Avis sur Nos soleils

'Nos Soleils' gravite entre deux styles de film sans en choisir aucun, ce qui est perturbant et in fine frustrant. Ce n'est pas un documentaire, rien n'est contextualisé et il s'agit de personnages même si les acteurs sont non professionnels. Ce n'est pas non plus un film de fiction : aucun fil directeur n'est tiré, aucun scénario en bonne et due forme ne soutient le propos. Bref, en un mot comme en mille, on s'ennuie ferme.

A Berlin, l'an dernier, l'Ours d'Or a récompensé le deuxième long-métrage de Carla Simón, Nos soleils, qui confirme que la cinéaste catalane est adepte des chroniques familiales et sous la chaleur, après Été 93. Pour raconter la vie d'une exploitation agricole (récolte de pêches, en particulier) vouée à disparaître, la réalisatrice alterne les scènes courtes autour de 4 générations d'une même famille, des jeux d'enfants aux tensions des adultes. Ce n'est pas la progression du récit qui semble intéresser Carla Simón mais plutôt la multiplication de vignettes censées créer une atmosphère particulière, dans des situations vécues différemment par les multiples protagonistes, selon leur âge et leur sensibilité. Cet état des lieux de la paysannerie catalane, à travers un exemple frappant, s'avère plutôt frustrant par son refus de véritablement développer chacun des personnages, le scénario se distinguant par son aspect cumulatif qui bride quelque peu l'émotion même si, sans doute, certains spectateurs se retrouveront dans ce cinéma par petites touches, à la densité sociale marquée. Le film est rythmé mais sans véritable temps fort et agaçant par sa volonté de ne pas souvent tirer la quintessence de chaque scène. C'est typiquement une œuvre de festival destinée à décrocher des récompenses de par son thème porteur. Séduire un large public dans les salles semble un peu moins dans ses cordes.

La fin d’un monde

Et voilà enfin, l’Ours d’Or de la Berlinale 2022, avec ce drame de l’espagnole Carla Simón. 120 minutes foisonnantes, poignantes au sein des 3 générations de la famille Solé et de leurs pêchers. Depuis des générations, les Solé passent leurs étés à cueillir des pêches dans leur exploitation à Alcarràs, un petit village de Catalogne. Mais la récolte de cette année pourrait bien être la dernière car ils sont menacés d’expulsion. Le propriétaire du terrain a de nouveaux projets : couper les pêchers et installer des panneaux solaires. Confrontée à un avenir incertain, la grande famille, habituellement si unie, se déchire et risque de perdre tout ce qui faisait sa force... Voilà une jeune réalisatrice de 36 ans qui décroche une des plus belles récompenses du cinéma mondial et qui le mérite bien.
Avant toutes choses, une remarque liminaire qui vous fera dire que décidément votre Jipéhel préféré radote. Une fois de plus pourquoi les distributeurs français ont-ils cru bon de substituer au titre espagnol, Alcarraz, ce fadasse et abscons, Nos Soleils ? Mystère, mystère ! Cela dit, le film est en touts points, excellent. Le scénario est en grande partie autobiographique et notre réalisatrice a ressenti le besoin de montrer l’endroit où elle passait ses vacances, sa lumière, les arbres et les champs, les gens, leurs visages, la difficulté de leur travail, la chaleur écrasante de l’été... Une sorte de film choral, pour montrer ce que cela représente de faire partie d’une grande famille avec son chaos ambiant, les petits gestes qui en disent long, les émotions qui entraînent des réactions en chaîne... Les 3 générations réunies peuvent avoir des intérêts divergents, mais ils doivent trouver une façon de vivre ensemble. Bien sûr, la toile de fond de ce monde qui s’écroule reste un personnage à part entière, d’un un film d’action qui ne dit pas son nom. Il n’y a ni explosions, ni fusillades, ni poursuites, ni effets spéciaux, mais un tourbillon d’émotions qui ébranle les relations des membres de la famille. Un drame lumineux… solaire, vu à hauteur d’enfants, qui pourra paraître ennuyeux à certains qui oublieront sans doute combien l’appartenance à une famille est primordiale dans notre vie à tous, et aussi combien la lutte contre le productivisme est loin d’être achevée. Politique, engagé, et magnifiquement mis en scène, une merveille venue de Catalogne.
Quant au casting entièrement non professionnel, il est bluffant avec Jordi Pujol Dolcet, Anna Otín, Xenia Roset, Albert Bosch, Ainet Jounou, Josep Abad, Montse Oro, Joel Rovira, Carles Cabos, des agriculteurs qui travaillent la terre et qui comprennent ce que cela signifie de la perdre. Un film intimiste, sensible et tout en finesse. Cette chronique d’un crépuscule d'une certaine idée du monde agricole s’achève sur une série de plans déchirants à ne rater sous aucun prétexte.

Je ne suis pas "entré " dans ce film, à aucun moment, c'est le genre de film où il ne se passe rien pendant deux heures, dialogues inexistants, et où l'on boucle le film dans les cinq dernières minutes, en gros......des dialogues sans intérêt, des personnages auxquels on ne s'attache pas, et des scènes qui n'ont aucune finalité, voilà le triste bilan de ce film, où seule la lumière est belle, heureusement, le scénario écrit d'Allo ciné se résume dans les cinq dernières minutes du film, pour le reste l'attente est longue, j'ai du regarder ma montre une trentaine de fois...Je déconseille, à côté Babylon est un monument....

Nos soleils (Alcarras) a été récompensé au dernier festival de Berlin.
Centré sur une famille de cultivateur face au dilemme et aux limites de la culture intensive, mais également à la difficulté de continuer à transmettre une activité qui se meurt et qui est en passe d'être remplacé par des champs de panneaux photovoltaiques ( une autre conséquence du soleil)
Depuis des générations, les Solé passent leurs étés à cueillir des pêches dans leur exploitation à Alcarràs, un petit village de Catalogne. Hélas, la récolte de cette année pourrait bien être la dernière car ils sont menacés d'expulsion. Le propriétaire du terrain a de nouveaux projets : couper les pêchers et installer des panneaux solaires. Confrontée à un avenir incertain, la grande famille, habituellement si unie, se déchire et risque de perdre tout ce qui faisait sa force.
Film admirablement interprété à un point que j'ai cru à un documentaire. Il propose également des mises en perspectives très intéressantes comme ces trois enfants dont les yeux innocents répondent à la dureté des rapports entre adulte.
Une très belle oeuvre.

La réalisatrice catalane Carla Simón qui, il y a 6 ans, nous avait offert "Eté 93", un premier long métrage très prometteur, connait bien les différences qui existent concernant la production des pêches entre une petite exploitation familiale et une grande exploitation : depuis plusieurs générations, sa famille cultive des pêchers à Alcarràs, à quelques kilomètres de Lérida. Elle connait donc « de l’intérieur » les difficultés que rencontrent aujourd’hui ces petites exploitations face aux grands groupes qui rachètent des terrains pour les cultiver de façon intensive et face à la grande distribution, en permanence à la recherche des prix les plus bas.

Elle a donc décidé de réalisé un film en hommage aux dernières familles d’agriculteurs qui résistent face aux rouleaux compresseurs qu’elles ont en face d’elles. Pour ce faire, elle aurait pu réaliser un documentaire, elle a choisi de réaliser une fiction, une fiction qui nous parlerait de tout ce qui se passe au sein d’une famille de producteurs de pêches au cours d’un été crucial pour elle. Cette famille, elle a pour nom Solé, et 3 générations sont réunies à Alcarràs durant la période de la cueillette. Pendant que les enfants jouent, la famille en arrive à se déchirer car l’avenir de leurs arbres fruitiers est particulièrement incertain. En effet, le grand-père, qui a cédé l’exploitation à un fils mais qui est toujours vivant, a bien un contrat de propriété en bonne et due forme en ce qui concerne la maison familiale mais, lorsqu’il a commencé l’exploitation du verger, il n’était pas nécessaire d’officialiser cette procédure sous la forme d’un véritable contrat écrit, on se contentait d’un accord verbal. La famille Solé n’est donc pas officiellement propriétaire du terrain et le nouveau propriétaire qui en a hérité souhaite procéder à l’arrachage de tous les pêchers afin d’installer des panneaux solaires à la place. Et la famille se déchire car en son sein certains sont farouchement opposés à ces panneaux solaires alors qu’un membre de la famille travaille sur leur installation.

Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-nos-soleils/

A Alcarras, en Catalogne, près de Lérida, la famille Solé gère depuis des décennies une exploitation agricole et ses pêchers. Trois générations cohabitent : les grands-parents, le fils et la fille, leurs conjoints et leurs enfants, de 3 à 16 ans. Malgré un travail acharné, l’exploitation dont l’usage leur avait été gracieusement accordé par les parents du voisin, une famille riche, leur est reprise par le fils engagé dans un lucratif projet de panneaux solaires.
Dans une approche naturaliste, le film se pose avec tendresse sur chacun des personnages bousculés par l’issue qui se prépare : le grand-père bienveillant, le fils courageux, tendu, colérique, la belle-fille solide, les ados fragiles, les enfants lumineux.
Le contexte social et économique est remarquablement retranscrit. La grande histoire, universelle, de la fin d’une certaine paysannerie se tisse au rythme de la vie des membres de la famille Solé, courageux et dignes, pendant ce dernier été. Les acteurs, non professionnels, incarnent leurs personnages avec authenticité. Un très beau film.

Que c'est long, ennuyeux, il ne se passe strictement rien.
Les acteurs sont juste moyens, à part "Roger", les paysages luminieux mais désolants, comme cette histoire.
Comment ai-je pu faire ce choix ?

"Alcarràs" Ours d'Or à la Berlinale 2022 est un drame social qui m'a laissé de marbre. En effet sur le papier le sujet semblait intéressant (les conséquences sur une famille paysanne espagnole de la destruction de leur terre) au final la réalisatrice Carla Simón rentre dans le sujet seulement sur les cinq dernières minutes du film, le reste du temps les séquences s'enchainent sans aucun intérêt et d'un ennui mortel malgré la bonne énergie des acteurs quasiment amateurs et des beaux paysages à l'écran.

Il est facile, sur un tel sujet, de tomber dans le piège du film ouvertement militant. En eut-il accepté la réalisation qu'un Stéphane Brizé aurait immédiatement transformé le sujet en farce manichéenne contre le méchant capitalisme oppresseur. Le talent de Carla Simon est d'avoir, au contraire, suivi le fil ténu du réalisme sans se perdre dans l'explicite d'une leçon à peu de frais. La famille dont elle scrute le quotidien est complexe. Chaque membre a ses qualités et ses défauts. Personne n'est idéalisé. La réalisatrice filme avec justesse l'inquiétude du père et la façon dont son stress perturbe les relations familiales. Pas de grande leçon politique mais l'accusation du vrai responsable de ses difficultés : la grande distribution qui, dans les huertas espagnoles comme dans les bocages français, impose ses prix et soumet ses fournisseurs, peu importante les conséquences économiques et sociales. Il n'y a pas d'intrigue, pas de ruptures de rythme, mais la justesse du propos et le réalisme de la mise-en-scène suffisent à scotcher le spectateur à son fauteuil. Efficace et utile.

Toute une famille de paysans, spécialisés dans la culture des pêches et le contexte où la famille vit et travaille là, en Catalogne, sans aucun titre de propriété !!!
Comme en France, il y eut une époque où il suffisait de « taper dans la main » pour engager toute une vie…..

Ce qui m’a plu, c’est la chaleur humaine et le naturel des scènes familiales…..où les disputes n’abîment pas l’affection.
Chaque personne contribue à cet esprit de famille, « éternel ».
Les pêchers pourront-ils résister aux panneaux photovoltaïque ?

Ai vu "Nos soleils" film de la réalisatrice espagnole Carla Simon ayant obtenu l'Ours d'Or 2022 lors du dernier Festival de Berlin. Chronique sociale, "Nos soleils" est un récit sur le monde paysan en train de s'éteindre à petit feu. Nous suivons pendant deux heures, 3 générations d'une même famille vivant sous le même toit d'une exploitation agricole proche de Lleida en Catalogne. Tous les membres de cette famille travaillent et vivent petitement grâce à la culture de la "melocoton" (pêches). Le patriarche est spectateur de ce monde en extinction dont il a connu les heures de gloire, ses enfants travaillent dur pour ne dégager pratiquement aucun bénéfice à cause du poids insoutenable que fait peser sur eux la grande distribution, et les petits enfants sont insouciants tout à leurs jeux et spectateurs de ce monde d'adulte en pleine mutation. Il n'y a pas vraiment de scénario, il s'agit plutôt d'une succession de scènes, de moments de vie qui sur la durée s'articulent et font comprendre la révolution à laquelle cette famille se refuse de participer. La mise en scène est très belle car la caméra est toujours à l'écoute de la vie, de l'improvisation de tous ces acteurs non professionnels si naturels au point que parfois l'on a l'impression de voir un documentaire. C'est parfois trop long, on peut s'ennuyer un peu, mais la qualité de jeu, la beauté de la lumière naturelle font oublier les répétitions et les scènes inutiles. De vrais moments d'émotion surtout dans les scènes collectives. Tout comme les abeilles qui sont en train de s'éteindre dans le déni et loin du regard des humains, Carla Simon filme avec sensibilité mains sans affèterie cette histoire universelle et que personne ne veut voir, l'extinction du monde agricole familiale.

Nos Soleils est la vie d'une famille d'agriculteurs en Catalogne, confrontés à une nouvelle qui va bouleverser leur quotidien. Les personnages sont attachants et très humains, dans leurs contradictions et leurs réactions, surtout les plus jeunes. Le film est solaire et montre les liens qui opèrent entre les différentes générations de la famille : quels que soient les différents l'équilibre revient toujours.

« Nos soleils » est apparemment le second long-métrage de la réalisatrice espagnole Carla Simón (2023). Nous sommes à Alcarràs, un petit village de Catalogne, où vit dans une maison isolée toute la famille Solé. Mais les terres ne leur appartiennent pas et c’est suite à un accord tacite passé lors de la guerre civile, que les Solé y sont toujours à la besogne pour entretenir et cueillir les pêchers. Les propriétaires réels voulant arracher les arbres pour y installer des champs de panneaux solaires… c’est donc le dernier été pour cette famille où se greffent des petites histoires intra-familiales mais qui – à mon sens – ne sont pas assez riches et exploitées pour s’y intéresser et ne font que « remplir » ce film qui dure 2 h !
La lutte des agriculteurs de la région obligés de vendre à perte leurs fruits est par contre lourdement explicitée.
Un film tourné en catalan, multi-nommé lors de la cérémonie des Goyas et ayant reçu le prix Gaudi (scénario et réalisation) et un d’Ours d’Or à Berlin.

On comprend le message : l'industrialisation menace l'agriculture traditionnelle.
C'est en faisant traîner de multiples séquences du quotidien d'un arboriculteur et de sa famille que la réalisatrice pense être convaincante.
Hélas, ce n'est pas la longueur qui compte…

Film fumeur (modérément)