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Raw Moon Show
107 abonnés
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5,0
Publiée le 14 février 2014
Quand la magie de l'enfance (et son indissociable goût pour le mystère, la découverte et l'aventure) se fond idéalement dans la magie du 7ème art, vous obtenez cette merveille de Christian Jaque, son chef d'oeuvre ! Que c'est beau l'enfance...
Adapté du roman de Pierre Véry, avec des dialogues de Prevert et un casting séduisant, un film de pensionnat sympathique qui célèbre l’enfance, le goût de l’aventure et le parfum des mystères, baigné par l’ambiance désuète de la France d’antan.
"Les disparus de Saint-Agil" reste encore aujourd'hui l'exemple de ce qui peut se faire de mieux en matière d'adaptation littéraire au cinéma. La rencontre entre l'auteur à succès de romans d'aventures fantastiques pour enfants, Pierre Véry et le réalisateur de comédies légères, Christian-Jaque aura été particulièrement fructueuse, "L'assassinat du Père Noël" succédant avec brio en 1941 à cette première collaboration. En 1938, Christian-Jaque dont la filmographie est déjà relativement fournie s'est fait remarqué grâce à quatre comédies où il a pu bénéficier du génie comique bouillonnant de Fernandel dont on peut ressortir "Un de la légion" et "François 1er". Grâce à l'adaptation par Jacques Prévert des "Disparus de Saint-Agil" paru en 1935, il va pouvoir étendre son rayon d'action et démontrer une sensibilité qu'il n'aura pas si souvent l'occasion d'exposer, mettant le plus souvent son talent au service de projets sans grande profondeur qu'il contribuera malgré tout à rendre parfaitement digestes. Mais en cette année 1938, il réalise un sans-faute qui fait des "Disparus de Saint-Agil" un film intemporel où se rencontrent les peurs insondables de l'enfance et l'angoisse qui mine les adultes de la pension feutrée en cette période troublée, annonciatrice de lendemains incertains. Formidable directeur d'acteurs, Christian-Jaque s'appuie sur Léo Mirkine son chef opérateur de prédilection pour nimber le récit de Pierre Véry d'une lumière puisée aux sources de l'expressionnisme allemand, usant des ombres et du silence de la nuit afin de diffuser un suspense qui dépasse largement la réalité des évènements exposés. Il n'est pas besoin de montrer beaucoup pour susciter l'angoisse comme saura si bien l'exprimer le grand Jacques Tourneur à Hollywood quelques années plus tard sous la houlette de Val Lewton. Dans cet univers clos exclusivement masculin, Christian-Jaque utilise peut-être certains des personnages adultes pour laisser transparaitre ses préoccupations liées à l'actualité géopolitique du moment. Par exemple le surveillant du dortoir joué par Marital Rèbe qui ne pense qu'à dormir ou encore le professeur somnambule surnommé Planet (Jacques Dérives) peuvent symboliser une France et plus largement une Europe qui ferment les yeux face au péril qui gronde pendant que certains espèrent encore que la désuète ligne Maginot et plus tard la signature d'un accord fallacieux à Munich suffiront à rassasier l'appétit de l'ogre nazi. Face aux chamailleries et à la passivité des adultes, les Chiche-Capon ont fière allure, ne rêvant que d'Amérique et prêts à braver leur peur pour défricher des territoires inconnus ou venir en aide à leur camarade en détresse. Un début de résistance sans aucun doute que les Mouloudji, Serge Grave et Jean Claudio incarnent à merveille. Quand le reste du casting est assuré par Erich Von Stroheim, Michel Simon, Armand Bernard et Robert Le Vigan, on sait que ces jeunes-là seront parfaitement épaulés. Assurément, l'alchimie parfaite qui a contribué à sa fabrication a réussi à mener sans encombre "Les disparus de Saint-Agil" au statut de film culte qu'il détient quasiment sans discontinuer depuis sa sortie, le 6 avril 1938.
Nimbé de mystère, un film noir qui rappelle énormément les sagas littéraires de ma jeunesse comme "Le club des 5" ou "Les six compagnons" pour le côté aventures trépidantes mais aussi le classique "La guerre des boutons" pour sa peinture d'une enfance malicieuse et intrépide au coeur des années 30. Un long-métrage qui, plus de quatre-vingts ans après sa sortie, reste incroyablement magnétique, captivant, sans temps morts ni longueurs. Une écriture qui rend le récit très intéressant, une mise en scène toujours aussi magistrale, des personnages très bien dessinés et un ensemble agrémenté de la présence au casting d'acteurs de l'envergure de Michel Simon ou Erich von Stroheim. Une grosse sensation.
Les disparus de Saint-Agil est vraiment un bon divertissement. Le principe est exposé dès le début, je suis pas fan de ça en général mais là ça met en condition : c'est une sorte de concrétisation des souhaits des gamins qui rêvaient de voir leur pensionnat s'agiter quand ils étaient plus jeunes. Et c'est ça le film, car oui parfois c'est pas du tout crédible, mais on voit bien à quel point c'est aussi un film fait par un grand enfant j'ai envie de dire. On y retrouve l'imagination d'un enfant mais qui tout d'un coup est confronté a une histoire plus grande. Bref, vraiment sympa et intriguant.
Trois élèves du collège de Saint-Agil ayant pour projet de fuir l'établissement pour gagner l'Amérique disparaissent mystérieusement après avoir surpris un visiteur nocturne... Christian-Jacque (Fanfan la Tulipe) signe là un très joli film au casting royal réveillant l'enfant que nous avons tous été. Car il est très difficile de ne pas tomber sous le charme de ce divertissement rappelant les histoires que chacun s'imaginait enfant, faites de mystères et d'aventures. Mais au-delà du divertissement tout public, le film s'adresse aussi aux plus grands et donne une idée du climat ambiant : la guerre inévitable avec l'Allemagne exacerbe les tensions et réveillent le racisme et la xénophobie. Les affrontements entre les professeurs Lemel et Walter en sont une excellente illustration. Les acteurs sont excellents (Erich Von Stroheim, Michel Simon...), le film montre la vie d'un pensionnat de la France des années 1930-1940, techniquement c'est superbe, Christian-Jacque cherchant à créer une ambiance onirique renforcée par le noir et blanc. Film sur l'enfance et ses insouciances, film à suspense, divertissement familial, photographie d'une époque aujourd'hui révolue, Les Disparus de Saint-Agil est une oeuvre riche et formidable mais surtout intemporelle. N'est-ce pas une des caractéristiques de ce que l'on appelle un chef d'oeuvre ?
Encore un classique que je visionne. Là pour le coup, c’est un surveillant qui voulait à tout prix que je le vois. Je connaissais de nom, mais pas plus. En fait, Les Disparus de St-Agil, c’est un de ces classiques que Gulli fait passer de temps en temps histoire d’avoir un public « adulte » quelques fois. Chacun dit ce qu’il veut, mais j’ai jamais essayé de regarder ces classiques de Gulli (pourtant, ça leur arrive de faire passer des Chaplin). Donc, Les Disparus de St-Agil, heu… 1h30, et clairement, c’est pas le genre de film qui est destiné à un publique de mon âge. Déjà que j’essaye d’être ouvert à tous les genres cinématographiques, j’imagine l’ennuie de mes camarades à mes côtés. Ce n’est pas un mauvais film, c’est même un très bon film, il essaye d’instaurer un suspens (qui m’a fois, est plutôt réussi), et en fin de compte, l’histoire tient la route. Mais c’est surtout cette lenteur dans le récit qui m’a gênée. C’est-à-dire que pendant trente minutes, il ne se passe rien, et qu’après, y a plein de choses qui arrivent d’un coup. Disons que c’est un rythme qui ne me convient pas trop. J’apprécie quand le récit évolue de manière régulière (même si j’ai rien contre ces séquences replies de retournement de situations vers la fin). Mais en fin de compte, je me rends compte que je me suis pas mal ennuyé. Et je suis le premier déçu, parce que s’ennuyer devant un classique du cinéma français, c’est pas quelque chose que je désire. Mais j’y peux rien, je me suis ennuyé. Pendant les 45 premières minutes, il ne se passait vraiment pas grand-chose, mais enfin vers la fin ça s’arrange. Le récit évolue à une vitesse fulgurante et enfin il se passe quelque chose, au final, je trouve même que les personnages sont bien écrits, en particulier le prof à deux paires de lunettes dont je n’ai presque rien compris de ses dialogues tant son accent est fort. Ne pas entendre ses répliques, c’était compliqué, mais n’empêche que le personnage est vraiment génial. A part une fin un peu bâclée, et un disparu dont le retour est assez… surprenant, le récit demeure intelligent et sympathique malgré le rythme très irrégulier du film qui complique le visionnage. Un classique qui a un peu vieilli mais dont l’histoire est bien trouvée. 3.5/5 Voilà qui est dit !
Un grand classique du cinéma français d'avant guerre qui nous entraîne dans le pensionnat de saint agil au côté de Michel Simon et d'Erich Von Stroheim. Dans ce décor, Christian-Jaque nous raconte une histoire de disparition d'enfants plus tordu qu'elle n'en a l'air. Assez alambiqué, le scénario reste finalement très simple et multiplie les situation mettant en valeur le trio d'enfants attachant. A leur côté, les professeurs livre des performance admirable, particulièrement Stroheim, absolument magnifique, comme à son habitude. Un grand film qui mériterais une place bien plus importante au panthéon du cinéma français.
Plus proche d'un comédie tendre sur l'enfance que d'un polar avec du suspense. Bonne adaptation de ce classique de la littérature, porté par une belle troupe d'acteurs, certaines scènes sont plutôt drôles, mais dans l'ensemble c'est faible.
Un chef-d’œuvre qui a bercé mon enfance. Le scénario est simple, il pourrait faire l'objet d'un bon album de Tintin, mais il est développé avec une magie narrative qu'Hergé n'aurait pas reniée. Les enfants, dont le débutant Mouloudji, sont fantastiques de naturel et de jeunesse. L'affaire paraît incroyablement fantastique au départ et ne perd pourtant aucun intérêt, même si, en se dénouant, le mystère devient plus prosaïque. Restent aussi les interprètes adultes, Michel Simon et Eric Von Stroheim entre autres, qui solidifient de leurs performances incroyables, l'édifice merveilleux de ce film increvable.
J’avais vu ce film à l’age de 10 ans et à cette époque j’avais été fasciné par l’intrigue, l’atmosphère inquiétante teintée de fantastique de ce pensionnat, avec ce désir d’aventure partagée que tout gosse peut avoir à cet age. 45 ans plus tard, ce film m’a parut moins prenant bien qu’il se regarde encore sans ennui. L’ensemble a un peu vieilli, l’histoire reste sympathique et ces gamins sont vraiment tous attachants. Les interprétations sont excellentes notamment celle de Michel Simon en professeur d’art, alcoolique et pathétique ainsi que celle de Erich Von Stroheim, mystérieux personnage, plein d’humanité… Ce film est un hymne à l’enfance avec quelques regards détournés sur la peur de l’étranger dans un contexte d’avant guerre. A voir au moins une fois.
Racontée du point de vue des collégiens, l'histoire des Disparus de Saint-Agil nous plonge dans une atmosphère à la lisière du fantastique qui évoque par moment celle des Diaboliques de H. G. Clouzot (tourné plusieurs années après). Porté par des jeunes acteurs remarquables – Serge Grave en tête – le film offre également de superbes prestations d'adultes : on pense évidemment à Michel Simon, à la fois comique et pathétique dans le rôle d'un artiste raté devenu alcoolique et Erich von Stroheim, qui incarne un personnage énigmatique et attachant. Tourné en 1938, ce film tendre, drôle et mystérieux fait de nombreuses références au possible déclenchement de la guerre...de façon prémonitoire.