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    The House That Jack Built
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    Jorik V
    Jorik V

    1 198 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 octobre 2018
    Lars Von Trier cinéaste provocateur. Lars Von Trier cinéaste nihiliste. Lars Von Trier cinéaste misanthrope. Lars Von Trier cinéaste complaisant. Lars Von Trier cinéaste négationniste. Mais, surtout, à plusieurs reprises à travers sa filmographie, Lars Von Trier cinéaste brillant. Sa carrière est en dents de scie et ses films sont clivants. Souvenons-nous de « Dancer in the Dark », palmé à Cannes mais bien trop versé dans le pathos, ou de son diptyque cru, jusqu’au boutiste mais fascinant sur la sexualité féminine nommé à juste titre « Nymphomaniac ». Mais il y a toujours du propos et matière à débat dans ces œuvres et c’est qui les rend intéressantes. Néanmoins, on sait très bien que le cinéaste danois aime à choquer et bousculer les conventions du cinéma. Formellement, comme le prouve la création du Dogme 95 duquel sont nés « Breaking the Waves » ou le magistral « Dogville », et thématiquement comme ici avec son portrait d’un serial-killer qui lorgne un peu trop vers « American psycho » qui n’était pas des plus réussis.

    « The House that Jack built » propose donc, à travers cinq chapitres représentant cinq crimes, de brosser le portrait d’un anti-héros puisque tueur en série cruel et dénué de morale. Si le film est parfois très violent, et gratuitement (ce sein découpé ou cet enfant empaillé), il n’est pas insoutenable grâce à un second degré parfois salvateur (le côté maniaque de Jack) et un humour noir bienvenu mais pas vraiment drôle. Pour mettre un contre-pied aux agissements de ce serial-killer qui considère chaque meurtre comme une œuvre d’art, Von Trier lui adjoint en voix off entre chaque partie des discussions avec Verge, son passeur vers l’Enfer à sa mort. Ces dialogues avec ce personnage joué par Bruno Ganz cristallisent toute l’œuvre du cinéaste jusqu’à l’auto-citation (on voit des extraits de ces propres films par exemple) et des récurrences de son œuvre comme le Mal en chacun de nous ou une certaine misogynie. Parfois intéressants, parfois trop triviaux, ils permettent néanmoins d’oxygéner un peu ce postulat malsain.

    Ni aussi déplaisant que « Antichrist », ni aussi réussi formellement que « Melancholia » ou thématiquement que le « Nymphomaniac » cité plus haut, « The House that Jack built » s’apparente au un chant du cygne d’un cinéaste qui tourne un peu en rond mais qui nous propose parfois des fulgurances dans sa mise en scène comme dans la manière de traiter son sujet. C’est imprévisible et certaines scènes sont quand même sacrément barrées (et donc jouissives) mais tout cela s’étire bien trop en longueur au point d’en devenir prétentieux et complaisant et c’est à la limite de la redondance. Quant au dernier acte, plus allégorique, il dénote un peu trop du reste et semble être le testament d’un auteur revenu de tout. Il y montre toute sa maestria visuelle dans certains plans qui rappellent les tableaux de Dante, mais s’éternisent à n’en plus finir. Le constat est donc mitigé mais la cruauté dont fait preuve le cinéaste dans sa filmographie et dans les sujets qu’ils traitent n’aura que peu d’égal contemporain (Haneke peut-être). Ce long-métrage est donc tout aussi répulsif que passionnant sur certains aspects mais bien trop long et surtout sa cruauté ne mérite pas toujours qu’on s’y attarde. Lars Von Trier, cinéaste dépassé ?

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    zorro50
    zorro50

    109 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 octobre 2018
    C’est avec plaisir que j’ai eu la surprise de voir que Lars von Trier qui aime trop choquer, s’est un peu assagi après les quelques navets pervers et dégradants qu’il a réalisés avec Charlotte Gainsbourg pour interprète. Ici, il s’attache au parcours d’un serial killer cultivé et esthète, magistralement interprété par un revenant, Matt Dillon, qu’on aimerait bien retrouver dans d’autres rôles aussi forts, car cet acteur a beaucoup de talent et mérite bien mieux que tous ces rôles de méchants crétins, dans des comédies farfelues, auxquels on l’a cantonné. Le film est quand même choquant car Lars von Trier frappe toujours très fort, et j’ai eu l’impression qu’il avait utilisé comme base le film culte « Maniac » de 1980, puis, après s’être inspiré de Quentin Tarantino pour les états d’âme et Woody Allen pour les analyses, il avait développé le sujet en l’allongeant de plus d’une heure afin d'expliquer et de justifier les agissements de son personnage. C’est un film très dérangeant qui provoque un malaise palpable chez les spectateurs. Cependant, la séquence d’ouverture avec Uma
    Thurman est franchement jouissive car cette femme est tellement insupportable qu’on est contents qu’il lui coupe enfin la chique, on se demande même comment il a eu la patience de ne pas le faire plus tôt !
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 octobre 2018
    C’est étonnant, le cinéma ! En quelques jours, il est possible de passer du meilleur au pire, de voir un chef d’œuvre de raffinement, d’intelligence et d’émotion comme « Cold War » de Pawel Pawlikowski et d’être submergé, peu de temps plus tard, par un film accablant de bêtise et de bassesse comme ce nouvel opus de Lars Von Trier. Il est vrai que je ne suis pas surpris car il y a longtemps que je n’attends plus rien de bon de ce cinéaste. Dès la sortie de « Breaking the waves » en 1996, j’avais été effaré par la suffisance crasse d’un réalisateur qui cherchait à donner de la noblesse à la stupide histoire des prétendus « sacrifices » d’une femme amoureuse. C’était idiot et, cependant, cela plaisait beaucoup à une partie de la critique. Et ainsi de suite, jusqu’aux combles de stupidité et d’ignominie que sont les derniers films du cinéaste danois : « Nymphomaniac » 1 et 2 et, aujourd’hui, « The House that Jack built ».
    Chaque fois que sort un film de Lars Von Trier, je ne vais le voir que parce qu’il se trouve toujours des critiques pour en faire l’éloge et que je veux pouvoir écrire et répéter que je déteste ce cinéma-là. Il m’a donc fallu supporter, à nouveau, les inepties d’un cinéaste sans talent pendant les 2 heures et demi que dure ce film et, qui plus est, à côté d’une jeune spectatrice qui n’a pratiquement pas cessé de pleurer et de renifler tout au long de la projection. Je la comprends, cela dit, il y a de quoi pleurer, en effet, devant tant un tel déluge d’abjection.
    La petite ruse du cinéaste, dont il s’était déjà servi pour « Nymphomaniac », c’est de donner à ses histoires répugnantes une apparence, un revêtement de profondeur, en mettant en scène une sorte de confesseur à qui se confie le malade (ici un tueur en série du nom de Jack, joué par Matt Dillon) et en étalant un semblant de culture censé faire illusion. Comme s’il suffisait d’intégrer au film des séquences d’archives montrant le pianiste Glen Gould et des tableaux de peintres (en particulier de William Blake) pour faire, en quelque sorte, passer la pilule des nombreuses scènes de violence horrifique que, par ailleurs, le cinéaste inflige aux spectateurs ! En vérité, comme toujours, Lars Von Trier essaie d’enrober l’inanité de sa pensée avec des faux-semblants de culture et de métaphores insignifiantes (comme celle, sidérante de banalité, de l’homme dont l’ombre grandit et diminue tandis qu’il marche sous des lampadaires !).
    Mais le pire intervient à la fin du film lorsque le cinéaste ne se contente plus de confier à son personnage le soin de se référer à de grands artistes mais à Albert Speer en personne, l’architecte de Hitler, avant de délirer sur le nazisme et sur de multiples autocrates de sinistre mémoire. À ce sujet, dans une interview, Lars Von Trier affirme que, dorénavant, Hitler sera présent dans chacun de ses films ! Nous voilà prévenus !
    Je ne ferai pas le détail de toutes les pédanteries, de toutes les niaiseries, de tous les partis pris (dont une exécrable et indécrottable misogynie) et de toutes les atrocités qu’impose malignement le cinéaste à ses spectateurs. spoiler: Le plus aberrant et le plus ridicule intervient probablement à la toute fin du film, lorsque le tueur en série est promené en enfer par son guide de l’ombre. J’imagine que cette séquence est censée donner du sens à un film atroce et ridicule à la fois. Mais, au lieu de produire de l’intelligence, elle ne fait que rajouter de l’incongruité à l’imbécillité abyssale du film ! Auparavant, le sinistre Jack, se prenant pour un nouveau Thomas de Quincey ne se contentant pas d’écrire mais passant à l’acte, avait parachevé son œuvre, faisant, lui aussi, « de l’assassinat un des beaux-arts » !
    Terrifiante mise en scène imaginée par le plus pitoyable des cinéastes !
    Benito G
    Benito G

    586 abonnés 3 159 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 novembre 2018
    Comme à son habitude, il nous livre une fois de plus un film ou règne la violence. Mais une violence esthétique si je puis dire ultra percutant ou son escalade ne cesse de progresser dans l'ultra violent. A cela s'ajoute la violence psychologique qu'il sait très bien maitriser. Peut être comme but de provoquer? Puisque tout est justifié jamais dans la violence gratuite.
    Une histoire de la violence. LE personnage principal rentre parfaitement dans la peau de son personnage avec une bonne mise en scène qui dans l'ensemble pourra en choquer certains (meurtre, infanticide…). Mais toujours avec sa petite touche personnel comme dans ses précédents films. Le film n’est pas un film d’horreur, sinon une comédie (très) noire sur le Mal, presque jouissif et plaisante, ou on a parfois l'impression qu'il veut nous emmener avec lui dans sa descente au enfer...Bref Loin de se limiter à un simple spectacle sanglant, The house that Jack built est brillamment interprêté sans aucune censure. Une fois de plus il tape haut et fort et la violence psychologique est parfois plus percutant que la violence physique… Bonne petite surprise.
    Etienne G
    Etienne G

    49 abonnés 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 octobre 2018
    Un artiste peut-il nier la beauté dont les ténèbres peuvent être le terreau, par peur, souci opportuniste, d’effrayer son public? Une vision artistique le reste-elle si elle laisse la morale s’inviter dans le processus créatif? Ce film est une réflexion sombre et libre sur l’Art et le spectre le plus large possible de la légitimité de cette création artistique. Ce film déplait volontairement par sa violence pour plaire à celles et ceux qui passeront outre et y verront un coup de pied franc mais honnête dans le cadre des consciences en évolution. Qu’est-ce qui est horrible et mal aujourd’hui et pourquoi? Je comprends que le film déplaise si on ne fait aucun pas vers lui et le subit. J’ai détesté les scènes de violences physiques et psychologiques mais je me suis senti respecté sur un plan intellectuel parce que j’ai du remettre en question ma vision morale du bien et du mal, de l’agréable et de l’horreur, de la liberté, à travers un film brut mais diablement malin qui me fait confiance pour questionner nos conventions de sociétés, quitte à y revenir pour mieux les apprécier.
    colombe P.
    colombe P.

    125 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 octobre 2018
    Ce film est malsain, détestable, éprouvant, sans AUCUN INTERET, beaucoup trop long, détraqué etc...
    Une véritable purge nauséabonde.
    Je ne félicite pas le réalisateur.
    J'ai été voir ce film uniquement parce que d'habitude j'apprécie ce que fait ce réalisateur mais là ce film c'est une horreur totale, une ignominie.
    Je suis bien désolée mais c'est le constat que je fais après l'avoir vu.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 octobre 2018
    Un film dans le voyeurisme. Celui du réalisateur,

    Au premier abord c'est un fil, impétueux en 5 chapitres.
    Mais la violence de l'image est un miroir du réalisateur dans la perdition.

    C'est une ode aux films précédents; d'ailleurs ils sont remis en cadre.
    La descente aux enfers est bien contée.
    Stéphane C
    Stéphane C

    54 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 20 octobre 2018
    Je republie ma critique telle quelle car suffisamment étayée :
    Lars Von Trier est capable du meilleur comme du pire... Aujourd'hui ce fût le pire avec ce film qui frise le néant car d'un provocateur malsain totalement dépourvu de pertinence et d'axe de réflexion... C'est intéressant de faire réagir le spectateur, encore faut-il que la réaction puisse se révéler être constructive !
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 23 octobre 2018
    C'est le premier film de ce cineaste que je vois. Le questionnement sur le bien/le mal, l'art, les icones, la psychologie ou la psychiatrie du psychopathe , l'enfer, le neant sont interessantes. La performance de Matt Dillon à souligner. Par contre c'est par trop grossier dans l'outrance macabre et dans les 'reponsed' apportees. Douloureux, c'est le mot que j'emploierais...
    amour13
    amour13

    29 abonnés 134 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 octobre 2018
    Je suis allé voir ce film parce que je vais toujours voir les films de Lars von trier et surtout pour Matt Dillon que j'aime depuis toujours et qu'on ne voit pas souvent à ma grande déception. Mais malheureusement, je suis sorti ce film est froid et n'a aucun intérêt. Lars von trier a magnifiquement bien commencé sa carrière de réalisateur avec Breaking the Waves puis Dancer in the dark ( bouleversant ) puis petit à petit, il n'a pensé qu'aux scandales qu'il procurait au festival de cannes avec ses films choquant pour maintenant faire un navet, dommage !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 novembre 2018
    Excellent film a ne pas être vu par tous évidemment!
    Le voir dans un sens premier serait même une honte à ce grandiose réalisateur.
    iI faut déguster, digérer les connotations qui vont au dela des scènes dites "Horribles" mais le monde n'est il pas ainsi? Dérangeant pour certains ou certaines est pourtant peignant la triste REALITE que l'être humain ne veux ou ne désire surtout pas regarder face à ce monde débordant de cruauté.
    Ce film m'a profondément marqué mêlant la puissance décalé; il pénètre les sens les plus enfuis de nos sentiments, de nos ressentis, claque, bouscule, malmène nos ressentis...pour mieux nous montrer la face cachée qui sommeille en chacun de nous...Cette fameuse part d'ombre, ce clair et obscur que le réalisateur a subtilement su mettre en scène! Merci à vous Mr LIARS
    nadège P.
    nadège P.

    125 abonnés 538 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 octobre 2018
    Comment fonctionne le cerveau d'un tueur en série qui considère chacun de ses meurtres comme une oeuvre d'art ?
    Voilà une histoire impensable, choquante et qui pourtant a été portée à l'écran, c'est absolument incroyable.
    Cette histoire est insoutenable, monstrueuse, profondément dérangeante et atroce, d'une immense vacuité.
    Le pire film de tous les temps.
    axelle J.
    axelle J.

    106 abonnés 501 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 octobre 2018
    C'est trop macabre, trop dérangeant, trop outrancier, trop pénible, trop malsain.
    Un internaute dit que ce n'est pas un film pour les âmes sensibles.
    Personnellement j'ai vu les précédents films de ce réalisateur, je suis habituée à son style et surtout je ne suis pas une âme sensible.
    Mais là, les bornes de ce qui est acceptable sont largement dépassées.
    spoiler: Je pense que ce film est plutôt réservé (et ne pourra plaire) qu'aux âmes vraiment très insensibles, c'est pas possible autrement.
    Kiwi98
    Kiwi98

    243 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2018
    Il faut se l’avouer d’emblée : Lars Von Trier est un cinéaste du médiocre. Et « The House That Jack Built » est peut-être la pièce la plus médiocre de sa filmographie. Misanthrope morbide par excellence et nihiliste absolu, le cinéaste danois s’emploie ici à une analyse psychologique auto-réflective, où le meurtre se voile consciemment à la manière d’un processus créatif. Mais alors, cette métaphore du psychopathe vue en tant qu’artiste, énième grossièreté ou véritable élévation du crime au rang d’art ? « The House That Jack Built » donne a son personnage principal trois masques : celui du meurtrier, celui de l’architecte, et celui du photographe, n’hésitant pas à montrer ses crimes sous le prisme d’une « œuvre », guidant le spectateur dans la psychologie d’une âme obscure, où le cinéma devient l’Enfer de l’inconscient.

    Lars Von Trier va donc directement théoriser sa conception de la gestation d’une œuvre. Son tueur, Jack, prête notamment intention aux matériaux, guidant sa main vers la mort de ses victimes. Comme un artiste, il aime mettre en scène ses créations, expérimenter : son dernier meurtre ambitionné, par exemple, consiste à répondre à une problématique : peut-on tuer plusieurs personnes d’un seul coup de fusil en utilisant une balle blindée ? Bien sûr, Lars Von Trier profite amplement de ces thématiques afin de laisser paraître une gymnastique s’appliquant à l’humour noir, se targuant d’un cynisme foutraque. Lorsque Jack, atteint de TOC, nettoie une scène de crime à coup d’éponge, on croirait presque voir un peintre exécuter sa toile. Totalement immoral et se jetant corps perdu dans le romantisme noir, « The House That Jack Built » nous emmène sur le sentier de la chambre froide de l’auto-justification, tout en profitant d’un échange philosophique, entre Jack et un mystérieux « Verge », en voix-off, pour tendre vers l’introspection.

    Cependant, il ne faut pas l’oublier : Jack n’est pas un artiste, c’est un homme impulsif, pervers et psychopathe. Et Lars Von Trier, en bon provocateur, n’hésite pas à tourner ces aspects à son (dés)avantage, en dressant, à travers les traits de Jack, une forme d’autoportrait en tant que « Mr Sophistication ». À vrai dire, « The House That Jack Built » aurait aussi bien plus s’appeler « Egomaniac », pour l’exemple. Le réalisateur va même jusqu’à insérer dans le montage des images de ses propres films (dont notamment sa trilogie féminine : « Antichrist », « Melancholia » et « Nymph()maniac »). D’ailleurs, le montage de « The House That Jack Built » s’accompagne d’une vision brutalement illustrative. Par exemple, en voix-off, Jack et « Verge » parlent de l’agneau comme une incarnation de l’innocence, et du tigre comme celle de la puissance. Que voit-on à l’écran ? En bonne et due forme, des images d’agneaux et de tigres mises en opposition. Et cette séquence met au premier plan une première limite au cinéma de Lars Von Trier : il se voue aux icônes, et à une esthétique se galvanisant d’une démoniaque superficialité. Cela pourrait même s’illustrer dans un seul plan, dans la scène finale, où l’on observe une reproduction de « Dante et Virgile aux Enfers » de Delacroix. Certes, c’est une sublime mise en scène de la lumière démoniaque du médium cinématographique, mais cela a tendance à considérablement limiter la réflexion au rang de benoit monologue.

    Avec « The House That Jack Built », Lars Von Trier constitue une œuvre testamentaire. Depuis le début de sa carrière, avec « Element of Crime », le cinéaste n’a jamais laissé paraître l’ombre d’une thèse, ou d’une antithèse, mais tisse une figuration chaotique de la condition humaine, par choix comme par accident. Mais qu’est-ce qui entraine l’homme dans le néant ? Tout simplement la quête de l’absolu. Face à un film tel que « The House That Jack Built », on ne peut s’empêcher, par moment, de rire aux éclats, tant la mécanique du film est profondément textuelle, et tant son aspect de « long-métrage » s’avère fondamentalement malsain. C’est ça, le néant, résultat de la quête d’un absolu de cinéma.

    « The House That Jack Built » n’est donc pas une provocation, ni une déviance cinématographique. C’est un texte illustré, voire, comme nous l’avions dis, un testament, une histoire horrifique vue à la hauteur d’un enfant découpant les pâtes des canetons, où, même, pourquoi pas, une relecture de « La Divine Comédie » de Dante Alighieri, où le mal serait intimement lié à la force créatrice. Détruire des vies pour construire une maison ; aux yeux du projecteur, c’est un peu comme utiliser la pulsion de mort pour faire de l’art. L’acmé de la bassesse humaine, et l’apogée d’un cinéaste toujours aussi médiocre. Rarement l’abject aura si bien flirté avec le sublime.

    Vraiment, de rien, Lars.
    BMWC
    BMWC

    74 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 novembre 2018
    Sept ans après la conférence de presse polémique de Melancholia, Lars Von Trier faisait son retour à Cannes avec The House That Jack Built, prudemment présenté hors compétition. Et cette fois, le cinéaste danois n'a même pas eu besoin de dire un mot pour se mettre les festivaliers à dos puisque les violentes aventures de son alter ego serial killer, brillamment interprété par Matt Dillon, auront suffi à vider la salle. La provocation, teintée d'une bonne grosse dose d'humour noir, est évidemment assumée à 100% par Lars Von Trier qui, derrière la subversion, livre aussi une passionnante réflexion sur la création artistique, non sans une certaine nostalgie pour la liberté des années 70 durant lesquelles l'action du film se déroule.
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