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    Bruno Reidal, confession d'un meurtrier
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    79 critiques spectateurs

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    Margauxcornetto
    Margauxcornetto

    11 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mars 2022
    J'adore. J'aime que le cinéma français offre ce genre de film, les film de "psychopathes". Notamment inspirée de faits réels j'apprécie tout particulièrement la réalisation pointilleuse de ce chef d'oeuvre. Immense bravo à l'acteur principal qui j'espère aura un prix ( meilleur espoir masculin ) j'imagine. Fort poignant, prenant et interpellant. J'admire cette oeuvre.
    traversay1
    traversay1

    3 147 abonnés 4 634 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 mars 2022
    De par sa puissance d'illustration et sa capacité à explorer les zones noires de l'âme d'un assassin d'enfant, Bruno Reidal suscite une certaine sidération, surtout pour un premier long-métrage. Entre Pialat et Bresson, dans une austérité d'images magnifiée par la palette d'un peintre, le film s'empare d'un fait divers du début du XXe siècle, qui s'est déroulé dans le Cantal, raconté par le jeune criminel qui confesse comment ses envies de meurtre (et d'orgasme) réprimées depuis l'enfance se sont concrétisées de la manière la plus horrible. Si Bruno Reidal fonctionne par le truchement de nombreux flashbacks, l'utilisation de la voix off, quasi constante, pour un texte simple mais remarquablement écrit, frappe par sa pertinence narrative, avec une certaine douceur qui contraste avec la violence des actes imaginés puis réels. Le réalisateur, Vincent Le Port, "gère" avec une grande maîtrise le malaise qui ne peut que s'installer devant cette confession d'un jeune homme dérangé et monstrueux, humanisé par sa lutte constante pour ne pas céder aux instincts bestiaux qui le minent depuis des années. Difficile de qualifier de "beau" un film aussi imprégné de l'esprit du mal mais c'est pourtant ce qu'il révèle être, avec la profonde lucidité de ce bourreau victime de ses abominables pulsions. Rarement on a vu au cinéma une telle radiographie de l'effroi illustrée avec une précision pareille.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    177 abonnés 380 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 mars 2022
    "Bruno Reidal", histoire vraie d'un meurtrier d'enfant en 1905 dans le Cantal. Film dur, âpre, sec, d'une rigueur impressionnante. Film clinique, mise en scène ascétique, interprètes talentueux. Vincent Le Port met la barre très haut mais, au final, on a bien du mal à aimer son film et ses personnages, cette mise en scène brutale, rébarbative. Franchement, qui a envie d'aimer cette horrible histoire ?
    Fabien D
    Fabien D

    170 abonnés 1 105 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2022
    Bruno Reidal est un sublime film bressonien d'une violence âpre qui débouche sur une scène d'une brutalité à la limite du supportable portée par un jeune acteur incroyable. Rude mais fascinant portrait du mal mis en scène avec une grande sobriété, ce film sublime dur d'accès, ayant fortement, peut-être trop, recours à l'imagerie religieuse et psychanalytique est, sans aucun doute, l'un de films français les plus dérangeants et singuliers de ces dernières années assez proches des premiers films de Dumont. A voir !
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    152 abonnés 511 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2022
    Bruno Reidal est assurément un bon film, mais sans grande nouveauté. Le récit, qui commence par l'horreur du crime, se reconstruit au gré de longs flashbacks fondés sur les écrits du meurtrier. La mise en scène et les trois comédiens jouant le personnage principal servent bien l'histoire et l'horreur qui s'en dégage. Les dimensions sociale et sexuelle sont bien amenées. On perçoit la frustration de ce berger sans le sou confronté aux petits bourgeois du séminaire. On comprend que l'agression sexuelle originelle débouche sur des pratiques obsessionnelles mêlés de délires machiavéliques. Cependant, même si tout cela est bien mené, on a peine à croire qu'on est en 2022 regardant un film qui vient de sortir et est porté aux nues par la presse. Car tout cela n'est guère nouveau. Ce récit rappelle Tavernier, les Dardenne ou Pialat, mais aussi quantité de films allemands, autrichiens, etc. qui chroniquent le froid cheminement vers le meurtre ou démontre la façon dont les inégalités débouchent sur une violence sourde. Bref, un bon film, mais sans grande nouveauté.
    stanley
    stanley

    57 abonnés 751 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mars 2022
    Bruno Reidal, un premier film d'une force incomparable, séduit par sa nature béhavioriste. Il ne cherche en aucune manière à expliquer la cause du comportement psychopathe et les déviances précoces de cet adolescent. Il montre simplement les faits à travers l'histoire racontée par le jeune lui même, à destination des médecins, qui, à l'instar du cinéaste ne veulent juger les actes du criminel. La mise en scène donne le meilleur d'elle même par la confection de plans qui mettent en évidence un certain picturalisme en essayant de faire revivre le Cantal de cette époque sans aucune caricature. Des plans majestueux circulaires mais aucune afféterie, une superbe photographie et une utilisation discrète mais judicieuse de la musique d'Olivier Messiaen. Le Port trouve l'idée maline et efficace de faire revivre la scène clé du film vue selon un plan différent. Le jeu des interprètes, à la fois en retenue glàcée mais avec une certaine passion est remarquable. Le jeune acteur Dimitri Doré est exceptionnel et la vraie révélation de ce film majeur qui reste en nous en permanence. Les scènes sont souvent insoutenables, qu'elles soient de nature intime ou morbides mais si elles sont parfois (pour le premier type) parfois redondantes, le talent du cinéaste font qu'elles restent très fortes. les pulsions sexuelles morbides sont bien assumées et pourront être sujettes à bien des analyses extérieures.
    Ufuk K
    Ufuk K

    472 abonnés 1 406 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mars 2022
    "Bruno Reidal" acclamé par la presse, présenté l'an dernier au festival de Cannes (semaine de la critique) est un drame criminel puissant. En effet cette histoire tirée de l'histoire vraie de Bruno Reidal, qui a décapité un enfant dans le Cantal au début du XXe siècle hante l'esprit longtemps après sa vision . Le réalisateur du film nous décrit d'une manière minutieuse et qui fait froid dans le dos le parcours d'un jeune adolescent qui l'a mené à commettre un crime horrible à noter la magistrale composition de Dimitri Doré .
    Opera R
    Opera R

    11 abonnés 58 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 mars 2022
    Les Intermittences de la masturbation ou Blondel l'a échappé belle ! Tels pourraient être les titre et sous-titre du film. Entre deux séances d'onanisme, il est toutefois l'occasion d'une belle reconstitution de la vie paysanne, dans l'Auvergne profonde, au début du XXe siècle. Cette reconstitution est très réussie. Mais l'aréopage de psychiatres manque singulièrement de nuances : pour eux tout repose sur les désirs sexuels masturbatoires qui poussent Bruno au meurtre, à moins que ce soient les envies de meurtre qui le poussent à l'onanisme répétitif, quoique soumis à de longues périodes de jachère. Pour le reste, quid de l'hérédité familiale, qui paraît pourtant chargée ? quid du viol qu'il a subi de la part d'un berger ? quid de son déclassement social, à peine effleuré, et qui le frustre d'une manière envahissante ? quid de la morale religieuse infligées aux gamins traînés vers le séminaire. Reste que l'acteur principal est tout à fait prodigieux et crève l'écran.
    Arnaud KaDo
    Arnaud KaDo

    50 abonnés 219 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 mars 2022
    Audacieux / surprenant et perturbant. Ce film est à la fois original au travers de son histoire mais aussi sur la forme avec une voix off tout au long du film .

    Je souligne quelque longueur quand même et une difficulté à rentrer dans le film au début .

    Âme sensible s'abstenir. Je ne dirai pas que c'est un super film mais c'est un film qui laisse pas indifférent en fait.

    Film qui reste très correct .
    Pascal
    Pascal

    125 abonnés 1 418 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mars 2022
    Basé sur les mémoires de Bruno Reidal, rédigées en détention, le récit du premier long métrage de Vincent Le Port est tissé de flash-back, pour tenter de remonter aux origines de cet assassin de dix sept ans qui accomplit son crime en 1905 dans le Cantal et en capturer la personnalité trouble. Reidal issu d'une famille nombreuse de petits paysans est un élève doué et travailleur. Il fera un an au séminaire où il était un des élèves les plus brillants. Mais au fond de lui, l'envie de tuer quelqu'un qui survient dès son plus jeune âge. Cette idée irrépressible, il va la mettre un jour à exécution et ira se livrer immédiatement aux autorités. Il est évidemment difficile pour le tout-venant de comprendre ce qui pourtant advient. En effet entrer dans la tête d'un psychopathe est tout simplement impossible pour le commun des mortels qui associe généralement systematiquement et fautivement folie et idiotie. C'est ce que le très beau film de Vincent Le Port nous rappelle. Il faut saluer ce travail de réalisation rare de tout premier ordre de la part d'un cinéaste hexagonal. Le casting est formidable, la photo et les décors sont aussi très reussis, même si on regrettera quelques (rares) scènes qui manquent de rythme. Le film s'inscrit dans la veine du cinéma de Robert Bresson par son style ( Le Bruno Dumont de "Jeanne" n'est pas loin non plus ) et par " le juge et l'assassin " de Bertrand Tavernier pour le thème. On pense aussi bien entendu au film de René Allio " moi Pierre Rivière....". inspiré de l'ouvrage de Michel Foucault. On espère que ce réalisateur ambitieux, talentueux et prometteur pourra proposer rapidement un autre film. Par soucis d'honnêteté à l'égard du spectateur éventuel, il faut toutefois lui préciser que le film s'adresse avant tout, aux amateurs de cinéma d'auteur.
    Benito G
    Benito G

    598 abonnés 3 159 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 mars 2022
    Un biopic alliant drame et "suspens", qui offre un film poignant, tiré de faits réels et qui plus ait arrive a mettre le spectateur dans différents degrés vis à vis de l observation face au vécu du jeune homme. Qui dans la réalité en a subjugué plus d un et ceux même les grands criminologue par exemple. La voix off revient globalement sur le déroulement de sa vie et des faits les plus marquants qu il a pu vivre. Meurtre vu en hors champ, on est en quelques sortes parfois l accompagnateur de celui-ci, sans pouvoir agir comme si on se trouver en pleine paralysie du sommeil. Mais on sent que le réalisateur garde toujours une distance... Peut être une forme de peur de sa part, d empathie a l égard du jeune homme??? La voix off, le hors champ etc.... N a donc pas été choisie au hasard. Mais rend le film plus percutant, avec au passage de joli paysage. l’idée n’est donc pas d être dans l autobiographie, mais plutôt de l accompagner dans sa divers vie tumultueuse , afin peut être de mieux cerner la personne. De comprendre l impensable, l incompréhensible pour un acte de ce genre a cet age?¿? Selon la façon dont on se place on pourra avoir différents ressentis, plus où moins de distance, de compréhension etc.... Mais d être au plus près de lui, dans la verbalisation de ses souffrances (une mère violente, une agression sexuelle, son impossibilité à communiquer, à s’épanouir…). Et en parallèle ses pulsions morbides développer précoce. Côté perso, la narration restant neutre est de maître et n apporte aucun affect de Reidal ; qui montre une prestation talentueuse. La narration faite lentement a l égard du déroulement des choses ou l on arriverait presque à percevoir son envie également d y découvrir une vérité de cet inconnu de base mais pour beaucoup viendrait des ténèbres par ses actes commis. Mais afin de savoir qui l a poussé à tuer...
    Malgré tout, toutes explications trop rationnelles, qu’elles soient psychologiques ou autres. ce veux néanmoins particulièrement éludé concernant son récit. Privilégiant à la place la lutte d’un jeune homme contre ce qu’il sait être, et contre une finalité qu il connaît pourtant et qu en aucun cas ne pourrait être changer pour son côté tragique.. De par son sujet et sa forme, le film pourra rebuter, et rebutera très certainement tant il pousse son oeuvre et son analyse jusqu'au boutisme.. Ce serait passer à côté d’une première œuvre fascinante moralement, et impressionnante en tout point, de l expression ; a la façon dont tout cela est construit et qui offrirait une autre vision si on le visionne en ce mettant d un point de vue différent. Une claque pour un film coup! Attention public averti!
    Juliette Duhesme
    Juliette Duhesme

    1 abonné 6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 mars 2022
    Enfin un film qui nous sort du politiquement correct qu'on nous inflige sur tous les écrans. Un film qui nous montre la vie d'un tueur sous tous les angles en n'épargnant absolument rien. Tout sera montré et décortiqué. Ladite décortication est réalisé par le tueur lui-même qui nous dévoilera les profondeurs de sa psyché au travers d'un texte bouleversant que le réalisateur a su sublimer dans ce film au tempo impeccable. Les acteurs sont la cerise sur ce gâteau de perfection. Un spectateur de cinéma est comme un chercheur d'or. Il pellete des tonnes de merde chaque jour en espérant tomber sur une pépite. Ce film en est une. Diamant étincelant au milieu des comédies lourdaudes françaises ou des films d'action américains ou le wokisme se vit comme une profession de foi. Pardonnerez vous à Bruno Reidal son acte immonde ? Lui trouverez vous des circonstances atténuantes ? Un film qui nous interroge sur notre propre humanité car au fond on a tous quelque chose de Bruno Reidal en soi (les pulsions de meurtre en moins . Enfin normalement.) Que signifie cette porte d'église qui reste close malgré ses tambourinements impétueux ? Dieu l'a-t-il abandonné ou bien est-ce la société ? Et que dire de la pauvreté et la misère intellectuelle dans laquelle vit le personnage. L'a t-elle poussé dans ses derniers retranchements ? Un grand grand film. Un vrai film. On en trouve de moins en moins. Et évidemment il est diffusé dans un nombre très limité de salles.
    Un film qui montre. Parce qu'un film c'est avant tout son but premier. Nous montrer et montrer même l'indicible.
    Tchoug
    Tchoug

    10 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mars 2022
    Film retraçant le cheminement meurtrier d'un jeune homme. Très belle interprétation de Dimitri Doré, très convaincant dans le rôle de ce garçon tourmenté. De même, les Bruno Reidal jeune sont très bon. Bravo à eux, et à la réalisation juste.
    Sylvain P
    Sylvain P

    305 abonnés 1 335 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2022
    Histoire d’un jeune meurtrier dans le Cantal au tournant du 20ème siècle, ce film est tiré des confessions écrites par le meurtrier même à la demande d’un enquêteur « criminologue » qui a essayé de comprendre pourquoi Bruno Reidal a commis un crime atroce sans raison apparente. Bruno Reidal est un jeune paumé, psychopathe et sexuellement déviant (excité par des idées de torture). Plongé dans un entourage qui ne lui sied guère, étant intellectuellement supérieur à la majorité de ses relations, Bruno ne se sent pas comme un maillon d’une société qui, de toute façon, ne lui témoigne jamais ni reconnaissance ni affection. Le traitement froid et austère du film, allié à une interprétation parfaite de deux jeunes comédiens (Dimitri Doré et Roman Villedieu), met en relief la personnalité psychique du jeune homme. Et que les paysages sont somptueux !
    Yves G.
    Yves G.

    1 309 abonnés 3 311 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mars 2022
    Après avoir assassiné et décapité un jeune enfant de douze ans, le 1er septembre 1905, dans un petit village du Cantal, Bruno Reidal se livre à la police. L’adolescent âgé de dix-sept ans à peine subit un expertise médicale par un collège de médecins pour apprécier son irresponsabilité. Il rédige à leur intention un témoignage écrit de sa vie depuis la prime enfance. C’est en suivant à la lettre ce témoignage que le réalisateur Vincent Le Port reconstitue la vie du jeune assassin.

    "Bruno Reidal" est une oeuvre marquante.
    Et c’est un film traumatisant. Même si la commission de classification a eu la main lourde, ce n’est pas sans motif qu’elle l’a interdit aux spectateurs de moins de seize ans – une classe d’âge dont la proximité avec le héros était susceptible d’accroître le sentiment d’identification. Car "Bruno Reidal" est terrible par ce qu’il montre, notamment ce crime affreux. Mais il est plus horrible encore par ce qu’il fait comprendre : l’indicible noirceur d’une âme à laquelle toute rédemption semble interdite et impossible.

    La scrupuleuse confession de l’assassin offre quelques pistes pour éclairer son crime sadique. Il y a d’abord une enfance malheureuse au milieu d’une fratrie trop nombreuse, avec un père aimant mais trop tôt décédé et une mère alcoolique et violente. Il y a ensuite une jalousie de classe qui pousse le jeune Bruno à s’extraire de son milieu par les études (il est boursier au petit séminaire et y mène de brillantes études) tout en nourrissant une haine exacerbée pour ses camarades mieux nés que lui. Il y a surtout une relation malsaine entre le plaisir que le jeune Bruno découvre en se livrant compulsivement à la masturbation et les actes sadiques qu’il fantasme pour se faire jouir. La psychanalyse freudienne était dans les limbes en 1905 et n’avait pas encore atteint le Cantal ; mais elle aurait fait ses délices de ce cas d’école.

    Pèse au-dessus de "Bruno Reidal" l’ombre intimidante de "Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère" dont la documentation avait été rassemblée en 1973 par Michel Foucault avant d’être portée à l’écran trois ans plus tard par René Allio. Les deux films se ressemblent et racontent des faits similaires (Pierre Rivière avait assassiné toute sa famille à coups de serpe en 1835 dans l’Orne). Mais les points de vue des deux réalisateurs diffèrent et sont significatifs de leur temps : là où René Allio, influencé par le marxisme et le structuralisme, insistait sur le contexte historique et socio-économique du meurtre et les structures de pouvoir qui pesaient sur le jeune Rivière, le film de Vincent Le Port (qui, à trente six ans à peine signe un premier film d’une étonnante maturité) est moins contextualisé, plus intemporel, plus centré sur son héros et sa psyché.

    "Bruno Reidal" soulève un débat que, déformation professionnelle oblige, je regrette qu’il n’ait pas été plus creusé : celui de la responsabilité pénale. Le collège de médecins qui examina Bruno a-t-il hésité avant de l’envoyer en asile psychiatrique ? On ne le saura pas. L’horreur du crime laisse bien sûr augurer un esprit malade, un cas de « sadisme sanguinaire congénital », comme le conclura l’expertise médicale. Mais la lucidité de Bruno, l’intelligence avec laquelle il se raconte et décrit le meurtre qu’il a commis jettent un doute sur l’abolition de son discernement au moment des faits dont on sait – pour en avoir longuement débattu au moment de l’affaire Halimi – qu’elle constitue un élément constitutif de l’irresponsabilité pénale.

    Amateurs de feel good movie, passez votre chemin ! "Bruno Reidal" vous plombera durablement le moral. Quand le film se termine, un silence lourd pèse sur la salle dont les spectateurs, sous le choc, peinent à quitter leurs sièges. "Bruno Reidal" leur aura fait toucher du doigt l’indicible noirceur de l’âme humaine. Ne manquerait plus qu’une dose du dernier Houellebecq pour chercher une corde pour se pendre !
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