Né en 1982 à Djekazgan au Kazakhstan, Adilkhan Yerzhanov étudie à l’Académie nationale des arts d’où il sort diplômé en 2009 en réalisation cinéma. Après trois courts-métrages remarqués, il réalise plusieurs longs-métrages : Realtors, Constructors et Owners, invité en séance spéciale de la Sélection Officielle du Festival de Cannes en 2014. Il met ensuite en scène La Peste du village de Karatas, Night God et La tendre indifférence du monde, présenté en Sélection Officielle du Festival de Cannes, Un Certain Regard en 2018. Il réalise par la suite Atbai's Fight et A Dark Dark Man, présenté en compétition du Festival de San Sebastián en 2019. Adilkhan termine actuellement Yellow Cat.
Le film commence comme un western, mais emprunte les codes du polar. Comment est né A Dark Dark Man ? Le réalisateur Adilkhan Yerzhanov répond. "Le scénario lui-même était susceptible de relever du genre. Mais la décision finale a été prise après une conversation avec notre coproducteur français – Guillaume de Seille -, qui en a suggéré la possibilité. C’était un défi pour moi, je lui suis reconnaissant de m’avoir proposé une perspective aussi stimulante. La question de « faire justice soi-même », d’être bord-cadre, est un thème récurrent dans les western. Et c’est ce qu’on voit dans le film."
Adilkhan Yerzhanov est très influencé par le cinéma français. "J’adore le cinéma français. Au départ, il m’était complètement étranger. C’est à l’Académie des Arts du Kazakhstan, grâce à mes professeurs, que je m’y suis intéressé. J’aime particulièrement les films noirs français et les films policiers. Je n’ai pas souhaité suivre complètement le genre polar à la française, mais épouser son esthétique si particulière, celle du héros solitaire et des rebondissements minimalistes. C’est ce qui m’a semblé le plus intéressant dans ce que pourrait être une interprétation kazakhe du « film noir ». Le film noir hollywoodien, avec ses décors nocturnes et sombres ne nous convenait pas. Mais une version française du genre, dans laquelle le pire peut arriver à la lumière d’un jour ordinaire, nous convenait parfaitement."
La bande son est toujours très importante dans les films de Adilkhan Yerzhanov. "La musique dans mes films ressemble à celle des B.O. de certains films japonais, avec beaucoup de pistes électroniques ! Ce sont des B.O. que j’aime pour leur minimalisme. Pour moi, Moldanazar est le roi de la synthpop. Sa musique est parfaite pour le néo-noir."