en dèsespoir de cause...
    elriad
    elriad

    380 abonnés 1 783 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 décembre 2013
    "Paradis Amour", premier volet du triptyque de Ulrich Seidl, promène sa caméra sans complaisance dans un club de vacances au Kenya,cliché de carte postale. Sur la plage, il y a les nantis occidentaux en rang d'oignons sur des transats, et délimitée par une corde protégée par un garde en uniforme, l'Afrique pauvre qui regarde, observe,attend que cette frontière symbolique soit franchie. Tout est là. Dans ce morceau de corde qui symbolise le coin des "riches" qui imaginent pouvoir tout se payer avec leur devises, et de l'autre, les "pauvres" qui espèrent pouvoir monnayer au mieux leur jeunesse. Magnifiquement filmé, dégraissé de toute complaisance et pourtant si trivial dans les dialogues, le film cruel et réaliste du cinéaste autrichien montre sans porter de jugement ces corps qui s'échangent dans un complot d'amour de dupes pour mieux se renvoyer à leur terrible solitude. Pas de musique, des dialogues et des scènes crues, des acteurs qui ont tombé leur pudeur pour entrer magnifiquement dans leurs personnages, "Paradis Amour" est un film sombre et touchant. Et derrière cette plage immuable où ondulent les felouques, cette belle image en forme de métaphore dans la dernière seconde du film résume merveilleusement le propos du film.
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