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    Mank
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 039 abonnés 4 100 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 octobre 2021
    Jack Fincher (1930-2003) était un journaliste et scénariste qui n’aura jamais réussi à populariser son travail d’écriture notamment un biopic sur Howard Hughes qui sera absorbé après sa mort dans le projet mené à bien par Martin Scorsese avec « The Aviator » (2004). Mais il était aussi le père de David Fincher qui est devenu l’un des réalisateurs les plus prisés d’Hollywood, mariant avec bonheur affirmation artistique et réussite commerciale. Après la réalisation de « The Game » en 1997, le fils et le père avaient pour projet de monter un film basé sur le script rédigé par Jack Fincher prenant pour axe central la discorde qui entourait la réelle participation d’Herman Mankiewicz, le frère de Joseph, à l’écriture du scénario de « Citizen Kane » pour lequel il avait fini par être crédité en collaboration avec Orson Welles après y avoir dans un premier temps renoncé. Le travail de Jack Fincher avait pris pour base de travail un article ("Raising Kane") de la très reconnue critique du New Yorker, Pauline Kael, qui en 1971, remettait en cause le travail de Welles quant à l’écriture de son plus célèbre film. La polémique avait à l’époque fait rage, voyant Peter Bogdanovich, ami de Welles, répondre point par point dans un article tout aussi cinglant, au titre évocateur : « The Kane Mutiny ». Le projet porté par David Fincher alors en pleine ascension est relativement bien engagé avec Kevin Spacey prévu pour tenir le rôle de Mank et Jodie Foster pour celui de Marion Davies. Mais l’exigence de tourner en noir et blanc ce film miroir sur Hollywood, compromet l’exploitation télévisuelle et vidéo ce qui stoppe net son développement. Jack Fincher décédant en 2003, le projet n’est repris qu’en 2019 par David Fincher. Ce préambule replace donc « Mank » comme un film à part dans la filmographie du réalisateur de « Seven », « Fight Club » et « Zodiac ». Hommage à son père dont la vocation d’écriture contrariée a sans doute été une douleur jamais refermée mais aussi regard nostalgique sur une époque de son art qui désormais semble bien lointaine. David Fincher prend avec « Mank » le parti délibéré de ne pas s’appesantir sur une polémique pas encore définitivement réglée (l’Académie des Oscars a de son côté tranché en attribuant un oscar commun aux deux hommes en 1942) qui concerne un film fréquemment cité comme le plus grand de toute l’histoire du cinéma. Si à travers les rapports de Mank avec Randolph Hearst et Marion Davies dès le début des années 1930, il n’omet pas de souligner la contribution du scénariste, David Fincher s’intéresse plutôt à la complexité d’un homme raffiné et lettré dont il faut rappeler que né en 1897, il était au moment de l’écriture de « Citizen Kane » (1941), en place à Hollywood depuis une quinzaine d’années, ayant collaboré dès le muet avec des réalisateurs aussi prestigieux que Tod Browning, Josef von Sternberg, George Cukor, Henry Hathaway ou encore Victor Fleming pour « Le magicien d’Oz » (1939). Le choix judicieux de Gary Oldman et d’Amanda Seyfried pour interpréter Mank et Marion Davies effectué, Fincher pouvait démontrer une fois encore la précision et toute l’inventivité de sa mise en scène qui a évolué avec les années vers une plus grande finesse et une plus grande sensibilité que l’on peut voir à l’œuvre dans « Mank », sans doute avec « Gone Girl » son film le plus abouti. La maîtrise technique dont a toujours fait preuve David Fincher est désormais expurgée de ses effets clinquants qui quelque fois par obsession de la forme, le faisaient passer un peu à côté de son sujet (« Seven », « Fight Club », « L’étrange histoire de Benjamin Button »). La narration comme toujours innovante prend ici racine dans l’accident de la route survenu en 1939 qui cloua Mank pendant de longues semaines au lit où luttant contre son alcoolisme, il tente, encadré par deux nurses plutôt compréhensives (Lily Collins et Monika Gossmann) de venir à bout d’une commande qui le contraint à cracher de la ligne en sachant que les ciseaux de Welles vont passer par là pour tracer le chemin à sa caméra virtuose. Les rêves embrumés de Mank permettent au réalisateur inspiré d'y insérer les flashbacks retraçant le parcours tourmenté au sein des studios de l'intellectuel fort en gueule et un peu trop sûr de son talent. L'implication servile des moguls (Louis B. Mayer) dans le monde des affaires (Randolph Hearst) et celui de la politique (l'acharnement contre le démocrate Upton Sinclair) est ainsi parfaitement rendu tout comme le cynisme régnant au sein de la Mecque du cinéma symbolisé par un Irving Thalberg peu épargné. La prestation réjouissante et habitée de Gary Oldman aidera sans doute à vulgariser un film destiné avant tout aux cinéphiles. On saluera enfin la prestation d'Amanda Seyfried en Marion Davis bataillant à fleurets mouchetés avec un Mank discrètement amoureux. Réalisé en 1997 comme initialement prévu, "Mank" n'aurait certainement pas eu la même profondeur.
    Hotinhere
    Hotinhere

    447 abonnés 4 792 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 mai 2021
    Un film ambitieux à la mise en scène en noir et blanc élégante, au scénario foisonnant qui revient sur la genèse de Citizen Kane dans le Hollywood des années 30, mais un peu trop technique et bavard, et pas complètement captivant, malgré la presta convaincante de Gary Oldman.
    Alasky
    Alasky

    299 abonnés 3 102 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 avril 2021
    Ambiance années 30, costumes, décors, tout est impeccable à ce niveau. Dommage que ce soit beaucoup trop lisse, sans réelle profondeur, sans émotions, le jeu des acteurs/actrices m'a laissée de marbre, et pourtant je suis fan de cette période d'Hollywood.
    Chris58640
    Chris58640

    185 abonnés 733 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 avril 2021
    C’est un peu le comble de constater que le film de David Fincher, qui est un hommage au cinéma dans la forme comme sur le fond, aura été privé du grand écran et n’est disponible qu’en streaming. Il n’est en revanche, pas privé de nominations aux Oscar et je comprends pourquoi, le cinéma américain adore s’auto célébrer ! Fincher se fait plaisir avec « Mank », il réalise un film à l’ancienne dans tous les sens du terme. Filmé intégralement en noir et blanc, avec un générique de début digne des années 40, un grain tout à fait comparable aux grands classiques avant la couleur et même, ultime coquetterie, les petits ronds blancs qui apparaissent furtivement pour signaler qu’il faut changer les bobines ! Il est difficile de ne pas penser à « The Artist » quand on regarde « Mank », pas seulement à cause du noir et blanc, mais aussi parce la toile de fond est la même : les années 30-40, la toute puissance des studios, la crise économique de 1929 qui change la donne du cinéma, le passage du muet au parlant, et la difficulté d’être « hors des clous » dans une industrie qui s’uniformise. Fincher est un grand réalisateur, il nous offre un film vraiment différent à l’époque du tout numérique, et on peut le remercier pour cela. Seulement, le souci c’est que « Mank » est long, presque 2h15, et il y a des moments où franchement, on relâche notre attention parce que telle scène dure trop longtemps, telle scène est trop bavarde, telle autre n’apporte pas grand-chose. Si l’action principale se situe en 1940 en petit comité, le film est rythmé par les flash back (clairement identifié comme tel, là encore une petite coquetterie) entre 1930 et 1940. Ces flash back sont censés montrer comment Mank s’est peu à peu mis à l’écart du système, s’est mis à dos pas mal de monde, s’est aussi interrogé sur le pouvoir de nuisance du cinéma, notamment dans le domaine de la politique. Gary Oldman, qui tient le rôle titre, offre à Fincher un Mankiewicz un peu pathétique par moment. Bouffi et bedonnant sur son lit de convalescence, luttant sans grande conviction contre la bouteille, dictant un chef d’œuvre à sa secrétaire sur un ton neutre, il n’est pas particulièrement impressionnant, ni même sympathique. Le « Mank » des années 30, lui, est plus mordant, plus incisif, plus idéaliste peut-être. Mais malgré tous les efforts de Gary Oldman, et aussi son talent, on n’arrive pas bien à cerner ce personnage, il ne nous apparait jamais clairement. En plus, les scènes où il est aviné, particulièrement celle du repas costumé, sont contre productives. Tout ce qu’il essaie d’expliquer, sur Don Quichotte et ce qui deviendra « Citizen Kane » est confus et complètement éclipsé par le délire alcoolique : on devrait être fasciné, on est seulement mal à l’aise ! Le reste du casting est un peu transparent, Amanda Seyfried en tête, mais je souligne quand même la performance toute en retenue, dans un rôle très intéressant, de Jamie Mc Shane. Son personnage, Shelly Metcalf, au chômage et prêt à tout pour retravailler, spoiler: se fait manipuler dans un film de propagande pro-républicain, il ne s’en remettra pa
    s. Toute cette partie du scénario sur les élections de 1934 est personnellement celle qui m’a parue la plus réussie, la plus pertinente, la plus incisive. Mais pris dans son ensemble, le film n’a pas eu sur moi l’effet escompté. Jusqu’ici, je n’avais jamais été vraiment déçue par David Fincher, au contraire, Mais avec « Mank », il m’a laissé sur le bord de la route. Ca vient peut-être un peu de moi, je n’ai peut-être pas toutes les références cinématographiques pour bien tout comprendre. J’ai vu « Citizen Kane » mais il y a longtemps (je devrais peut-être le revoir après « Mank », ce serait surement une expérience intéressante), je ne connais sans doute pas assez bien l’histoire du cinéma US de cette époque, il y a sans doute beaucoup de choses qui m’ont échappé. C’est probablement le principal défaut du film, il s’adresse à des cinéphiles. Le grand public, dans lequel je m’inclus, assiste à la genèse de « Citizen Kane » sans bien tout comprendre, et quand on en comprend pas, et bien on trouve le temps long. On peut peut-être tenter (prudemment) une comparaison avec « Dalton Trumbo », qui évoquait une autre époque, celle du Maccarthysme. Si sa réalisation était plus conventionnelle, le scénario rendait en revanche parfaitement intelligible la personnalité du Trumbo, les enjeux politiques et personnels de sa « dissidence », le sens symbolique de ses scenarii, l’ingratitude du travail de l’ombre et le poids écrasant des studios. Sur tous ces sujets, « Mank » nous perd en route, et le film terminé on sent bien qu’on est passé à coté de quelque chose qui aurait pu être magique. « Mank » est sans doute un peu la preuve que quand Hollywood se regarde le nombril, il oublie que le cinéma ne se cantonne pas à ceux qui le font.
    DAVID MOREAU
    DAVID MOREAU

    110 abonnés 2 191 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 décembre 2020
    LES MAITRES DE L'ILLUSION. Ma concentration s'estompe avec la durée, malgré un acharnement de Fincher à rendre hommage au Hollywood des années 30. Allié la beauté du noir et blanc et l'intelligence scénaristique, Fincher et son esprit bouillonnant m' a laissé sur le coté. Sa référence avec son double Citizen Kane extasie toujours les critiques pendant que je cherche toujours ma joie.
    Ashitaka3
    Ashitaka3

    96 abonnés 1 189 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 septembre 2021
    Bavard, lent, long, ennuyeux, rarement un film m'avait autant marqué par son manque criant d'intérêt. Surtout de la part de David Fincher, le réalisateur de Seven, Fight Club, Panic Room et de l'étrange histoire de Benjamin Button. Je ne comprends pas. Je me suis littéralement endormi devant.
    Jonathan P
    Jonathan P

    59 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 janvier 2021
    Comme Mank affalé dans mon canapé, le film est long comme une rééducation. Le tout est fade et les effets de style ne sont guère plus convaincants. Sortie de route pour Fincher ou simple gueule de bois. Rien ou presque ne trouve grâce à mes yeux. Boulevardducinema.com
    gizmo129
    gizmo129

    76 abonnés 1 475 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mai 2021
    Mank est un film à l'esthétique irréprochable, une photographie sublime, une très belle reconstitution des années 30 et une direction d'acteurs parfaite. Tout est beau dans ce film et les acteurs se disputent le prix de la meilleure interprétation dont une mention spéciale pour Amanda Seyfried. Mais, le fameux mais de notre héros, ce film est très difficile à comprendre pour qui n'a pas connu l'époque contée, qui n'est pas américain et surtout qui n'a pas suivi le film en toile de fond : Citizen Kane. Voir Mank sans connaitre ces différents aspects est comme regarder le plus beau des paysages les yeux à moitié fermés, on sait qu'on voit quelque chose de magnifique sans en profiter pleinement.
    Serpiko77
    Serpiko77

    50 abonnés 1 627 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 mai 2023
    Difficile d'apprécier ce nouveau Fincher lorsqu'on a pas vu, et de préférence apprécié, le "Citizen Kane" d'Orson Wells. Difficile également si l'histoire du cinéma Hollywoodien vous laisse de marbre ou si le noir et blanc vous rebute.
    Ce "Mank" laissera donc beaucoup de monde du coté de la route, mais ravira à coup sûr les cinéphiles avec son histoire captivante et l'excellente direction d'acteur de Fincher.
    Manque tout de même une bonne dose d'émotion pour le classer tout haut de la filmo de Fincher.
    François Z
    François Z

    32 abonnés 338 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 décembre 2020
    MANK est clairement un film calibré pour la course aux récompenses. C'est léché d'un point de vue visuel, Gary Oldman offre une performance captivante et le sujet autour de la création de CITIZEN KANE ne pourra que ravir les votants
    Est ce à dire alors que MANK est réussi ? Pas vraiment. Le film souffre en effet d'un rythme assez lent et d'un scénario moyennement captivant voir un tantinet incompréhensible. Pour ainsi dire, Hearst semble presque gentil à la fin !
    Dans l'idée, le téléfilm RKO 281 : LA BATAILLE DE CITIZEN KANE (ou CITIZEN WELLS) s'avère presque meilleur alors qu'il est largement oubliable si on apprécie pas spécialement le chef d'oeuvre de base !
    mistermyster
    mistermyster

    39 abonnés 1 183 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 septembre 2022
    David Fincher nous offre un film hommage à l'âge d'or du cinéma Américain, ou en tout cas ce qu'il va devenir, pour cela il choisit le noir et blanc, il choisit un film iconique, Citizen Kane, il choisit de mettre en lumière un réalisateur controversé, Orson Wells, il parle de cette industrie du cinéma, de la mainmise des studios sur les acteurs, mais aussi des scénaristes, comme ce Herman Mankiewicz, dont on a retenu plus facilement le nom de son frère Joseph, puisqu'il nous a offert en tant que réalisateur certaines œuvres majeures.
    Nous voici plongé dans l'univers impitoyable des studios de Hollywood, Fincher, va jusqu'à incorporer les marques des changements de bobines dans son film.
    Il livre une belle satire de ce monde artistique, mais il faut bien avouer, que même si Gary Oldman est pour une fois dans la retenu, qu'il ne grimace pas, ne se caricature pas, le film est un peu trop long, et donc, un peu trop bavard, et on en perd un peu l'intérêt.
    Cela reste intéressant à découvrir et spécialement pour ceux qui aime cette période du cinéma Hollywoodien.
    Shiwamada
    Shiwamada

    33 abonnés 554 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 août 2021
    En terme de mise en scène c'est très réussi, l'image est très belle en noir et blanc avec des artifices pour rendre le tout authentique. Par contre, est-ce que ça fait progresser la filmographie de David Fincher ? Pas vraiment. Faire un biopic sur les dessous du film reconnu comme le meilleur de tous les temps, ça avait du sens. Le faire du point de vue d'un scénariste alcoolique notoire un peu moins. Heureusement la performance de Gary Oldman est remarquable encore une fois, mais centrer l'histoire sur Herman Mankiewicz et faire de son frère et d'Orson Wells des caméos, rien de plus, ce n'est quand même pas très inspiré. Du coup on suit un scénariste qui se croit meilleur que tout le monde, qui sombre dans l'alcool parce que ça le fait écrire mieux, ce n'est ni le premier ni le dernier. Je trouve globalement que ça manque d'enjeu et que ça ne rend pas vraiment honneur au personnage et pourtant la punchline finale prouve qu'il a de la profondeur. On a vraiment l'impression qu'il a participé à un film lambda. Il y a également des incohérences flagrantes dès qu'on commence à se renseigner, du genre les personnages d'Amanda Seyfreid et Gary Oldman qui sont censées avoir le même âge…
    Audrey L
    Audrey L

    568 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 février 2021
    Premier film de David Fincher pour Netflix, après trois collaborations sérielles concluantes (House of Cards, Love, Death + Robots, Mindhunter), en noir et blanc, avec Gary Oldman dans le rôle-titre, dont le scénario a été écrit par le père du réalisateur (Jack Fincher) en 1990, avec pour promesse : 2h15 de plongée cinématographique au cœur du script du monument Citizen Kane... Clairement, on trépignait de voir cela. Mais la promesse était trop belle, le projet trop ambitieux, et le résultat paye de l'intérêt du spectateur sa cinéphilie gonflée, boursoufflée, prête à s'exploser les cordes vocales à force de crier "Attention cinéma !" dans son haut-parleur. Évidemment, le propos du film est sa cinéphilie, son amour du cinéma qui passe par une critique de l'âge d'or d'Hollywood, dont on ne doute pas de la sincérité, de la vraie passion du réalisateur pour son sujet, comme en témoigne ce sublime noir et blanc souvent éclairé d'un seul point lumineux (très belle photographie). Mais l'on constate trop vite les ficelles de cette cinéphilie, un forcing pour les amateurs de cinéma à coups de name-dropping (un récital de beaux noms du cinéma juste pour faire ronronner gentiment ceux qui les connaissent) et des références allusives à l’œuvre Citizen Kane qui sont autant de coups-de-coudes dans les côtes destinés à ceux qui maîtrisent bien ce film, autrement dit, Mank sélectionne son public-cible parmi les cinéphiles, et le caresse dans le sens du poil sans s'en cacher une seconde. Non qu'on n'apprécie pas (un peu) ce grattage de menton, mais l'on aurait vraiment préféré qu'il ne se voit pas autant. On déplore également que ce Mank se contente d'un rythme tranquille qui se combine à des dialogues bavards et à des intrigues redondantes (les problèmes financiers, la boisson), pour nous faire trouver ces 2h15 bien longues. Le contenu manque même de crédibilité par moment : on s'étonne de la scène du règlement de compte lors du dîner, totalement irréaliste (qui écouterait ce discours d'insultes en entier sans broncher ou sortir ce poivrot ?). Et l'on a un grand problème à ajouter à la liste : on n'a pas été convaincu par Gary Oldman. L'Heure (Sombre) est grave, que dire, impensable, pour ce monstre sacré du cinéma. Mais force est de constater qu'il se débat (vigoureusement) avec un maquillage trop minimaliste qui laisse paraître les vingt ans de plus qu'il a par rapport à son personnage, que ses scènes oscillent trop souvent entre les mêmes états (colérique ou aviné à l'excès, même son époustouflant Churchill ne l'était pas tant et parvenait à convaincre), et que le mot "états" est ici sciemment employé : impossible de parler "d'émotions". On n'en ressent aucune, car le film est si obnubilé par son name-dropping qu'il en a oublié d'écrire les mots qui touchent, les scènes qui passionnent, bref le vrai cinéma. Celui qui n'a pas besoin de tout ce tralala pour épater la galerie.
    Shephard69
    Shephard69

    293 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 mars 2021
    Six ans après son retentissant "Gone girl", David Fincher revient sur le devant de la scène avec une peinture acerbe du microcosme hollywoodien dans les années 30 à travers le regard cynique, alcoolique d'Hermann Mankiewicz. Une fresque imposante, grandiloquente, lourde pas forcément facile d'accès, assez pompeuse et prétentieuse à l'instar du récent "Roma" d'Alfonso Cuaron, mais d'une grande richesse tant dans les détails que dans la documentation. Plus qu'un simple hommage à l'âge d'or du cinéma d'avant-guerre, une analyse sur la société américaine de l'époque entre Grande Dépression, montée du nazisme en Europe. Une mise en scène qui utilise avec brio les techniques de tournage de l'époque mais un ensemble plombé par une première partie brouillonne, complexe à suivre pour ensuite offrir une intrigue plus lisible dans son second segment mais qui demeure tout de même bien peu intéressant et creux, la faute probablement à un protagoniste très peu sympathique, alcoolique, fanfaron et dénué de tout scrupule. Alors que je place invariablement David Fincher parmi mes réalisateurs préférés, "Mank" représente certainement ma première déception dans sa filmographie, loin devant "L'étrange histoire de Benjamin Button". Malheureusement, un long-métrage long, lent qui ne m'a jamais emballé ni même diverti.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    166 abonnés 2 431 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 février 2023
    Mank est un film très réussi sur le plan visuel (par un très beau noir et blanc) et porté par l'excellente performance de Gary Oldman (qui n'a jamais vraiment produit de performances moyennes).
    Le film s'adresse en revanche plutôt à un public cinéphile du fait de son sujet : Herman J. Mankiewicz : scénariste (et donc homme de l'ombre) derrière le script de Citizen Kane.
    Un bon film pour les amateurs de cinéma : dommage qu'il n'ait justement pas connu de sorti en salle puisqu'il s'agit d'une production Netflix.
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