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    La Belle et la Meute
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    WutheringHeights
    WutheringHeights

    99 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 octobre 2017
    En neuf plans-séquence incroyablement maîtrisés, la cinéaste plonge le spectateur dans le cauchemar vécu par Mariam. Magistralement mis en scène et tristement d’actualité.
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    165 abonnés 1 855 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2017
    Un film coup de poing qui ne peut laisser indifférent au moment où les violences et crimes commis contre les femmes sont dénoncés. Le calvaire de cette jeune étudiante violée par des policiers est parfaitement réaliste et traité avec un grand respect de la victime sans aucun voyeurisme. Car si une victime de viol rencontre beaucoup d'obstacles pour faire condamner son ou ses agresseurs, quand ceux-ci sont des policiers, cela devient quasiment impossible, comme on le voit en France avec l'affaire Théo. Seule la séquence finale est peu crédible car on imagine mal un policier, même humain et courageux, s'opposer de front à sa hiérarchie et à ses collègues dans un tel contexte. Il risquerait non seulement la perte de son emploi mais sa vie, dans la mesure où ces voyous en uniforme se comportent comme un gang. Cet aspect mis à part, ce sujet délicat est maîtrisé de bout en bout. Bouleversant.
    konika0
    konika0

    22 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 novembre 2017
    Thriller pamphlétaire. Dans la Tunisie post-printemps, une jeune femme se fait violer par des sales types de la police de quartier. Dilemme, c’est cette même brigade qui doit enregistrer la plainte. On suit les tribulations de Mariam d’un bureau à l’autre. On suit les rejets surtout. Inéluctablement (avec répétition pourrait-on dire), on voit cette société machiste s’acharner sur la victime au nom de Dieu, de la démocratie, de la paix sociale ou de tout autre prétexte hypocrite. C’est à vrai dire assez cauchemardesque. La grande qualité du film est bien sûr dans le choix du sujet. Il pose des questions essentielles et entend susciter le débat dans une société en pleine reconstruction, à la croisée des chemins. L’interprétation est bonne et c’est heureux car l’actrice principal occupe le centre du cadre la majeure partie du temps. Techniquement, c’est osé. Les plans séquences s’enchaînent et la caméra tournoie autour de l’héroïne. En vain souvent. Et c’est là le reproche que l’on pourrait adresser. La mise en scène est parfois trop appuyée et rend factice des scènes qui se veulent le plus réalistes possibles. Conséquence, on suit la logique didactique du film mais on peine à ressentir les choses car le décor et la démarche ne disparaissent jamais vraiment. Mais au-delà du sujet des violences sexuelles et du sexisme dans la société tunisienne, le film affiche une jeunesse éprise de liberté et de justice, prête à se saisir de son destin. En bref, je ne sais pas si le but est vraiment atteint mais l’intention est bonne.
    Philippe G.
    Philippe G.

    20 abonnés 154 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 octobre 2017
    Que dire de plus sur ce petit bijou dont la thématique tombe à point nommé, juste au moment de l'affaire Harvey Weinstein qui relance le débat sur le harcèlement sexuel ainsi que la place des femmes dans la société...
    A voir absolument
    Padami N.
    Padami N.

    59 abonnés 514 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2017
    le propos du film este actualité :viol et harcèlement de la femme. et son traitement est ici assez dur mais sobre pas de démonstration ,des propos et beaucoup d'émotions siccitées suffisent pour dépeindre les conséquences et regards de la société " tunisienne" sur le viol . des scènes semble être du théâtre fllmė ou trop théâtrales ce qui m à rendu le film un peu faux..
    mat niro
    mat niro

    294 abonnés 1 719 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2017
    La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania dresse ici un portrait terrible de son pays et de ses fonctionnaires de police. Mariam est victime d'un viol lors d'une soirée festive et lorsqu'elle veut porter plainte, accompagnée d'un ami militant, va commencer un parcours du combattant, se heurtant pendant toute une nuit aux pires humiliations. Inspiré d'une histoire vraie, la condition de la femme dans ce pays est saisissante, que ce soit avec le corps médical ou avec les policiers, eux mêmes impliqués dans le viol. Un film choc et engagé sur ce qui reste un tabou dans certains pays. Nécessaire!
    FaRem
    FaRem

    7 394 abonnés 8 816 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 août 2018
    Après s'être fait violer, Mariam pense que son cauchemar est terminé alors qu'il ne fait que commencer... Poussée par Youssef avec qui elle se trouvait lors de l'agression, elle décide de porter plainte seulement, cette décision va être lourde de conséquences et plus difficile à exécuter que ce qu'elle pouvait imaginer. Entre les médecins qui se renvoient la balle et les policiers qui font tout pour qu'elle abandonne les charges, Mariam va devoir faire preuve d'un grand courage et de beaucoup d'abnégation pour aller au bout de cette procédure. Cette histoire n'est pas que celle de Mariam, c'est celle de toutes ces personnes qui se sont battues pendant la révolution pour avoir des droits. Comme le rappel Youssef, c'est aussi pour ces gens qu'elle ne doit pas lâcher. Le film est partagé en plusieurs parties, 9 en l'occurrence qui sont réalisées en plan-séquence. Si le découpage n'apporte pas grand-chose, il est nécessaire pour garder cette réalisation en temps réel qui sans surprise apporte beaucoup de réalisme au film. La réalisatrice ne cherche pas à nuire à son pays, elle tente surtout de mettre en avant un système perverti. Le temps d'une nuit cauchemardesque, elle nous fait vivre une situation qui ne devrait plus exister de nos jours. "Aala Kaf Ifrit" est un film difficile et exigeant qui ne laisse vraiment pas indifférent. Et pourtant la réalisatrice n'en fait jamais trop ce qui n'est de toute façon pas nécessaire tant l'histoire est puissante et le récit captivant. La mise en scène est efficace et l'ensemble des acteurs convaincant. Bref, un très bon film qui est réussi autant sur le fond que sur la forme.
    velocio
    velocio

    1 162 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 octobre 2017
    C'est un film vers lequel j'allais sur la pointe des pieds, "Le challat de Tunis", le film précédent de la jeune réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, ne m'ayant que partiellement convaincu. Mais là, j'ai vite compris que les progrès réalisés en matière de maîtrise dans la mise en scène étaient énormes. Basé sur l'histoire vraie d'une jeune femme violée par des policiers quelques mois après la révolution de Jasmin et qui s'est battue pour faire condamner ses violeurs, "La belle et la meute" est même une véritable leçon de cinéma, avec des comédiens totalement investis, des plans séquences le plus souvent très longs et extraordinaires de pertinence et avec une caméra d'une grande fluidité qui arrive à nous persuader qu'on est avec Mariam et qu'on partage sa rage et ses angoisses. Un film qu'il faut voir absolument, un film dont on ne sort pas totalement indemne et dont, forcément, on gardera le souvenir très longtemps.
    btravis1
    btravis1

    98 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 novembre 2017
    Le calvaire d'une jeune tunisienne qui pendant toute une nuit essaye de porter plainte suite à une agression sexuelle. Sans recul, le film paraît surréaliste, car on n'imagine pas de tels comportements, une telle lâcheté, surtout quand elle vient notamment d'autres femmes, qui devraient d'autant plus comprendre les souffrances de celle-ci. Un film dur donc, poignant et qui reflète malheureusement un certain quotidien, dans certains pays, où de toute façon la femme, surtout si elle est victime, n'aura jamais raison.
    DarioFulci
    DarioFulci

    83 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2018
    Le sujet du film est un vrai problème actuel: faire valoir ses droits quand on est une femme dans une société patriarcale. La question ne devrait pas se poser, mais quand la justice et ses représentants sont pourris, aveugles ou inconscients que faire ? L'Odyssée que vit l'héroïne pourrait être un récit d'anticipation, une fable qui imaginerait le pire. Mais non, c'est une réalité qui rend cette histoire d'autant plus crédible que les faits divers de cet acabit font désormais partie de notre quotidien.
    Édifiant et révoltant, le film est en plus très bien mis en scène et interprété. Un bon gros coup de pied salvateur là où ça fait mal.
    Jorik V
    Jorik V

    1 195 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2017
    On sort de la projection de « La Belle et la Meute » complètement sonné et épuisé par plus d’une heure et demie d’humiliation, d’injustice et d’aberration. Si l’histoire qui nous est contée n’était pas inspirée d’un fait réel ayant eu lieu en 2014, on se dirait que c’est tiré par les cheveux. Mais non. C’est ce qui s’appelle un film coup de poing dans tous les sens du terme bien que l’acte central de cette histoire (un viol) ne soit même pas montré et cela évite à raison toute velléité de voyeurisme. Cet acte monstrueux et la volonté de déposer plainte pour la victime va entraîner une série de conséquences moralement abominables le temps d’une nuit. La réalisatrice, dont le film est ouvertement féministe, tire à boulets rouges sur la Tunisie et ses administrations encore rongées par la corruption et les inégalités en dépit du Printemps arabe. Ce film est donc aussi une œuvre courageuse à vocation de faire changer les choses dans le pays, c’est un véritable pamphlet politique et social autant qu’un cri de colère.

    Si, au début, on est plutôt dans le drame, enchaînement des séquences fait petit à petit basculer le film dans le thriller voire dans le film de traque. L’émotion que l’on ressent pour la victime se double de plus en plus de stress tant la façon de filmer de Kaouther Ben Ania rend le film oppressant et nous colle à notre siège. Elle parvient à faire ressentir le calvaire de la victime à travers l’écran au point de nous rendre exsangue. L’effet est garanti et imprévisible tandis que le suspense est total. Rares sont les films à réussir cela, on se souvient pour les plus marquants de « Martyrs » ou, dans le mauvais sens du terme, d’« Irréversible » et son intolérable complaisance dans la violence. Pourtant, ici, elle est uniquement psychologique. C’est donc très fort. Grâce à ses longs plans-séquence parfaitement orchestrés, la cinéaste rend compte avec force de la nuit vécue par cette jeune femme. L’absence de musique ainsi que le choix d’une lumière bleutée puis d’un blanc immaculé et éblouissant donnent un aspect étrange à « La Belle et la Meute ».

    Les situations complètement kafkaïennes présentées ici ont cependant leur limite. Elles sont poussées à l’extrême et on a souvent l’impression que la démonstration est trop lourde, la charge excessive et le constat trop manichéen au point d’être parfois dubitatif devant les faits présentés. On nous présente des institutions corrompues où la justice n’existe pas, où il n’y a aucune empathie pour la victime et où la misogynie est reine. Tout cela glace le sang mais paraît parfois un peu poussif tant il n’y a quasiment pas de nuances. De plus, il y a quelques incongruités dans la réaction de certains personnages, des ellipses brutales et des questions qui restent sans réponse. C’est dommageable et donne parfois un sentiment étrange comme s’il l’on assistait à un cauchemar et qu’on allait se réveiller, ce qui renforce le sentiment de malaise d’un film qui vous glace le sang. « La Belle et la Meute » est néanmoins bouleversant et éreintant pour les nerfs. C’est un film nécessaire et comme on en voit peu doté d’un véritable message de revendication derrière. Et surtout il est dominé par l’incroyable prestation de la jeune Mariam Al Ferjani qui à elle seule vaut le coup d’œil !
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 avril 2018
    Formée à la section scénario de la Femis, Kaouther Ben Hania incarne le vent nouveau soufflant en Tunisie après la Révolution de jasmin. Avec ce second long métrage plus abouti mais tout autant documenté que le précédent, elle figura même à Cannes dans la section « Un certain regard ». Comme pour « Le challah de Tunis », la cinéaste tunisienne condamne ostensiblement les débordements de son pays pas encore au rang d’une vraie démocratie. Sociétal, politique mais construit comme un thriller ; c’est un film à charge contre une société corrompue. Comme tous les films militants, il est parfois caricatural mais tellement utile. L’histoire : c’est une jeune femme qui se fait violer par des flics et qui au moment de porter plainte ou de faire constater par un légiste ce crime se retrouve confronter à une société archaïque dans laquelle la place de la femme est très secondaire. Notre pays est plus évolué mais quand on sait comment il est difficile en France pour une femme de porter plainte pour violence conjugale ou quelles réflexions peut encore entendre une femme victime de viol si elle portait une jupe… çà laisse pensif. Là en Tunisie, çà prend un autre tour, la jeune Miriam mène une lutte du pot de terre contre le pot de fer. Kaouther Ben Hania, pour rendre son film dynamique, condense son récit sur une nuit durant laquelle la jeune femme va être violée, va essayer de le faire constater et essayer de porter plainte ; passant de victime à véritable citoyenne engagée pour la lutte de ses droits en quelques heures. L’héroïne (plutôt la victime) incarne un véritable trajet intérieur que les deux autres femmes du film (la flic et l’infirmière) n’ont pu ou ont renoncé à effectuer. Elle devient donc le miroir d’une jeunesse prête à tout mettre en œuvre pour que la société bouge. « Victoria » vous avez vu ? Là où Schipper tournait en un seul plan séquence sur une nuit ; Kaouther découpe son film en neuf plans impressionnants témoignant de sa grande maitrise de la mise en scène. Quelque fois démonstrative, elle a très bon goût de jouer intelligemment avec les ellipses ; sa première ellipse entre les parties 1 et 2 permet de laisser hors champ le viol et de laisser le récit construire les événements s’étant déroulé durant cette dernière. La mise en scène est aussi importante pour basculer dans un conte virant à l’horreur dans l’enceinte du commissariat ; les flics surgissent de partout tels des zombies. Après 1h40 de film, on ressort bien secoué par ce condensé de déni des droits de l’Homme et surtout de la Femme. A voir
    Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2017
    Bien entendu c'est un film très intéressant -et assez terrible sur la vie en Tunisie, ses hôpitaux en sous effectif, ses commissariats où la brutalité est normative, et aussi sur une société assise sur ses principes, pour laquelle une jeune fille qui se promène en minijupe au milieu de la nuit ne peut être qu'une femme légère.... cependant, le film de Kaouther Ben Hania aurait été plus convaincant s'il avait été élagué -c'est un peu long et répétitif et surtout, moins caricatural.

    Mariam (la gironde Mariam Al Ferjani) est étudiante, elle vit dans un foyer et elle participe à l'organisation d'une soirée de son université dans un grand hôtel de Tunis en bord de mer, rythmes orientaux et pas d'alcool; une amie lui prête une robe -elle a fait un accroc à celle qu'elle portait- manifestement, ce n'est pas le style de robe qu'elle porte d'habitude, mais elle se sent jolie; à la soirée il y a un garçon qu'elle ne connait pas; il lui plait (c'est vrai qu'il est très beau garçon, Youssef, Ghanem Zrelli), elle lui fait des avances, ils se retrouvent en train de s'embrasser sur la plage..... et c'est le drame. Une voiture de flics s'arrête, Youssef est menotté -ils essayent de lui soutirer de l'argent- et deux policiers violent Mariam.

    Avec une succession de plans-séquences, on suit cette nuit de cauchemar pour Mariam qui veut porter plainte, accompagnée par Youssef; la personnalité du jeune homme n'est pas très claire; c'est un militant politique, dans quelle mesure assiste t-il Mariam parce qu'il est gentil et veut l'aider, dans quelle mesure s'en sert-il comme instrument contre le système? On ne le saura pas.

    A l'hôpital où les urgences sont débordées, il se passe longtemps avant qu'une infirmière à foulard ne la prenne en pitié et accepte de la guider vers..... mais vers qui au juste? Une élégante jeune gynécologue affirme que ce n'est pas du tout de son ressort. Reste le légiste, qui n'a pas le droit de s'occuper d'elle -c'est la loi, expression qui reviendra souvent- tant que le dépôt de plainte n'a pas été enregistré. Perdue au milieu de la foule des malades, hommes et femmes à foulard, elle porte sa robe trop brillante, trop courte, trop décolletée comme la couronne d'épine d'un Christ que personne ne plaint. Et c'est vrai que, sortie de son contexte, cette robe, elle fait un peu pute.....Tout au long de ces allers /retours entre le commissariat, l'hôpital, Mariam trouve un peu plus d'aide chez les femmes -mais pas beaucoup plus.

    Tout est fait pour qu'elle renonce, les menaces (elle a été trouvée dans une position obscène qui lui vaudrait plusieurs années d'emprisonnement -ça nous ramène à une affaire toute récente dont on a beaucoup parlé sur les réseaux sociaux!), le chantage à la famille, la honte pour elle qu'entraînerait le procès, la moquerie de ses origines provinciales, la fibre patriotique.... rien y fait. La jeune fille passe par des phases de terreur, de désespoir, elle ment aussi parfois, elle cherche à s'enfuir, puis revient dans son idée fixe: porter plainte contre ses deux agresseurs. Elle nous fait penser à Qiu Ju, la femme chinoise du beau film de Zhang Yimou..... Quant aux flics, ils cherchent avant tout, non point tant à protéger leurs collègues qu'à sauver la respectabilité de leur profession. Et c'est là que la charge est forte: parmi cette dizaine de brutes ricanantes, il n'y en aurait qu'un qui fait preuve d'humanité....

    Mais ça s'est mieux terminé pour la vraie Mariam (Kaouther Ben Hania s'est librement inspirée d'une histoire vraie qui a fait l'objet d'un livre) que pour la pauvre Qiu Ju: ses deux agresseurs ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

    La réalisatrice a fait un film féministe, au delà du contexte maghrébin. Elle dit aux filles: si vous vous battez pour vos droits, si vous ne renoncez jamais, la société avancera. C'est un appel au courage, qui lui aussi résonne singulièrement dans le contexte actuel. A voir, donc, malgré les défauts évoqués dans le premier paragraphe.
    VOSTTL
    VOSTTL

    66 abonnés 1 770 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 avril 2019
    Insupportable ! La nuit de Mariam est un véritable cauchemar. C’est étouffant. « La belle et la meute » lorgne du côté du film d’horreur. Inspiré d’une histoire vraie, en plus ! Mariam est aux abois telle une proie. Blessée, elle trouve cependant la force de rester debout devant ses tortionnaires, hommes et femmes compris ! Quand je dis que la vie réelle écrit des scénarii bien plus convaincants que la fiction. Même si la « Belle et la meute » reste avant tout une fiction. Une Tunisie post révolution mise à mal. Le film est chapitré en 9 segments de 9 plans séquence comme pour mieux étouffer le spectateur. L’actrice, Mariam Al Ferjani réussit une très belle interprétation. Elle incarne parfaitement ce côté mi-gamine et mi-femme. Sa palette de jeu est remarquable. A suivre et à voir en V.O évidemment.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2017
    Mariam est une jeune étudiante venue faire ses études à Tunis. En marge d'une soirée festive, alors qu'elle vient de rencontrer Youssef et flirte avec lui sur la plage, elle est arrêtée par trois policiers et violée. Sûre de ses droits, elle entend déposer plainte. Mais comment espérer obtenir justice de ses propres bourreaux ?

    Kaouther Ben Hania tourne son deuxième film. Le premier m'avait enthousiasmé et figurait en bonne place dans mon Top 10 en 2015 : aux frontières du documentaire et de la fiction, "Le Challat de Tunis" enquêtait sur une rumeur urbaine, celle d'un homme en moto qui balafrait les fesses des jeunes femmes portant une tenue impudique.

    Pour son second film, la réalisatrice tunisienne s'est inspirée de faits hélas bien réels. Ils avaient fait grand bruit à l'époque en Tunisie. Un livre au titre choc en avait été tiré : "Coupable d'avoir été violée".

    Avant que le film commence, on connaît donc son motif (un viol), son ressort (ce viol a été commis par ceux auprès desquels Mariam en est réduite à demander justice) et même son dénouement (la condamnation qui frappera les policiers criminels). Kaouther Ben Hania réussit néanmoins à nous surprendre par une mise en scène époustouflante. À la façon de "La Corde" ou "Victoria", "La Belle et la meute" est filmé en plans séquence. Neuf en tout et pour tout. Avec une fluidité telle qu'on ne le réalise pas immédiatement. Le procédé immersif nous glisse au cœur de l'action, nous fait côtoyer au plus près les personnages, nous conduit à réagir avec le même sentiment d'urgence qu'eux aux événements qui se déroulent en temps réel.

    La caméra ne quitte pas Mariam al Farjani. Elle est bouleversante. Mignonne comme un cœur durant la toute première séquence qui la voit s'apprêter avec ses amies en prévision de la fête. Puis brutalement, le plan suivant, sans solution de continuité, défigurée par les coups et par la peur. On la suit à l'hôpital où elle essaie d'obtenir un certificat. Au poste de police où une inspectrice semble lui prêter une oreille attentive. À l'hôpital à nouveau pour un examen gynécologique humiliant. Puis de retour au poste.

    Ce long parcours kafkaïen nous amène jusqu'aux lueurs de l'aube et se conclut par un plan lumineux.
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