Avis : Le temps de l'aventure - Page 8

J'adore Emmanuelle Devos qui, à elle seule, motive le fait que je mette la moyenne : elle illumine le film et joue son personnage de théâtreuse un peu paumée avec une rare conviction. Elle montre du reste l'étendue de son talent en jouant deux fois et différemment la même scène lors d'une audition : un régal. Par contre, l'acteur irlandais qui lui donne la réplique parait, en comparaison, totalement figé et sans âme. On a du mal à croire à ce coup de foudre et cette parenthèse sentimentale parait bien artificielle, d'autant que la construction du film parait bien bohême. Pour moi un semi ratage à voir pour les inconditionnels comme moi de E.D.

Le thème des rencontres sans lendemain n’est pas nouveau au cinéma. De “Brève Rencontre” à “Lost in Translation” la filmographie est plutôt riche. Voici un nouveau fleuron dont on ne peut que saluer la magnifique réussite, due en grande partie à une Emmanuelle Devos totalement inspirée par son personnage. Son duo avec Gabriel Byrne exprime le désordre des sentiments, l’irrépressible montée du désir, le frôlement des corps et la complicité amoureuse dans l’ignorance du passé et du futur de l’autre. Passion fantasmée et ponctuelle qui va marquer les deux protagoniste pour le reste de leur existence. La sobriété des dialogues et la place laissée au non-dit sont la marque de ce superbe scénario et d’une réalisation toute en finesse.

La beauté vient de l'urgence et de l'interdit. La frustration finale sublime tout. Gabriel Byrne m'a touchée, bluffée, et je me souviens maintenant pourquoi j'en étais tombée amoureuse à l'époque. Grosse bonne surprise. I'm in love.

Le film ne manque pas de charme mais il est trop long, pourquoi 1h45 ? Les acteurs sont crédibles même si Gabriel Byrne manque d'expression. Certaines scènes sont ratées comme celle, très étrange et hyper caricaturale avec la sœur... On sent que le realisateur connait bien le 7e arrondissement et a des comptes à y refler !
Les scènes un peu comiques quand Devos se prend un poteau détonnent. Bref au global je suis resté sur ma déception de ce joli portrait de femme en proie à d'affreux doutes...

Elle est comédienne - et française. Lui est professeur d'université - et anglais. Leurs regards se croisent dans un train qui les conduit à Paris. A la faveur d'un enterrement (eh oui!) à Sainte-Clotilde, ils vont se revoir. Du coup, une jolie histoire d'amour peut commencer, puis prendre fin (?) en même temps que s'achève le film. Le scénario est relativement conventionnel et pourtant l'humour qui est souvent présent va faire la différence. Certes le premier quart-d'heure est longuet et malgré les regards échangés avec une certaine virtuosité, l'ennui peut gagner le spectateur. Mais avec la splendide séquence des obsèques, le film verse dans la comédie amoureuse et l'on se prend d'intérêt pour les personnages. Admirable Emmanuelle Devos qui s'investit pleinement et parvient à donner au spectateur l'envie de suivre son itinéraire amoureux. Gabriel Byrne est l'amoureux aux tempes blanchissantes, digne et élégant (dommage qu'on l'ait affublé avec sa partenaire d'une scène prétendument érotique et qui ne convainc guère). Quelques rôles secondaires méritent d'être signalés, dont celui de Gilles Privat qui incarne un professeur d'Economie aussi pédant que naïf ou ceux d'Aurélia Petit et de Laurent Capelluto qui incarnent la soeur et le beau-frère d'Alix, le personnage d'Emmanuelle Devos, et qui nous offrent une délicieuse scène de règlement de comptes familial. Et pourtant ce film ne va pas jusqu'au bout de ses promesses. La fin est bâclée et trop de scènes mériteraient mieux que d'être seulement entrevues. En dépit de ces réserves, reconnaissons à Jérôme Bonnell un bien joli talent et remercions-le de nous avoir régalés de bien agréables moments.

Un film pour les femmes...
Magnifiquement écrit, magnifiquement interprété

Une surprise dans le cœur pendant la séance de ce long-métrage fort en émotions. Comme à son habitude, Emmanuelle Devos nous entraîne à ses côtés pour vivre au plus prêt un quotidien réaliste où les sentiments s’entremêlent dans un tourbillon de la vie qui ne cesse jamais. Gabriel Byrne, plus connu dans son rôle de psychologue sur le petit écran, surprend grâce à une prestance à couper le souffle. Cet amour impossible entre Alix et Douglas est intense et poignant. La mise en scène est sobre, fragile et juste. Le Temps de l’aventure est une œuvre délicate où les souffles et les non-dits sont plus importants que tout le reste.
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Quel curieux quiproquo peut expliquer la note de 2.7 / 5 ?!? Sans doute la temporalité de ce récit que Jérôme Bonnell choisit lente comme pour nous faire entrer dans l'esprit de ses personnages, nous laisser imaginer leurs doutes, leurs craintes et leur résignation face à une histoire impossible. Auteur du merveilleux "Chignon d'Olga", Bonnell signe encore ici un film superbe, plein d'invention, attaché à la force du jeu de ses acteurs. Mal noté au cinéma, espérons que ce très beau film apparaisse dans toutes ses qualités à ses futurs téléspectateurs. Et que Bonnell continue son œuvre en construction !

Le sujet du film est assez périlleux, mais Emmanuelle Devos nous fait une véritable démonstration de son excellence, ayant fort à faire avec le tout aussi talentueux Gabriel Byrne. Il se dégage une alchimie des sentiments presque miraculeuse, à Paris, ville romantique.

Deux personnages tristes au possible vont avoir le temps d une après midi et à la sortie d un enterrement (le moment le plus léger du film) avoir une aventure et trainer leur ennui pendant quelques heures. Par empathie je me suis prodigieusement emmerdé avec eux, j ai eu l impression que c était le dixième film ou je voyais Emmanuelle Devos jouer exactement le même rôle. Tout ce qui peut être pénible dans le cinéma français se retrouve dans ce film qui n a pas grand chose à dire et ne le fait pas spécialement bien.

Passion amoureuse fugitive sur fond de solitude et de remise en question de sa vie aux abord de la quarantaine. Film bien joué, tout en touches subtiles et pudiques mêlées à des scènes étonnantes par leur côté comique. Impression finale assez mitigée.

Très joli film tout en sensibilité et émotion porté par l'excellente Emmanuelle Devos véritablement bouleversante dans le rôle de cette actrice fauchée qui, au hasard d'une rencontre dans un train, tombe amoureuse d'un professeur anglais interprété par Gabriel Byrne. Le réalisateur gâche toutefois quelque peu son film en y insérant au milieu une fâcherie familiale hors sujet.

Une journée. Un train. Deux inconnus.
Des échanges de regards, le cœur qui bat.
Le regarder partir, le perdre à tout jamais ou s’offrir au temps de l’aventure ?
Et si la vie d’Alix basculait…À petits gestes délicats, Jérôme Bonnell tisse sur cette fragile trame une intrigue sentimentale presque irréelle et pourtant tangible, aventure de peu de mots, suspendue hors du temps et bientôt rattrapée par le diktat des horaires SNCF avec lesquels on ne peut plus tricher. Ecrit par le cinéaste pour la comédienne Emmanuelle Devos, le rôle d’Alix offre un beau portrait de femme entre deux âges,un peu paumée, en galère ...Délicat et mélancolique...

Quelle émotion! Les acteurs sont très bien! A ne pas manquer.

Comme toujours Emmanuelle Devos est remarquable et ici crève l'écran. Ecriture toute en nuances où la complexité des sentiments est parfaitement bien exprimée. Toutefois, ce coup de foudre impossible et sans lendemain a quelque chose de Sur la route de Madison... Bonne mise en scène de Jérôme Bonnell, quelques longueurs cependant. Point négatif: la musique. Ce violon...au secours !!!