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FaRem
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4,0
Publiée le 25 octobre 2018
"Dogman" est un drame humain particulièrement difficile dans lequel il ne semble y avoir aucun espoir. Comme dans "Gomorra" sorti en 2008, Matteo Garrone parle de la banalisation de la violence et de la criminalité dans le quotidien des Italiens. Dans ce quartier, tous les habitants subissent la foudre d'un petit voyou qui vole et traumatise tout le monde. Tous se sentent impuissants face à lui et notamment Marcello, même si ce dernier pense être ami avec l'ex-boxeur sauf qu'il se sert de lui. Le toiletteur pour chiens va se laisser entraîner dans une spirale criminelle, une descente aux enfers jusqu'à ce qu'il touche le fond et le point de non-retour, ce qui va le pousser à réagir. Entre la violence et la misère sociale, l'histoire de ce film semble se dérouler dans un huis clos avec ce quartier à l’écart du monde. Quand je parle d'absence d'espoir, c'est parce que c'est un cercle vicieux dans lequel la violence appelle la violence. Ce désespoir ambiant se ressent même dans l'atmosphère du film et se remarque jusque dans la photographie avec ces couleurs grisonnantes qui dominent cet environnement qui semble sortir d'un univers post-apocalyptique. Dans ce film, les personnes sont déshumanisées comme pour montrer que ce sont eux les vrais animaux. D'ailleurs Matteo Garrone utilise et explore la métaphore animale au maximum. Entre le drame humain et social et le revenge movie, "Dogman" est un film âpre et puissant qui prend aux tripes grâce à une histoire qui est forte, mais surtout à l'incroyable interprétation de Marcello Fonte qui est parfait dans la peau de cet antihéros qui est aussi attachant que l'on a envie de secouer pour qu'il réagisse et ouvre les yeux. Bref, un très bon film.
J'aime le côté déshumanisant des personnages du film, que l'homme soit un chien pour l'autre, quitte à courber l'échine face à la meute, Marcello est un peu à l'image du caniche qu'il pomponne, lâche face aux molosses mais lorsqu'un de ces derniers est sans défense il vient lui chiquer les mollets, mais au final n'en tirera aucun bénéfice. Reste qu'en l'état on est face à un schéma académique plus qu'éculé, un film qui coche les cases du cinéma misérabiliste, sans trop en rajouter cela dit, esquivant la mièvrerie pour un fatalisme à propos.
Un toiletteur pour chiens, ne cherchant qu’à vivre modestement et tranquillement sa petite vie, rentre petit à petit dans la spirale de la criminalité subissant la domination et la violence d’un vulgaire malfrat. Matteo Garrone parvient à créer un antagonisme révoltant entre ses deux personnages, rarement un protagoniste aura été aussi détestable que ce Simoncino. La rébellion de Marcello en devient jouissive.
Portrait bouleversant dans une Italie crasseuse d'un homme humilié qui va chercher à retrouver sa dignité. Un film puissant autour de la violence ordinaire mais d'une grande humanité, porté par l'interprétation brillante (et récompensée à Cannes) pour Marcello Fonte.
J'ai vu un film... sur un looser qui va s'enfoncer dans les méandres de l'échec, contre sa volonté... Tout dans ce film est brillant et orignal... Le jeu des comédiens est jubilatoire et les dialogues exceptionnels... On se sent envhair par un niveau de violence au fur et à mesure du film tout à fait incroyable... Marcello Fonte, avec son petit gabarit et sa silhouette frêle, est incroyable d'expressivité et de pathétisme... de clown blanc. Quand à ton acolyte, Edoardo Pesce, c'est une brute stupide et brutale. C'est un film bouleversant sur des loosers de dernière catégories. C'est violent, terrible, dur, et néanmoins empreint d'une immense humanité. Ce petit homme, humilié, brutalisé, faire-valoir va rechercher sa dignité jusqu'au bout de la violence et ce qui est frappant, c'est que le spectateur le suit dans cette descente aux enfers, jusqu'à réaliser, à côté de lui qu'il va trop loin... Et le décor, post-apocalyptique est un acteur à part entière... A découvrir absolument...
Garrone signe un magnifique film noir au récit sec, coupé à a serpe. Le destin du personnage principal, magistralement incarné par Marcello Fonte, est d'une tristesse infinie...
Sombre et psychologiquement violent, Dogman nous conte l'histoire de cet homme simple devenu le pantin, le souffre douleur d'un homme force de la nature délesté de tout sentiment et comportement rationnel. L'acteur principal est incroyable de justesse dans son rôle de martyr du quotidien, le facebook à face entre le dominant et le dominé justement retranscrit. Une atmosphère lourde et pesante jusqu'au dénouement final que l'on vit comme une délivrance. Une réalisation soignée et une mise en scène efficace. Un bon polar dramatique...
Matteo Garrone, après avoir plongé dans la pègre napolitaine, nous fait découvrir de nouvelles réjouissances transalpines. Le train train quotidien d'équilibristes de la vie, plus proche des pieds nickelés que de la bourgeoisie lombarde.
Dans le décor d'une station balnéaire en ruine, se trame un huit-clos oscillant entre le grotesque et le drame. Sous des atours d'une légèreté typiquement latine notre héros sympathique, car aimant sincèrement la gente canine, nous dévoile sa manière singulière d’appréhender son entourage et le monde qui va avec. Et celle-ci n'est pas piquée des panettones.
Le réalisateur sait filmer, il capte l'âme de ses créatures et utilise les gros plans à bon escient à l'instar de Gomorra. Ici on a moins peur d'entendre siffler une balle à tout moment, mais la violence n'est jamais très loin.
On rit aussi passablement et les acteurs sont certainement aussi vrai que leurs personnages.
Garrone nous offre un film qui met mal à l'aise et au scénario (presque) prévisible. Deux aspects retiendront cependant l'attention: un décor incroyablement photogénique dans sa laideur illégale d'une ville de Campanie tombée depuis longtemps dans les mains de mafieux. Et d'autre part, la performance du maigrichon Matteone, un toiletteur de chiens minable, avide de reconnaissance dans sa micro-communauté, confronté à la tyrannie d'une brute droguée et dangereuse comme un pitbull. Villagio Coppola est symbolique des zones de non-droit comme il en existe en Italie et ailleurs, et Fonte un grand acteur de petite taille qui a mérité sa Palme. Ames sensibles s'abstenir, on se croirait dans du cinéma coréen. DVD vo - novembre 2019
Outre la violence de certaines scènes le film est subtil sur la psychologie des personnages, entre le bon gros mechant qu'on deteste de suite et le gentil dogman qui on le sent ne ferait pas de mal à une mouche, mais qui hélas se retrouve confronté à la loi du plus fort ! Le réalisateur nous attache à son personnage principal et c'est bien cela qui nous fait vibrer durant toute la durée du film. Un point fort : on sent bien comment ca va finir mais on ne s'attend pas à la fin.Pari gagné d'un magnifique scénario qui se déroule dans un cadre sublime mais désenchanté. A voir
Un polar social qui arrive avec une identité assez unique. Cela ressemble beaucoup à un western moderne, cette cité italienne qui est dépeinte ressemble à un îlot paumé loin de tout que l’on a laissé à l’abandon et dans lequel les protagonistes se débattent pour exister. C’est sombre, cruel,c’est très romancé et il se dégage pourtant une impression d’authenticité très prenante. Et puis il y a son improbable « héros », chétif, quasi transparent et qui semble tout le long se battre avec l’énergie du désespoir pour exister et qui dégage du coup une force interne impressionnante.
Il y a d'abord ce choix d'une station balnéaire abandonnée au nord de Naples qui sera un des facteurs de la réussite incontestable de ce film. Il y a ensuite le comédien principal magistral, justement récompensé à Cannes par un prix d'interprétation, qui porte le film sur ses épaules à chacun des plans. Et puis ce drame implacable et violent qui se déroule devant nos yeux à la façon d'une tragédie moderne, où l'on sait que l'étau va se resserrer quoi qu'il arrive. que ce rapport de dominé/dominant ne se finira que dans le sang et la fureur. Le cinéma italien de la grande époque refait surface dans ce superbe "Dogman", maîtrisé de bout en bout, à côté duquel il serait dommage de passer...