2ème long
Un an après le succès de son premier long-métrage Le Fils de Saul (récompensé notamment par le Grand Prix à Cannes et par l'Oscar du meilleur film étranger), le jeune metteur en scène hongrois László Nemes réalise, avec Sunset, son deuxième long métrage.
Décors réels
Pour les décors, László Nemes ne voulait pas tourner en studio. Par exemple, le magasin a été construit dans une rue de Budapest. Le metteur en scène raconte : "On a bâti les décors à l’intérieur de la ville, ce qui est assez particulier. Il faut dire que Budapest a été ravagé par le nouvel urbanisme. On a réussi, néanmoins, à retrouver des rues de l’époque. Elles nous permettaient d’entrer et de sortir du décor et de communiquer avec l’extérieur. Cela nous a permis de plonger dans un environnement que nous pouvions contrôler. Nous voulions aussi créer des couches de vie autour du personnage principal. En effet Írisz essaie sans cesse d’ouvrir des rideaux qui bouchent sa vision. Grâce au décor, on pouvait créer des obstructions visuelles et rendre compte du chaos de la ville. Ainsi que de cette effervescence qui, selon moi, caractérisait le Budapest du début du siècle."
Référence
Comme dans ses films précédents, László Nemes fait référence, dans Sunset, à La Terre vaine de T.S. Eliot, un texte écrit au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il s'agit d'un poème qui fait référence à la destruction de la civilisation et à l’horreur que celle-ci produit. Le cinéaste développe : "Le texte est cité au moment où Írisz se retrouve dans une foire, sous une tente. Elle entend la femme sans visage qui chuchote des prédictions devant des hommes en train de l’écouter. Elle dit alors un extrait de La Terre vaine. Cela correspond à un moment où Írisz nourrit des doutes sur ce qu’il se passe exactement autour d’elle, et en elle. On se rend compte alors que le vernis de la civilisation est extrêmement fin. Qu’il couvre mal toutes les couches du passé qui affleurent. Ainsi que la mort qui rode en permanence. Comme on dit : la bête est tapie."