Avis : D'une vie à l'autre - Page 2

Comme dans beaucoup de film d'espionnage, les explications et les indices nous sont fournis par petites touches et ne nous permettent de reconstituer le puzzle qu'après quelques fausses pistes et rebondissements spectaculaires. L'intérêt principal de ce film dans lequel il est difficile d'entrer, réside d'abord dans le jeu des acteurs. Face à
l'immense Liv Ullmann - une scène d'anthologie muette et inoubliable d'échange de regards à ne pas rater -, Juliane Köhler, dans le rôle principal, réussit à nous émouvoir par un jeu très sensible et juste, digne des plus grandes stars. La toile de fond et l'argument historique du film (des Nazis à la Stasi) donnent froid dans le dos, mais ne semblent pas dénués de réalisme...

Film psychologiquement éprouvant qui va de rebondissements en rebondissements.

Un thriller étonnant, comme une version Norvégienne de la série géniale "The Américans" !!! Un film méconnu à découvrir sans tarder...

Une totale réussite pour ce film sur les années noires de la guerre froide , ce n'est pas qu' une oeuvre de plus d’espionnage sur cette période mais un véritable drame humain ; touchant et bouleversant .

Il n’est pas très aisé de critiquer « D’une vie à l’autre » sans trop en dire, car les secrets que cache le personnage de Katrine se laissent deviner par petites touches tout au long du film. Si on est un peu attentif, on devine assez vite et assez facilement ce qu’elle peut avoir vécu. Là où c’est un scénario astucieux, c’est qu’on imagine tout d’abord tel secret, puis tel autre et on se rend compte au final que la réalité est encore bien pire ! L’explication finale, dans le dernier ¼ d’heure, met en place clairement toute la trame de son histoire mais on a déjà compris l’essentiel. Cela dit, l’absence de « grande révélation finale » n’est pas un défaut, c’est certes moins spectaculaire, mais c’est plus stimulant pour l’esprit. Le film se permet pas mal de saut dans le temps, un flashforward au début, puis plein de flash back par la suite, et c’est autant d’indices à mettre bout à bout par le spectateur, comme un puzzle. La réalisation est intéressante, les flash back sont filmés « à la 70’s » avec une image très « RDA » (c'est-à-dire horriblement laide) pour bien souligner le contraste avec l’action principale. Il y a de très beaux plans tournés sur les côtes de Norvège, qui m’a l’air d’être pays absolument magnifique, même si le climat ne fait pas très envie : il n’y a pas un brin de soleil et il y a tellement d’humidité dans l’air qu’on a l’impression s’avoir froid ! L’interprétation, Juliane Kohler en tête, est tout en sobriété et si le personnage de sa fille peut apparaitre un peu agaçant, les autres sont excellents et Liv Ullmann dans le rôle de la mère fait passer beaucoup de choses juste avec son regard. La fin du film est cruellement ironique, tout sauf spectaculaire, tout sauf inattendue et pourtant les dernières images sont terribles et donnent une note finale tragique qui reste dans l’esprit au sortir de la salle. Au rayon des petits défauts, on regrettera peut-être de rester un peu sur sa faim concernant les fameux « Lebensborn » et sur le destin des enfants concernés, dont il n’est question que de façon anecdotique au final alors qu’il y a matière à dire, j’imagine. On peut aussi trouver que le film flirte avec le pathos sur la fin, à l’heure des révélations, et que la psychologie l’emporte que les considérations politiques, géopolitiques, diplomatiques et morales du parcours de Katrine, alors que là aussi il y aurait surement beaucoup à dire, ne serais ce qu’à propos du métier de son mari par exemple… Mais ces petites lacunes ne sont pas rédhibitoires et ne doivent pas empêcher « D’une vie à l’autre » d’être vu par tout ceux qui aiment le bon cinéma intelligent et exigeant…

Un peu compliqué à suivre au début, du coup on ne rentre pas dans l'histoire et on ne s'attache pas aux personnages. C'est dommage car le scénario était intéressant. C'est plus sympa sur la fin avec les explications mais ce film mi-allemand mi-norvégien ne restera pas dans les mémoires.

Un film allemand et norvégien réalisé par Georg Maas (deuxième long-métrage après plusieurs documentaires) qui sort du placard un secret de famille qui, petit à petit, va resurgir au grand jour. Un drame tiré de faits historiques réels, fabriqué comme un thriller qui interroge (et embrouille) une bonne partie du film. C'est plutôt pas mal fait. L'ambiance cinéma d'espionnage et la typicité de ces pays crée du coup un univers intéressant, différent des films français et américains...

Il y a deux films dans "D'une vie à l'autre". Le premier est une histoire d'espionnage troublante et difficilement compréhensible, proche du documentaire. Cette approche m'intéresse dans le sens où elle fait planer un certain mystère sur cette histoire aux sombres secrets. Le propos est fort et la mise en scène tient la route. La suite est moins convaincante en virant au thriller historico-familial. Le film tombe alors dans un académisme, certes habité, mais gênant avec une utilisation abusive de la musique et une répétition dispensable de twists. Le scénario se tient, c'est bien pensé, mais le film perd finalement de son originalité initiale et se révèle pour le moins problématique dans sa structure et ses intentions.

Je conseille d 'aller faire votre opinion sur ce film qui vous laisse a vos propres méditations sur la nature humaine. Il est particulièrement maladroitement présenté sur l'affiche on est plus dans l'univers de John le Carré, que dans les dessous politiques Danois ou l'excellent pris (e) au piège de la Stasi. Je pense avoir été en mesure de bien suivre l'intrigue complexe, car par chance je m'étais intéressée au contexte historique et j'avais entendu à la radio le réalisateur. Je conçois que le scenario, mis en abyme, puisse dérouter , de même que la maitrise froide du personnage tient à qui n'est d'ailleurs pas sans m'évoquer " Barbara " (qui se déroulait en RDA) -je pense que le pouvoir d'attraction de ces 2 dames tient plus à leurs silences lourds de secrets qu'à" l'ineffable mystère féminin "-...

Excellent film qui relate une histoire authentique et très bien joué. Le scénario est un peu difficile à suivre pour quelqu'un de jeune qui ne connaît pas cette époque.

un très bon film sur une époque sombre de notre histoire, avec des acteurs épatants.

George Maas prouve bien qu'on peut encore réussir à être intéressant et original avec un sujet en rapport à cette période. L'histoire est passionnante et parfaitement bien menée, il y a pas mal de rebondissements et surtout on ne tombe pas dans le cliché du film d'espionnage au contraire c'est plus un drame familiale dans lequel la psychologie des personnages est importante c'est difficile d'en parler sans trop en dire en tout cas même si la forme n'a rien d’exceptionnelle le fond lui mérite le coup d’œil.

Bêtement comparé à « La Vie des autres » par un marketing opportuniste en France, voilà un film qui aborde un sujet méconnu de l’Histoire, en l’occurrence une autre page sombre de l’Allemagne durant le Seconde Guerre Mondiale. On y aborde le sujet de ces enfants nés de l’union entre soldats nazis et femmes de pays occupés (ici la Norvège, donc de futurs aryens). Placés en orphelinats spécialisés, la Stasi s’intéressa à eux à la fin de la Guerre. « D’une vie à l’autre », librement inspiré de faits réels, part de ce fait avéré pour bâtir une fiction à mi-chemin entre espionnage et drame familial. La première partie semble nébuleuse et on a du mal à saisir les tenants et les aboutissants de l’intrigue, pour une fois peut-être un peu trop courte et pas assez explicative, il faut donc connaître un minimum ses classiques en Histoire. Puis, petit à petit, on comprend par touches savamment distillées où nous emmène le scénario. Et c’est un bonheur : palpitant côté thriller et aussi poignant qu’émouvant sur le versant tragique, on est happés jusqu’à la dernière minute. C’est un film passionnant et intelligent qui a le mérite d’éclairer certaines zones d’ombre, encore peu connues et non relayées dans les manuels d’Histoire, de notre passé pas si lointain que ça. A découvrir, d’autant plus que l’interprétation de Julianne Köhler et Liv Ullmann, si rare sur les écrans, est parfaite en tous points.

"D'une vie à l'autre" est le 2ème film de fiction réalisé par l'allemand Georg Maas. Adaptation de la seconde partie de "Eiszeiten", un roman écrit par Hannelore Hippe, il raconte avec beaucoup de force les conséquences d'une facette de l'histoire européenne que nous, français, ne connaissons pas : le fait que de nombreux bébés nés d'une mère norvégienne et d'un soldat allemand lors de l'occupation de la Norvège par les nazis ont été envoyés vers l'Allemagne et placés dans des orphelinats, afin d'être à même, plus tard, de régénérer la race aryenne. Dans les années 60, la Stasi en a profité pour envoyer des espions dans ce pays occidental : il suffisait de les envoyer avec une fausse identité pour, qu'en Norvège, les mères soient persuadées de retrouver l'enfant qu'on leur avait pris dès sa naissance ou presque. Le film se déroule en 1990, entre la chute du mur de Berlin et la réunification de l'Allemagne. Katrine, la cinquantaine, vit une existence normale et heureuse avec un mari qu'elle aime, une fille, une petite-fille et sa mère. Jusqu'au jour où débarque un avocat qui travaille pour le Parlement européen qui souhaite lancer une enquête et mettre en cause les gouvernements norvégiens et allemands sur ce qui s'est passé pendant la guerre. Cette enquête va-t-elle confirmer que Katrine s'est bien échappée de RDA pour retrouver sa mère ou bien prouver qu'elle est une de ces "espionnes" envoyées par la Stasi ? "D'une vie à l'autre" est un film passionnant, plein de rebondissements très bien amenés par le réalisateur et remarquablement interprété, en particulier par Juliane Köhler qui joue Katrine et par Liv Ullmann qui joue sa mère ; ou sa "mère" ?

Avec ce film Georg Maas ressuscite deux événements quasi incroyables de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre Froide : les enfants lebensborn, enfants né d’un père nazi et, parce que blonds aux yeux bleus, enlevés à leur mère pour le projet de purification de la race allemande d’une part et les agents doubles de la Stasi qui prétendirent être ces enfants enlevés à leurs mères des décennies plutôt d’autre part. Il construit sur ces deux histoires assez ahurissantes, une intrigue prenante mélange de thriller d’espionnage et de tragédie familiale. On se prend rapidement dans l’intrigue grâce à une construction maligne qui, via des flashbacks bien amenés, dévoile petit à petit la vraie histoire de cette femme sans jamais trop éventer les événements passés et donc maintenir le suspens jusqu’au bout. En parallèle de cette belle construction du côté thriller, le film ne laisse pas tomber le côté humain et construit une belle tragédie familiale où les secrets de Katrine menacent en permanence de faire voler en éclats 20 ans de bonheur. Sans jamais faire dans l’outrance, que ce soit dans la mécanique de l’intrigue ou dans les sentiments, le film réussit à nous happer dans cette histoire de fantôme du passé de deux guerres qui ont ravagées et séparées le continent européen pendant plus de 50 ans. Une vraie réussite dont la sélection pour l’Oscar du meilleur film étranger ne vient que souligner la qualité. À voir.