Avis sur Le Miraculé

L'un des plus gros succès de Jean-Pierre Mocky et l'une des comèdies les plus reprèsentatives du cinèaste qui renoue ici avec son genre de prèdilection, la satire sociale, et ègratigne, sur le ton de la bouffonnerie, l'entreprise commerciale que reprèsente la ville de Lourdes avec sa cèlèbre grotte de Massabielle! Les comèdiens, Michel Serrault en assureur muet, Jean Poiret en faux paralytique et Jeanne Moreau dans le rôle d'une Marie-Madeleine militante de la foi, se surpassent et incarnent trois personnages burlesques particulièrement savoureux! Jugeant que les seconds rôles sont aussi chers que les vedettes, le metteur en scène impose une nouvelle fois sa troupe d'acteurs avec des gueules : Zardi, Mayor, etc. Du pur Mocky qui, une fois de plus, n'accepte pas les grandes productions! Et sa filmographie particulière à laquelle s'est ajoutè "Le miraculè", n'est à comparer à aucune autre avec une fin amusante et dècalèe! C'est d'ailleurs avec ce genre de final que l'on mesure la place que Mocky tient dans notre cinèma français...

Une charge anticléricale féroce et bien vue mais sachant rester bon enfant et dont le propos vole bien plus haut que ce qu'on pourrait penser. On est un peu inquiet au début en raison de la diction quasi théâtrale des acteurs mais on s'habitue vite. Le spectacle est assuré notamment grâce à la collaboration d'acteurs qui semblent rentrer à fond dans ce délire, à ce point qu'on a tendance à pardonner la réalisation parfois brouillonne et quelques séquences ratées (comme celle des cris d'animaux au téléphone ou celles des vengeurs masqués). On appréciera la saine décontraction (mais non, ce n'est pas de la "vulgarité" !) ainsi que les référence cinéphiliques, on est obligé de penser à Harpo Marx en regardant s'exprimer Serrault, lequel à la fin se mettra à paraphraser Peter Seller dans Docteur Folamour (My god, I speak !). Excellent film.

Plus grossier que provocateur (c'est bien le principal problème du film), "Le Miraculé" a cependant le mérite de montrer comment l'être humain fait commerce de la foi.
Lourdes est l'endroit idéal pour ce film car cette ville est pour l'exploitation pécuniaire de la religion ce que Las Vegas est au jeu.
Ses acteurs nous amusent dommage que sa réalisation et son propos manquent d'ambition.

Un petit Mocky pas vraiment notable. Plutôt vulgaire et brouillon, il ne dégage pas une grande inspiration, paraissant finalement pas mémorable du point de vue de la critique de la religion, et spécialement de ces pèlerinages plus ou moins commerciaux.
Le casting est bon, avec quelques habitués du réalisateur, et quelques personnalités de caractère, a priori bien trouvées pour camper les personnages truculents du métrage. Serrault, Poiret, Moreau en tête d’affiche ; Sylvie Joly, Sophie Moyse et Hervé Pauchon dans des rôles secondaires, c’est plutôt encourageant. Les acteurs sont corrects, certes, mais les rôles, trop caricaturaux, les dialogues faiblards, plus bavards qu’incisifs (Serrault est muet), et les situations convenus ne leur permettent pas beaucoup d’émerger. C’est amusant de voir Poiret dans un contre-emploi, mais en dehors de cela…
Le scénario reste la principale déception. Le film est court, et pourtant il donne le sentiment d’être perclus de remplissages, de séquences bavardes et grivoises à l’intérêt fort limité. Parfois on se croirait plus dans un mauvais Pécas qu’autre chose en fait. Mocky force le trait à n’en plus pouvoir, et on perd la finesse d’esprit et la subtilité critique qui avait pu être la sienne, par exemple avec Un drôle de paroissien. Ici, dès qu’il est bloqué niveau comique de situation, il met des fesses ! Je ne suis pas contre, mais faut pas que cela serve à cacher un propos finalement trop erratique, mal maitrisé, et brouillon.
Quant à la forme, bon, c’est du Mocky. Pas mal de huis-clos, d’intérieurs, pas grand-chose à retenir sur le plan esthétique, et personnellement je n’ai pas ressenti l’ambiance survoltée du pèlerinage. En fait, il paraît que Mocky a plus ou moins bidouillé en gardant des morceaux d’images interdites jointes à des passages reconstitués, et honnêtement on ressent ce côté foutraque et brouillon de la réalisation.
Pour moi, Le Miraculé reste un film au propos qui aurait pu être amusant, mais que Mocky traite avec trop de dilettantisme, et un manque d’imagination qui commence à peser. Mais bon, il est vrai qu’il enchaine les films, alors parfois ça doit caler pour offrir de la surprise et de l’intelligence. Le souci c’est un peu ça, les meilleurs Mocky sont les plus intelligents, et ce Miraculé n’appartient pas à cette liste. 2

On dirait presque le dernier spectacle de bigard.

On pourrait s'attendre à quelque chose de plus fin et plus psychologique, mais je trouve qu'il s'agit surtout d'une comedie satirique et caricaturale alliant vulgarité et pitrerie.
Il y a une scène où serrault et jolie parlent au téléphone en imitant chacun les cris d'animaux sauvages qui est vraiment grotesque.

Je ne suis pas un chrétien pratiquant et j'aime bien les comédies (surtout les comédies même) mais ce truc est vraiment tirée par les cheveux, et michel serrault m'a habitué à mieux

Ah pauvre Bernadette, si elle avait su qu'elle allait devenir la fondatrice d'une très florissante entreprise commerciale. Enfin tout ça pour dire que Lourdes a beaucoup plus tendance à se laisser aller dans les voies du pognon que dans celles du Seigneur. Autant dire du pain bénit pour un très mordant satiriste comme Jean-Pierre Mocky. Ce qui est con c'est que c'est dommage qu'il ne l'ait pas fait 20 ans plus tôt, période où il était capable d'écrire un scénario complet et de faire une réalisation efficace, et donc d'éviter un aspect brouillon très gênant et ainsi de nous sortir des petites merveilles de méchanceté comme "Les Compagnons de la Marguerite". Et comme péché supplémentaire, il a un peu trop tendance à tomber dans l'écueil facile de la grossièreté. Reste quelques moments de franche rigolade et un trio Jean Poiret-Michel Serrault-Jeanne Moreau en très grande forme.

Le Miraculé est un des derniers films films de Mocky avec avoir beaucoup de succès et à avoir une sortie en salles correcte. C'est un film typique des comédies de Mocky, c'est-à-dire qui dénoncent certains aspects de la société (les tentatives de fraudes aux assurances handicapées). Comme toujours chez Mocky, les acteurs possèdent le phrasé un peu irréaliste si particulier aux films de ce réalisateur (ce qui surprend lorsqu'il se retrouve dans la bouche d'une actrice comme Jeanne Moreau). Et comme souvent chez la plus grande gueule du cinéma français, on alterne entre des gags plutôt drôles ( le confessionnal en vidéos pré-enregistrées) et d'autres très lourds (la discussion téléphonique à base de bruitage entre Michel Serrault et Sylvie Joly). Quitte à se faire traiter de "con" par le réalisateur (sûrement son expression favorite au vu de ses interviews télévisées), on peut penser qu'hélas les seconds sont beaucoup plus présents que les premiers. A réserver aux fans de Mocky.

Toujours avec un trio de stars françaises Mocky se déchaîne dans la grosse farce comique. Ici un faux handicapé moteur veut arnaquer tout Lourdes avec un faux miracle : le réalisateur ne manque pas d'accumuler les blasphèmes et détournements de la chrétienté, reprenant les jeux de mots religieux ( pauvre cloche par exemple ), les dialogues provocants et situations presque bon enfant ( le curé belge ), sans passer par la dénonciation d'un domaine religieux transformé en parc d'attraction, avec les quatres touristes qui vont à Lourdes au lieu de la mer. Il manque toutefois encore d'ambition, la réalisation étant très superficielle, et le scénario assumé vaut seulement le coup : la référence à Docteur Folamour est tout de même énorme, la phrase culte étant remplacée par : "My God ! I can speak !".

Ça c est du bon Poiré et Serrault est trop bon, ça fait penser à son rôle dans le Passe Muraille.
Poiré avec un don sans contestés pour les comédies , on a pas temps de réalisateurs Français même si dans la relève ils sont la et sont souvent aussi comédiens, tout aussi bon mais un côté moins léger.

Tres bon comedie domage que serrault joue le role d'un mue sinon li fai rire.

Loufoque et clownesque. On dirait du Ettore Scola avec "affreux, sales et méchants ".
Les personnages sont tous tordus et le rythme trépidant assez grotesque.

Voilà bien 20 ans que je ne l'avais pas vu. Ça a bien vieilli mais c'est toujours aussi drôle. Tout le monde cabotine en cœur, le couple Poiret/Serrault en tête. Une satire caustique et irrévérencieuse du marché des bondieuseries de Lourdes...Des films comme on en fait plus...Sauf peut être Mocky lui-même, qui tourne toujours à un rythme effréné mais que plus personne ne va voir...

Le sujet du film « Le miraculé » de Jean-Pierre Mocky (1987) est connu de tous. Si ce film a un peu vieilli du fait de scènes « outrées » : le tribunal des paralytiques ; le jeune prêtre écarlate après chaque tentation de Satan ; l’évêque homosexuel refoulé et fuyant la presse car le Pape n’est pas venu à Lourdes après un voyage en Espagne ; le clown très grimé jeune papa ; la moustache de Sylvie Joly … le film est rondement mené par Papu (Jean Poiret) en faux-paralytique tentant une escroquerie à l’assurance et sensé retrouver la marche après un pèlerinage à Lourdes ; Ronald Fox-Terrier (Michel Serrault) devenu muet suite à une bavure policière et usant de multiples stratagèmes afin de dénoncer cette fraude ; Jeanne Moreau qui vit réellement son personnage d’ancienne prostituée devenue Madame la Major du groupe de chiffonniers type Emmaüs qui héberge Papu … et de multiples personnages (la gitane, le « commercial » de Lourdes, le touriste beauf… ) qui vont venir brouiller les cartes de ce qui au départ devait être assez simple … mais « My god, I speak ! »
Un film typique de Jean-Pierre Mocky avec un humour très caustique sur le mercantilisme du pèlerinage de Lourdes mais agrémenté par le jeu extraordinaire du tandem Poiret / Serrault dont ce fut la dernière coopération au cinéma.

Mocky a tout du bouffeur de curés, et son film est une charge assez acide contre le business religieux. Généreux comme souvent dans sa démonstration, il en fait sans doute un peu trop, le film débordant de personnages et de gouaille, avec des dialogues chargés et un scénario plutôt sommaire dont il fait un fourre-tout. On finit par perdre un peu le fil directeur du fait du nombre d'intervenants, mais en tout cas les comédiens ont l'air de bien s'amuser à lâcher les chevaux, surtout Jean Poiret et Michel Serrault (quelle surprise, n'est-ce pas) qui cabotinent à qui mieux mieux. Sans être foncièrement génial ou inspiré, c'est amusant et vachard.

Dénonçant le mercantilisme du pèlerinage de Lourdes et des dérives de la religion en général, Jean-Pierre Mocky propose ici une bouffonnerie absolue, merveilleusement portée par des acteurs s'en donnant à cœur joie. Michel Serrault et Jean Poiret, dans des rôles respectifs d'assureur muet et de marginal faussement paraplégique, nous offrent des numéros de cabotinage incroyables aux côtés de Jeanne Moreau, Sylvie Joly, Jean Rougerie, Roland Blanche ou encore Jean Abeillé. Une succession de sketchs plus ou moins inspirés, mais toujours assez jouissifs, dans le plus pur esprit de Mocky