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    Une Femme douce
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Une Femme douce" et de son tournage !

    Un projet de longue date

    Sergei Loznitsa développe cette histoire depuis longtemps en ayant commencé à réfléchir au destin d’une femme dont le mari est en prison et à qui elle envoie un colis qui finit par lui revenir. Le cinéaste confie : "Le développement de cette histoire se compte en années, et ce qui est resté de l’idée initiale, c’est le stoïcisme et l’impassibilité du visage de l’héroïne, qui ne sourit pas une seule fois dans le film. C’est extrêmement difficile de rester éternellement impassible."

    Métaphore de la société

    Une femme douce est pour Sergei Loznitsa une métaphore d’un pays où les gens "se font perpétuellement violer", y compris par eux-mêmes. Le metteur en scène développe : "Ce pays est empreint de toutes formes de violences. D’un côté vous avez une totale hypocrisie, un énorme mensonge, une parfaite omerta... et de l’autre des choses absolument horribles qui continuent de se passer chaque jour. Pour moi, tout ça reste une énigme très inquiétante. Au lieu de vivre et de faire les choses de manière tranquille, gaie, sympathique, on doit à chaque étape de son existence emprunter une voie difficile, mensongère, parfois terrible."

    Rigueur scientifique

    La formation scientifique de Sergei Loznitsa se retrouve dans son travail de cinéaste. Ce dernier explique ainsi beaucoup préparer les choses au préalable avant de commencer à tourner : "Avant même de m’atteler au tournage, je travaille énormément avec mes techniciens : le chef opérateur Oleg Mutu, l’ingénieur du son Vladimir Golovnitski et mon chef décorateur Kirill Shuvalov. On décide de tout, tous ensemble. On décide de la façon générale dont le film va évoluer visuellement mais aussi de la façon précise dont chaque scène, chaque plan sera tourné. On se met également d’accord sur la position de la caméra. Plusieurs mois avant le tournage, on dessine le story-board, qui intègre les repérages effectués et les décors choisis. Toujours tous ensemble. Ensuite, j’organise les répétitions avec les acteurs, qui ont lieu sur les lieux mêmes du tournage..."

    Lieu de tournage

    Une des raisons ayant poussé Sergei Loznitsa à faire Une Femme douce réside dans le territoire où se déroule l'intrigue du film, "un pays qui est la Russie, mais considéré comme un territoire à la fois géographique et mental". Le tournage a eu lieu à Daugavpils, en Lettonie, une ville peuplée à 90% de Russes. Loznitsa et son équipe ont tourné ici pour des raisons logistiques : "C'est un territoire européen, qui ne nécessite pas de visa spécial, mais qui porte encore les traces de son ancienne administration soviétique. Et puis il y a dans ce coin deux grandes prisons, dont celle qui se trouve dans le film", précise le metteur en scène.

    Réflexion sur le documentaire et la fiction

    Sergei Loznitsa pratique le cinéma de fiction et le documentaire. Le réalisateur explique comment il passe d'un format à l'autre :

    "Les pauses sont très longues entre mes films de fiction et j’ai toujours envie de faire quelque chose en attendant. C’est donc souvent dans ces moments-là que s’insèrent mes documentaires, plus légers à produire. Mais fondamentalement, je ne fais aucune différence entre les deux : selon moi, même les documentaires n’ont aucun rapport avec la réalité, ils sont une reconstruction, pour ne pas dire une pure construction. On pourrait dire les choses ainsi : la physique théorique, c’est les films de fiction ; la physique expérimentale, c’est le cinéma documentaire. Alors il doit bien exister une « physique expérimentale théorique » et c’est ce qui décrit le plus précisément mon travail. Parce que j’ai vraiment envie de continuer à pratiquer les deux. Les deux permettent de découvrir et comprendre le monde. Lorsque les caméras ont 10 été inventées, une des premières idées que l’on a imaginées c’était leur valeur d’instrument pour la science. La notion d’enregistrement scientifique apparaît en même temps que celle d’entertainment. Les gens ont souvent peur du mot « science » appliqué au cinéma. Il vaut mieux présenter les choses sous l’angle d’une étude. Si on dit que l’on fait de l’anthropologie, le public fuit ! Moi, pourtant, je fais de l’anthropologie visuelle et j’étudie les gens qui m’entourent. Nous pouvons tous être des sujets d’étude, que cela nous plaise ou non."

    Bien loin de Dostoïevski

    Pour Sergei Loznitsa, son film ne possède que très peu de points communs avec la nouvelle La Douce de Dostoïevski (dont le long métrage de 1969 Une femme douce de Robert Bresson était adapté). Le cinéaste voulait raconter l’histoire d’une "femme douce", mais pas depuis le point de vue de la nouvelle du célèbre écrivain russe ou de ce que l’on connaît de la Russie. Il explique :

    "Dostoïevski enquêtait sur d’autres choses que celles que je veux étudier dans mon film. Ce qui l’intéressait, c’était les ambitions blessées, l’amour-propre humilié, et les rapports humains qui s’ensuivent, jusqu’à la catastrophe. Je ne suis pas allé dans cette direction, je n’ai pas fait un travail d’ordre intime ou introspectif. Plutôt que les souffrances propres à un personnage, ses tourments psychologiques, mon film décrit un espace je me suis intéressé à la description d’un espace, d’un habitat, dans lequel des créatures sont forcées d’exister. On ne sait quasiment rien de mon héroïne, on connaît juste le principe de l’existence de cet espace-là, de cet ensemble dans lequel elle évolue."

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