Avis sur Goodnight Mommy

Un très bon thriller psychologique (ce n'est pas un film d'horreur ni un fast&furious).

Certes, comme j'ai pu le lire, le rythme peut paraître lent. C'est sans doute fait exprès et cela n'est absolument pas dérangeant. Au contraire, cela rajoute à l'ambiance glaçante du film, et colle parfaitement à l'histoire. Un film qui vaut donc grandement le coup d'être vu avec attention, et revu, pour en comprendre toutes les finesses.

Détailler plus cette critique serait spoiler. Je vous invite donc à visionner ce film sans en lire davantage, à vous faire votre propre opinion (bon courage) puis à revenir cliquer sur le bouton spoiler ci-dessous ensuite !

Mon analyse / explication du film (gros spoilers !) :
spoiler: L'opération de chirurgie esthétique qu'a subi la mère, c'est à mon avis suite à des brûlures au visage, probablement causées par Helias qui a probablement causé la mort de son frère jumeau...(Bien qu'à la fin, elle dise que l'accident n'a pas eu lieu par sa faute...) Cela fait beaucoup de "probablement", mais je ne suis sûr de rien ! Ce frère décédé, Lucas, devient est la concrétisation du penchant psychopathe d'Helias, penchant qu'il avait déjà certainement en lui avant l'"accident"... La mère a conscience que son fils est "spécial". Elle l'aime, et contrairement à son mari qui a fui / demandé le divorce suite à ce fameux "accident", elle essaye de (re)vivre avec. Elle instaure des règles strictes pour se protéger de lui, et on peut la comprendre... Elle est certainement sous anti-dépresseur et antidouleurs... C'est pour cela qu'elle a besoin de calme et qu'elle dort toute la journée. (Je me suis demandé ce qu'on l'entendait croquer à la 23ième minute... Peut-être des cachetons, avec lesquels elle s'était endormie ?) Du point de vue de son fils, qui souffre aussi de paranoïa, cela la conforte encore plus dans son rôle de tyran. Il commence à s'auto-convaincre qu'elle n'est pas sa mère, ce qui l'aide d'ailleurs sans doute à se déculpabiliser pour tout ce qu'il lui fait subir... Certaines scènes sont peut-être hallucinées : Le cafard qu'il lui fait manger pendant son sommeil. Cafard issu de son élevage (hobby particulier) que sa maman connaît et tolère... Il en efface d'autres de sa mémoire : C'est sans doute lui qui a tué le chat, qu'il expose ensuite au milieu du salon, dans un bocal de formol... Pour ceux qui ne comprennent pas la scène où la mère part seule et toute nue dans la forêt (puis sa tête se met à faire des trucs bizarres...) : Helias la voit partir. Etant donné qu'il vit dans une hallucination H24, on peut donc penser tout simplement qu'il imagine cette scène : La tête qui se brouille symbolise le fait qu'il renie la brûlure au visage de sa mère (qu'il a peut-être causé) et aussi le fait qu'il la prend pour une autre personne. Elle-même cherche à cacher son visage, certainement pour ne pas traumatiser encore plus son fils, car ce n'est pas beau à voir... Encore une fois, cela ne fait qu'exacerber la paranoïa de son fils, qui se focalise complètement sur ce visage. Pour finir, Lucas n'a peut-être jamais existé : J'aurais tendance à dire que le seul accident qu'il y a eu, c'est la brûlure au visage causée par Helias. Helias a toujours imaginé son frère jumeau. Sa mère (ses parents ?) sont rentrés dans le jeu de son frère imaginaire à un moment donné, ce qui a sans doute agravé le cas de Lucas ! Cf ce que la mère dit à la toute fin : "Je veux bien jouer au petit jeu. Je veux bien parler avec Lucas. Lucas va renaître" Je ne pense pas qu'elle parlerait de "petit jeu" si elle parlait vraiment d'un de ses enfants décédé... Pour moi Helias est simplement schizophrène et paranoïaque. Helias est un frère jumeau qu'il s'est inventé, qui est la part psychopathe de sa personnalité. Qu'en pensez-vous ? Bref, un très bon thriller sur la Paranoïa (clin d'oeil à Fight Club pour le passage où Helias se bat avec Lucas) et la schizophrénie... que je devrai revoir car suis certain de ne pas avoit tout saisi !

L'une des rares oeuvres qui se savoure sans faim, avec une fine psychologie, des détails intelligemment trouvés et une fin inédite. Là où certains reprocheront une grande lenteur, moi j'y vois de grands moments de cinéma où les décors se contemplent, où les visages d'ange des enfants font places à de véritables diables aux corps et où l'on peut se poser des milliers de questions sur ce qu'il se passe vraiment dans cette maison, qui bien sur avec un peu de réflexion on comprendra tout très vite.

Premier film de Severin Fiala et Veronika Franz (scénariste, entre autres, de la trilogie Paradis de Ulrich Seidl, qui produit d'ailleurs le film). On retrouve ici toute la rigueur et le savoir faire autrichien en matière de mise en scène. Celle-ci est aussi précise et solide qu'élégante. Le scénario, à la cruauté dérangeante, est implacable. Les deux alliés nous donnent quelque chose d'une tension extrême qui grandit au fur et à mesure du récit, nous mettant de plus en plus mal à l'aise jusqu'à un coup de théâtre et un dénouement inattendus. Les deux jeunes acteurs jumeaux, dont c'est la première apparition au cinéma, sont formidables, totalement flippant. Susanne Wuest dans le rôle de la mère est aussi très bien. Pour ne rien gâcher, l'ensemble est visuellement splendide.

Un film aussi radical qu'effrayant. Drame familial nimbé d'horreur et de fantastique, Goodnight Mommy est l'un des films les plus glauques et les plus malsains de l'année. Mais un vrai plaisir à ne pas mettre devant tous les yeux...

Comme il a déjà été dit, Goodnight Mommy n'est pas un film d'horreur selon les critères "grand public" mais ça ne doit pas pour autant être un défaut, bien au contraire.
Personnellement, j'y ai surtout vu un drame/thriller psychologique très bien construit, réfléchi et réussi à tous points de vue. On peut croire que "le twist" ou "le truc" de l'histoire est trop vite dévoilé mais je trouve que c'est un peu prendre le spectateur pour un légume que de penser ça. En effet, je ne pense pas que la volonté de la réalisation ait été de "nous faire croire" ce que certains ont eu l'impression de comprendre trop rapidement. Car très sincèrement, c'est flagrant dès le départ et donc une sorte de vérité de La Palice...
Je pense que l'on est plutôt sur quelque chose de très atmosphérique, au rythme parfaitement distillé afin d'offrir au spectateur des fenêtres de réflexion et d'introspection. Autant dire que ça ne s'adresse pas à l'amateur moyen de films d'horreur et que ça sollicite davantage l'intellect que la simple consommation décérébrée du produit final.
Les jeux d'acteurs sont irréprochables, et le casting illustre bien que l'exigence a été de mise sur ce plan. Les jumeaux sont juste parfaits dans leurs rôles ambigus et on a la forte impression qu'ils sont dans la compréhension totale de leurs personnages, tout en les incarnant avec une sorte de maturité relativement dérangeante. On ressent tout à fait cette innocence souillée par l'ennui, le délaissement et la tristesse, donnant naissance au côté sombre, à la pathologie mentale, qu'on laisse "l'autre" assumer. Entre jeux enfantins et complicité silencieusement fusionnelle, échanges de regards lourds de sens et détresse affective, cela nous amène à nous questionner sur la dualité intérieure que nous possédons tous. De même, lorsque l'adulte n'est plus là pour fixer de limites et qu'il n'est pas capable de formuler les problématiques et d'aborder les sujets de fond, jusqu'où l'enfant, avec sa logique post-traumatique, est-il capable d'aller ? Le masque est sans doute le moyen naïf de dissimuler la noirceur, la rancune, ou la douleur qui sommeillent en nous, c'est l'artifice qui nous permet de nous cacher et d'assumer le passage à l'acte. Le masque d'Elias, c'est Lukas, ou peut-être est-ce l'inverse ?
Ce sont effectivement des thèmes sérieux qui, selon moi, sont abordés subtilement et sobrement dans une oeuvre qui laisse une grande place à l'artistique, notamment sur le plan technique et visuel. De ce fait, étant donné qu'on est bien loin des codes habituels, Goodnight Mommy ne pourra hélas plaire à tout le monde, mais ne laissera sans doute personne indifférent. Je donne 5 étoiles pour l'originalité, l'authenticité, la profondeur et la précision.

« Goodnight Mommy » est ce que les Précieux Ridicules ont dégoté de mieux dans leur si particulier dictionnaire français du pauvre pour traduire Ich seh, Ich seh (Je vois, je vois), cet effroyable drame psychologique autrichien qui vire en brillante horreur psychotique.
Deux jumeaux de 11 ans évoluant en une complicité quasi symbiotique sont en vacances dans la luxueuse villa de campagne de leur mère, présentatrice de télé et récemment séparée, pendant que celle-ci y passe la convalescence de son opération esthétique faciale. Le nouveau cadre, l’apparence physique de leur mère, et surtout son étrange comportement, triste, sévère et inégal à leur égard, induisent le doute pour les enfants qu’elle ne serait qu’un imposteur. Une lutte de pouvoir de plus en plus abominable s’engage alors entre l’autorité maternelle et les stratégies vengeresses des monstrueux bambins destinées à la confondre.
Ce qui démarre comme un conflit domestique bon enfant vire en une affolante escalade de torture, dont le génie de la mise en scène prime la tension psychologique sur l’aspect horreur, déjà suffisamment atroce. Dans une montée aussi inquiétante, naïve et inventive qu’une enfance disloquée, le film nous achève d’un dernier souffle glacé de psychose dont Hitchcock aurait été fier. Je n’ai qu’une envie c’est de revoir le film, cette fois avec l’œil averti de celui qui connait les enjeux et la fin.

Je ne sais que penser.. J'ai cette étrange envie de mettre une bonne note à "Goodnight mommy" alors qu'en toute logique je ne le peux pas puisque je n'ai pas compris un bon nombre de choses.. Commençons par le début : l'intro, ou les 10 premières minutes.. Oui elles sont nécessaires, pour présenter les personnages et le lieu où se déroulera les 3/4 du film, mais elles sont longues.. C'est presque déjà ennuyeux. Il aurait fallu les rendre plus intéressantes. En revanche, elles sont déjà très étranges ces 10 minutes, et ça annonce plutôt bien la couleur, elles sont à l'image du film dans son entièreté. Au bout de 20 minutes, il y a une scène (celle où Elias spoiler: surprend sa mère dans la salle de bain
) qui est relativement stressante, mais c'est sans doute la seule qui le soit dans ce film.. Car non, je ne pense pas qu'on puisse dire que "Goodnight Mommy" est un film d'horreur. Peut-être plus un mélange de drame et de thriller, avec une petite touche (mais alors vraiment petite) d'horreur. Ce qui n'est pas un défaut en soit. L'une des forces de ce film, c'est que malgré sa lenteur évidente il maintient l'attention.. Car l'histoire est tellement étrange qu'elle est intéressante, et assez rapidement on a une idée de ce que pourrait bien nous révéler cette histoire et on veut savoir si on a raison ! Donc même si c'est long, on ne décroche pas. Et on est surpris à la fin, mais j'y reviendrai après.. Justement, comme ce film est déjà très lent, des choses auraient pu être évitées. Par exemple, l'intervention des deux membres de La Croix Rouge, je trouve que c'est de trop.. Il ne se passe rien, et cette scène est assez inutile au final. Alors oui c'est un indice supplémentaire pour nous faire comprendre la révélation avant qu'elle ne soit claire à la fin du film (encore faut-il connaître le but de cette association), mais ça reste de trop, les personnages n'apportent rien d'intéressant, et c'est encore très lent.. Sans exagérer, on pourrait croire à un vieux téléfilm qui passe sur France 3 pendant cette scène.. Cette révélation (le fait que spoiler: Lukas soit mort
), justement, est très inattendue, et pourtant quand on le sait, on réfléchis et on se rend compte que les indices étaient assez nombreux et évidents.. C'est donc très bien joué dans la réalisation. C'est un peu un coup à la "Fight Club" : un tas d'indice évidents, et pourtant ça nous échappe jusqu'à la fin. Le fait que spoiler: Lukas parle toujours dans l'oreille d'Elias quand ils sont en présence de quelqu'un
, le fait que dès le début du film spoiler: il y ait plusieurs scènes où Elias cherche son frère sans le trouver
, que personne spoiler: ne se soucie de Lukas en ne parlant toujours qu'à Elias
, etc.. Beaucoup d'indices pour au final nous surprendre, bravo. Mais au final, même si ceci nous permet de comprendre beaucoup de choses, il reste un tas d'éléments incompréhensibles pour ma part.. Comment expliquer la scène où la mère est nue dans les bois et que sa tête fait des choses étranges ? Ou encore celle où les enfants ouvrent son ventre et que des bêtes en sortent sans qu'elle ne se réveille ? Alors quoi, est-elle morte elle aussi ? Un tas d'incompréhensions.. En cherchant sur le net, je trouverai sûrement des explications et tout me paraîtra clair. Néanmoins, à la fin du visionnage je n'ai pas tout compris, et c'est bien dommage. Ce film mérite plus que la moyenne, mais pas plus que 3 à cause de cela.. Mais je comprends les notes supérieures pour ceux qui ont tout compris ! Si tout est clair, ce film est excellent à voir malgré sa lenteur.

Ce film autrichien n'est pas un film d'horreur mais plutôt un thriller psychologique. Après une 1ère partie inquiétante on comprend où le réalisateur va nous mener dans une seconde partie plus éprouvée et plus trash. Bien que classique, ce film est assez atypique et on ne sait plus dans quelle réalité on évolue. C'est sans doute du à une mise en scène impeccable et une excellente interprétation.

GOODNIGHT MOMMY ou la preuve par quatre que le cinéma de genre a encore de beaux jours devant lui à condition d’aller fouiller loin des productions médiatisées de studio ultra-formatées, pour s’intéresser à un cinéma plus minéral.

Flirtant avec les oripeaux de l’anti-conte, comme si les frères Grimm s’étaient mués en artisans paroxysmiques du trash en se frottant à la thématique de la névrose mentale, de l’amour filial et de la déviance psychologique, Goodnight Mommy est un insoutenable cauchemar épidermique et manipulateur dont on se relèvera difficilement, révisant à sa manière, plusieurs sous-registres du genre, à commencer par le torture-porn. Une oeuvre dense et puissante, quelque part à la lisière entre entre l'onirique et le tellurique, entre la raison et la folie, à la frontière entre le rêve confondant et la réalité malsaine, entre le fantastique énigmatique, le thriller psychologique et le drame familial bouleversant. Goodnight Mommy joue avec les angles morts, cultive les paradoxe, cultive une richesse de contenu propre à ses œuvres capables de ballotter le spectateur pour sans cesse le surprendre et le pousser à tout remettre en question constamment. Sadique, glaçant, tétanisant, jusqu’au-boutiste, et pourtant émotionnellement fort derrière sa cruauté de façade, un effort audacieux et singulier, où l’on finit par ne plus rien croire.

La critique complète sur mondocine.net

Porté par un casting exceptionnel, "Goodnight mommy" nous livre un drame familial basculant dans l’horreur physique et morale avec une grande habileté. Malgré la lenteur du rythme, ce film autrichien nous tient en haleine du début à la fin grâce à une histoire nous faisant douter de ce que l'on voit en permanence (d'ailleurs la traduction littérale du titre n'est-elle pas "je vois, je vois" !?). Un film hautement recommandable même si la dernière demi-heure est très malsaine !

Film très étrange que ce Goodnight Mommy qui s’inscrit parfaitement dans la mouvance du cinéma de genre autrichien. Dès les premières minutes, on pense à la fois au cinéma de Jessica Hausner (l’étrange et mystérieux Hôtel) et à celui de Haneke période Funny Games et Benny’s vidéo. Au grand dam de ceux qui attendaient un shocker hyper violent et efficace, Goodnight Mommy est en réalité un film d’auteur lent et exigeant qui suppose une participation active du spectateur pour reconstituer une intrigue volontairement nébuleuse. Par contre, si l’ambiance est excellente, magnifiquement tendue et portée par des cadrages rigoureux, l’écriture est parfois un peu faible (l’intrusion des deux volontaires de la Croix Rouge est ridicule et inutile, tandis que le twist final est largement prévisible). Cela ne retire rien aux qualités visuelles du métrage qui reste un modèle de mise en scène étouffante et donne lieu à un très bon film cauchemardesque, recommandable pour tous ceux qui aiment les territoires incertains et inconfortables.

Visuellement irréprochable, d'une simplicité glaçante doublée d'images envoûtantes, Goodnight Mommy est aussi glacial que le métal d'un scalpel. D'une précision chirurgicale dans chacun de ses plans, ce petit thriller horrifique Autrichien ne remplit finalement que moyennement sa part du contrat, la faute à un scénario prévisible et finalement pas si oppressant. Si l'introduction est parfaitement réussie avec ces jumeaux immédiatement bizarres, parfaitement incarnés par ces deux jeunes acteurs, et une scène du jeu de post-it très bien trouvée pour définitivement installer le malaise, celui ci s'estompe rapidement si l'on exclue quelques scènes de rêves. Et lorsque l'on devine la conclusion, le film bascule dans quelque chose de plus dur et violent sans pour autant réussir à nous happer complètement. Dommage car dans la veine des thrillers psychologiques baignés d'horreur, Goodnight Mommy aurait pu être un véritable chef d'oeuvre en réussissant à brouiller un peu plus les pistes et en nous faisant frissonner d'avantage. Un délice qui nous laisse avec un sentiment d'inachevé mais un film qui mérite d'être vu.

L'Autrichien Goodnight Mommy, malgré des difficultés évidentes à s'affranchir de ses influences, se positionne comme un drame familial intimiste sans concession. Notre critique est ligne sur le site Teurreuvision.

C'est très labyrinthique comme film, un poil tumblr aussi. J'ai beaucoup apprécié ce jeu. spoiler: C'est évident dès le début du film que Lukas est bel et bien mort, seulement, le doute et leur ressemblance vont permettre un jeu de cinéma super interessant. Ils vont se dissimuler, se ressembler, on en viendra à se demander lequel est le "vrai" a.k.a. Elias, qu'essai de traduire Lukas et pourquoi.
Mais je n'ai pas vraiment aimé le film, spoiler: à cause, notamment de la trop longue scène de torture située à 2/3 du film
. C'est une rupture de ton énorme et là, on arrête de me parler spoiler: au profit des amateurs de gore
. La fin est intéressante et cohérente au film.

Les : Excellente réalisation, tout est beau, digne de Seidl; Jeu d'acteur magnifique; Excellente musique d'accompagnement; Les deux premiers tiers du film sont assez novateurs, on est vite perdu, c'est inédit.

Les - : spoiler: Scène de torture
en total décalage du reste du film, spoiler: avec les codes du cinéma d'horreur idiot : intervenants croix rouge bêtes comme leur pieds, qui partent au moment exact où il ne faut pas. Là le film devient facile et voyeur.
Bref de quoi ranger dans sa boîte le bel enthousiasme.

Les réalisateurs autrichiens semblent avoir un goût prononcé pour les films dérangeants. Certains, comme Haneke, le font avec intelligence et discernement. Ce n'est malheureusement pas le cas de Veronika Franz (co-scénariste des films d'Ulrich Seidl) et de Severin Fiala, dont on se demande presque jusqu'à la fin où ils veulent embarquer les spectateurs avec leur premier film. Au final, les 10 dernières minutes donnent un éclairage minimal et peu convaincant.

J'avais été attiré par ce qu'avait montré la bande-annonce de ce film et c'est donc avec une certaine curiosité que je me suis mis devant ce film autrichien (une nationalité dont j'ai très peu souvent l'occasion de voir des films). Entre thriller et film d'angoisse, ce long-métrage qui prend son temps, nous invite dans l'intimité d'une famille un peu spéciale : une mère momie (après une opération esthétique), des jumeaux débrouillards, tous trois dans une maison à la campagne un peu loin de tout. Rapidement leurs comportements deviennent suspects pour le spectateur. Les deux gamins se mettent dans la tête que cette femme n'est pas leur mère. De son côté celle-ci a une attitude peu maternelle quand elle montre beaucoup de sévérité et une préférence marquée pour l'un des deux garçons ; disons-le franchement, elle ignore clairement l'un d'eux. La grande qualité du film est de cacher les problèmes et les dérapages dans les gestes du quotidien. Dès lors l'angoisse commence des doutes qui naissent chez le spectateur qui voit que quelque chose cloche sans pouvoir mettre le doigt dessus. Plus le temps passe et plus, pour le spectateur attentif ou perspicace, se dessine l'histoire d'une famille et les problèmes qui en ont résultés et dont les conséquences se font encore sentir. Ce pourrissement de la situation finit lentement par dégénérer dans l'horreur. Ce qui fait aussi la qualité de ce film c'est de ne jamais tomber dans la simplification des personnages, des motivations, des sentiments, ce qui se traduit par l'absence de méchants stéréotypés, de péripéties déjà-vu, bref des ornières classiques du thriller d'angoisse. L'excellente prestation des deux jeunes acteurs est aussi à mettre au crédit de ce long-métrage un peu atypique dans son sujet et dans son déroulé. Une excellente surprise pour moi que je ne saurais trop recommander et ce malgré un déroulé plutôt lent. Vraiment à voir.