Avis : Roxane - Page 4

“Roxane” est une comédie rurale et bon enfant autour d’un sujet cher aux français, la disparition des petits producteurs locaux au profit des producteurs industriels. Guillaume de Tonquédec interprète Raymond, un éleveur de poules en Bretagne. Alors que son distributeur lui annonce qu’il n’achètera plus ses oeufs bio, il profite des atouts d’Internet pour attirer l’attention en se filmant sur Youtube. Le fermier comédien se met en scène avec sa poule “Roxane” en jouant des pièces de théâtre classique. Alors que sa femme et les producteurs voisins pensent qu’il se décrédibilise encore plus, Raymond fait le buzz sur Internet. Bien que la comédie française transpire la naïveté, “Roxane” est une déclaration d’amour à une communauté en crise et est en plus, un très bon divertissement.
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Ce film à la tonalité de conte, traite avec tendresse, de la difficulté de la vie à la campagne. Filmé en Bretagne près de Corlay, la réalisatrice nous invite à suivre notre voie, "à fuir plutot que suivre la société" pour reprendre la chanson de Gaétan Roussel. Et cet accomplissement passe au travers de la culture à travers quelques oeuvres de nos prédécesseurs. Tout en installant le récit avec les moyens du net d'aujourd'hui, c'est une jolie fable qui traite des problèmes d'aujourd'hui. Cela manque un peu d'apreté tout de même mais bon la réalisatrice a choisi la voie du divertissement familial.

Une comédie française sur un agriculteur bio en faillite qui fait des vidéos avec ses poules, pour un premier film, la jeune réalisatrice Mélanie Auffret s’attaque à un sujet complètement inédit, c’est certain. Pour un premier film, c’est indéniablement prometteur. Même si « Roxane » n’est pas exempt de petits défauts, comme une trame scénaristique sans grande originalité, quelques gags un peu appuyés, un scénario spoiler: et un happy end t
rès « politiquement corrects » et biocompatibles, son film se laisse suivre avec beaucoup de plaisir. Assez court, moins de 90 minutes, il va à l’essentiel et ne se perd pas en route dans des considérations inutiles. Mélanie Auffret tente même des choses, réussit à faire jouer ensemble des centaines de poules (coup de chapeau au dresseur de poules, au passage, parce que ça ne doit pas être évident, les poules étant les animaux les plus stupides de la création !), à mettre en musique son film, à joliment filer la campagne bretonne aussi. Sans être esthétiquement à couper le souffle, « Roxane » est maîtrisé techniquement, du travail propre, sans effet de manche mais sans bavure. Guillaume de Tonquédec n’est pas le seul comédien à tirer son épingle du jeu, même si, en tant que rôle titre, il lui incombe à lui en premier de faire passer les émotions. Il n’est pas ridicule en agriculteur, Guillaume, il est même touchant quand il évoque à demi-mot son enfance un peu sacrifiée, son amour de la littérature, et son attachement à sa volaille. Léa Drucker, à ses côtés, est comme d’habitude pile comme il le faut. Elle joue juste, sans jamais en faire trop, toujours dans le ton. Ce n’est pas compliqué, si on ne n’imagine pas Guillaume de Tonquédec en agriculteur d’emblée, elle on a l’impression qu’elle a été épouse d’agriculteur toute sa vie ! Cette actrice est crédible d’emblée dans tout ce qu’elle joue, sans jamais forcer, je ne l’ai encore jamais vu en difficulté dans aucun rôle. Les seconds rôles ne sont pas oubliés, et c’est Lionel Abelanski et Kate Duchene qui ont les compositions les plus intéressantes. Le premier en beau-frère célibataire endurci, dépressif et un peu limité (la scène où il propose un porno filmé avec ses poules et un coq est brève mais très drôle), la seconde en anglaise propriétaire d’un gîte, femme de lettre, elle va guider Raymond vers la célébrité Internet. Mais il ne faut pas oublier Roxane, la poule blanche qui ne quitte pas Raymond, la seule à ne pas participer à la rotation des poules (un truc qui va déplaire aux antispécistes, à coup sûr !). Roxanne, parfaitement dressée elle aussi, fait passer des émotions. Tout du moins, Mélanie Auffret, avec sa caméra, parvient à créer l’illusion qu’elle fait passer des émotions, ce qui n’est certes pas la même chose. Ceci dit Roxane à un rôle à part entière et elle se doit d’être nommée au casting, surtout que c’est elle qui donne la réplique à Raymond dans ses vidéos, et c’est elle qui donne son nom au titre du film. Elle joue son propre rôle et par conséquent, elle est hyper crédible en poule ! Le scénario de « Roxane » ne se limite pas à faire rire avec des vidéos Youtube, il aborde aussi plein d’autres sujets : la crise paysanne, la difficulté de faire du bio quand on n’est pas une gigantesque exploitation, la solitude affective et financière des agriculteurs, le suicide aussi. Même si le film semble faire s’affronter le monde paysan (via Raymond) et les bobos venus envahir la campagne (Via Wendy), il ne faut pas être dupe. Le scénario de « Roxane » est un scénario formaté pour plaire aux écolos de la ville, ceux qui veulent manger bio, qui aime le « sourcer » leur alimentation, pas sûr que ce film parlent vraiment à tous les éleveurs, tous les agriculteurs, tous les petits ou moins petits exploitants. Ici, il y a beaucoup de bons sentiments, le cynisme étant surtout supporté par les méchants : la grande distribution, la coopérative. Il y a dans « Roxane » un côté un peu binaire qui aurait pu être plus nuancé. Par exemple, le directeur local du Crédit Agricole est, ô surprise, un jeune loup ancré dans la réalité du monde bancaire et sans grand affect, à deux doigts de la caricature. « Roxane », c’est quand même le monde paysan vu de la ville, avec quelques clichés au passage. Mais même si le film de Mélanie Auffret manque de nuance, même si au fond, on n’y croit qu’à moitié, même si techniquement il a les petits défauts habituels des premiers films, il n’empêche que c’est un moment de cinéma charmant et agréable. Une vraie fraicheur se dégage de ce film, et personnellement je ne peux qu’être sensible à un personnage qui aime tellement la littérature, le théâtre et les mots. Allez…. En avant Guingamp !

"Roxane", comédie française réalisée par Mélanie Auffret, sortie en 2019.
Premier long métrage de la réalisatrice qui aborde la question de la désertification en milieu rural comme dans "Les Petites Victoires", son second film sorti en 2023. L'action se situe également en Bretagne, région que la réalisatrice connait bien.
Une comédie poétique, parfois moyennement réalisée, mais qui offre aussi de très beau plans avec une très belle photo quand le cadrage est soigné. Un hommage au théâtre, à la littérature et au travail des petits producteurs.
Un beau film, avec Guillaume de Tonquédec, très touchant, Léa Drucker, Lionel Abelanski, Liliane Rovère, Kate Duchêne, Michel Jonasz, Jean-Yves Lafesse, et bien entendu la poule Roxane. Un petite pirouette scénaristique pour conclure le film un peu rapide spoiler: (si une simple étiquette sur les emballages pouvait sauver les éleveurs français, nous aurions donc une solution)
Une bonne petite comédie qui ne revitalisera pas les bourgs, mais qui nous fait passer un bon moment.

Une comédie douce amère sur la détresse du monde paysan dévoré par la mondialisation.Un film drôle, tendre et émouvant. Guillaume de Tonquédec est excellent.

Faire son premier long métrage à 28 ans, c'est audacieux... Une audace pas vraiment partagée par les distributeurs qui réservent peu d'écrans à ce premier film. Pourtant le public aime, et c'est déjà une première revanche pour une jeune femme, Mélanie Auffret qui a mis dans l'exercice tout son coeur. Certes la jeune réalisatrice surfe sur une vague sociétale très forte, le retour aux valeurs simples, au bien-manger, à l'exploitation extensive de la terre qui rémunère correctement ses artisans. Tout cela est très dans l'air du temps, mais Mélanie le fait avec beaucoup de tact et de finesse. Très loin du discours militant des écolos anti-consuméristes enragés. Roxane est, au contraire, un petit film sympathique; "petit" ne veut pas dire d'ailleurs "insignifiant", et doit plutôt se prendre au sens de léger, humaniste, souriant... Traiter un problème de société comme un conte pittoresque permet assurément de passer le message avec plus de force. Pour incarner ces paysans troubadours, le choix de Guillaume de Tonquedec et de Lea Drucker était aussi audacieux, car ce sont de purs citadins un peu bobos. Mais ils rentrent tous les deux dans le moule de leur rôle avec un naturel confondant. Guillaume est étonnant de naturel au comptoir d'un bar de campagne. Bravo pour ce casting impeccable... Et puis, que dire de l'idée originale de faire découvrir les grands textes du répertoire par une anglaise francophile. C'est savoureux. Au final, Roxane est une jolie première oeuvre qui apporte sa pierre à un débat très actuel, mais l'air de rien, sur un registre ludique et plaisant, avec le renfort estimable de grands textes du répertoire. Et faire entendre la pensée subtile de Sacha Guitry à un public de poules - ou de spectateurs à la mémoire de poules face à ces grands auteurs - est un exercice particulièrement réjouissant.

Un film original et mignon passe un moment fort limite j ai même versé ma petite larmes scénario original

C'est un film à la croisée des chemins; film engagé, comédie ou comédie dramatique, poésie: le problème vient du fait que le réalisateur ne sait pas trop quel chemin choisir, alors, il les prend tous sans jamais aller jusqu'au bout. Ceci dit, on part de faits sociaux existants autrement dans la vie et l'idée est bonne, les personnages sont bien trempés dans leur milieu rural et le côté poétique de cet homme qui " parlait aux poules" est attachant et original....mais la poésie aurait pu aussi venir d'ailleurs comme le décor par exemple. Il n'en ai rien. On ne s'ennuie pas pour autant et on reste attaché à cette fable des temps modernes: on a seulement l'impression de visiter un très beau monument en construction.

A 28 ans, Mélanie Auffret nous offre avec Roxane, un premier film plein de tendresse, un bijou d’originalité et d’émotion…un peu dans la lignée de La Vache, de Mohamed Hamidi, avec dans le rôle principal en dehors de Jacqueline la vache) Jamel Debouzze…Ici pas de vache mais une poule du Sussex, Roxane, fidèle compagne de Raymond, joué par Guillaume de Tonquenec, aviculteur bio des Cotes d’Armor, mais qui n’est pas un agriculteur comme les autres : chaque jour, il lit des vers à ses poules pondeuses . C’est un doux rêveur qui vit avec sa femme Anne Marie (interprétée par Léa Drucker) conseillère à la caisse locale du Crédit Agricole, et ses trois enfants…Il est alors très heureux jusqu'au jour où la coopérative assure ne plus vouloir des petits producteurs dont le ramassage des œufs coûte trop cher compte tenu des tarifs imposés par la grande distribution…Elle préfère traiter avec un aviculteur soit disant bio, Kerborgne (Michel Jonasz) dont le volume de production est à lui seul équivalent à l’ensemble des autres sociétaires…Raymond est désespéré, pris à la gorge par les traites du poulailler flambant neuf , jusqu’au jour où sa vieille tante Simone (merveilleuse Liliane Rovère) accroc à « Plus belle la vie »…lui conseille de faire le buzz, comme elle a vu dans Ouest-France… Pour alerter l'opinion sur sa situation, Raymond décide alors de poster sur internet des vidéos cocasses, les débuts ne sont pas terribles et pour s’améliorer, il range le ressentiment qu’il nourrit envers sa voisine , pour une vague histoire de bornage, et lui demande de lui donner des cours de théâtre…Wendy ( inénarrable Kate Duchene) est une anglaise, ancienne actrice qui s’est établie en Bretagne et tient un Bed and Breakfast…Raymond progresse, passe de Cyrano de Bergerac, à Molière , puis Guitry dans des scènes où Roxane lui donne la réplique…Il finira par sauver son exploitation…A coté de ce feel good movie breton, Roxane se présente comme une fine observation de ce milieu rural breton, des caractères entiers, des liens sociaux très fort, et fait le portait d’une communauté en crise, soulignant les difficultés du monde paysan d’aujourd’hui, le cynisme des gros agro-industriels organisant la disparition des petites exploitations, le manque de soutien accordé aux paysans non productivistes, l’avidité des banques « spécialisée » , cette désespérance qui conduit les plus fragiles vers le suicide…Roxane est un film qui mêle humour et tendresse et un vrai fond social, avec beaucoup d’authenticité , Mélanie Auffret s’est inspirée de son propre entourage, tournant sur les lieux de son enfance… … Guillaume de Tonquédec, doux Pierrot lunaire, Léa Drucker, Liliane Rovère, Lionel Abélanski, entre autres ajoutent un joli supplément d’âme à cette comédie poétique animalière …Chapeau aussi à ceux qui ont réussi à discipliner 12 000 poules rousses….et à Roxane, la vraie star du film…

comme" le petit paysan ou Normandie nue" le film nous entraine dans la lutte pour la survie d'un agriculteur. ce premier film est très attachant, une comédie un peu désuète avec un charme fou, une mise en scene classique et sans artifice d'une grande drôlerie et pourtant tres sensible. le jeu délicieusement sympathique de Guillaume est parfait . on rit, on pleure, c'est bucolique et sincère, un début plus que prometteur pour la jeune réalisatrice.

Roxane nous montre un éleveur de poules en lutte contre les gros producteurs qui vont l ' obliger à arrêter son exploitation , amoureux de Cyrano de Bergerac et de Rostand qu ' il déclame régulièrement à ses poules et à Roxane sa poule préférée qui le suit partout , il a l ' idée d ' utiliser les réseaux sociaux et de filmer ses lectures pour faire le '' buzz '' comme il dit ! Roxane est un film tendre et drôle qui nous met en même temps en face des problèmes que connaissent bien des gens de nos jours . Guillaume de Tonquédec est magnifique et porte le film !

Une vision légère, bienveillante et un peu décalée de la crise agricole. On s'attache au personnage de Raymond, parfaitement interprété par De Tonquedec. Sans en avoir l'air, le film aborde une contradiction fondamentale de notre époque, partagé entre superficialité (la nécessité de faire le buzz pour survivre) et recherche d'authenticité (le retour au local). spoiler: Dommage que le film n'aborde pas la mise en oeuvre de l'idée de Raymond.

spoiler: Je me demande pourquoi ce film est classé dans la catégorie "comédie". Il y a au final très peu de gags. L'histoire est plutôt bien faite, et pas inintéressante, mais le côté un peu "comique" avec le personnage principal qui raconte du Cyrano de Bergerac à ses poules n'était pas nécessaire, et franchement lourd. Les gags sont forçés pour classer ça parmi les comédies, alors qu'il aurait, à mon sens, c'est surtout une comédie dramatique.
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Cela dit, j'ai bien aimé. Le film aborde plutôt bien les problèmes que l'ont peut rencontrer en faisant des vidéo youtube, et la fin est assez bien trouvée. J'aurais préféré qu'on dénonce un peu plus le fait qu'on ait traité le producteur de nul, mais le tout est plutôt bien géré.

Voilà un film sans prétention ni prise de tête, bien sympathique et joliment joué, pour passer un moment agréable, malgré des aspects aussi plus graves.

Raymond est éleveur de poules de plein air bio et également grand admirateur de « Cyrano de Bergerac ». Avec sa poule de compagnie, Roxane, il lit du théâtre aux habitantes du poulailler.

Mais la coopérative de ce coin de Bretagne lâche les petits éleveurs pour s’associer à un producteur d’oeufs industriel.

Raymond va chercher à faire le buzz, avec des vidéos alliant théâtre et poules, afin de sensibiliser l’opinion à sa cause.

Sa voisine anglaise, ancien professeur de français l’aide à réaliser son projet.

J’ai bien aimé l’originalité, le côté poétique et le charme de cette histoire qui sensibiliseront peut-être les spectateurs à la cause des petits producteurs locaux.

Mon blog : larroseurarrose.com

La coopérative du village ayant mis un terme au contrat le liant à son exploitation avicole, Raymond tente le tout pour le tout pour sauver ses poules : lui, le passionné de théâtre, se filme sur Internet en train de déclamer des vers à ses gallinacés. Au cas où ça ferait un buzz sur Youtube
Ce premier long-métrage de Mélanie Auffret nous touche en parlant, avec une appréciable fraîcheur, de sujets profonds et importants : le cynisme des gros agro-industriels organisant la disparition des petites exploitations, le manque de soutiens accordés aux paysanneries non productivistes, l’avidité des banques “spécialisées“, l’absence de solidarité inter-professionnelle ou cette désespérance qui conduit certains vers le suicide.
Ce film défend les paysans, leur dignité et les conditions de vie des animaux, avec de la poésie et de la sensibilité.
Et puis aussi, d'être au milieu de toutes ces poules, c'est vraiment agréable et rafraîchissant.