My Love Affair with Marriage : les secrets du tournage

My Love Affair With Marriage s’inspire du propre passé de Signe Baumane. La réalisatrice explique : "Durant des milliers d’années, le mariage a été considéré comme un moment pivot dans la vie d’une femme. Avoir un mari et des enfants était la seule voie possible pour l’épanouissement personnel. Les temps ont changé, mais les attitudes, pas toujours. Les filles et les femmes font toujours face à la pression d’être soumises à leurs maris, partenaires, petits amis, et leurs homologues masculins en général."

"J’ai été mariée deux fois et mes deux mariages se sont effondrés de manière spectaculaire. En y repensant, je me suis rendu compte que dans mon premier mariage, je n’avais pas réussi à identifier ce qui était un abus, ancré dans une vision très rigide du genre. Sans égalité, notre intimité s’est érodée. Dans mon second mariage, même si j’étais mariée à quelqu’un dont le genre était ambigu, nous étions coincés dans des rôles genrés traditionnels, et nous ne nous sommes pas ouverts à d’autres possibilités."

"J’ai voulu montrer comment les structures sociales et les hiérarchies se reflètent dans les connexions nerveuses, et l’alchimie qui se produit quand on tombe amoureux ou qu’on cesse de l’être. En articulant mon histoire autour de découvertes scientifiques, j’espère aider les femmes à examiner leurs relations intimes. Nous pensons rarement aux effets que les biais culturels ont sur nous, à la réaction chimique qui se produit dans nos cerveaux quand nous tombons amoureux ou que nous cessons de l’être."

Signe Baumane a choisi de combines de multiples techniques dans le film : "On passe beaucoup de temps dans l’esprit de Zelma, tandis qu’elle évolue d’une jeune fille sauvage de 7 ans à une femme de 29 ans, meurtrie par la vie. On entend ses pensées, on voit des images issues de son imagination débordante, pendant que Biologie, en tant que personnage à part entière, nous guide à travers les proces- sus d’activité des neurones. Les trois 'Sirènes mythologiques' semblent exister dans le monde réel. Elles représentent les voix intériorisées de la société qui séduisent Zelma et la poussent à l’obéissance."

Signe Baumane a collaboré avec le dramaturge Sturgis Warner au scénario, et de cette collaboration est née l’idée que l’histoire avait besoin d’une dimension théâtrale importante, d’une approche stylisée pour l’élever au-dessus de la mondanité. La cinéaste précise :

"Il y a quatre environnements dans le film, chacun représenté par une esthétique différente. La vie de Zelma se déroule dans un cadre de décors artisanaux et de sculptures en papier mâché. Les person- nages sont dessinés à la main, avec des ombres esquissées, et se distinguent des arrière-plans photographiques, soulignant le conflit entre les structures humaines imparfaites, et la nature. Son imagination est représentée par des dessins en 2D avec des arrière-plans plats et colorés. Elle se sert de cette imagination pour appréhender son environnement."

Dagmara Dominczyk, polonaise de naissance, récemment vue dans Succession et The Lost Daughter, est la narratrice du film. Signe Baumane confie : "Sturgis a découvert Dagmara. Nous savions qu’il nous fallait quelqu’un qui soit un peu une star, mais pas seulement - il nous fallait quelqu’un avec de l’expérience en théâtre, quelqu’un qui serait capable d’adopter cette manière particulière de narrer, d’élever le récit."

"Sa voix devait porter. Elle m’a dit qu’elle n’était pas comme Zelma, qu’elle était plus féminine, mais elles partagent un caractère similaire. Quand nous avons travaillé sur le passé des maris de Zelma par exemple, Dagmara m’a demandé quel ton adopter. Zelma n’a pas été témoin de ces évènements, donc elle parle avec cette voix de conte de fées. Dagmara a été capable de comprendre tous ces détails."