Nous sommes en 1952, en Angleterre, non loin de Londres. Le roi George VI va mourir, laissant son trône à sa fille aînée, Elizabeth, 2e du nom (toujours en fonctions en 2015.....). Les jeunes hommes font alors 2 ans d'armée. De nombreux conscrits britanniques sont envoyés aux côtés des Américains en Asie - c'est la guerre de Corée. Le vétéran John Boorman, quasi-contemporain de la reine Elizabeth (il a 81 ans, elle 88), revient à la réalisation (précédent film en 2006) avec cet apparemment très apaisé et léger "Queen and Country".
Cette chronique succulente, mise en scène avec élégance, est pourtant moins superficielle qu'on pourrait le croire. Sur une intrigue principale rappelant le piquant et courtelinesque "Les gaîtés de l'escadron", sur les us et coutumes militaires, le climat particulier régnant dans les casernes, avec son lot de sous-officiers aigris et/ou traumatisés, ses recrues fragiles, ses figures pittoresques, ses fortes têtes désopilantes, etc. se greffent plusieurs "romances", et quelques histoires de famille, pour un panorama éclairant de la société outre-Manche du début des "fifties". C'est absolument délicieux, "so british" - un film ressuscitant brillamment un temps où l'honneur était encore une valeur prise fort au sérieux ("Pour la Reine et le pays"), mais où humour et fantaisie, si anglais aussi, n'étaient jamais loin.... Un casting très convaincant, employé au mieux : les conscrits (Bill - que l'on avait suivi enfant dans "Hope and Glory" en 1987, et Percy), Callum Turner, l'Anglais et Caleb Landry Jones, l'Américain (ce dernier déjà confirmé), comme les militaires de carrière (on peut citer ainsi Richard E.Grant, Brian F.O'Byrne, Pat Shortt et surtout David Thewlis - vu en 2014 dans le dernier Gilliam), ou les "fiancées" de Bill et Percy.