Ancien profileur criminel vedette du FBI, Will Graham s’est mis sur la touche depuis 3 ans, suite à l’issue d’une enquête qui lui a permis de faire arrêter et condamner le Dr. Hannibal Lecktor, un tueur en série particulièrement redoutable. En effet, Will est ressorti blessé de cette enquête, à la fois physiquement et psychologiquement et, depuis, il se reconstruit en vivant calmement en Floride, au bord de la mer, auprès de sa femme Molly et de son fils Kevin. C’est alors que son ami et ancien collègue Crawford vient le relancer : à un mois d’intervalle, deux crimes d’une grande sauvagerie ont été commis à Birmingham et à Atlanta, les deux fois à la période de la pleine lune. Le temps presse : pour éviter qu’un 3ème massacre ait lieu lors de la prochaine pleine lune, la police a un mois pour mettre la main sur ce nouveau criminel et bénéficier du « sixième sens » dont sait faire preuve Will Graham serait un atout exceptionnel. Même s’il sent des réticences du côté de son épouse, Will va quand même accepter et, à la grande surprise de ses collègues, il va aller demander de l’aide au Dr. Hannibal Lecktor.
Hannibal Lecktor ? Oui, c’est bien le même, c’est bien Hannibal Lecter. « Le dragon rouge », que Michael Mann a adapté dans "Manhunter", est, en 1981, le premier roman de Thomas Harris dans lequel apparait le personnage d’Hannibal Lecter. 1989 verra la parution, dans un premier temps en langue anglaise, de la suite, "Le silence des agneaux", suivie, en 1991, de l’adaptation cinématographique réalisée par Jonathan Demme.
Curieusement, "Manhunter", passionnant pendant plus d’une heure, le devient moins à partir du moment où on fait la connaissance de Francis Dolarhyde, surnommé « La dent vicelarde », le criminel recherché. En fait, dans ce film, Michael Mann n’est pas encore au sommet de son art et le film, malgré de belles qualités, en particulier esthétiques, qui en font une œuvre tout à fait recommandable, n’est pas exempt de nombreux petits défauts, tant dans la narration proprement dite que dans la partie technique du filmage. Des défauts qu’on ne retrouve ni dans le jeu de William L. Petersen, l’interprète de Will Graham, acteur venant du théâtre et qui débutait alors au cinéma, ni dans ceux de Tom Noonan, interprète de l’inquiétant Francis Dolarhyde, de Joan Allen, qui joue le rôle de Reba McClane, la petite amie aveugle de ce dernier, et du comédien écossais Brian Cox, premier interprète, avant le gallois Anthony Hopkins, du monstrueux Hannibal Lecter.