Après avoir achevé son scénario en 1992, plusieurs comédiens et réalisateurs de premier rang se sont intéressés au projet de
Tony Gilroy, qui s'appelait à l'époque High Wire Act. Mais l'évocation, même fictive, des manigances des Américains, des Israéliens et de l'OLP dans le Liban de 1982 s'est avérée un sujet trop sensible.
"Le problème, c'est que le scénario était très réaliste", intervient Gilroy.
"L'OLP n'avait pas un comportement exemplaire. Israël n'avait pas un comportement exemplaire. Et le Département d'État américain [ministère des Affaires étrangères, NdT] n'avait pas non plus un comportement exemplaire. Aucune des forces en présence n'était épargnée, si ce n'est le protagoniste".
Comme aucun studio ne souhaitait produire
Opération Beyrouth, Gilroy est passé à autre chose. Jusqu'en 2003 où
Mike Weber, de Radar Pictures, est tombé sur le scénario.
"C'est l'un des premiers projets que j'aie lus en arrivant chez Radar", se souvient-il.
"Le script était formidable mais je me suis demandé comment monter ce projet, étant donné que toutes les raisons susceptibles de freiner sa mise en oeuvre sont aussi celles qui le rendent aussi passionnant ! Au fil des années, j'ai gardé le nom d'Opération Beyrouth griffonné sur un Post-it collé sur un coin de mon écran d'ordinateur".
C'est après la sortie d'
Argo, en 2012, que le projet est devenu économiquement envisageable. Argo, dont l'action est située en 1979, a remporté l'Oscar du meilleur film et généré 232 millions de dollars de recettes mondiales, prouvant qu'un thriller politique se déroulant au Moyen-Orient peut être un succès critique et commercial. Weber a alors ressorti
Opération Beyrouth pour le plus grand bonheur de Gilroy.