J'adore Isabelle Huppert qui, selon moi, est l'une des meilleures actrices françaises. J'étais donc impatiente de la découvrir dans ce nouveau film. Et je n'ai pas été déçue.
"Elle" est, avec "Starship Troopers", le seul film de Verhoeven que j'ai vu en entier. Mais je connaissais déjà la réputation du bonhomme. Je savais donc à quoi m'attendre en allant voir ce film, mais je ne m'attendais pas à apprécier autant.
Le film nous plonge dès le début dans l'intrigue, à travers cette
première scène de viol
vue à travers les yeux du chat domestique. Le film ne comporte (pratiquement) aucun temps mort. Je n'ai pas vu les 2h10 passer.
On se doute très vite de l'identité du violeur, même si certains détails peuvent prêter à confusion (
le personnage de Kurt, par exemple
). Huppert est, comme à son habitude, excellente, mais les autres acteurs ne sont pas en reste. Chacun a, à sa manière, un rôle à jouer dans l'histoire. Laurent Lafitte et Virginie Efira sont particulièrement surprenants dans des rôles à contre-emploi. L'intrigue est passionnante. On suit le quotidien d'une femme qui décide de ne pas porter plainte suite aux différents viols qu'elle a subis (ce refus de faire appel à la police est bien expliqué dans le film), et qui va porter ce poids sur ses seules épaules (même si, à un moment donné,
elle en parle à ses amis et à son ex-mari, mais de façon tellement détachée qu'on a l'impression que, pour elle, il s'agit d'un acte "anodin"
). Mais, outre cette intrigue liée au viol (qui peut sembler répétitive), on suit également ce personnage dans sa vie de tous les jours, entourée de ses amis, de ses collègues, de son fils, de sa mère... . Et c'est ce quotidien qui est, également, intéressant. Une tranche de vie, en quelque sorte, mais "entachée" par les viols qui font comme une trace sanglante, extraordinaire sur ce quotidien somme toute assez "commun".
En résumé, j'ai beaucoup aimé ce film même si la seconde partie (
à partir du moment où elle décide de rendre visite à son père en prison
) m'a semblé quelque peu longuette. Le propos du film peut sembler ambigu, à vrai dire on ne sait jamais trop à quoi s'attendre, ni comment répondre au questionnement d'ensemble, mais je pense que c'est également cela qui fait la force de ce film.