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    A Good Man
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "A Good Man" et de son tournage !

    Cannes 2020

    Le film a fait partie de la Sélection Officielle de Cannes 2020.

    De Cannes à Deauville

    A Good Man fait partie des dix films ayant obtenu le label "Cannes 2020" à être présentés au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020.

    Coby

    La genèse d’A Good Man se trouve dans le documentaire Coby, sorti en 2018 et réalisé par Christian Sonderegger, ancien assistant réalisateur de Marie-Castille Mention-Schaar. Il y retrace le parcours de son frère Jacob Hunt, née Suzanna, qui est notamment confronté au dilemme de porter un enfant alors qu’il est sur le point de procéder à son hystérectomie. Il décidera finalement de se faire opérer et de ne pas porter d’enfant. A Good Man est dédié à Jacob, décédé un an avant la sortie du film.

    Recherches

    La réalisatrice a effectué de nombreuses recherches pour les besoins du film. Aux États-Unis, même s’il n’y a pas de chiffre officiel, on estime que près de 2 000 hommes trans accouchent chaque année. L’un des plus connus est l’Américain Thomas Beatie, qui a porté ses trois enfants car sa compagne était stérile. S’il a été appelé à tort le premier homme enceint par les médias, il a été en revanche très médiatisé et a notamment participé à l’une des éditions de l’émission de télé-réalité Secret StoryMarie-Castille Mention-Schaar a également consulté Laurence Hérault, anthropologue à l’Université d’Aix-Marseille, auteure de nombreuses recherches et d’un ouvrage sur la parenté transgenre.

    L’universalité du propos

    Malgré la situation très singulière de ses personnages, Marie-Castille Mention-Schaar estime traiter de thématiques universelles, telles que le désir de parentalité et la quête d’identité : « Les désirs, les émotions, les ressentis des personnages du film sont universels et j’aimerais que le public ressorte de la salle avec l’impression d’avoir rencontré des gens qui lui ressemblent. »

    L’esprit avant le corps

    A Good Man se concentre sur le parcours affectif et psychologique de Benjamin, plutôt que sur les difficultés physiques rencontrées lors de sa grossesse. La réalisatrice souhaitait éviter de montrer des images trop cliniques qui pourraient choquer ou gêner le spectateur. Elle insiste cependant sur la complexité du processus pour Benjamin « d’arrêter la testostérone, de revenir à certaines réalités féminines qu’il avait complètement retirées de sa vie car douloureuses à vivre. Benjamin n’éprouve pas cet épanouissement que certaines femmes peuvent connaître durant leur grossesse, mais cette situation extraordinaire de porter leur enfant lui fait néanmoins aller jusqu’au bout de qui il est. »

    Trouver Benjamin

    Pour incarner le rôle de Benjamin, la réalisatrice a choisi l’actrice cisgenre (dont le sexe assigné à la naissance et le genre « vécu » correspondent) Noémie Merlant, ce qui n’a pas manqué de susciter de vives réactions chez la communauté transgenre. Marie-Castille Mention-Schaar justifie ce choix : « J’ai eu accès à peu d’acteurs trans. Ceux que j’ai rencontrés et qui ont passé des essais n’avaient pas assez d’expérience pour porter un tel rôle et certains m’ont avoué ne pas avoir envie ou être capables d’interpréter Benjamin avant sa transition. J’ai passé des essais avec plusieurs, mais aucun n’était le Benjamin que j’imaginais. » Elle s’est alors tournée vers Merlant, qu’elle a dirigée dans Les HéritiersLe Ciel attendra et La Fête des mères : « Depuis le premier film que j’ai fait avec elle, je sais qu’elle est une immense actrice et, pour la connaître intimement, je savais qu’elle aurait toute l’intégrité, le professionnalisme, l’obsession quasi viscérale pour interpréter Benjamin, pour vivre Benjamin, pour être Benjamin. » La comédienne a travaillé avec un orthophoniste pour modifier sa voix puis un travail en post production a été effectué pour descendre son timbre un peu plus dans les graves.

    Un acteur transgenre pour jouer un personnage cisgenre

    À l’inverse du rôle de Benjamin, homme transgenre joué par une femme cisgenre, le personnage de Neil (un homme cis) est interprété par le comédien trans Jonas Ben AhmedMarie-Castille Mention-Schaar a eu un coup de cœur pour lui lors du casting pour trouver Benjamin et lui a proposé le rôle de Neil : « C’est la première fois à ma connaissance qu’un acteur trans interprète un personnage qui n’est pas trans. Et c’est ça qui devrait être la norme. »

    Déjouer les clichés

    Noémie Merlant souligne la manière dont A Good Man déjoue les clichés et évite le voyeurisme concernant les personnes transgenres, souvent représentées dans la fiction sous les traits de personnages grotesques, dérangés ou malveillants : « Le film ne se focalise pas sur la transition mais sur le chemin complexe de cet homme qui va décider de porter un enfant sans que cela remette en cause le fait qu’il soit un homme ».

    Être enceint en France en 2021

    Le sujet des parentalités trans est un sujet complexe car il mêle la biologie, la législation et les choix individuels des personnes trans. Selon les parcours de transition, les nationalités, les pays de résidence, l’accès à la parentalité peut être très compliqué. Lorsqu’il est possible légalement en France, le parcours est complexe et lourdement encadré. Dans le cadre d’un couple comme celui d'A Good Man (un homme trans et une femme cis), si l’homme trans ne souhaite pas porter l’enfant et a obtenu son changement de genre à l’état civil, il est possible de passer par la voie légale et d’obtenir une PMA en France. Mais souvent, les professionnel.le.s de santé ne prennent pas en charge les demandes des couples concernés et les renvoient vers des CECOS (Centre d’Etude et de Conservation des OEufs et du Sperme Humain) à plusieurs centaines de kilomètres.

    Polémique

    La réalisatrice répond à ceux qui estiment qu’un personnage trans ne devrait être joué que par un acteur trans : « Selon moi, il serait absurde, injuste et contre-productif de cantonner des acteurs trans à des rôles de trans, et le même raisonnement doit s’appliquer aux acteurs et actrices cis. Car, avant son genre, son identité sexuelle, sa couleur de peau, un acteur ou une actrice est avant tout un acteur ou une actrice. Et je crois que le personnage qu’il ou qu’elle incarne a autant besoin de sa technique et de son talent que de son vécu. Les acteurs trans doivent pouvoir être choisis parce qu’ils sont acteurs, pas parce qu’ils sont trans. »

    Quant à Noémie Merlant, elle soutient la nécessité d’ouvrir un débat, de comprendre la polémique et de laisser la parole aux principaux.les concerné.e.s: « Cela peut sembler paradoxal que je dise cela après avoir incarné le rôle, mais grâce au film et aux rencontres qu’il m’a permis de faire, je comprends des choses que je ne comprenais pas avant. Il faut sortir de la vision cis hétéronormée et c’est un cheminement qui peut prendre du temps. Je réfléchissais en tant qu’actrice cis, en lien avec la profession et les spectateurs, avant de réfléchir de manière plus globale et en même temps plus précise au raisonnement et ressenti que peuvent avoir les personnes concernées par la transidentité. » Elle estime que A Good Man ne joue pas la carte de la performance ou du spectacle mais reconnaît que le fait qu’elle soit une femme qui a subi une transformation physique peut véhiculer auprès du public l’idée de spectacle. Elle conclut par le manque d’opportunités données aux acteurs.rices trans : « On parle de choix lié au talent, au côté « bankable », à l’expérience, mais tout ça vient avec le travail, et le travail vient grâce à une possibilité offerte, une confiance, un espace donné au départ. Un talent se cherche et se taille comme un diamant, par le travail et l’expérience. Et les talents se trouvent partout, dans tous les milieux, il faut aller les chercher et leur dire que c’est possible ! Parce qu’ils ne le savent peut-être pas, parce que la société ne leur a pas fait cette place, offert cette chance. »

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