Infinite me fait totalement penser à un film vu récemment : Hypnotic. Même concept au fond, mêmes inspirations également, et au bout du compte, un produit à peu près similaire, même si Infinite est tout de même plus abouti. Il le doit d’abord à des scènes d’action plutôt bien faites, mise en scène avec la maîtrise ordinaire d’Antoine Fuqua en la matière. Malgré des effets visuels parfois un peu limite, le métrage est formellement correct, avec des décors assez élégants, une photographie de blockbuster (même si on imagine un budget plutôt de grosse série B), et une réalisation nerveuse. Côté visuel, le film est honorablement fait et m’a davantage convaincu que le très mou et moche Hypnotic.
Le casting est emmené par une belle galerie d’acteur. Je dois avouer que Wahlberg n’est pas un acteur que j’apprécie beaucoup et ici il n’est pas très convaincant. Il ne semble pas énormément investi, et l’on peine à croire à la schizophrénie du gars. C’est dommage car pour le coup son personnage avait des choses à offrir. Ejiofor est un méchant élégant mais lui aussi, assez fade finalement pour un type qui a traversé les siècles. Les bonnes surprises viennent d’une Sophie Cookson charismatique et plus allante que ses confrères, et de seconds rôles excentriques plutôt sympathiques.
Le scénario est aléatoire. Il part d’une bonne idée, mais en définitive, il n’en fait pas grand-chose. Il essaye vaguement de nous rappeler qu’on a à faire, en quelques sortes à des immortels, mais il n’arrive pas à nous le faire ressentir, à l’inverse d’un Highlander par exemple. Les motivations du méchant auraient pu déboucher sur un dilemme tragique puissant, mais au fond c’est là aussi peu exploité, le film se résumant surtout à une course poursuite très classique autour d’un objet destructeur comme on en voit des tonnes. Le rythme est plutôt bon, il y a quelques scènes efficaces, mais il faudra passer sur les nombreuses invraisemblances et les choses expédiées pour pleinement entrer dans le métrage. Très sincèrement, sans m’ennuyer, j’ai quand même fini par trouver l’ensemble peu palpitant jusqu’à la fin prévisible.
Infinite est un film globalement fade. Il se concentre beaucoup trop sur la dimension course poursuite/action, qui pour être la plus nerveuse peut-être, n’était cependant pas, et de loin, la plus passionnante à développer vue le potentiel du sujet. Il y a même quelques passages qui frisent l’ambiance Mortal Kombat, et cela adjoint à certaines approximations des fx, aux incohérences, on pourrait parfois avoir le sentiment d’être face à un nanar. 2.5