Ce film est tiré d’une série d’histoires ou contes pour adultes, et est un élément d’une célèbre trilogie Pasolinienne, «La trilogie de la vie». Ce volet se déroule au moyen-âge, et Pasolini donne libre court à son imagination iconoclaste, débridée et libre de toute entrave, servi par une intrigue richeen couleurs, des histoires drôles, voire cruelles, souvent libidineuses. La mise en scène est vivante, féroce et souvent juste. Pasolini donne ses traits à un peintre appelé à Naples pour faire une fresque, c’est clairement un portrait déguisé du cinéaste lui même, et son personnage sert à faire le lien entre dix histoires qui se suivent sans cut out, et qui n’ont en rapport que le lieu et l’époque, c’est un exploit en-soi. Les acteurs n’en sont vraisemblablement pas, ou alors trouvés dans la rue par un casting sauvage. Ils ont tous des «gueules», comme sortis d’un tableau d’Arcimboldo, le mec qui faisait des portraits de gens avec des fruits et légumes. Pour Pasolini seul l’objet filmé compte, le jeu approximatif des acteurs il s’en sert, leur physique peu avantageux, c’est souvent le signe d’une classe et d'un statut dans l’échelle sociale.
Dépeindre les vices et vicissitudes de la société humaine avec autant d’humanisme, fait de ce film un incontournable pour qui s’intéresserait à l’œuvre du maître italien. Un incontournable complètement original, où la sexualité n’est pas tabou, mais élément essentiel de la vie, sans verser dans le porno ou le salace. A voir