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    Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc" et de son tournage !

    Musique et première fois

    Bruno Dumont a voulu pour la première fois s'attaquer à un film musical avec Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc :

    "Tout un chacun sait combien la musique peut communément avoir une force d’expression intense, infinie, bouleversante... et si instantanée que, non sans la jalouser, il me paraissait fructueux de lui donner cette fois la part prépondérante dans un film", déclare le réalisateur.

    Adaptation

    Surprenant et atypique, le réalisateur ch'ti Bruno Dumont nous le prouve encore avec ce long métrage adapté de l'oeuvre de Charles Péguy, grand écrivain réputé pour son mysticisme et son patriotisme :

    "Péguy est venu aussitôt après l'idée d'un film musical, pour ses mélanges fulgurants de prose et de vers pour le genre et le style, et sa Jeanne d’Arc pour l’intrigue, mais avec cette réserve : si la poésie littéraire est la pointe même de l’art, elle est aujourd’hui, dans son état, impossible parce qu’obscure, secrète, inaudible... bref, interdite", explique le metteur en scène.

    Pourquoi Jeanne d'Arc ?

    Bruno Dumont revient sur son envie de revisiter la figure de Jeanne d'Arc :

    "Jeanne d’Arc, comme l’écrit Bernanos, c’est « la merveille des merveilles ». Elle est la figure principale de la mythologie française parce que jamais une femme n’aura autant aimé la France (occupée là, au beau milieu de la guerre de Cent ans par les Anglais) et jamais la France n’aura été autant aimée. Jeanne d’Arc, disait Barrès, c’est le miracle de la réconciliation nationale. Tous les Français - royalistes, populistes, nationalistes, socialistes, agnostiques, dévots... - y trouveraient leur compte tant la figure de Jeanne est celle de la totalité des idéaux et des sensibilités françaises rassemblés et couvre à elle seule toute cette diversité et ses contradictions intestines", précise le réalisateur.

    Trouver Jeanne enfant et Jeanne ado

    Bruno Dumont a fait appel à des actrices non-professionnelles pour incarner Jeanne d'Arc enfant et adolescente, Lise Leplat Prudhomme et Jeanne Voisin :

    "Dans la pièce de Charles Péguy, Jeannette a treize ans puis seize ans quand elle quitte Domrémy. Cherchant une comédienne de cet âge moyen, j’ai assez vite trouvé l’actrice non professionnelle qui joue Jeanne. Elle avait treize ans mais je la trouvais déjà bien grande pour y puiser le petit coeur naissant de Jeannette. Aussi ai-je cherché plus jeune, pour trouver une petite demoiselle de 8 ans qui m’apparut à la bonne taille, de corps et d’âme, pour y puiser et nous donner à voir enfin l’enfance.

    Les comédiennes sont toutes des environs de Calais et de Boulogne-sur-mer, soit des alentours du décor, toutes non professionnelles (pour y trouver la part que je n’ai pas, la leur, et sans laquelle il n’y aurait pas l’enracinement profond pour les personnages qu’elles deviennent) ; elles ont été recrutées sur ces bases d’âges et leur capacité à chanter et danser. Je les ai choisies sur des improvisations puis des premiers essais chantés de passages du texte de Péguy. Si la petite était inexpérimentée de tout et était à ce titre bien au coeur de l’innocence de l’enfance que je recherchais, la plus grande prenait déjà des cours de danse et chantait à ses loisirs", explique le metteur en scène.

    Pourquoi une musique électro-pop ?

    Bruno Dumont a confié la composition musicale de son à film à Igorrr :

    "Je ne voulais pas d’une musique assommante à laquelle Péguy pourrait même donner à penser : les errances de la musique dite contemporaine me sortent pas les oreilles. Disons que pour moi après Fauré viennent Brel et les Rolling Stones et tout continue bien jusqu’à Igorrr par exemple, multi-instrumentiste électroexpérimental qui peut en une seconde passer de Scarlatti au heavy-metal. L’énergie furieuse de la musique électronique et les grandes oeuvres psychédéliques qu’elle peut produire de nos jours m’avaient depuis longtemps préparé à faire un tel choix pour me convaincre de son registre pour sortir Péguy de sa nasse et le porter aux stances paroxystiques dont lui-même était à sa façon le précurseur. Péguy et Igorrr : même combat !"

    Les actrices à la baguette ?

    Si Bruno Dumont a confié la musique du film à Igorrr, il a demandé à ses actrices de composer les mélodies qui accompagnent les dialogues :

    "La seule réserve que je pouvais avoir avec Igorrr n’était sûrement pas la puissance démesurée et hétéroclite de ses compositions, mais l’absence de mélodie pour les paroles dont je pressentais la nécessité pour le rendu des dialogues de Péguy. Aussi l’idée m’est venue de ne pas confier à Igorrr la composition des mélodies, les airs des paroles, pour les donner plutôt à composer directement aux actrices et surtout aux soeurs jumelles interprétant Madame Gervaise, dont j’avais apprécié les mélodies très pop, comme à une autre jeune fille rencontrée aux casting - qui interprète l’archange Saint Michel - et qui composa certaines chansons de Jeanne. Ainsi tous les textes dialogués du film furent d’abord composés a capella par ces dernières et ainsi davantage sur la base de leurs ressources, soit celle de la variété et de la pop française et anglo-saxonne qui les inspiraient", confie le cinéaste.

    Pas de playback !

    Sur la plupart des films musicaux, les acteurs chantent en playback et le son est ajouté ensuite en post-prod. Sur Jeannette, Bruno Dumont a préféré opter pour du son direct :

    "Il était hors de question de procéder, comme la plupart des comédies musicales, en playback. Le son direct que j’emploie dans tous mes films - sans y déroger - est un rendu absolu pour y capter toutes les pépites des ambiances naturelles et des altérations véritables de la voix dans les actions traversées. C’est une petite part sacrée de réalité dans tout le faux et l’artifice qu’est le cinéma et en vue de la mystification qu’il déploie nécessairement à son oeuvre de transfiguration. Le son direct est le marbre naturel avec lequel on modèle et on sculpte. L’artifice et la sophistication d’un playback ou d’une post-synchronisation rendent cette récolte impossible. À ma connaissance, seuls Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, dans Moïse et Aaron, ont tourné un film musical en son direct", précise le réalisateur.

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