Mon compte
    Frantz
    Note moyenne
    4,1
    4573 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Frantz ?

    447 critiques spectateurs

    5
    99 critiques
    4
    206 critiques
    3
    97 critiques
    2
    35 critiques
    1
    5 critiques
    0
    5 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    nathaliewell
    nathaliewell

    19 abonnés 160 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 septembre 2016
    Ce film m'a bouleversée et je sais d'ors et déjà qu'il va longtemps accompagner mes pensées.
    C'est un véritable bijoux cinématographique que nous offre François Ozon, ce réalisateur quelque peu inégal, capable de toucher le fond comme dans ''Ricky'', capable aussi d'enchanter le spectateur comme dans ''8 femmes'', capable de déstabiliser le spectateur comme dans ''Ma nouvelle amie'' et capable d'émouvoir et de toucher en plein cœur le spectateur avec Frantz et sa mise en scène intimiste, ses plans séquences et ses plans longs.Il ose une nouvelle palette de couleur dans sa réalisation en proposant le N&B pour nous offrir un film magnifique où chaque plan est comme un tableau en mouvement pour nous conter l'histoire de ce mystérieux soldat Français qui vient se recueillir en secret sur la tombe d’un soldat allemand. Il fallait oser réaliser un film où la langue Française et Allemande se côtoient avec douceur, légèreté et profondeur. En choisissant le noir et blanc pour conter cette histoire de deuil, Ozon réveille ses personnages par la couleur qui à l'écran devient le signe des cœurs qui se remettent à battre.Le passage de la couleur au N&B a alors un effet couperet sur la joie des personnages. Et ça fonctionne sur le spectateur, qui lui aussi va passer du N&B à la couleur, des larmes aux sourires, du doute à l’espérance. Préparez vous à vivre un voyage émotionnel intense où les nombreux sujets traités au travers de cette histoire, vont vous faire réfléchir. Il ne s'agit pas uniquement de guerre, de deuil ou d'amour. Il est aussi question de fraternité, d'amitié, d'identité, de douleur, de culpabilité, de pardon, de musique, (avec le conservatoire et le violon) de peinture (et plus particulièrement ce tableau de Manet ''Le suicidé'') Paula Beer interprétant une jeune veuve au cœur pur est bouleversante de justesse, de fragilité et de force. Pierre Niney interprétant ce jeune soldat Français dont la complexité des sentiments qui le traverse est ingénieusement bien rendue à l'écran notamment par l'insistance de plans sur son visage qui fait passer de nombreuses émotions, est lui aussi boulversant dans son jeu. Içi c'est le mensonge qui fait éclater une vérité plus grande encore.
    Ici, c'est de cacher la vérité qui permet à une famille de retrouver la force de vivre après avoir perdu son fils unique pendant la guerre. Ne surtout pas spolier le film, ne surtout RIEN raconter qui pourrait enlever toute surprise ou émotion au futur spectateur. Simplement dire que vous sortirez différent de cette salle. Simplement vous conseiller de vous préparez, en vous installant dans votre fauteuil, à vivre du grand, du très grand cinéma. Un cinéma qui va vous transporter. Imaginez vous entrer dans une nouvelle attraction à sensations fortes comme un ascenseur fou qui ne répondrais plus à vos demandes, un ascenseur qui monterait, descendrait s’arrêterait, sans jamais vous prévenir. Imaginez vous dans cet ascenseur qui ralentit, qui reprend de la vitesse et qui vous fait passer du 15eme étage au 2éme étage en moins de 30 secondes. Imaginez vous dans cet ascenseur fou où vous ne pouvez que rester sans savoir exactement à quel étage vous allez atterrir, sans savoir dans quel état vous allez en sortir...Personnellement je ne sors pas indemne de cette projection. François Ozon m'a souvent touchée par ses réalisations, souvent émue, parfois amusée, d'autres fois exaspérée mais aujourd'hui il m'a simplement bouleversée et je sais d'ors et déjà que ce film va rester dans mes pensées. Frantz de François Ozon est une œuvre d'art, un chef d’œuvre qu'il faut aller voir au cinéma parce que c'est du grand, du très grand cinéma. C'est quand je sors d'une telle projection que je ne peux qu'affirmer à nouveau combien le cinéma me rend heureuse, même quand il me fait pleurer...
    Anton75
    Anton75

    22 abonnés 74 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 septembre 2016
    Superbe film, brillamment interprété, où la couleur affleure lorsque la vie revient, et où les faux-semblants sont vertigineux.
    Car suis-je le seul à avoir compris que... attention, immense spoiler... spoiler: Adrien est rongé par la culpabilité de ses propres sentiments et anéanti par l'amour qu'il a été contraint de détruire, pas par celle de la mort qu'il a infligée à un ennemi (c'est la guerre, après tout...). Il est tombé fou amoureux de Frantz lorsqu'il l'a surpris dans sa tranchée, d'où une superbe scène où le souffle d'une explosion (métaphore du coup de foudre) le projette sur le corps du soldat qu'il vient de tuer, et dont il caresse le visage et les lèvres avec sensualité et passion. Écoutons-le ensuite : "Ma seule blessure, c'est Frantz", "Comment pourrais-je l'oublier ?", "C'est lui qui me fait souffrir", etc. Le récit de leurs aventures parisiennes (visites au Louvre, balades sous les arcades, leçons de violon - c'est donc si sensuel de rectifier un coup d'archet...? - soirées dansantes où les regards se croisent), c'est le pur fantasme de leur relation rêvée, de celle qu'il aurait voulu, inconsciemment ou non, vivre avec son ami Frantz. En fait, Adrien se reproche moins d'avoir brisé la vie d'un fils et d'un fiancé que d'avoir été obligé de tuer son seul véritable amour (ou d'avoir tué en lui le sentiment qu'il a éprouvé pour un autre soldat, ennemi de surcroît). Enfin, ce "garçon fragile", comme le dit si bien sa mère possessive et autoritaire (Freud, qui écrit à la même époque, se serait régalé) épouse la sœur très masculine (elle s'habille à la garçonne, avec cravate et pantalon) de son meilleur ami d'enfance, mort à la guerre, qu'il dit, avec une brisure dans la voix, avoir "beaucoup aimé". N'en jetez plus... La pauvre Anna croit que le meurtrier de son fiancé ne pourra jamais l'aimer en raison de sa culpabilité, bien qu'elle ne cesse de lui pardonner, alors qu'il ne pourra jamais aimer que Frantz ! Là se trouve toute la force du film d'Ozon. Le réalisateur nous laisse croire qu'Adrien, éploré, inconsolable, venu de loin pleurer sur la tombe (vide) d'un ennemi, et qui s'évanouit en jouant sur le violon du disparu, pourrait bien avoir été l'amant de Frantz, puis nous révèle, lors de la scène nocturne du cimetière, le prétendu "secret" d'Adrien qu'on emporte comme un os à ronger, alors que le seul vrai "secret" du jeune Français est encore enfoui sous une couche de sédiments (de sentiments). Et le réalisateur trouve encore le moyen de brouiller les pistes, en faisant dire à Anna, qu'Adrien tarde à embrasser : "Tu n'as donc rien compris !", alors que c'est elle qui n'a pas compris qu'il ne pourra jamais l'aimer, parce qu'il n'a jamais aimé que Frantz.

    Bref, ce jeu de dupes est brillantissime, triste aussi, car ce malheureux Adrien ne pourra jamais retrouver son "ennemi adoré", pas plus qu'il ne pourra vivre avec lui la vie qu'il avait rêvée.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 12 septembre 2016
    ça partait bien : le mystère autour de Frantz. Pis tout à coup, le héros est violoniste à l'Opéra de Paris. On tique : ajouter du violon au violon ajoute-t-il quelque chose d'intéressant ? Est-il utile de rendre ce personnage exceptionnel, alors que l'histoire l'est déjà suffisamment ? On se dit qu'un Adrien Livoire employé de bureau aurait été plus crédible et plus touchant. Mais bon, passons. Mais le problème, c'est que ça continue, lorsque le mystère Frantz est jeté soudain aux oubliettes pour se consacrer désormais à une bête histoire de prince charmant à l'eau de rose, avec notre violoniste devenu châtelain passant sa vie à cheval sur ses terres. A partir de là, c'est n'importe quoi, et on ne peut que subir la fin laborieuse et larmoyante du film, qui plonge dans un sentimentalisme niais. Dommage, le film aurait pu être bon. Encore raté...
    kael1935
    kael1935

    10 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 octobre 2016
    Non non et non !!! Un film qui croule sous ses référence. Ozon à voulu nous faire un film à la Douglas Sirk (Il faut se précipiter voir "le temps d'aimer le temps de mourir") Mais c'est peine perdue. Le travail Noir et blanc/couleur est trop simpliste. On comprend trop vite les 3 possibilités qui nous sont offerts et laquelle et la bonne : est il l'Ami, l'amant, ou l'assassin. ? Ozon brouille les pistes mais il faut vraiment vouloir se laisser berner. C'est de l'émotion à 3 francs six sous. Le jeux de Pierre Niney est catastrophique mais les acteurs allemands sont parfaits. Reste une dernière partie qui est un peu plus tortueuse (l'ombre de Douglas Sirk se fait plus lourde que jamais) mais malheureusement ça ne marche pas non plus. C'est aussi poignant qu'un roman photo ou qu'un fiction du lundi après-midi sur M6.
    Faire un Remake d'un film de Lubitsh, il faut oser !!! ne pas arriver à se détacher de ses maîtres (Doouglas Sirk, Mankiewich) c'est bien dommage . Evidemment si on aime le cinéma de cinéphile et que le jeu de piste des références est un plaisir, ou qu'on ne connait aucun de ces cinéastes, Frantz a des allures de chef d'oeuvre. Ozon en reste hélas au stade du cinéaste doué, cultivé et talentueux mais qui n'accouche que d'un magnifique objet d'étude ou d'un miroir aux alouettes. Un film exaspérant.
    fasskinder
    fasskinder

    25 abonnés 304 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 15 septembre 2016
    Tout ça pour ça ??? Le gars tue un seul allemand en plein conflit mondial et il va chercher sa famille dans un bled plein d'ennemis" ??? Sérieux ? Et le "noir et blanc" c'est le drame et les "couleurs" c'est la vie, la joie ? Sérieux ? on est arrivés à ce niveau-là du cinéma ???? Je met une étoile juste pour les comédiens allemands qui sont tous bons...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 septembre 2016
    1919. L’après-guerre. Le souvenir des boucheries et des tranchées est encore proche, vivace. Les tranchées, les obus, les fusils, on ne les verra qu’une seule et unique fois dans ce film émouvant et captivant. Une seule scène certes, mais qui marque le moment le plus important, le point culminant, le climax. Qui survient, comme de coutume dans tout bon scénario, en plein milieu du film. Car le scénario, il est bon, bien construit, limpide (comme l’eau dans laquelle se baigne Adrien/Pierre Niney, dans une autre scène cruciale du film). Une construction en miroir, où la deuxième partie répond à la première. Une symétrie presque parfaite. Car il existe bien entendu des différences entre les deux, sinon à quoi bon ? On assiste ici à la confrontation de deux mondes. Deux cultures s’affrontent. Indirectement, par personnages interposés. Mais - et c’est l’une des réussites du film - ce ne sont pas tant les différences que les points communs qui sont mis en avant. De manière troublante. Un peu comme si l’on assistait aux prémices d’un rapprochement que l’on croyait impossible, mais que l’histoire (et l’Histoire) confirmera. Les parallèles entre ces deux univers sont nombreux. Comme par exemple les deux scènes où les hommes entonnent des chants martiaux (dont la Marseillaise) autour d’une table de bistrot. Ou bien ces voyages qu’accomplissent les deux personnages entre leurs pays respectifs. Ce sont autant de liens qui rapprochent, au lieu d’éloigner. « Frantz » et « France », c’est assez proche, vous ne trouvez pas ? Croyez-moi, l’histoire est ici magistralement contée. A la manière des meilleures tragédies antiques.

    Comme le prouve aussi cette atmosphère de mystère et d’ambiguïté qui règne dès le commencement du film. Cette ambiguïté qui nous fait dire : « Ah ben oui, c’est probablement pour ça que le personnage ne peut pas complètement se dévoiler ! C’est impossible ! » « Ben non, justement, ce n’est pas du tout à cause de ça », a dû se dire le réalisateur en écrivant, tout en se régalant à l’avance de l’effet produit. Ce même réalisateur qui dès le début nous a conduits sur une fausse piste. Qui nous a roulés dans la farine. Nous a amené là où il voulait qu’on aille. C’est lui qui a le pouvoir. Il est tout puissant. C’est lui tient la plume.

    Les oppositions, les contrastes que j’évoquais au tout début de cet article, on les retrouve également dans le traitement de l’image, où le noir et blanc laisse parfois la place à la couleur, presque sans qu’on s’en aperçoive, tant la transition est douce et naturelle. Une couleur assez pâle qui semble souligner quelques scènes clés ; ou bien illustrer certains moments de grâce, où les souvenirs de la guerre s’estompent. J’ai essayé de trouver d’autres significations à cette utilisation parcimonieuse de la couleur, sans y parvenir ; vous ferez sans doute mieux que moi. Cette force du contraste ne vous rappelle-t-elle rien ? Un moment encore plus fort dans un autre film ? Vous souvenez-vous de cette scène inoubliable, de cette frêle et unique petite tache de couleur, perdue dans l’immensité du noir et blanc, qui focalise toute notre attention ? De cette petite fille anonyme tout de rouge sang vêtue, en plein holocauste ? Je vous laisse deviner. Ce n’est même pas la peine, vous avez déjà trouvé.

    Venons-en alors aux deux principaux personnages joués par Pierre Niney et Paula Beer (dont vous allez encore entendre parler, je peux vous l’assurer !). Un Pierre Niney légèrement effacé, parfois absent, au sens propre comme au figuré (c’est son rôle qui veut ça). Une magnifique Paula Beer qui crève l’écran ! Mais discrètement, sans en rajouter. C’est autour d’elle que tourne tout le film. Et il tourne bien. Je n’ai pu m’empêcher, en voyant son jeu, de penser à Romy Schneider. C’est la même beauté, le même charmant petit accent allemand quand elle s’exprime en français. Le même pouvoir de séduction. Le même talent pour faire passer les émotions.

    Bien entendu, on pourra trouver quelques défauts à ce beau film, mais je préfère ne pas les évoquer. J’ai déjà fait assez long, et puis d’autres s’en chargeront. Non, je préfère rester dans l’enthousiasme. C’est bien plus intéressant. Bien plus « positif ». Non, je ne parle pas de la revue ! :-

    Voilà, j’espère que cette modeste critique vous donnera envie d’aller voir ce film que - vous l’aurez compris - j’ai beaucoup apprécié. C’est tout ce que je souhaite. Et c’est tout ce que je VOUS souhaite.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    99 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 septembre 2016
    La mise en scène mise sur la sobriété, une photo magnifique et quelques très bonnes idées (...). Un mélodrame qui évite le pathétique et bouleverse jusque dans ses derniers instants.

    LA SUITE
    ninilechat
    ninilechat

    69 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2016
    François Ozon est quelqu'un d'exaspérant. Il peut faire des films antipathiques, provocateurs, ou d'une laideur arrogante pour montrer au bon peuple qui va les apprécier combien il le méprise (l'abominable 8 femmes, Potiche!!), et puis, de temps en temps, on entend une voix, une vraie voix, pure, grave, d'une émotion ravageuse comme dans Sous le sable par exemple. Alors, qui est le vrai Ozon? Ou est il?

    En tous cas, Frantz est une merveille de délicatesse, de justesse, de gravité. Mélo comme on n'en fait plus, sous le signe de la guerre, la pire des guerres modernes, cette guerre de 14 où la jeunesse allemande et française poussée par les bellicistes, les capitalistes, les nationalistes, les marchands d'armes allait perdre la vie par millions, dans la boue de tranchées où souvent, les ennemis qui auraient pu être les meilleurs potes et crapahuter ensemble dans les Alpes n'étaient séparés que par quelques dizaines de mètres.... et la haine après, persistante, entre les deux peuples, sales français, sales boches, qui les préparait vingt ans plus tard à jouer la rebelote (en espérant que cela sera aussi le dix de der). Et rien que pour nous avoir rappelé ça, on peut remercier Ozon.

    Anna (merveilleuse Paula Beer) a perdu son fiancé Frantz (Anton von Lucke) dans ces tranchées. Elle n'a pas de famille, vit chez les parents de Frantz -le père, Hans (Ernst Stötzner, excellent), est médecin- qui l'aiment comme leur fille. Et un jour, dans le cimetière de cette petite ville, un Français vient fleurir la tombe de Frantz, cette tombe qui n'abrite rien puisque le corps du garçon n'a pu être identifié et rapatrié. Qui est ce? Sale Français, crie toute la petite ville indignée. Hans tout d'abord refuse de le recevoir; et puis, il s'avère que cet Adrien (Pierre Niney dans ce qui est certainement son plus beau rôle!) était le meilleur ami de Frantz, quand ils étaient tous les deux étudiants à Paris, Frantz violoniste amateur, Adrien violoniste professionnel; ensemble ils allaient au Louvre voir les Monet, ensemble ils allaient au bal aussi, et Adrien conseillait Frantz sur la tenue de son archet...

    Alors, pour ces parents désespérés, l'intrusion d'Adrien dans leur vie c'est un peu comme si Frantz revivait... La petite ville est vent debout. Magnifique morceau de bravoure quand Hans rappelle à ses anciens camarades de taverne que ce sont eux, les pères, qui ont poussé à la guerre, eux qui ont acheté les armes, eux qui ont envoyé leurs enfants sur le front....

    Mais le film, c'est aussi une histoire de mensonge. De mensonge qui fait du mal. Ou du bien. Au point d'être encouragé par le confesseur.... Parce que la vie n'est pas si simple. Cette vie qui est faite pour continuer, malgré tout.

    Passant d'un beau noir et blanc à des plages de couleur, très douce, ce film nous bouleverse. C'est une merveille. Il faut le voir.
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    66 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 septembre 2016
    François Ozon est l'un de mes cinéastes préférés. Il s'aventure à chaque film dans une nouvelle direction, alternant drame et comédie, mais dont le point commun est cette extraordinaire attention portée aux personnages, féminins bien souvent. Et celui-ci ne déroge pas à la règle malgré le prénom masculin du titre. En 1919, dans un village allemand, Anna vient se recueillir sur la tombe de Frantz, son fiancé mort au combat dans les tranchées françaises. Un jour, au cimetière, elle aperçoit un homme en larmes, Adrien Rivoire (Pierre Niney, parfait), qui prétend être un ami du défunt. Troublée par son mystère et son chagrin, elle s'attache à lui jusqu'à ce qu'il lui révèle son terrible secret… Ce magnifique portrait de femme, réalisé dans un noir et blanc très expressionniste ponctué ça et là, et par petites touches, de plans en couleurs, m'a émue. C'est en partie dû à la comédienne (Paula Beer) dont la grâce tout en frémissement fait beaucoup penser à Romy Schneider. Mais aussi parce qu'Ozon dépeint avec une infinie délicatesse les âmes tourmentées de ces deux êtres accablés par le deuil et dévastés par la douleur. Suspicions, secrets et ambiguïté, des thèmes que le réalisateur explore avec persistance et qui nourrissent son œuvre, la rendant atypique, profonde et éminemment personnelle. Ni bruit, ni fureur, juste la peine, parfois contredite par le bruit du vent dans les arbres, la puissance d'un tableau de Manet ou la légèreté d'une valse… La deuxième partie, plus cruelle encore, et la fin, inattendue mais inévitable, sont particulièrement réussies.
    T-rhy
    T-rhy

    64 abonnés 281 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 août 2016
    Un remake du film de Ernst Lubitsch de 1932 très réussi. Ozon a su gardé l'émotion et le drame du long métrage d'origine (les faits se passent dans l'après guerre 14-18), tout en changeant la perspective en plaçant cette fois l'histoire du point de vue du personnage principal féminin ET allemand, porté avec élégance et sincérité par une jeune Paula Beer qui est juste fascinante. La jeune actrice allemande porte littéralement le film de part sa prestation remarquable et touchante de simplicité. Elle est bien évidemment supportée par une réalisation assez classieuse de Ozon et le reste du cast qui est troublant de justesse (dont un Pierre Niney qui prouve une fois de plus qu'il est l'un des meilleurs acteurs français de sa génération).
    Bref, Frantz est un bon film. Touchant. Poignant. A l'esthétique surprenante et envoûtante. Il mérite définitivement le détour en salles à sa sortie le 7 septembre prochain.
    dagrey1
    dagrey1

    89 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 septembre 2016
    Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Un jour, elle y rencontre un jeune Français, Adrien qui lui avoue être venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand qu'il a rencontré avant la guerre.

    François Ozon réalise traditionnellement des films forts différents depuis ses débuts. Cette fois, il choisit le noir et blanc pour cette chronique d'après guerre romantique où un jeune démobilisé français, Adrien, choisit de rencontrer la famille d'un soldat allemand mort sur le front, Frantz, qu'il aurait fréquenté avant la première guerre mondiale. Ce faisant, il séduit la fiancée du défunt ainsi que ses parents. Monté sur un postulat de départ un peu étrange, Ozon réussit à réaliser un film dramatique lent mais captivant mené par un Pierre Niney fragile et toujours un peu mythomane (une caractéristique que l'on retrouve souvent chez cet acteur) et une Paula Beer attachante et romantique.

    Le film bénéficie également d'une très bonne bande originale de Philippe Rombi.

    En creux et par petite touche, le cinéaste effleure, via les dialogues des acteurs, l'esprit de revanche post conflit que l'on distingue sous jacent de chaque coté de la frontière franco allemande. Rien d'étonnant à ce que le traité de Versailles aient conduit les belligérants à remettre ça en 1939....
    Richard L.
    Richard L.

    15 abonnés 140 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 septembre 2016
    François OZON, servi par des acteurs remarquables, signe un film d'une grande sensibilité. Les images en noir et blanc nous font penser à un film d'après-guerre. il faut tout particulièrement souligner l'interprétation de Pierre NINEY, dans le rôle d'Adrien et de Paula BEER dans le rôle d'Anna la fiancé de Frantz.
    Un film à ne pas manquer.
    Yves G.
    Yves G.

    1 342 abonnés 3 337 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 septembre 2016
    L’affiche de « Frantz » donne au spectateur deux indices sur le dernier film de François Ozon. En noir et blanc, nimbé d’une douce lumière, c’est un film en costumes si l’on en croit la tenue du personnage féminin. Ce premier indice ne nous décevra pas : « Frantz » est un film d’un grand classicisme formel. Un scénario efficace qui présente l’originalité d’accélérer dans son troisième tiers. Un noir et blanc très travaillé, laissant parfois, au gré des émotions des personnages, la place à un retour à la couleur. Une interprétation parfaite : Pierre Niney confirme qu’il compte désormais parmi les tout meilleurs acteurs français du moment, Paula Beer est une charmante révélation.

    Le second indice concerne moins la forme que le fond. Si on s’y fie, « Frantz » serait l’histoire d’un couple. Un homme torse nu offert comme objet de désir à une femme penchée vers lui qui le regarde. Allons jeter un œil à la bande-annonce. Les choses se compliquent. On y apprend d’abord que Frantz n’est pas le prénom du personnage interprété par Pierre Niney. Tombé au front le 15 septembre 1918, Frantz – ou plutôt Franz – est mort. Le film sera construit autour de son absence et du lien détruit qui le réunissait à Anna, dont il était fiancé, et à Adrien, qui se prétend son ami.

    Sauf que …. Sauf que chez Ozon rien n’est simple. Dans le triangle amoureux que forment Frantz, Anna et Adrien, le décès du premier (mais est-il réellement décédé ?) n’empêche pas la confusion des sentiments – pour citer une nouvelle de Zweig dont l’atmosphère et le thème ne sont pas sans similitude avec « Frantz ». De quelle nature était l’amitié de Adrien pour Frantz ? Dans quelle direction les sentiments de Anna pour Adrien vont-ils évoluer ?

    On pourrait croire que François Ozon a réalisé une œuvre hétérogène. Quoi de commun entre une jolie ado qui tapine (« Jeune et jolie »), un veuf qui se travestit (« Une nouvelle amie »), un bébé qui vole (« Ricky »), une jeune écrivaine en quête de gloire dans l’Angleterre victorienne (« Angel ») ? Rien ? Tout ! Ozon est un cinéaste du mensonge. Il l’est si bien devenu qu’il réussit à nous y faire croire alors même que la réalité est plus simple. Ses intrigues cachent – ou nous font croire qu’elles cachent – de lourds secrets qu’on s’imagine percer à jour mais qui se révèlent autant de fausses pistes. Ozon nous mène par le bout du nez. Avec Pierre Niney, ça tombe bien ! Bravo les artistes !
    dominique P.
    dominique P.

    802 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 septembre 2016
    On peut qualifier ce film de chef d'oeuvre magnifique !
    Tout est parfait pour moi : la qualité de la réalisation et la qualité de l'interprétation.
    Que c'est beau, sensible, sobre, délicat, émouvant !
    L'actrice principale est sensationnelle.
    virnoni
    virnoni

    94 abonnés 578 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2016
    Ozon réussit ici un très beau film, dont certaines scènes atteignent le sublime. Le noir et blanc est un très bon choix (j'émets un bémol pour les passages en couleur. Même si on en comprend bien le sens - moment heureux - ils sont pour moi quelque peu vains). L'image et le cadre sont justes parfaits. Les gros plans sur les visages de ces héros tristes sont magnifiques. L'interprétation est fine, à fleur de peau, toujours juste. On assiste donc à un véritable film romanesque dans tout ce qu'il a de plus noble et poétique. Paula Beer est une révélation (César?). Sa candeur du début laisser place à la détermination d'une femme amoureuse. Elle est d'une incroyable justesse et sensibilité. Que dire de plus sur Pierre Niney qui est un grand acteur (je n'aime pas "meilleur acteur de sa génération"). Il sait tout jouer et montre ici toute sa force dans sa recherche du pardon, sa culpabilité qui le dévore à l'éloigner de cette femme qui ne demande qu'à vivre elle. C'est donc vraiment beau (quel couple qui se dévore des yeux!), jouant à fond les codes de l'amour impossible. Mais c'est aussi et surtout un drame sur la guerre et ses ravages inutiles (même si nous le savons que trop bien). Il fait échos à nos peurs actuelles vis à vis de l'autre. Le discours de Ozon est censé et fort (voir la scène dans le bar avec le père de Frantz et "ses amis" tous pères pleurant leurs fils - grand moment!).
    C'est un film qui parle aussi de l'amour d'une mère et d'un père, le pardon et l'abnégation (dont fait preuve l'héroïne) par justement soucis de faire du bien, après tant d'années de douleurs. C'est un film sur la survie et l'espoir d'y arriver. A aller voir sans modération. Sortez les mouchoirs!!
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top