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gerald_w-a
11 abonnés
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5,0
Publiée le 16 novembre 2015
Ce film va au rythme de la vie de l'époque à laquelle il se passe. En conséquence, les premières minutes sont redoutables, on se dit qu'on ne va pas tenir longtemps. Puis on rentre tout aussi doucement dans l'histoire, dans la vie de ces familles paysannes, petit à petit, ça vous prend, on passe trois belles heures, faites de choses simples et de beaux moments pour peu que l'on sache apprécier ce récit de ce qu'est la vie attachée à la terre et au plus près des sentiments fondamentaux. De plus, ce qui semble n'être qu'un documentaire naturaliste délivre avec finesse son message : ce père qui, par amour, taille des sabots à son fils (alors que la première scène établit que cela ne l'enchante pas de le scolariser) parce que celui-ci veut simplement marcher jusqu'à l'école, parce que celui-ci veut s'élever par l'instruction, il se retrouve finalement banni par un système impitoyable qui ne lui fait même pas la faveur d'un jugement, un système qui ne s'occupe pas des hommes et de l'amour, mais seulement de la propriété (de l'arbre en l'occurrence) La lumière est magnifique, les acteurs aussi. Alors, en conclusion, un très beau film.
Revoir ce film est autant une expérience émotionnelle incomparable que l'épreuve d'une nostalgie pour la grandeur du cinéma italien qu'on a laissé mourir. Ermano Olmi, comme nombre de ses confères italiens est un cinéaste du peuple, qui le regarde droit dans les yeux, avec tendresse, sans démagogie, et surtout sans la condescendance que lui portent souvent les cinéastes bourgeois. Les gens de la terre portraiturés dans cette fresque unique et rare nous sont montrés sans complaisance, sans aucune affèterie, sans solennité, parce qu'Ermano Olmi les connait aussi bien que Georges Rouquier, Farrebique étant le film auquel on peut comparer directement l'Arbre aux sabots. Un titre d'ailleurs énigmatique puisqu'il n'est question de cet arbre que dans le dernier tiers du film, cependant un titre qui sous-tend le drame inéluctable qui pèse sur une des familles paysannes de l'histoire. Olmi décrit le quotidien de paysans italiens de la fin du dix neuvième siècle, avec le grand-père qui transmet le savoir de la terre à ses petits enfants, avec ses veillées au coin du feu qui réunissent les familles, avec le labeur des journaliers, vécu comme une respiration naturelle, bien qu'il soit rude. Les hommes et la nature ne font qu'un dans cet univers paysan, dépeint à une époque et un endroit précis, mais peuplé de personnages universels. Au passage, on peut se demander pourquoi des personnages si représentatifs d'une large majorité d'humains sur terre, sont si peu présents au cinéma. Métaphoriquement, la dernière séquence donne un élément de réponse. Les ouvriers, les gens de la terre, sont une propriété. Palme d'or en Cannes en 1978, après que Padre Padrone des frères Taviani l'ait obtenu l'année précédente. Un chant du cygne.
Avec les mêmes méthodes que ses modèles issus du mouvement néoréaliste filmaient la société contemporaine, Ermanno Olmi a réussi à embaucher des paysans lombards pour leur faire interpréter dans leur propre langue un rôle proche d’eux-mêmes mais dans un contexte situé quatre-vingt en arrière. L’époque n’a finalement pour seule influence que de s’assurer que les traditions agricoles ne soient pas aliénées par un quelconque modernisme industriel, la situation politique n’étant évoqué par le biais de l’influence des institutions religieuses sur le quotidien des personnages. La routine des habitants de cette ferme est scrutée avec un souci de réalité documentaire qui fait du film un modèle de naturalisme. Toutefois, sa durée excessive du film au regard de sa quasi-absence d’intrigue fait vite passer la considération envers le procédé filmique en un profond désarroi devant ce spectacle qu’il parait bien inutile de s’obliger à suivre jusqu’au générique fin.
L'Arbre aux sabots c'est presque l'anti-thèse de 1900, Ermanno Olmi a réalisé un film sur le monde paysan avec une approche très réaliste presque documentaire et ceci pendant 3 heures, c'est un peu long par moment (un conseil faites comme moi regardez-le en 2 fois) mais il faut reconnaître qu'Olmi pas son approche sincère et profonde nous touche et s'il ne cherche pas à dramatiser la vie miséreuse de ces paysans Lombards il montre de manière réaliste une vie dure et laborieuse faite par moment de petits bonheurs. Un film à découvrir.
Film magnifique qui présente le quotidien de mėtayers à la fin du XIXÈME siècle dans la campagne de Bergame en Italie. Le film est volontairement lent et montre de façon réaliste ce que devaient endurer les pauvres gens au gré des 4 saisons. Ces conditions ont perduré jusqu'à la fin des années 70 dans certaines régions d'Italie. La palme d'or est amplement méritée. Chaque visage, chaque dialogue, chaque plan est fouillée et le réalisateur, selon ses propos, tenait à nous faire partager des instants de son enfance.
" L'arbre aux sabots" fut une palme d'or bien méritée en 1978.Certes, le film est d'une lenteur déconcertante parfois mais il est le reflet d'un monde où le travail se fait lentement ( les petits paysans italiens de Lombardie avant la mécanisation de l'agriculture), d'un monde où les horizons lointains se limitent souvent aux villages voisins, un monde aussi où on prend le temps ce vivre.Dans ce contexte, les images fourmillent de détails intéressants et la trame de départ( faire des sabots neufs à partir d'un arbre dont on n'est pas propriétaire) s'estompe rapidement pour donner une sorte de documentaire historique sur cette paysannerie où les rôles sonnent d'autant plus justes que ce ne sont pas des acteurs qui jouent mais des personnes issues du monde agricole d'aujourd'hui.
« L’arbre aux sabots » de Ermanno Olmi, palme d’Or à Cannes en 1978. Nous sommes à la fin du XIXème/début du XXème siècle, en Lombardie rurale avec sa structure pyramidale : le propriétaire terrien, son régisseur et sa ferme dans laquelle 4 familles de paysans travaillent dur au rythme des saisons. On y voit des scènes rurales typiques : les semailles, l’égrenage du maïs pour faire la polenta, le cochon qu’on tue, la veillée au coin de l’âtre dans l’étable, la fête paroissiale… mais aussi la filature de la soie et le marchand ambulant de vêtements et de mercerie. A côté de croyances populaires (le cheval sans sabots, la Dame noire, le bruit qu’il faut faire pour chasser l’hiver…), la vie de ces paysans est verrouillée par la religion : le bénédicité et la prière du soir, les prières et litanies pour conjurer un malheur et un petit garçon que le curé pousse à aller à l’école pour probablement l’envoyer ensuite au séminaire. Pire une toute jeune mariée ira en voyage de noces à Milan chez une tante qui dirige un couvent/orphelinat et en reviendra avec un enfant d’un an, déjà une bouche supplémentaire à nourrir ! Le seul aspect amusant sur le plan religieux est cette paysanne qui arrive à sauver sa vache que le vétérinaire donnait pour mourante le matin, avec de l’eau bénite « à sa façon » ! Toute cette religiosité – compréhensible pour l’époque – est encadrée par la musique de JS Bach. Un jour le maître des lieux constatera qu’un de ses saules manque – c’est l’arbre aux sabots – et le régisseur viendra le soir même expulser la famille jugée coupable de ce « vol ». Il ne faut pas espérer de rébellion des autres paysans, un peu de compassion et surtout le silence car qu’y a-t-il de plus miséreux qu’un paysan chassé de la ferme et de son travail ? Cette grande fresque rurale dont les 3 h 10 passent aisément, est jouée par de réels paysans dans leur patois est superbe en termes de photo et de lumière avec des paysages de brume et même de neige… Un film magnifique avec comme seul regret, le fait que les chants des paysans au travail et les histoires des veillées ne soient pas sous-titrés.
Une chronique rurale intéressante comme témoignage d’un temps passé. On y voit en « accéléré » tous les événements de la ferme italienne du 19eme siècle. On cherche une dramaturgie. Elle est quand même présente selon les saisons et on n’est pas vraiment dans le documentaire. Le film est un peu long quand même et les personnages assez bruts il faut le reconnaître......
Film de 3h15 sur la vie des paysans italiens à la fin du 19eme siècle. C'est évident que dit comme ça, on a plus envie de fuir cette Palme d'or 1978 que de se jeter sur le DVD. Et pourtant...pourtant le film captive et les 3h passent tranquilou. C'est la vraie force du film, pas de scénario défini mais une réalisation qui capte les moments vrais, les moments de la vie de ses pauvres gens qui clairement survivent de leur faibles récoltes d'agriculteurs. Bref je m'attendais à vrai dire à m'ennuyer un peu et bah en fait pas du tout ! Comme quoi...
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1,0
Publiée le 24 juin 2021
Ce film est un long lent et ennuyeux un aperçu de la vie d'un groupe de paysans italiens du 19ème siècle. Malheureusement le film est très superficiel et trop morne. Malgré sa longueur nous apprenons étonnamment peu de choses sur les personnages car le film fait des méandres et passe d'un personnage à l'autre sans s'approcher d'aucun d'entre eux. L'intrigue est extrêmement mince l'histoire du garçon et de ses sabots étant à peine abordée. D'un point de vue historique il manque de détails. Même les paysans pauvres ont des sources de bonheur et de positivité dans leur vie qui ne sont pas présentées ici. Après la première heure lorsque la nouveauté d'observer le mode de vie des paysans s'estompe le film s'éternise pendant deux heures supplémentaires laissant finalement le spectateur regretter d'avoir perdu son temps. Qu'y a-t-il chez les réalisateurs sois disant artistiques qui aiment massacrer des animaux vivants devant la caméra. Olmi est-il obligé de nous montrer un porc qui se fait trancher la gorge comme on le voit ici de tirer sur un cheval dans le cou (à la Tarkovski). Cela ne me dérangerait pas tant que ca si ce film n'était pas prétentieusement truffés de messages sois disant moraux et de sois disant spiritualité. J'ai l'impression de me faire sermonner par un prêtre catholique du 17ème siècle et pour moi c'est tout à fait déplaisant...
Film magnifique, tellement dérangeant, tellement contraire à notre pensée moderne, cartésienne et faussement progressiste. Film admirable qui rentre au cœur de la question centrale: comment vivre? Et qui nous suggère que ces gens-là qui ´laissent faire les hommes et s’en remettent à Dieu’ sont peut-être dans le vrai.
C'est l'histoire d'une ferme italienne exploitée par cinq familles paysannes de la fin du siècle dernier. Au long de quelques saisons, le réalisateur Ermanno Olmi met en scène la condition du paysan, son travail harassant et artisanal, sa pauvreté. Ses acteurs sont des agriculteurs; par conséquent, les personnages sont vrais, les gestes sont vrais et le film atteint une authenticité et une rigueur quasi documentaires, une approche très pure à laquelle on doit adhérer en l'absence d'une intrigue dramatique. La neutralité du ton exclut toute considération politique ou sentimentaliste, ne dirige pas le spectateur et le laisse libre, au coeur de ce récit naturaliste, de ses impressions. Les moeurs et la mentalité rurales s'expriment à travers l'anecdote et l'épisode de l'arbre aux sabots, métaphore qui résume bien la condition paysanne, en est une. La couleur du film, sombre et pluvieuse -Olmi occulte la saison d'été- exprime l'âpreté du travail et de la vie. Sans doute le film n'est-il pas toujours haletant en raison de sa lenteur et de son austérité mais, constamment, son réalisme donne du relief aux scènes les plus ordinaires, à ces incidents insoupçonnés spoiler: -la vache malade par exemple- qui rendent l'existence du paysan lombard plus précaire encore.