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    Memoria
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    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 novembre 2021
    Jessica (Tilda Swinton) est Anglaise et vit en Colombie à Medellin. Elle est venue quelques jours à Bogota au chevet de sa sœur. Mais son sommeil est soudain troublé par un bruit sourd et violent. Pour lutter contre cet acouphène déstabilisant, Jessica consulte sans succès un médecin. Elle contacte un acousticien dont elle perdra ensuite la trace. Elle croise le chemin d'une archéologue française (Jeanne Balibar) qui lui montre des restes humains retrouvés dans des excavations.
    Finalement, Jessica quitte Bogota pour la jungle amazonienne où elle fera une troublante rencontre.

    Le neuvième film de Apichatpong Weerasethakul a bien failli remporter la Palme d'or au Festival de Cannes. Il a dû se contenter du prix du jury - qu'il a dû partager avec "Le Genou d'Ahed" dont j'ai déjà eu l'occasion de dire tout le mal que j'en pensais. Déjà palmé en 2010 pour "Oncle Boonmee", le réalisateur thaïlandais a laissé la place à "Titane", qui résonne peut-être plus avec l'air du temps.

    je n'ai aimé aucun de ces trois films cannois. Voire, je les ai franchement détestés. Mais force m'est de reconnaître l'audace de cette sélection et de ce palmarès, sa radicalité.

    Revenons à Apichatpong Weerasethakul - dont, par je ne sais quel masochisme, je me force à réécrire le nom interminable. Il a quitté la Thaïlande - avec des mots très durs pour son régime autocratique - pour tourner aux antipodes avec une star internationale. Pourtant son film ressemble aux précédents. Il baigne dans la même transe languissante, entre veille et sommeil. ll interroge les mêmes thèmes : la vie, la mort, la communication avec l'au-delà...

    À condition d'être sacrément stone ou doté d'une sensibilité exceptionnelle, on se pâmera. Tel ne fut hélas pas mon cas. J'en rougis de honte tant je lis ici ou là, sous la plume de critiques ou de proches, des critiques élogieuses.
    Contrairement à eux, j'ai trouvé interminables ces deux heures seize. Je n'ai trouvé à cette histoire aucun intérêt ; j'ai même pouffé au plan surréaliste qui est censé en donner la clé. Je n'ai trouvé aucune beauté aux longs plans fixes éclairés d'une lumière blafarde. Je me suis ennuyé ferme devant ce soi-disant chef d'oeuvre auquel je n'ai rien compris. Mon tort est d'avoir voulu le "comprendre" alors que le cinéma de Apichatpong Weerasethakul n'est pas dans ce registre-là.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 novembre 2021
    J'ai longtemps eu du mal avec le cinéma d'Apichatpong Weerasethakul, disons qu'il a fallu la palme d'or avec Oncle Boonmee pour que j'arrive à entrer dans son univers. Et là ce Memoria m'a totalement emporté. On part sur une délocalisation en Colombie, avec une distribution plus occidentale.

    Le cinéaste arrive à toucher quelque chose d'universel avec cet récit onirique, systématiquement placé entre le rêve et la réalité. Il est sans doute l'un des réalisateurs qui y arrive le mieux avec Lynch (dans un style assez différent). Mais disons qu'il touche du doigt ce que c'est qu'un rêve, que d'être dans un état de demi sommeil. Le rythme très particulier de son cinéma y est pour beaucoup, c'est lent, il ne se passe rien, mais un beau rien, il y a toujours quelque chose à contempler. Quelque chose qui te plonge dans cette ambiance particulière où on ne sait pas vraiment ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.

    D'ailleurs il faut noter qu'esthétiquement il n'y a pas particulièrement de différence entre ce qui pourrait être un rêve et ce qui ne l'est pas. Ce qui participe donc à cette état de confusion du personnage et du spectateur où l'on ne sait pas bien ce que l'on regarde, tout en se laissant porter.

    Rien que pour ça c'est un film sublime.

    Mais le film possède des séquences que je trouve admirables, je pense à cette séquence avec le type qui fait du mixage sonore et qui tente de reproduire ce bruit sourd qu'entend l'héroïne de temps en temps et qu'elle est la seule à percevoir. C'est long, on voit vraiment l'acteur qui bidouille sur sa table de mixage. On est loin encore une fois des standards esthétiques des films où des types bricolent quelque chose sur leur ordinateur où il faut que tout aille très vite, où on sent bien que les acteurs ne tapent pas réellement sur le clavier quelque chose ayant le moindre sens. Disons qu'il y a bien quelque chose qui ancre ce film aussi étrange et onirique qu'il puisse être dans le réel, quelque chose qui le rend crédible et tangible.
    En plus la séquence est magnifique puisque plus d'ingé son se rapproche du son entendu, plus le visage de Tilda Swinton se ferme. Sans rien dire on voit qu'elle est de plus en plus perturbée.

    Et ce passage met en lumière quelque chose d'absolument fascinant : la difficulté à parler d'un son. Comment on décrit un son. Quels mots on a pour décrire un son et surtout comment on fait pour se souvenir réellement d'un son (déjà une image c'est dur).
    Je veux dire qu'en tant que spectateur qui sursauté comme le personnage dans son siège lorsque le premier bruit s'est fait entendre, je n'étais plus sûr du son que j'avais entendu. En écouter des dizaines me perdait totalement, je n'étais plus sûr de ma propre mémoire.

    Puis, bien sûr il y a tout ce final, d'une lenteur extrême, (et totalement surprenant), qui arrive à développer des idées magnifiques sur le sommeil, la mémoire... les souvenirs... Il y a quelque chose de grisant, le temps est dilaté, je n'avais aucune idée de combien de temps durant le film en allant le voir et en sortant j'étais incapable de dire s'il durant plus ou moins de deux heures... Il arrive à nous faire perdre tous nos repères et on est totalement assujettis à l'expérience cinématographique. Alors je suppose que tout le monde ne pourra pas rentrer dans cette proposition (dans la salle de cinéma, affreusement remplie de bobos, ce qui m'a fait me questionner sur ma propre boboité, certains ricanaient bêtement, même lors qu'il n'y avait rien de "drôle"), mais ce que Memoria m'a fait ressentir dans son long final, tant au niveau du questionnement que de la beauté de l'expérience proposée, je ne suis pas certain que beaucoup de films s'en sont approchés dans ma vie.

    Et, chose rare, c'est un film que j'ai envie de revoir.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    46 abonnés 733 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 novembre 2021
    A propos du film MEMORIA primé à Cannes (!!????), un critique a écrit "Le voyage, hypnotique, exige le lâcher-prise et laisse le spectateur dans un état second. Ensorcelé ou mort d’ennui." Nous étions deux hier soir dans la deuxième situation.... Tilda Swinton n'y est pour rien, elle d'habitude si exubérante fait de son mieux pour incarner des plans fixes d'une longueur extrême, en attendant peut-être de comprendre les intentions du réalisateur. Je ne saisis pas les avis dithyrambiques d'une large partie de la presse. Cinéma nov 21
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 novembre 2021
    Le réalisateur thaïlandais se moque littéralement du spectateur et lui présente une longue (très très longue) élucubration sur le néant. Tout ce vide se passe très très lentement avec des plans fixes de plusieurs minutes. Que sont venu faire Balibar et Swinton dans cet épouvantable cauchemar ? Le réalisateur, couvert de distinctions, et les gens qui distribuent les médailles semblent ignorer qu'elles contribuent à enterrer le cinéma qu'il soit de distraction (et oui, tous les spectateurs, je veux dire ceux qui paient leur place ne viennent pas souvent pour voir le nombril du réalisateur inspiré) ou de réflexion. Les critiques professionnels enthousiastes de journaux intellectuels ne font que perdre leur éventuelle crédibilité auprès de leurs lecteurs et au final, s'étonneront de ne plus avoir d'abonnés...À oublier au plus vite!
    traversay1
    traversay1

    3 096 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2021
    De Bangkok à Bogotá, de la jungle thaïlandaise à la colombienne, le cinéma de Apichatpong Weerasethakul ne s'explique toujours pas, il se ressent, ou pas. Avec Memoria, le cinéaste a changé de continent et il a même engagé deux "stars", Tilda Swinton et Jeanne Balibar, mais il œuvre toujours dans un registre somnambulique et hypnotisant qui éveille les sens des uns et endort profondément les autres. L'héroïne de Memoria entend à intervalles irréguliers un Bang qui la perturbe, comme d'autres, plus prosaïquement, ont des acouphènes. C'est sa quête pour découvrir la raison de ce dérèglement auditif que nous conte Weerasethakul, mais à sa manière évidemment, au bout de plans fixes interminables et de dialogues plus ou moins opaques. Tout ceci est assez fascinant, à condition de débrancher nos réflexes habituels de spectateurs, comme pour une expérience sensorielle renouvelée. C'est encore plus vrai quand le cinéaste quitte l'ambiance urbaine pour se fondre dans la nature où l'aventure métaphysique peut prendre son envol et dépasser les frontières de l'entendement et de la conscience. Dans cet univers, sans en faire beaucoup, Tilda Swinton semble parfaitement à l'aise, comme pourrait l'être une Isabelle Huppert, par exemple. Disons que si le réalisateur thaïlandais passait par l'Europe pour un prochain voyage initiatique, elle ne déparerait pas dans le paysage.
    Fabien D
    Fabien D

    167 abonnés 1 102 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2021
    Encore plus radical que ses précédents films, Memoria est une œuvre difficile d'accès d'une beauté hypnotiques dans lequel on retrouve toutes les thèmes chers au cinéma de Wheerasethakul : l'impossibilité de distinguer le rêve de la réalité, la synesthésie, la contemplation de la nature. Le travail sur le son est absolument incroyable et le film, malgré sa lenteur extrême, est aussi fascinant que lancinant. Tilda Swinton se fond parfaitement dans cet univers sensoriel et le film tend à totalement nous hypnotiser. Entre l'installation d'art contemporain, les plans en villes sont aussi fascinants que ceux à l'intérieur de la nature, et le récit introspectif, Memoria est puissamment symbolique. C'est au spectateur de créer sa propre narration, de faire des bruits et des paroles des images. Plus aride que le magnifique Cemetery of splendour, Memoria déstabilisera, sans doute, beaucoup de monde mais l'expérience demeure extraordinaire. Délesté de la question politique, traité dans ses précédents films tournés en Thaïlande, Memoria est un film totalement abstrait qui réveille autant nos sens qu'il nous endort délicatement.
     Kurosawa
    Kurosawa

    513 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 décembre 2021
    Avant d'écrire, on aimerait parfois prendre du recul sur les films, afin de pouvoir objectiver l'émotion ressentie durant la projection. Si certaines œuvres ne nécessitent pas forcément ce temps (en raison notamment de leur relative pauvreté), d'autres demandent au spectateur de laisser infuser leurs images : c'est le cas des longs-métrages d'Apichatpong Weerasethakul, lentes méditations qui envoûtent et font réfléchir autant pendant qu'après leur visionnage. "Memoria" ne déroge pas à la règle, et met le spectateur dans un état physique et mental naviguant entre langueur et concentration extrême. On peut en effet être passif devant le film, fermer les yeux quelques secondes pour se mettre à l'écoute des mots et des bruits, mais si l'on veut poursuivre le long-métrage, tisser des liens et méditer soi-même, il faut aussi savoir rester bien éveillé quand le surnaturel surgit et rabat les cartes. Toutefois, à ne considérer que l'aspect sensoriel du cinéma de Joe, la qualité du raisonnement critique en devient fortement impactée : il ne suffit pas de se laisser aller d'un bout à l'autre du film – certains spectateurs, à raison, pourraient ne rien ressentir et rester totalement extérieurs à celui-ci –, mais il s’agit de voir comment la rigueur de la mise en scène et du montage fait advenir un état méditatif. En cela, les deux premiers plans de "Memoria" sont exemplaires : on y entend d'abord un bruit – lequel retentira une petite dizaine de fois pendant les deux heures et quart suivantes –, puis une silhouette qui se réveille. C'est Jessica (Tilda Swinton) qui se lève et marche vers la droite du cadre, quand la caméra, elle, fuit dans un léger panoramique à gauche pour nous montrer un miroir dans lequel se reflète le personnage : ce que nous dit ce plan, c'est que Jessica est semblable à un spectre, un être étranger au monde, et par ailleurs un être double (sans que l'on puisse définir clairement cette duplicité). Lors du plan suivant, Jessica entre dans une pièce à la forme arrondie avec au fond une fenêtre (signe peut-être d'une ouverture vers le monde ?), mais celle-ci comporte des barreaux (Jessica, prisonnière de ce monde, saura-t-elle se laisser guider par un ailleurs dont elle ignore tout ?). C'est donc bien par la précision géométrique du plan qu'une force d'évocation est possible, un schéma qui ne cessera de se reproduire par la suite : les dialogues, les gestes, les moments où le bang retentit sont autant d'indices qui peuvent être liés entre eux et qui forment une source d'interprétation symbolique. "Memoria" a donc besoin d'un spectateur attentif pour exister ; en effet, il faut pouvoir ressentir la tension qui habite Jessica dans ces scènes où l'horreur apparait de manière très épurée (des alarmes de voitures qui se déclenchent seules, les lumières d'un musée s'éteignant brusquement, un chien qui suit Jessica dans la rue, etc), observer précisément le trajet créé par l'obsession et la curiosité du personnage (rencontre avec un mixeur de son, une archéologue, une médecin, un paysan, passage de la ville vers la campagne), pour pouvoir lors des quarante-cinq dernières minutes reconsidérer ce que l'on a vu précédemment et se rapprocher de Jessica. Si la partie urbaine demeure très clinique, peu sensuelle, surtout au regard de l'œuvre de Weerasethakul, et que l'on accompagne le personnage tout en étant maintenu à distance, la partie finale donne enfin accès à une émotion permettant non pas une identification, mais une connexion. Se situant dans un lieu qui paraît être le point central de la détonation du bang, Jessica, sorte d’antenne – comme le lui dit le second Hernan – semble se situer à un croisement entre différentes strates de mémoires, voire de plusieurs mondes et civilisations. Le spectateur ressent alors le changement chez Jessica, le moment où elle bascule de l’incompréhension à une sensation nouvelle qui la bouleverse. C’est lors de cette scène stupéfiante où, assise à la table d’Hernan, une pluralité de sons – souvenirs, mémoires de notre monde ou d’un autre – surgissent et révèlent une douleur insoutenable. On ne sait pas précisément ce qui se passe dans la tête de Jessica, mais on comprend que ce qui se produit la déchire – comme si elle devait ressentir lors de quelques secondes tous les maux de l’univers. Il fallait donc partir d’un son et de sa reconstitution (incroyable scène de mixage, où le son est saisit dans sa forme d’abord immatérielle, avant d’être rendu concret) pour interroger non seulement Jessica, mais les êtres humains et le cosmos dans sa dimension infinie ; partir d’un simple son, pour finalement ouvrir des brèches métaphysiques vertigineuses, comme en témoigne les derniers plans du film, qui éclatent tous nos repères spatio-temporels. La délocalisation en Colombie n’a donc rien changé pour Apichatpong Weerasethakul, l’art si précieux du cinéaste-magicien reste intact, et sa puissance n’a jamais été aussi éclatante.
    dolomabu
    dolomabu

    1 abonné 25 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 novembre 2021
    Ennui total. image flou. scénario incompréhensible. plan long inutile. je ne comprends pas comment ce film atteint 3 étoiles.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    169 abonnés 380 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    "Memoria" est une expérience sensorielle hors-norme, un film d'une splendeur plastique et sonore démesurée, comme si nous assistons à un rêve éveillé. Il faut se laisser emporter par ses émotions car le film délaisse la narration traditionnelle et la compréhension intellectuelle au profit d'un cinéma contemplatif et de la sensation pure, particulièrement bouleversant dans les séquences tournées en forêt et en montagne où émergent la beauté de la nature, la magie de la présence et la sérénité retrouvée.
    Adam H
    Adam H

    2 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 décembre 2021
    Je me suis ennuyé, j'ai trouvé le film trop mou et trop lent à "démarrer", les plans séquences interminables et systématiques rendent le film rapidement lassant.
    Leonard B.
    Leonard B.

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 13 décembre 2021
    Une torture, physique et psychologique. L'ennui le plus total se bat en duel avec le désespoir de ne pas être suffisamment bien placé pour pouvoir quitter la salle. On se surprend à espérer que chaque plan séquence est le dernier. Un calvaire !
    Bptst Dm Gbz
    Bptst Dm Gbz

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 novembre 2021
    J'ai découvert ce réalisateur avec ce film et donc je n'étais pas prêt: deux heures de plans fixes sans musique parfois même sans dialogues, aucune histoire ni cohérence, des scènes sans aucun intérêt. C'était une lutte intérieure pour ne pas m'enfuir du cinéma en plein film. Alors d'accord je comprends maintenant que Apichatpong Weerasethakul est spécialiste du film "contemplatif" mais honnêtement qu'est ce qu'il y a à contempler dans ce film ? Les plans ne sont pas forcément beaux, les ambiances sont tous ce qu'il y a de plus banal, les acteurs sont figés (mention spéciale à Tilda Swinton qui a la même expression du début à la fin du film). En bref autant vous asseoir sur un banc dehors pendant deux heures, cela vous fera le même effet et c'est gratuit.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    151 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 novembre 2021
    Apichatpong Weerasethakul est assurément le cinéaste contemporain le plus exigeant. Et Memoria le confirme, tant il s'apparente souvent aux œuvres vidéo qu'on voit dans les musées et centres d'art contemporain. Bien des scènes du film sont aussi éthérées et abstraites que les travaux de Bill Viola ou Pierre Huyghe. Mieux vaut donc être prévenu avant de s'engager dans cet univers poétique, plastique et, osons le mot, métaphysique. Dès lors qu'on en a franchi les portes, que découvre-t-on ? Pour une part, un cinéaste thaïlandais qui découvre l'Amérique du sud et la Colombie. Il est clair que ce film est le témoignage d'une fascination pour un pays hôte, un pays autre, dont les villes, les paysages (!!), les écoles de musique, la langue, etc. dialoguent par contraste avec ce que nous montrait Cemetery of splendour. Maints plans sont comme des captations de moments exotiques qu'on apprécierait soi-même, lors d'un séjour dans ce pays. Et ce, selon la même temporalité, donc on passe cinq bonnes minutes à la terrasse d'un café ou devant une répétition musicale dans un conservatoire, sans qu'il ne se passe rien d'autre. Tilda Swinton est l'autre "pays autre" filmé par le cinéaste. Elle est de tous les plans, montrée sous tous les angles et mise en valeur par ses dialogues avec ses acolytes, particulièrement Jeanne Balibar et les deux hommes jouant Hernan (Elkin Diaz en tête, fascinant). Enfin et surtout, Memoria confirme qu'Apichatpong Weerasethakul est un remède au monde contemporain, dont il prend systématiquement le contrepied. Notre société occidentalisée est déconnectée des croyances et des rites, éloignée de la Nature, en perpétuelle accélération, insensible à la poésie et à la magie, rationnelle à l'extrême. Le cinéaste ici nous invite dans un univers où la lenteur domine, où l'on prend le temps de regarder des paysages de forêt et de montagne, où un poème et un tour de magie surgissent de nulle part, où l'on sombre momentanément dans la mort avant de revenir à la vie, où l'on écaille patiemment des poissons au bord d'une rivière. En cela, Memoria deviendra peut-être un film très important dans l'histoire du cinéma : il dit quelque chose de notre époque, en en montrant exactement l'inverse, comme un manuscrit de la Mer morte que l'humanité de l'an 2850 essaiera de décrypter précautionneusement. Reste que, par son scénario plus envoûtant, Cemetery of splendour reste pour moi le magnum opus de ce cinéaste.
    titigad
    titigad

    21 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 novembre 2021
    N’ayant vu aucun des films du réalisateur, je me m’attendais à rien.
    Et ce rien je l’ai vécu pendant 2 h.
    Ce film est d’un ennui intersidéral.
    J’ai mis 2 étoiles pour la beauté de la photo.
    Remi S.
    Remi S.

    13 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2021
    Il suffit d'ouvrir grand les yeux et les oreilles, et d'admirer le talent complétement hypnotique et tétanisant (il faut le dire, ce sont les bons mots) du magicien Weerasethakul.
    Les meilleurs films de tous les temps
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