Avis : Men & Chicken - Page 2

Deux grandes réussites sous-tendent Mænd & Høns. La première est à chercher du côté de ses acteurs, tous impeccables dans des rôles à la croisée de l’humain et de l’animal, aussi imprévisibles qu’attachants, aussi déréglés que progressivement domptés par un spectateur qui apprend à les regarder, qui semble même les comprendre. Que Mads Mikkelsen soit un grand acteur n’est plus à prouver, et sa performance ici – oui, une performance – le rappellera sans difficulté. La seconde réussite tient à l’atmosphère étrange qui plane sur l’ensemble du long métrage, une pesanteur aussi diffuse et légère que les protagonistes sont instables. La partition musicale de Frans Bak et Jeppe Kaas y est pour beaucoup, oscillant entre une écriture évoquant celle d’Alexandre Desplat – la piste « Montage » est sous perfusion Desplat – et un thème sous forme de comptine rendant hommage, entre autres, à celui de Poltergeist signé Jerry Goldsmith. Une partition hybride pour un film qui l’est tout autant, quoique sa bizarrerie perde un tantinet de son mystère à mi-parcours, une fois la famille réunie. La principale limite de Mænd & Høns est sa faiblesse de mise en scène qui se contente de répéter les mêmes mouvements sans les penser ; quelques idées relatives au comique des situations, comme ce frère tombant derrière la vitre de la garderie ou ses footings impromptus, rehaussent un ensemble sinon moyen et fainéant. Nous aurions aimé, plus qu’une thématique centrale axée autour de la chimère, que la forme même du long métrage soit chimérique, ose l’hybridité, cultive les changements de tons. Or, l’impression est celle de se retrouver à table avec la famille de Leatherface, sans la folie et l’imprévisibilité qui la détermine. En somme, Mænd & Høns vaut le détour pour le cynisme avec lequel il aborde la vie et sa sacralité, revisitant le couple Éros et Thanatos avec une originalité certaine ; aussi pour ses acteurs et son ambiance générale. Mais il aurait pu être bien plus.

Ce qui est amusant les dix premières minutes devient rapidement d'une bêtise insupportable. Un bon gros navet.

Alors c’est marrant parce que j’ai un sentiment assez mitigé à l’égard de ce « Men And Chicken » même si globalement j’en reste satisfait… Parce qu’au fond, que pourrait-on bien reprocher à cette gentille farce un brin absurde sinon le fait d’être un peu trop perché ? Eh bah me concernant, je pense que mon principal souci vient du fait que la mécanique scénaristique du film a engendré chez moi un effet assez retord qui me l’a fait regarder avec une certaine distance. Pour moi tout l’imbroglio tourne autour du mystère posé dès le départ. D’un côté, je ne peux pas reprocher d’avoir construit tout le fil de l’intrigue autour d’un grand mystère qu’il s’agit de résoudre (ici les véritables origines d’Elias et Gabriel). Ce mystère, c’est clairement ce qui permet de fixer une ligne directrice qui justifie les actions des personnages et qui permet aux spectateurs de se projeter dans cet univers un brin foutraque. C’est vrai qu’en soi, on s’en fout un peu de mystère, tant c’est l’état d’esprit et l’atmosphère un peu barrée qui compte dans ce film. Eh bah pourtant, me concernant, ses effets sur ma progression dans ce film ont été un brin contreproductif. Et le problème vient du fait que le mystère dont il est ici question a été, me concernant, éventé en même pas cinq minutes ( spoiler: moi quand j’ai vu Gabriel faire ses mimiques et Elias parler de rêves à base de poulets, j’ai tout de suite tilté. Bah en même temps le film s’appelle « Men And Chicken » quoi…
) Alors, comme je le disais un peu plus haut, ce n’est pas grave parce que ce n’est pas le plus important. Mais le problème c’est qu’à chaque moment où les personnages principaux essayent de résoudre le mystère, ça m’a fait retomber dans un état d’esprit très « ça va, vous emmerdez pas, on a compris… » Alors après, d’un autre côté, je ne vois pas comment ils auraient pu faire autrement. Peut-être faut-il finalement accepter le fait que la beauté du film se trouve finalement dans sa gentille loufoquerie. Après tout, sur ce point, la seule évolution du personnage d’Elias suffit à générer sa dynamique. C’est clairement lui qui donne tout son sel à chaque peinture proposée dans la grande maison des Thanatos. D’ailleurs – sur ce point – difficile de passer à côté de la performance hors-norme de Madds Mikkelssen. On sent que le gars a voulu se libérer de ses rôles de mecs froids et sérieux. Là il a voulu se faire plaisir et lâcher la bride. Pour certains ça peut vite sombrer dans le ridicule, mais pas pour Madds. Comme quoi, même dans le délire, ce mec n’est jamais dans le lâché prise. Sa performance, bien que loufoque, est totalement cohérente et au service du film. En ressort donc un film qui, bien qu’il donne l’impression de se la jouer facile et assez basique (la faute à l’intrigue sûrement), réussit malgré tout à fournir un univers distrayant, sympathique, et gentiment décalé. Franchement, c’est tout à son honneur. Pour qui apprécie les trips un peu barrés c’est efficace et donc, rien que pour cela, ça se prend. Après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)

Le cinéma danois, c'est comme le cinéma israélien : je suis rarement déçu (mais rares fois quand même). La bande-annonce de ce Men & Chicken annonçait un film délirant. On l'a bien. Même si on aurait aimé qu'il le soit un peu plus. Certes, c'est loufoque et bien frappé mais Anders Thomas Jensen, scénariste et réalisateur, aurait pu (dû ?) aller plus loin dans le délire. On reste légèrement sur notre faim. Et puis, la fin n'est pas très réussie à mon goût. A côté de cela, on se marre tout de même bien. C'est rythmé, les dialogues sont drôles, toutes les situations aussi, il y a même une belle émotion (toujours mêlée d'humour) quand les frères découvrent le secret de leurs naissances. L’interprétation est au top. Tous les acteurs (vus pour la plupart dans les films danois récents) sont épatants. A leur tête, Mads Mikkelsen est hilarant. Bref, secret de famille et recherche des racines dans le Danemark profond pour une comédie (presque) débridée plutôt bien envoyée. Un bon divertissement.

Dix ans après le génial Adam's Apples, son troisième film, et avoir écrit une quinzaine des plus gros scripts danois, Anders Thomas Jensen revient devant la caméra pour une nouvelle comédie terriblement noire et par conséquent extrêmement addictive. Il retrouve pour l'occasion ses acteurs fétiches Mads Mikkelsen, Nikolaj Lie Kaas et Nicolas Bro et y ajoute David Dencik et Søren Malling dans une histoire absurde où deux frères vont à la découverte de leur famille cachée composée de trois frères aussi arriérés que bizarres dans une demeure perdue dans le Danemark profond... Nous suivons ainsi deux frères laids comme des poux, tous deux avec un bec de lièvre, l'un étant un masturbateur compulsif et colérique (Mads Mikkelsen, qui ne semble se lâcher que dans son Danemark natal), l'autre un prof de philo calme et raisonné mais en proie à des tocs effrayants (David Dencik, génial en unique être sensé de la bande). Face à eux, trois frangins aux allures de rednecks européens qui se lisent des histoires pour s'endormir, se battent pour avoir raison et mangent dans des assiettes aux dessins animaliers. Quiconque connait le cinéma d'Anders Jensen s'attendra à des personnages complètement allumés vivant dans un monde déjanté où rien n'a réellement de logique. Oscillant entre l'absurde anglais et le malaise des pays de l'Est, Men & Chicken, à l'instar des précédents films de Jensen, nous transporte une nouvelle fois dans un n'importe quoi hilarant avec ici comme témoin de toute l’ineptie environnante un David Dencik épuisé par les continuelles disputes de ses frangins et son incapacité à raisonner la stupidité qui les habite. Nanti d'une mise en scène dynamique, d'une galerie d'acteurs maquillés et d'un décor aussi sordide que chaleureux, Men & Chicken est une nouvelle perle de l'auteur des Bouchers Verts à ne manquer sous aucun prétexte.

Humour noir, liens familiaux et manipulations génétiques sont au menu de ce joyeux foutoir peuplé de personnages affreux, sales et méchants, complètement asociaux et qui se tapent dessus (notamment à coups d'animaux empaillés) à la moindre contrariété. On flirte parfois dangereusement avec le glauque mais sinon c'est assez génial.

Après le décès de leur père, Gabriel et Elias découvrent qu’ils ont en réalité été adoptés. Ils décident de repartir retrouver leurs vraies racines qui les mèneront sur une île bien étrange. Le très spécial Anders Thomas Jensen (Les bouchers verts) n'avait pas tourné depuis 10 ans, pas inactif pour autant, scénariste de Susanne Bier ou de The Salvation, par exemple. Men & Chicken appartient autant au film de monstres, du type Freaks, qu'à l'imagerie des contes de Grimm ou au cinéma social. Un scénario à peine racontable qui nous plonge dans les interrogations du déterminisme et de la part animale qui est en chaque être humain. Enfin, encore davantage ici. Mads Mikkelsen, méconnaissable, se fond dans une bande d'acteurs qui tentent de nous faire croire à l'innommable. Le film est aussi repoussant que fascinant. Hybride, c'est le cas de le dire.

Avec ''Men & Chicken'', c'est dans un univers bien particulier que nous plonge Anders Thomas Jensen, à mi-chemin entre la comédie noire et la science-fiction malsaine, proche de ''L'île du Docteur Moreau''. Soit l'histoire de Gabriel et Elias, deux frères découvrant à la mort de leur père que celui-ci n'est pas leur père biologique. Leur vrai père se nomme Evelio Thanatos, brillant généticien habitant isolé sur une île éloignée de tout. Les deux hommes décident alors d'aller à la rencontre de leur géniteur, rencontrant au passage leurs trois demi-frères, des types loin d'être des lumières et cachant clairement quelque chose... Maniant plusieurs références pour mieux entretenir l'atmosphère si particulière de son film, à la fois drôle et inquiétante, le cinéaste n'hésite pas à appuyer là où ça fait mal, approchant sans vergogne des thèmes comme le handicap, la génétique, le sexe et surtout la famille. La famille qu'on ne choisit pas, forcément. Délire complètement barré (mais pas décousu) qui laissera plus d'un spectateur confus, ''Men & Chicken'' témoigne d'une vraie force dans sa manière d'aborder les choses, maîtrisant aussi bien l'humour visuel que plus grinçant et plus dérangeant avec en prime une morale loin d'être politiquement correcte. Dans la peau d'Elias, le frère pervers moustachu au bec de lièvre, Mads Mikkelsen est formidable, aux antipodes des rôles charismatiques qu'il a pu avoir précédemment, contribuant à faire de ce film une réussite certaine, bien qu'un peu bancale.

Un film très particulier, presque un Ovni, certainement très ancré dans une tradition Danoise, d’un humour très pointu, un peu absurde, bien difficile à classer. Il y a un mélange d’humour pince sans rire british et de graveleux style Hara Kiri ,première époque. On ne rigole pas vraiment, mais on sourit souvent, un peu jaune aussi. On peut aussi trouver un 2e degré car il s’agit avant tout d’une fable, petite satire du monde moderne et de l’obsession du progrès. Deux demis frères partent à la recherche de leur géniteur, un savant fou qui a créée des races nouvelles , et des monstres génétiquement modifiés, Tout se passe dans une grande demeure à moitié abandonnée, avec ses pièces secrètes et ses laboratoire interdits., sur une île reculée du Danemark . Mais on a du mal à adhérer, car cet humour potache, ces gags lourdingues fatiguent assez vite, c’est souvent très répétitif, on est dans une sorte de Pieds Nickelés, personnages farfelus, des années 50 .Il y a pourtant des moments qui approchent la féerie, avec des animaux imaginaires qui traversent l’écran, ou des repas familiaux surréalistes, baignant dans une certaine poésie. Un assemblage complexe, comme une salade niçoise, avec peut être trop de composants, qui ne se mélangent pas toujours très bien ensemble .Cette alternance de sentiments et de genres est déroutant, même si le film est très original.

en terme de film déjanté,je croyais avoir atteint les sommets avec ma Loute, film vu il y a quelques jours (pour moi une nullité !)mais avec men and chicken ça dépasse tout , on se trouve en présence d'une bande de dégénérés,violents ,débiles et malgré cela curieusement attachants.l'interprétation est de premier ordre avec entre autres mads mikkelsen remarquable dans un rôle inhabituel de demeuré. un film complètement foldingue,outrancier mais souvent drôle.

Voilà un scénario inattendu qui nous change de ce qu'on peut voir habituellement et en plus le film est très réussi. Les acteurs sont excellents et il y a plein de petits détails très bien trouvés souvent drôles mais pas seulement.

Drôle, iconoclaste, impertinent, imprévisible, tendre, flippant. C'est une comédie, un thriller, un film fantastisque, un drame social et un magnifique hommage au burlesque. Presque un dessin animé de Pixar! Tellement envie de voir le making-oeuf!

Très belle surprise! Rafraîchissant , surprenant , marrant et intéressant. Les décors sont superbes. Les acteurs très bons

À la mort de leur père, Elias et Gabriel découvrent qu’ils ont été adoptés et que leur père biologique, Evelio Thanatos, est un généticien qui travaille dans le plus grand secret sur une toute petite île peu peuplée.
Malgré leur relation difficile depuis leur enfance (Gabriel est prof de fac lors qu'Helias est surtout un "masturbateur compulsif" doublé d'un looser...), ils décident de partir ensemble à sa rencontre. Arrivés sur cette île éloignée de la civilisation, ils vont découvrir une fratrie étrange et des origines mystérieuses...
Men et Chicken est un film d'Anders Thomas Jensen particulièrement original. Anders Thomas Jensen est l'auteur de l'excellent western "Salvation". A la fois comédie de moeurs, drame et fiction scientifique, "Men and Chicken" donne du Danemark -et de ses habitants- une image aux confins de ce que l'on imagine. Le film est assez "perché" grâce à son scirpt et au jeu de ses personnages atypiques (Madds Mikkelsen est assez loin du personnage du Chiffre dans James Bond...). A mi chemin entre le registre comique et le film "positiviste" loin d'être idiot, "Men and Chicken" surprend mais ne plaira pas à tout le monde...vous êtes prévenus!

Éros, pathos, thanatos : un film débectant et philosophique. J'écrivais presque les mêmes mots pour qualifier "Taxidemie" de Georgy Palfy en 2007. Qu'est ce que cela fait du bien de voir un film hors norme, drôle, dégoûtant, scientifique, philosophique et violent à la fois !! Les discussions entre frères "débiles" autour de la bible avec des arguments scientifiques est sans doute la scène la plus drôle. Mais l'ensemble du film l'est tout autant. Cette version de l'île du docteur Moreau est sans doute la plus actuelle : après les films sur le genre, maintenant voici un film sur les espèces ! C'est tordu et génial à la fois. Je suis sûr qu'il y aura des remakes tendance Terry Gilliam ou Guy Ritchie...