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    Judas and the Black Messiah
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    Audrey L
    Audrey L

    548 abonnés 2 399 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 avril 2021
    A la fin des années 60, Bill se fait pincer par le FBI pour un vol de voiture et usage de faux papiers de police, on lui propose alors d'infiltrer le parti des Black Panthers et de devenir un véritable Juda trahissant tous les plans secrets de son leader, Fred Hampton. Bill accepte, afin de ne pas partir à l'ombre pour la prochaine décennie, et aide le FBI a déjouer les activités des Black Panthers, jusqu'à leur permettre d'attaquer ses membres les plus actifs. Le réalisateur Shaka King (aucun lien avec Martin ? Comme il est cité toutes les deux minutes...) s'offre un scénario solide sur le papier, tiré d'une histoire vraie bien triste et dont le mouvement Black Lives Matter reste un encore plus triste écho actuel. Mais si l'on entame le film avec les meilleures intentions, on déchante tout aussi vite : le rythme ne suit pas (et c'est un euphémisme). On plonge copieusement dans les dialogues à n'en plus finir, dans un quasi-néant de montage (les scènes sont trop longues, statiques, d'une platitude rare), et avec des acteurs qui semblent peu en forme. C'est parce qu'on l'aime bien que l'on commence à saturer de voir Daniel Kaluuya toujours dans des rôles de revendication "de couleur" depuis 2017 (Get Out, Black Panther, Queen and Slim, et maintenant l'histoire du Black Panther Party), comme si Hollywood n'était pas intéressé par les autres performances qu'il pourrait offrir, dommage car son personnage de Fred Hampton sent le déjà-vu le plus complet. Son binôme Lakeith Stanfield (qui interprète la fameuse taupe) est quant à lui totalement transparent à l'image, il n'a aucun mal à se faire éclipser par les rôles secondaires. Même sans connaître l'histoire vraie, on voit venir la fin avec ses gros sabots dramatiques, qui ne rate pas le coche, et enchaîne sur la sempiternelle dernière séquence en épilogue tragique à lire sur fond noir, dates et liste de décédés à la clé. On reste évidemment malheureux face à cette injustice, mais le film Judas and the Black Messiah n'arrive pas à porter cette histoire (pourtant solide) aussi haut qu'elle le mériterait, la faute à une facilité dramatique (la fin) et surtout à un rythme soporifique, qui font de ces 2h05 un pénible moment de ne pas se sentir bouleversé par une tragédie, parce qu'on s'ennuie.
    Julien Vasquez
    Julien Vasquez

    27 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2021
    Un excellent film sur les Black Panthers et l'incroyable histoire de Fred Hampton. La performance de Daniel Kaluuya est impressionnante.
    ffred
    ffred

    1 498 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2021
    Encore un film fort sur la conditions des noirs américains, tiré de l'histoire réelle d’un des dirigeants des Black Panther dans les années 60. Un scénario et une mise en scène solides, sur des images et une reconstitution historique superbes, pour une interprétation hors-paire. Daniel Kaluuya (Get out, Queen & Slim) et Lakeith Stanfield sont parfaits. Je craignais un peu mais je ne me suis pas ennuyé une minute pendant les 2h06 de film. Un très bon et instructif moment.
    gizmo129
    gizmo129

    71 abonnés 1 461 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 mai 2021
    Que serait une cérémonie des Oscars sans son film sur la communauté noire ? C’est bien à cela que sert ce Judas and the black messiah, un film uniquement présent pour satisfaire une frange de la population. L’histoire nous parle de Fred Hampton, leader des Black Panthers, groupuscule militant des années 60. Les films sur les leaders black se comptent à la pelle et cette nouvelle mouture d’un personnage moins connu et brillant que Malcom X ou Martin Luther King n’offre aucune nouveauté. Tous ces films se ressemblent, les gentils opprimés contre les blancs roublards, on a déjà vu maintes fois. D’ailleurs dans cette même sélection des oscars, on retrouve 2 films ou Fred Hampton apparaît, les 7 de Chicago et Judas and the black messiah, comme si ce film était un zoom trop long sur un bref passage du premier film. Si vous avez 2 heures à passer devant un écran, choisissez le premier nommé, sans aucun doute.
    mat niro
    mat niro

    294 abonnés 1 719 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 avril 2021
    Grand film que ce "Judas and the black messiah" retraçant le destin tragique de Fred Hampton (Daniel Kaluuya) président emblématique du mouvement Black Panther à Chicago. Malgré la durée (2h06), le film est passionnant, montrant l'émergence de ces "camarades" qui vont s'unir et faire trembler tous les Etats-Unis, à commencer par JH Hoover campé brièvement par Charlie Sheen. La position de O'Neal le traître (Lakeith Stanfield) est très intéressante à analyser. Celui-ci est tantôt admiratif devant son chef, tantôt rattrapé par sa soif d'argent en servant d'indic spoiler: (il se suicidera
    ). Une oeuvre puissante qui résonne encore dans l'Amérique d'aujourd'hui.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 18 avril 2021
    Il était une fois, sur une petite planète bleue perdue dans l'espace, un groupe d'être vivant, qui se sentait supérieur à un autre groupe, simplement à cause de la couleur de son épiderme.
    Ce groupe décida pour ce fait, de l'opprimer en pratiquant l'humiliation, l'asservissement et le meurtre.

    La haine d'autrui est le pire des fléaux.
    Ce film, ainsi que l'interprétation magistrale de Daniel Kaluuya en est la preuve.
    Un Oscar serait mérité, tellement la qualité est au rendez-vous.
    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    264 abonnés 2 794 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 mai 2021
    Nouvelle production ambitieuse, évoquant le mouvement noir de la fin des années 60, 3 ans après Black panthers. Cette fois, avec une focale sur une de ses principales figures, F. Hampton et parsemée d'images d'archive et de l'interview donnée avant sa disparition. Témoignage toujours important du point de vue de l'Histoire mais l'ensemble est un peu lourd et fastidieux à suivre...
    Guillaume
    Guillaume

    89 abonnés 1 541 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 avril 2021
    Par une fidèle retranscription de l'atmosphère de cette époque troublée de l'Histoire américaine, "JUDAS AND THE BLACK MESSIAH" assure au spectateur une tension émotionnelle assez troublante.
    Mais ce film en dit trop ou pas assez : qu'en retenir ? Le parti pris, évident et assumé, est bien trop marqué pour donner un ton juste et nécessaire à cette épisode douleureux. Non, cet affrontement entre communautés aurait mérité un traitement plus attentionné.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 142 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 juin 2021
    Bon, passons rapidement les évidences pour aller à l’essentiel, voulez-vous ?
    D’accord : c’est bien filmé.
    Oui : il y a une photo plutôt sympa.
    C’est vrai aussi : le cheminement de l’intrigue respecte efficacement les codes du genre.
    Et enfin je vous l’accorde volontiers : Daniel Kaluuya campe très bien son personnage ; d’ailleurs globalement bien secondé par le reste du casting.
    Sur tous ces points je pense qu’on est (presque) tous d’accord…
    …Donc passons plutôt à ce qui est pour moi le vrai fond de l’affaire ; le vrai cœur du débat : l’intérêt.

    Est-ce que ce film, en ce début de décennie 2020, est vraiment digne d’intérêt ?
    Elle est là finalement la vraie question.
    D’ailleurs quand je lis à droite et à gauche de ce qui a pu être dit de ce « Judas », je tombe généralement sur deux types de réactions à ce sujet.
    D’un côté il y a ceux qui jugent ce film intéressant parce qu’il sait porter le regard sur la condition noire aux Etats-Unis ; mettant en exergue des vertus pédagogiques dans le fait d’exposer à la lumière une réalité – d’actualité qui plus est – trop longtemps laissée dans l’ombre (Ffred, Selenie, Rolex53)…
    Et puis de l’autre côté il y a ceux qui considèrent que l’intérêt de ce film se trouve davantage dans sa capacité à reproduire efficacement les codes classiques d’un thriller à l’ancienne – indépendamment du sujet – (DanielOceanAndCo) ou bien encore par sa capacité à croiser les regards portés sur un même évènement aux dimensions multiples et complexes (Ceciloule).
    Le problème me concernant, c’est que face à l’exposition de telles postures, je suis à chaque fois renvoyé à cette sempiternelle et même question : « De l’intérêt ? …Mais où ça ? »

    Parce que, pour ma part, des films sur la condition noire aux Etats-Unis, je crois que c’est bon, j’ai eu ma dose.
    Entre le « Detroit » de Katheryn Bigelow, le « Klansman » de Spike Lee, ou encore le « Green Book » de Peter Farrelly – pour ne citer qu’eux – je crois qu’on a déjà pas mal exploré la question, au risque de frôler la saturation et la redondance…
    (…Et c’est un euphémisme.)
    Et en ce qui me concerne, tous ces discours à base de « c’est d’actualité », « c’est nécessaire », « c’est instructif » ne sont clairement d’aucun effet sur moi.
    La moraline ne fait pas partie des prescriptions qui me sont nécessaires.
    Je crois même que passé une certaine dose, je développe une certaine allergie…

    Pour le coup je pourrais encore me retrouver dans les arguments de ceux qui mettent en avant l’élégance classique de ce « Judas » et sa forme efficacement académique…
    Mais malgré tout – et ceux qui me connaissent pourront témoigner – j’avoue que l’académisme est aussi le genre de pratique qui sait rapidement me courir sur le haricot s’il s’avère qu’au final il n’est au service de rien de signifiant ou de singulier…
    …Ce à quoi se limite quand même pas mal ce film à bien tout prendre.

    Bref, de mon point de vue, ce long-métrage est clairement un foutu serpent qui se mord la queue.
    Son sujet éculé couplé à son académisme de forme en font un film qui n’est certes pas dénué de mérite cinématographique mais qui, par contre, se retrouve incapable – presque par nature – de susciter chez moi une quelconque forme d’intérêt.

    Alors certes, sa mise en scène efficace a su faire en sorte que je puisse le parcourir sans ennui ce qui n’est pas négligeable, j’en conviens…
    …Mais d’un autre côté cette intrigue de l’évidence – pour ne pas dire de la bien-pensance – n’a jamais été en mesure chez moi de susciter de l’entrain.

    Ce film je l’ai déjà vu trop de fois …
    Je l’ai même d’ailleurs tellement vu me parler de plein de causes différentes – mais toujours sur le même ton et pour au final m’en dire systématiquement la même chose – que je ne peux que me lasser de le revoir une fois encore.
    Une fois de trop…

    Ce cinéma est certes propre mais il est désespérément lisse.
    Il traite certes d’une histoire potentiellement intéressante mais sans pour autant savoir l’aborder selon un angle nouveau digne d’intérêt.
    Ce cinéma c’est du cinéma de la photocopie. Du bon sentiment. Des bonnes intentions.
    …Et pire encore : parfois du cinéma de la bonne morale.

    C’est d’ailleurs ce dernier point qui – chez moi – a contribué à achever mon rapport à ce film.
    Cette intro au sein du FBI qui nous présente un grand concile de méchants-blancs-vraiment-méchants comme dans « BlackKklansman » ; ces petits moments bien insistants visant de temps à temps à susciter l’indignation facile des spectateurs ; ce ton falot qui laisse suggérer que le film aborde son sujet sans tabou et avec une certaine sincérité alors qu’en fait il n’en est rien… Tout ça a clairement contribué à m’exaspérer…
    Car à bien tout prendre, Shaka King tombe en fin de compte dans les mêmes travers habituels : convenance avec le sujet, manichéisme, indignation facile…
    Tout ça est quand même un brin facile quand il s’agit d’aborder une question d’Histoire et/ou de société…
    …Pour ne pas dire franchement malhonnête.

    Mais bon, la pratique est tellement régulière et globalement acceptée qu’on pourrait effectivement ne pas s’en offusquer et finalement considérer tout ça comme une sorte de genre à part entière.
    D’ailleurs, si moi je devais choisir la classification de ce « Judas », je ne le classerais pas parmi les thrillers, les biopics ou les films historiques. Non.
    Pour moi ce film est davantage à ranger parmi les sermons. Et je dis ça en le marquant du sceau de l’évidence.
    Tout dans ce film relève du sermon : une cause vertueuse et morale mise en exergue ; des postures archétypales avec un Marty Sue et des apôtres plus ou moins vertueux ; une apologie d’un saint qu’on a injustement crucifié…
    Shaka King ne nous ment d’ailleurs pas en ayant intitulé son film « Judas and the Black Messiah »….
    …Plus qu’à une séance d’Histoire, c’était bien à une messe qu’il nous invitait depuis le départ.

    Alors d’accord, il y a des gens qui aiment les messes ; voire qui en ont besoin. Soit.
    Il y en a aussi d’autres qui n’en ont pas besoin mais qui savent apprécier l’élégance liturgique de ce type de cérémonie. Tant mieux et bravo à eux…
    Mais moi, les messes – j’avoue – ça me gonfle.
    Mon temps est précieux. Celui du monde aussi.
    A mes yeux l’époque appelle davantage à l’éveil des sens et des réflexions plutôt qu’aux simples postures d’indignation, quand bien même celles-ci sont-elles bien exécutées.

    Alors du coup moi je dis : au piquet Judas !
    …Et qu’on laisse une bonne fois pour toute les messies sur leurs croix
    Moi ce que je veux c’est le retour des Cicéron et des Hypathie au cinéma.
    Les messes ont fait leur temps.
    Qu’on nous donne à voir et à penser.
    Voilà ce qui, moi, me stimulerait vraiment l’œil et me nourrirait l’esprit.
    A chacun son élévation…
    …Mais chez moi elle se fait sans dieu ni maître.

    A chacun ses standards…
    Jorik V
    Jorik V

    1 195 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 février 2023
    Pour un premier film, c’est un coup de maître et un bel uppercut! Shaka King embrasse un sujet abrasif et qui raisonne encore fortement aujourd’hui par le biais du mouvement Black Lives Matter. Quasiment aucun film récent n’est revenu sur ce mouvement mythique créé par des afro-américains pour défendre leur cause de manière politique et non pacifique, voire violente. Et avec l’actualité récente, ce « Judas and the Black Messiah », tiré en outre de faits réels, tombe à pic. Notamment parce que les Panthers s’en prenaient beaucoup aux flics, eux-mêmes responsables de nombreuses bavures racistes. Beaucoup d’œuvres citent le mouvement, en parlent ou l’évoquent, voire même le développent lors d’une sous-intrigue mais aucune d’entre elles, de mémoire récente, traite ce sujet polémique frontalement. Pourtant, c’est une pierre fondatrice dans l’Histoire américaine et plus précisément dans la lutte pour l’égalité raciale et les droits civiques. Et on peut dire que King (on parle de Shaka ici pas de Martin Luther...) rend hommage au mouvement sans pour autant en faire l’apologie. Le propos est assez nuancé ici et au vu des éléments traités, c’est une gageure et une qualité.

    Pour illustrer son propos quoi de mieux que le classique film d’infiltration. Cela permet de mettre le spectateur dans la peau d’un nouvel arrivant qui découvre l’organisation même si toutes les séquences ne sont pas filmées de son point de vue, cela facilite l’immersion. Un peu à la manière d’un « Training Day » (qui traitait des flics ripoux) ou d’un « Ennemis rapprochés » (le film parlait de l’IRA, autre organisation terroriste du même acabit). Ce procédé est classique mais toujours efficace et ici il est véridique puisque les interviews de l’infiltré ponctuent le récit de manière assez adroite, jusqu’au dénouement et aux encarts finals qui font froid dans le dos. C’est tendu, prenant et on a souvent peur pour lui, même si ce n’est pas un saint et plutôt un traitre. En effet, notre cœur (et le film) nous fait avoir de l’empathie pour le mouvement et ses révolutionnaires (sans pour autant l’excuser, encore une fois) donc on est quelque peu pris entre deux feux.

    Dans les rôles principaux, Daniel Kaluuya en chef du parti, Fred Stanton, est bon mais il n’a peut-être pas la carrure pour un tel rôle. Ce n’est pas lui à qui on aurait pensé en premier. On remarquera davantage Lakeith Stanfield, intense et très investi dans le rôle de la taupe. Et on se demande si une inversion dans la distribution des rôles n’aurait pas été bénéfique à « Judas and the Black Messiah ». Enfin, Jesse Plemons prend les traits de l’agent du FBI qui fait du chantage avec brio et couvre le contexte très intéressant du film : celui qui voit le patron du FBI, J. Edgar Hoover, tout faire pour éliminer Stanton ainsi que toutes les magouilles et la corruption au-dessus des lois de l’époque mises en place pour le faire tomber. Intéressant, passionnant même, cette œuvre méconnue est malheureusement sortie en pleine crise mais elle devrait faire date pour le public afro-américain. On ne voit pas le temps passer et les scènes instructives se disputent à celles sous haute tension ou pleines d’émotion comme le final qui met KO.

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    Cinememories
    Cinememories

    439 abonnés 1 432 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 mai 2021
    L’état d’Illinois a longtemps été le berceau d’enjeux de droits et abrite en son sein de nombreuses figures qui règnent encore dans la vie politique, sociale et cinématographique. Pour son deuxième long-métrage, Shaka King souhaite explorer les activités ainsi que l’engagement du meneur du parti des Black Panthers de l’état. Sa discrétion anecdotique sans le récent « The Trial of the Chicago 7 » constitue l’alibi parfait afin d’en exploiter ses vertus, sa détermination et son lyrisme, dans une lutte qui progresse à vue dans le temps. Hélas, c’est soit la durée ou la perspective d’avoir tué la poule dans l’œuf qui handicape l’envol d’une œuvre tristement timide et sans point de vue pour ses protagonistes, logés à la même enseigne, logés à la même catégorie aux Oscars, comme s’il y avait une complémentarité dans la révolution et la trahison.

    S’il n’est pas foncièrement question de contradiction, c’est bien un aspect préoccupant de « faux biopic », qui n’embrasse pas pleinement leur sujet. Très convenu dans une première partie qui ouvre sur des images d’archives, le récit nous embarque dans une incursion dans la cour de militants, prêts à répandre leur parole et des larmes de sang. William O’Neal (Lakeith Stanfield) fait son entrée, dans la crainte et l’espoir de se voir un jour renaître, au lieu de superposer les petits braquages. Sa maladresse le conduit dans les mains crasses du FBI, dont les méthodes controversées de J. Edgar Hoover (Martin Sheen), à la tête du service, nous rappelle ô combien la ségrégation raciale détourne d’autres motivations, qu’on ne se privera pas de mentionner à petite dose. Mais comme on l’a dit plutôt, il ne s’agit pas plus d’un larcin ou un conte moral contemporain, quand bien même l’on souhaite ardemment élever la stature de Fred Hampton (Daniel Kaluuya) jusqu’à celle de Martin Luther King ou encore de Malcolm X. Mais la mise en scène, trop académique et surtout en manque de recul sur l’environnement qui l’entoure, condamne ses héros de l’ombre à mariner dans la masse graisseuse du cinéma de Spike Lee, en pensant notamment à son « BlacKkKlansman ».

    La dualité est ce qui forge de bons récits, mais également des personnages. Malheureusement, les résultats sont tout autres. Hampton et O’Neal, manquent cruellement d’interactions, ce qui nous laisse comme intermédiaire commun la vie active de Black Panthers, bien fringués, bien filmés et même un peu trop. Soigner l’esthétique déchire finalement tout le fond d’une problématique, qui a pesé dans la courte vie d’un orateur d’exception et d’un futur père de famille en quête de paix. Les armes à feu et la peur sont les moteurs d’un engouement qui transcende chaque pas de ce dernier, que ce soit dans l’antre de ses pairs ou encore sur la scène de son ascension. Mais le réalisateur serait coutumier du fait qu’il ne laisse rien déborder de son cadre, pas même dans le sens où il laisserait un public s’y immerger. L’audience reste ainsi dans un hors-champ permanent ou bien dans le flou d’une longue focale. C’est ainsi, par ce même œil restrictif, qu’un drame se distingue de la tragédie et que le discours divin de Hampton se distingue de la violence armée qu’il génère.

    Évidemment, « Judas and the Black Messiah » est conscient de ces pratiques, mais ne cherche pas plus à condamner les bévues au même titre que la suspicion. Des traîtres demeurent dans les refuges des nationalistes et la paranoïa s’empresse de faire son effet. Mais cette tendance se brise facilement à coup de vent et le propos du film se dissipe par la même occasion. Toute personne noire dans ce cortège est prise au piège, nulle raison d’en douter et c’est ce qui freine toutes les tentatives de King à vouloir transcender la politique d’Hampton avec sa propre miséricorde.
    Jonathan M
    Jonathan M

    111 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 septembre 2021
    On infiltre le coeur du parti des Black Panther pour partager le quotidien de ce mouvement contestataire. On ne peut qu'adhérer à cette infâme oppression et toute la violence qui en découle. La où le propos du film se distingue, c'est qu'on y rentre par la porte de ce petit malfrat qui veut tant bien que mal s'acheter une liberté, au dépend de sa dignité. Lakeith Stanfield crève l'écran, et fait échos à ses belles apparitions passées comme Get Out ou States of Grace. Sans discussion sur le fond, le film aurait dû appuyer encore plus d'avantage sur cette supra jeunesse au centre de cette rébellion. Avec ses maladresses et sa résilience. Mais ici, manque de crédibilité, le personnage de Fred Hampton est sensé avoir 21 ans, quand Daniel Kaluuya, son interprète, en a 32. Je n'ai eu l'info qu'après avoir vu le film, et pourtant je ne suis jamais arrivé à m'identifier au personnage. Coïncidence ?
    Fabien S.
    Fabien S.

    454 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 août 2021
    Un très bon film sur le mouvement des Black Panthers dans les années 1960 avec Lakeith Stanfield et Daniel Kaluuya.
    selenie
    selenie

    5 431 abonnés 6 015 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2021
    On est même éberlué quand on voit Fred Hampton tendre la main à des blancs sudistes parés du drapeau confédéré mais qui s'avère pourtant si génialement véridique ! On apprécie le rapport entre O'Neal et son agent de liaison, l'un croyant sans doute avoir un lien privilégié tandis que l'autre reste pourtant toujours distant. Cette relation, mise en perspective avec les images d'archives posent de nombreuses questions sans qu'on ait les réponses (que pense vraiment O'Neal ?!). Par contre, on peut trouver que l'ensemble demeure un peu académique dans le sens où le film manque un peu de panache et/ou de poils à gratter. Shaka King n'est ni Oliver Stone ni Spike Lee. Néanmoins, l'histoire est passionnante pour un film puissant à voir et à conseiller, à voir en parallèle de "Les 7 de Chicago", les deux histoires étant reliées.
    Site : Selenie
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    304 abonnés 1 696 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 avril 2021
    Focus sur l'ascension de Fred Hampton, militant politique afro-américain, membre du Black Panther Party dans l'Illinois.

    C'est Shaka King qui adapte la vie de Fred Hampton, un leader du Black Panther Party mort en 1969. Il a écrit le scénario avec Will Berson, Keith Lucas et Kenneth Lucas. Le film a remporté deux Oscars : Meilleur acteur dans un second rôle et Meilleure chanson.

    Malheureusement pas de sortie au cinéma pour ce drame poignant mais direction My Canal à cause de vous savez quoi... Dommage car ce film remarqué aux Oscars, aurait pu relancer les cinémas à leur réouverture.

    Rentrons désormais dans le dur du sujet. Comme vous l'avez compris, j'ai adoré ce biopic. Je ne connaissais pas beaucoup cette figure de la lutte des droits Afro-Américain, mais je dois dire que ce film lui rend un bel hommage.

    Tout commence dès l'introduction avec le classique, mais très efficace, passage d'archives afin de nous plonger dedans. Le ton est donné. L'immersion se fait immédiatement.

    Par la suite, on va donc suivre le parcours de Fred Hampton, ses combats, mais aussi comment William O’Neal l'a vendu au FBI.

    Oui, ce film va avoir un fil rouge la lutte pour le droit des peuples face à l'ogre capitaliste. C'est puissant et bons nombres de discours vont faire réfléchir sur la condition prolétaire, en dépassant le cadre ethnique. Certes, les Black Panther se battaient en priorité pour les Afro-Américains, mais Fred Hampton visait plus loin avec une réunion de tous les citoyens opprimés. Même si vous n'êtes pas enclin à ce genre de film, celui-ci peut vous faire changer d'avis sur la question. D'autant plus que ce n'est pas de la fiction. La portée n'est que plus puissante.

    Ce drame ne va cependant pas être uniquement une histoire de luttes des classes. On va avoir une seconde trame.

    Il y aura une bonne partie de l'intrigue qui sera consacrée à la trahison de William O’Neal envers le BPP. Comment il a réussi à rentrer dans le système et la façon dont il a rapporté les informations au FBI. J'aime qu'au-delà des grandes idées politiques, nous ayons aussi une histoire humaine. Cela rajoute une dose émotionnelle différente que celle de la révolte envers le système. La palette est donc complète.

    Surtout que le travail sur les personnages est complet. Fred Hampton va montrer toute sa rage et ce qui le pousse à vouloir se sacrifier pour le peuple. Quant à William O'Neal, on va s'apercevoir de son tiraillement. Ce n'est pas juste un "Juda", il a une conscience et sa propre vision de la situation.

    C'est là que vont se démarquer Daniel Kaluuya et Lakeith Stanfield. La prestation des deux acteurs est tout simplement fantastique. Aucun doute qu'ils étaient faits pour ce rôle. L'acteur Britannique Daniel Kaluuya aura même gagné un Golden Globes, un BAFTA Awards et un Oscars pour cela. Je suis aussi content pour Lakeith Stanfield qui peut continuer à se révéler.

    Le casting secondaire n'en est pas moins impressionnant avec notamment Jesse Plemons en agent du FBI et Ashton Sanders en militant du BPP.

    Je retiendrai donc toute l'énergie ressortant de ce Biopic et ces quelques scènes puissantes, faisant passer en un clin d'œil ces 2 heures.
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