Everybody Wants Some !! : les secrets du tournage

Everybody Wants Some est la suite spirituelle de deux classiques de Richard Linklater, Dazed And Confused (Génération Rebelle) sorti en 1993, racontant le dernier jour de cours d'un groupe de lycéens et dans lequel on peut voir Matthew McConaughey pour la première fois, et Boyhood (2014), qui suit l'évolution d'un adolescent depuis son enfance jusqu'à son premier jour d'université. Everybody Wants Some se déroule quant à lui sur un seul week-end avant le début des cours à l'université.

Le titre provisoire de Everybody Wants Some était That's What I'm Talking About (C'est de ça que je parle), une réplique tirée d'une scène culte de Dazed And Confused et prononcée par Matthew McConaughey. Le titre définitif est également celui d'une chanson du groupe de hard rock Van Halen, qui pour Richard Linklater résume à merveille l'esprit du film : "La chanson exprime parfaitement le sens de l'humour et l'obsession pour le sexe des garçons de 18 ans", raconte le cinéaste. "Quand on est jeune et fougueux, on veut tout, tout de suite. On considère qu'on y a droit parce que, quand on est jeune, on ne se pose pas de question".

Richard Linklater le reconnaît, Everybody Wants Some est une évocation relativement autobiographique du passage de l'adolescence à l'âge adulte. "Avec le recul, je me rends compte que c'était une époque géniale pour être étudiant, non seulement sur un plan personnel, mais aussi culturel", raconte le réalisateur.

Rock, disco, country, metal, punk, new-wave : de nombreux genres musicaux sont représentés dans Everybody Wants Some, en accord avec la diversité musicale représentative de l'époque charnière du tournant des années 1970-1980. Chacune des chansons présentes dans le film représente quelque chose pour Richard Linklater, adolescent à l'époque : "J'ai des affinités personnelles avec chacune des chansons du film", explique le réalisateur. "Je voulais donner au spectateur le sentiment d'être dans une atmosphère où on entendait ces tubes à la radio, où on dansait sur ces mélodies dans les boîtes de nuit ou les bars country, ou encore où l'on écoutait ces musiques chez soi ou sur son autoradio".

Pour le rôle de Tyrone Plummer, Richard Linklater a donné sa chance à Temple Baker, complètement inconnu et encore à l'université au moment des castings. Le jeune homme a ainsi volé la vedette à des acteurs déjà confirmés et connus, ce qui a failli lui jouer des tours : "Quand j'ai décroché le rôle, j'ai dû rencontrer de nombreux responsables de l'université pour voir si je pouvais suspendre les cours le temps du tournage sans abandonner la fac, d'autant qu'il me manquait environ 25 heures avant d'obtenir mon diplôme. C'était tellement surréaliste qu'à mon avis, ils ont cru à une blague", raconte-t-il.

Fort d'une excellente mémoire, Richard Linklater a hérité d'un amusant surnom de la part des équipes du film : Rickipedia. Le réalisateur est en effet incollable sur l'époque à laquelle se déroule l'action d'Everybody Wants Some. Tyler Hoechlin raconte : "Il pouvait nous arriver de lancer une idée et il nous répondait : "Je ne crois pas qu'on utilisait déjà ces termes" ou encore "Cette expression a été popularisée deux ans plus tôt et elle risque donc de ne plus être aussi tendance". C'est formidable d'avoir quelqu'un qui se souvienne de tout ça dans les moindres détails, jusqu'au mois et à l'année".

Les acteurs de Everybody Wants Some se sont tous retrouvés à vivre comme des étudiants ensemble pendant trois semaines avant le début du tournage, dans le ranch de Richard Linklater au Texas, afin de créer une véritable complicité entre eux qui s'en ressentirait sur leur jeu. "Pour obtenir de meilleurs résultats, je voulais qu'ils se sentent tous à l'aise les uns avec les autres, qu'ils se comprennent à demi-mot et qu'ils apprennent à bien se connaître", souligne Linklater. "Pour moi, cela ne se résume pas à un cadre de travail : je les considère comme des artistes et je voulais leur laisser suffisamment de marge de manœuvre pour qu'ils s'emparent du texte, qu'ils en repoussent les limites et qu'ils découvrent leurs personnages".

Chaque journée de répétition avant le tournage d'Everybody Wants Some démarrait par quelques heures de danse, avant les entraînements de base-ball et le travail sur le scénario. Les jeunes acteurs ont ainsi dû apprendre le style de danse en vogue au début des années 1980 auprès de la chorégraphe Andrea Ariel. "L'année 1980 est vraiment particulière dans ce domaine, si bien que mon boulot a surtout consisté à rester fidèle au style de l'époque", dit-elle. "Tous les comédiens ont travaillé d'arrache-pied pour apprendre les pas (...). Il fallait leur apprendre à reproduire ces pas pour qu'ils aient l'air de les faire de manière naturelle, sans qu'ils soient anachroniques".

Si certains acteurs d'Everybody Wants Some sont de parfaits inconnus, d'autres ont déjà pu être vus dans des séries télévisées à succès. C'est le cas d'Austin Amelio qui joue Dwight dans The Walking Dead, Tyler Hoechlin qui était dans les quatre premières saisons de Teen Wolf, Blake Jenner qui faisait partie de la chorale des dernières saisons de Glee tandis que Glen Powell est l'un des personnages principaux de Scream Queens.