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    Un autre monde
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    299 critiques spectateurs

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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 019 abonnés 4 093 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juin 2022
    Pour sa cinquième collaboration avec le réalisateur Stéphane Brizé rencontré en 2009 (« Mademoiselle Chambon »), Vincent Lindon démontre une nouvelle fois sa capacité à transporter l’humanité qui émane de sa personne et par ricochet de son jeu à travers toutes les couches de la société et tous les drames qui les traversent. Un peu à la manière de Jean Gabin dans sa deuxième partie de carrière. Dans « Un autre monde », il revêt le costume du cadre dirigeant surmené qui voit sa vie lui échapper à force d’avoir usé de compromission avec tout le monde. Sa femme (Sandrine Kiberlain) qui n’a pas pu le suivre jusqu’au bout de son acharnement à vouloir réussir, son fils déstabilisé pour qui le modèle à suivre est trop élevé mais surtout bien trop absent et enfin ses salariés à qui il a voulu faire croire le plus longtemps possible grâce à son charisme fait d’empathie qu’il était du même côté de la barrière qu’eux. Mais il a aussi bénéficié de tous les avantages que lui confère sa position sociale comme le rappelle l’avocat de sa femme épelant son patrimoine alors que celle-ci demande le divorce. Le film de Stéphane Brizé montre bien comment de nos jours vouloir tenir les deux bouts de l’omelette relève de l’illusion. Le « en même temps » politique n’est qu’un mirage médiatique qui ne résiste pas très longtemps aux exigences du quotidien de la vie de chacun. De ce point de vue le film frappe juste et encore une fois Vincent Lindon est au diapason de son réalisateur. Mais lui et Stéphane Brizé doivent veiller désormais à ne pas se laisser prendre à leur propre piège. Car l’humanité qui transpire de la personne de Vincent Lindon n’est pas toujours transposable dans la vraie vie. Le cadre qui nous est présenté dans « Un autre monde » n'est qu’une construction fantasmatique et ses collègues directeurs de site d’un grand groupe sont bien plus concrets que Philippe Lemesle (Vincent Lindon) que peu de ce qui connaissent la réalité de l’entreprise mondialisée (ou pas) ont rencontré. Jean Gabin lui aussi gambadait sans difficulté sur l’échelle sociale mais à chaque fois Michel Audiard veillait au grain qui mettait dans la bouche du plus grand acteur français les mots correspondant aux us et coutumes du milieu dans lequel évoluait son personnage. Stéphane Brizé, peut-être à son insu, nous dessine au fil des films le portrait d’un héros de notre temps qui aurait en réalité pour nom Vincent Lindon, une sorte d’ « homo lindonus » rebelle qui quel que soit la situation, finit toujours par s’extraire de sa condition. Le grand acteur qu’est Vincent Lindon sait pourtant à travers ses quelques aventures citoyennes peu couronnées de succès que l’on est toujours rattrapé par son milieu ou ses origines. Stéphane Brize devrait finir par faire endosser à son acteur tous les attributs des rôles qu’il lui propose en mettant enfin Jean Valjean (comme dénominatif de la taxe covid proposée par l’acteur) de côté. Les directeurs d’usine comme Philippe Lemesle, dopés aux bonus, sont comme les poissons volants chers à Michel Audiard : « ils existent mais ils ne sont pas la majorité de l’espèce ». Fasse que les deux hommes se souviennent de cette maxime du grand scénariste. Dans cette fable sociale tout de même très touchante, il ne faut pas oublier Sandrine Kiberlain dont le jeu est comme toujours rempli de sincérité.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    934 abonnés 4 853 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 juin 2023
    C'est la démonstration implacable d'un homme face à un système. Un homme qui a des principes et qui voit malgré s'effondrer tout ce qu'il protégeait.
    C'est tellement fort qu'on oublie que c'est un film. La véracité des échanges est tellement forte.
    Un film dur mais qui montre la fragilité face à l'intransigeance. Un homme qui a des scrupules.
    Vraiment excellent
    Ti Nou
    Ti Nou

    415 abonnés 3 378 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2023
    Stéphane Brizé continue de dépeindre les excès du capitalisme et du monde de l’entreprise et assume son statut de Ken Loach à la française. "Un autre monde" est un film engagé très réussi qui parvient à provoquer un sentiment de révolte.
    Hotinhere
    Hotinhere

    429 abonnés 4 765 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 novembre 2022
    Brizé continue d'ausculter le monde du travail et le capitalisme sauvage avec un réalisme toujours aussi glaçant, dans ce drame social percutant mais inégal, porté par un Vincent Lindon émouvant dans cette machine à broyer que peut être l'entreprise.
    bobmorane63
    bobmorane63

    157 abonnés 1 901 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 avril 2022
    Troisième long métrage sur le monde du travail pour le cinéaste Stéphane Brizé et son acteur principal mais aussi producteur Vincent Lindon et les deux font la paire pour nous sensibiliser !!
    Après avoir joué un chomeur et un syndicaliste, Vincent Lindon endosse le costume de patron d'usine en plein divorce avec sa femme qui n'en pouvait plus de la situation de son mari qui ne vivait que pour le travail, son fils qui a des problèmes psychiques et son entreprise dont le groupe demande des licenciements auquel il va se battre contre en trouvant des solutions, c'est un homme entre deux murs, la conscience ou les ordres. Comme souvent, Stéphane Brizé fait un travail honorable et humble qui nous décrit la société du monde féroce des grands groupes d'entreprises. J'ai été très touché par la performance de Vincent Lindon remarquable, Sandrine Kiberlain à fleur de peau comme il faut et le jeune Anthony Bajon une fois de plus excellent. Il y a Marie Drucker impeccable en PDG du groupe froide dans ses bottes. J'ai bien aimé les caméras fixes sur les visages des comédiens sur certains plans ou l'on voit qu'ils dégagent de l'expressivités qu'ils jouent bien. Un très bon long métrage sur le réel de nos quotidiens.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    113 abonnés 1 578 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 mars 2022
    Avec ce film, Stéphane Brizé boucle sa trilogie sur un monde du travail déshumanisé et perverti par le libéralisme. Après s’être intéressé aux victimes de la précarité et du chômage (« La loi du marché »), puis aux luttes menées dans les entreprises (« En guerre ») ; il porte son regard vers les managers en souffrance de devoir appliquer des décisions allant à l’encontre de leur moral. Cadres supérieurs recrutés pour leur intelligence, leur esprit d’initiative et leur inventivité ; l’entreprise en fait de simples exécutants ; le bras armé d’une politique purement financière sans considération sociale et humaine. L’homme au cœur du film doit composer avec des injonctions incohérentes et s’en satisfaire. Eloquent de voir aussi comment l’entreprise détourne, travesti et dénature les valeurs de courage, d’éthique et de loyauté à son avantage ; ça fait froid dans le dos. Et d’autant plus que l’on perçoit très vite que le propos n’est pas manichéen. Stéphane Brizé est associé à nouveau avec Olivier Gorce au scénario. Et ils sont très documentés ; ils se sont basés sur des témoignages de DRH et cadres sup’ de divers secteurs pour écrire le film ; et selon leur dire, ils restent en deçà de ce qu’ils ont pu entendre.
    Pour jouer, le cadre sous pression et essayant d’enrayer la machine à broyer ; ils font à nouveau confiance à un Vincent Lindon impérial face à une Marie Drucker dans le rôle surprenant d’une manager hors sol cynique et impitoyable. Ils sont entourés aussi de comédiens non professionnels qui font le job à merveille. Montage serré, tournage caméra épaule ou cadres fixes, en plus d’être percutant, le film est précis, chirurgical et haletant. Osons les références ; ce film est un mix entre Sautet et Loach ; même si le choix de montrer l’alternance entre vie privée et professionnelle pour montrer au combien les deux interagissent et au combien la vie pro peut détruire l’équilibre privé n’est pas toujours une réussite. Le burn out du fils du cadre faisant écho à son propre potentiel burn out n’est pas d’une écriture si subtile que le reste ; mais le reste est de si haut niveau que l’on passe allégrement l’éponge.
    Un film référence qui rejoint deux piliers du genre : « Ressources Humaines » et « Violence des échanges en milieu tempéré ». Indispensable.
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    mazou31
    mazou31

    82 abonnés 1 264 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 avril 2024
    Film social et intimiste, dernier de la trilogie menée par Stéphane Brizé derrière la caméra et Vincent Lindon devant, lequel passe avec la même authenticité, la même justesse, du «  gens de peu » cher à Macron dans La loi du marché ou du syndicaliste dans En guerre au cadre dirigeant costumé-cravaté, bon officier mais avec une cervelle et « des couilles ». Ça le perdra, du moins dans le logiciel du CEO américain cupide et myope. Si l’ineptie du néocapitalisme est bien démontrée, si le jargon managérial est parfaitement reproduit, c’est jamais manichéen ni caricatural. C’est réaliste, exposé sans fard ni dogmatisme. Le drame intime est tout aussi bien abordé, pudique mais fort et poignant. C’est très bien interprété par les deux têtes d’affiche mais tout autant par une Marie Drucker tranchante comme un massicot et une bande de seconds rôles irréprochables.
    On n’atteint pas la virtuosité de Ken Loach mais nous avons ici un grand cinéaste de notre merveilleuse société moderne où la performance de l’action est bien plus importante que la performance du travail.
    À diffuser dans les associations de grandes écoles et dans les cénacles économiques.
    Philippe C
    Philippe C

    81 abonnés 1 011 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 avril 2024
    Film qui analyse le monde de l'entreprise aux ramifications internationales où l'on suit le manager d'un site local en France, plutôt intègre et humain et qui outre un divorce en cours va se trouver confronté à la pression de la direction française, puis américaine pour mettre, à la demande des actionnaires et du président américain du groupe, en place un plan de licenciement.

    C'est plutôt dur, filmé de près en immersion, donnant au spectateur l'impression, souvent désagréable, d'être au milieu des discussions, que ce soit avec la direction générale, les employés, le groupe des directeurs français...

    très bonne prestation de Vincent Landon et Marie Drucker
    Guillaume
    Guillaume

    93 abonnés 1 545 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juillet 2022
    Brizé / Lindon, un duo définitivement percutant dans la réalisation de films sociétaux.
    Si l'épilogue est couru d'avance, difficile pour le spectateur de ne pas éprouver un sentiment de compassion, de peine devant l'inéluctable.
    Et malgré de rares passages à vide, notamment lors des scènes de vie personnelles (mal équilibrées par rapport à celles touchant à la sphère professionnelle), "Un autre monde" interroge sur cette réalité d'aujourd'hui : la finance peut-elle encore être une fin en soi ?
    Arthus27
    Arthus27

    74 abonnés 447 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2022
    Troisième volet du Brizé Cinematic Universe, Un Autre Monde vient boucler et compléter sa vision du monde du travail. Après un chômeur de 51 ans se voyant offrir une "opportunité" dans un hypermarché dans "La Loi du marché", puis un responsable syndicaliste dont l'usine ferme dans "En Guerre", Vincent Lindon joue ici Philippe, chef d'une petite entreprise dont la maison-mère demande de licencier 10% de ses salariés. Loin d'être manichéen, le film réussit à rester subtil et à nous faire ressentir tous les dilemmes auxquels est confronté son personnage principal. Contrairement à ce que la bande annonce pouvait laisser penser, le divorce avec le personnage de Sandine Kimberlain (qu'il a épousé et divorcé dans la vraie vie) occupe une place mineure dans le film. Cette séparation n'est qu'une conséquence supplémentaire de la descente aux enfers du personnage, broyé par un système qui ne laisse personne indemne et qui ne permet aucun échappatoire.
    On pourra regretter l'arc narratif développé au sujet du fils, qui craque sous la pression de ses études, qui semble rajouter une couche non nécessaire pour nous faire entrer en empathie avec le personnage.
    VOSTTL
    VOSTTL

    70 abonnés 1 799 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 octobre 2022
    Après avoir été chômeur dans « La loi du marché », baladé de formation à des rendez-vous infructueux pour finir vigile dans un super-marché, après avoir été porte-parole des salariés pour éviter une fermeture totale de son entreprise alors qu’elle accusait des bénéfices importants dans « En Guerre », Vincent Lindon se retrouve de l’autre côté de la barrière sociale en endossant le costume d’un cadre réputé pour une enseigne locale qui appartient à une marque industrielle internationale, laquelle fait aussi d’importants bénéfices.
    Ouf ! Je respire.

    Justement ça respire le vrai, la réalité, l’actualité brûlante, tout sonne incroyablement juste.
    A l’heure où j’écris ces lignes, les employés des raffineries de pétrole sont à leur deuxième semaine de grève. Ils réclament une hausse de leur salaire car leur entreprise TotalEnergie fait de gros bénéfices.

    Ici, il est aussi question de gros bénéfices mais la multinationale doit dégraisser. Elle demande à ses cadres locaux d’exécuter la consigne. Et si certains y parviennent d’autres comme Philippe Lemesle tentent de retarder l’échéance, l’inéluctable.
    Car Philippe Lemesle a une conscience ou plutôt Stéphane Brizé ne peut pas imaginer Vincent Lindon dans un rôle purement ingrat, dénué de scrupules.
    Vincent Lindon aurait-il accepté ? Possible.
    Pour l’heure, il faut que le personnage interprété par Vincent Lindon ait du Vincent Lindon dans son âme, dans sa conscience sociale ; il faut qu’il y ait du Thierry de « La Loi du marché » et du Laurent Amédéo de « En Guerre » dans les veines de Philippe Lemesle.

    Le rôle ingrat revient à une débutante : Marie Drucker qui fait ses premiers pas dans l’industrie cinématographique ; elle est tout bonnement épatante, bluffante. Elle porte son personnage Claire Bonnet-Guérin avec un talent que je ne lui soupçonnais pas. Sa parole respire l’ambition personnelle au service de la collectivité, elle est ferme, autoritaire, jamais arrogante, jamais condescendante, avec un zeste de bienveillance.
    Stéphane Brizé et son scénariste ne lui ont pas dessiné un portrait grossier vu cent mille fois.
    Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’arrive pas à la détester et je crois que ce n’est pas le propos des scénaristes.

    On est vraiment dans un autre monde.
    Un monde où les dirigeants sont des salariés.
    Au-dessus de ces dirigeants locaux, de ces dirigeants nationaux, il y a un dirigeant, LE ponte, LE PDG qui régit, qui orchestre, qui décide, qui dirige tout ce petit monde fait d’exécutants, dirigeants compris ! Les dirigeants doivent s’exécuter comme de simples salariés, ils doivent s’inscrire dans la ligne commerciale de leur enseigne, ils doivent marcher au pas. Il n’y a pas d’initiative à prendre, louée soit-elle, il y a une consigne à exécuter, point barre ! N’est-ce pas monsieur Philippe Lemesle ?

    A propos du personnage, il est regrettable que les scénaristes spoiler: ait chargé la mule avec un divorce douloureux et un fils qui disjoncte.
    Le récit n’avait pas besoin de ça, en ce qui me concerne, je n’y trouve aucune justification (si tant est il y en avait une) aux préoccupations de Philippe Lemesle. Le plan social suffisait.
    Michael78420
    Michael78420

    42 abonnés 1 299 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 avril 2024
    Vous voulez comprendre comment se passe une négociation avec votre ex dans un divorce ? Regardez les premières minutes d'Un Autre Monde ! Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon sont exceptionnels. Il faut dire aussi que leur histoire personnelle a pu les aider à interpréter la scène. Dans le rôle de la directrice générale d'un groupe industriel, Marie Drucker est étonnante pour ses débuts d'actrice et s'en sort très bien. La réalisation fait ressentir en permanence cette pression subie par le héros. Il est rare que l'on montre le mauvais côté de la vie de cadre, réalité bien représentée ici. Les ouvriers râlent, la directrice générale râle, le patron américain râle, les actionnaires râlent. On se demande comment tout ça tient encore debout ! Le plus important, comme le dit Philippe étant de rester avec la tête sur les épaules : "Ma liberté a sûrement un coup, mais elle n'a pas de prix." Un film sombre et parfois oppressant qui illustre avec précision l'écroulement d'une vie enviable vue de l'extérieur, mais insupportable vécue de l'intérieur.
    brunocinoche
    brunocinoche

    69 abonnés 1 076 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 juillet 2022
    Deux associations qui ont fait leur preuve dans le passé se reforment ici; le couple Lindon Kiberlian qui fonctionne particulièrement et le tandem Lindon Brizé qui rajoute un nouveau brillant opus à leur filmographie commune.

    Dès la première scène, le style Brizé s'impose, dialogues forts et justes, gros plan sur les acteurs excellents et inspirés et tout le film sera de ce niveau de haute volée pour évoquer la crise professionnelle, privée et existentielle du personnage principal incarné par un extraordinaire Vincent Lindon : après avoir joué pour le cinéaste, un chômeur de longue durée et un syndicaliste engagé, le voici qu'il campe avec ma même sincérité un chef d'entreprise confronté aux décisions de sa direction.

    On louera donc cette nouvelle réussite de Stéphane Brizé qui réalise à nouveau un film social engagé et intelligent.

    On louera aussi cette nouvelle prestation d'une grande justesse de la part de Vincent Lindon, soutenu par ses partenaires, professionnels ou non, tous excellents.
    L_huitre
    L_huitre

    63 abonnés 345 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2022
    Vincent Lindon, en début de film, court sur son tapis de salle de sport. Il fait tout pour rester dans la course. Il court, il court au point de passer à côté de sa vie de famille. Une vie de professionnelle de fou que l'on ne souhaite à personne... "Un autre monde" raconte finalement sa sortie de route, alors même qu'il est un bon petit soldat au service de sa boite, filiale d'une boite américaine sans âme. Voilà un récit poignant qui est très français dans sa trame, avec la dénonciation du sur-travail et des dérives du capitalisme. Une dénonciation très juste, au demeurant, dans le ton et dans la forme, mais qui rend un peu mal à l'aise au pays des 35 h et des vacances multiples. Ce film ne réconciliera pas, c'est sûr, les Français avec le monde de l'entreprise et de l'industrie. Une industrie qui n'existe quasiment plus chez nous, mais ça est une autre histoire qui mériterait un film à part entière. Pour revenir à ce beau film, il faut reconnaître au réalisateur un vrai talent à tricoter une histoire. La scène première de conciliation en vue du divorce des deux protagonistes est décapante par son intensité. Le spectateur est tout de suite immergé dans la tension. Il n'en sortira pas durant tout le film, avant le coup de pirouette finale d'un homme blessé qui se cabre face à l'obstacle. Du cinéma très puissant au service de la cause qu'il veut défendre. Bravo !... Vincent Lindon est étonnant dans un rôle de cadre loyal qui essaye de composer entre la dictature de la hiérarchie et ce qu'il lui reste de sens moral. Sandrine Kiberlain a un petit rôle, mais tellement poignant qu'il marque les esprits. Le patron US est plus vrai que nature, avec un discours univoque qui met son auditoire français dans un état de totale sidération. Marie Drucker excelle dans un rôle de caporal-chef qui avance sans état d'âme. Assurément, cet univers professionnel, âpre et glaçant, ne nous est pas totalement inconnu. Ce film est décidément très juste. Hélas, je n'ai pas totalement adhéré, car je crains que beaucoup chez nous ne retiennent que des idées simplistes : Wall Street est le mal absolu; il faut renverser la table; il faut s'orienter vers je ne sais quel fantasme collectif qui n'a jamais marché nulle part. Alors que la solution est peut être plus proche. Remettre l'humain au centre, partager le succès, favoriser l'emploi chez nous et arrêter d'être libéral dans nos emplettes et dans nos achats de tous les jours. Empêcher le rachat de nos boites pour imposer un modèle qui n'est pas le nôtre. Bref, une autre vision de l'entreprise dont on attend l'épopée, avec le même talent que celui de Stéphane Brisé, le réalisateur d'un "Autre Monde".
    Steph L
    Steph L

    46 abonnés 317 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 mars 2022
    Sans doute le meilleur Brizé a ce jour. Glaçant comme d'habitude mais plus émouvant grâce au duo Kiberlain et Lindon, si justes. Lindon en particulier est désarmant de simplicité et de force émotionnelle. Le scénario est superbement écrit. dans sa description du monde financier et économique dans lequel l'humain s'est enfermé. Marie Drucker est excellente dans le rôle du porte-parole du capitalisme, une main de fer dans un gant de velours.
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