Bayala : les secrets du tournage

C'est principalement le mélange de l'histoire intime et de l'histoire universelle qui a séduit Aina Järvine dans ce projet. La réalisatrice explique : "Nous avons tous en nous un petit enfant aux yeux remplis d’étoiles, qui rêve d’elfes, de dragons et de magie. C'est donc tout naturellement que j'ai sauté sur l'occasion de diriger Bayala, dès que j'ai été contactée par les équipes d'Ulysse Produktion et du Studio Rakete. Il y a le thème de se sentir différent, pour enfin se trouver soi-même, mêlé à une aventure plus vaste des elfes et de leur querelle, et de la nécessité de se réconcilier pour survivre. Ce sont des sujets d’actualité dans le monde d'aujourd'hui et qui me tiennent à coeur."

Même si plusieurs protagonistes féminins ont émergé dans les films au cours de la dernière décennie, les longs métrages d'animation qui ont une distribution féminine aussi importante que Bayala ne sont pas si nombreux. Aina Järvine confie :

"J'ai réalisé des courts métrages avec des garçons comme personnages principaux, mais c'était excitant et amusant d'utiliser mes propres expériences en tant que fille pour développer l'histoire et plus tard diriger les animateurs. Il peut toujours y avoir des craintes pour les distributeurs qu'avec autant de personnages féminins, les garçons n’aient rien, eux, à apprécier. Nous y avons pensé aussi, c'est pourquoi, à côté des elfes, nous avons aussi un ensemble d'animaux, qui amènent une note comique, et une dynamique particulière. De plus, Heiko Lueg (directeur artistique) a réussi à créer les dragons les plus étonnants du monde, qui, j'en suis sûre, vont faire rêver garçons et filles."

Federico Milella est italien, mais est né et a grandi au Grand-Duché au Luxembourg. Le réalisateur a ainsi le sentiment paradoxal d'appartenir à deux cultures mais à aucune en particulier. C'est principalement la question que la Princesse Surah, l'une de héroïnes du film, doit régler. Il précise :

"Elle est née Princesse du Soleil mais elle a grandi dans le Royaume des Elfes de l'Ombre. J'ai immédiatement senti un lien avec elle, car elle soulève des questions délicates et d’actualité : Qui sommes-nous ? Qu'est-ce qui définit notre identité ? Est-ce notre culture ? Avons-nous besoin d'agir ou de nous comporter d'une certaine manière en fonction de notre environnement ? Je pense que le film traite de ces questions avec beaucoup d'émotion et d'équilibre, d'ouverture d'esprit et de découverte de la différence, quelle qu'elle soit, afin d'être plus fort, plus sage et enfin, de nous connaître nous-même."