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    Kuessipan
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Kuessipan" et de son tournage !

    Une adaptation

    Kuessipan est adapté du recueil de récits poétiques "Kuessipan : À  toi" écrit par Naomi Fontaine, une Innue de Uashat (petite baie du Fleuve St-Laurent enclavée dans la ville Sept-Îles) qui vit aujourd’hui à Québec. L'auteure avait une intention très claire : donner à voir des visages, des lieux et des moments vécus dans sa communauté. Elle explique : "Le désir de m’éloigner des images généralement véhiculées de Uashat mak Mani-Utenam, celles du désœuvrement et de la perte d’identité. Kuessipan, c’est d’abord « à toi », « à eux », à ceux dont je parle, d’exister en dehors des préjugés".

    Naomi Fontaine a par ailleurs voulu s'adresser aux Québécois en rédigeant ce livre. "J’ai grandi au Québec depuis l’âge de sept ans et ils avaient une image faussée de ma nation. J’avais envie de dire : « Je vais te montrer le visage de ma grand-mère ». Après, je me suis rendu compte que les Innus se reconnaissaient dans le livre et que le fait de se reconnaître dans une littérature était fondamental."

    Signification du titre

    “Kuessipan” signifie « À toi », « À ton tour ». Un titre qui fait écho à l’histoire et au processus de création. La réalisatrice Myriam Verreault explique : "Il y avait quelque chose à transmettre, une sorte de passation de flambeau pour que le film puisse exister. Naomi a d’abord accepté de me transmettre son livre Kuessipan, mais elle m’a aussi transmis une volonté et un savoir."

    Acteurs non-professionnels

    Les comédiens du film sont pratiquement tous des Innus de la communauté pour qui il s'agissait de la toute première expérience professionnelle de jeu. "Ils allaient incarner des personnages très proches d’eux et prouver à leur tour qu’ils pouvaient aussi faire partie de ce monde", confie Myriam Verreault.

    Tourner dans la communauté

    Lorsque Myriam Verreault a visité Uashat pour la première fois, elle tombée amoureuse de ses habitants et a tout de suite voulu non seulement les montrer, mais aussi faire en sorte qu’ils en tirent une certaine fierté : "Je ne les avais jamais vus au cinéma ni à la télé. Avant Kuessipan, ils étaient invisibles, absents de l’image que l’on se fait du Québécois. J’étais convaincue que d’autres pouvaient tomber en amour avec eux. Mais pour cela, il fallait tout faire là-bas. Le mot « réserve » possède une connotation négative, mais au fond, qu’est-ce qui fait la réserve ? Ce sont les gens. Et moi, je voulais montrer ce lieu à travers la vraie vie des gens..."

    Ecriture du scénario

    "Après avoir déterminé ensemble les grandes lignes du récit, j’ai assumé l’écriture au jour le jour, mais Naomi s’est imposée comme la gardienne de la culture et de l’esprit du projet. Le processus étant long, c’était facile de se perdre. Elle me ramenait à l’essentiel de ce qu’on voulait faire, de ce que devait être le film. Et elle alimentait mon écriture avec d’autres idées et de nouvelles images juste par le truchement de longues conversations au téléphone où l’on jasait simplement de la vie", raconte Myriam Verreault.

    La peur de "l'autre"

    Le racisme latent est évoqué par certains moments dans le film. Myriam Verreault ne le voit pas comme du racisme pur, mais plutôt de la crainte envers "l’autre" : "Il y a une réelle angoisse collective liée à la survie en tant que peuple. Ils ont un destin de résistance. Ils sont moins de vingt mille, pas huit millions. Les Québécois francophones devraient être en mesure de comprendre cette réalité de minorité et des enjeux de perte culturelle qui en découle. Quelle est la saine limite entre la protection de la richesse culturelle d’un peuple et le repli identitaire ? Le film évoque la question en s’attachant à une petite communauté, mais c’est un sujet universel, intemporel, complexe, qui est plus que jamais d’actualité."

    Idée de liberté

    Au-delà de cette histoire d’une amitié fusionnelle mise à l’épreuve, le film décline l’idée de liberté sous plusieurs formes : dans le rapport au territoire, dans les rapports aux autres et les aspirations pour le futur. "Je me souviens d’une entrevue au téléphone lors de mon séjour de scénarisation. De son bureau à Montréal, la journaliste m’a demandée ce qui me marquait chez les Innus. Au même instant, je regardais une fille de dix ans rouler en quatre-roues sans casque sur la plage. J’ai répondu : la liberté. En vivant là-bas, j’ai senti cette liberté qui s’exprime comme un gros « fuck you » aux règles, aux lois, aux lignes de démarcation...", confie Myriam Verreault.

    La musique

    Myriam Verreault voulait que la musique originale de Kuessipan soit mélodique et non connotée culturellement. La productrice Félize Frappier avait rencontré Louis-Jean Cormier et avait pensé à lui puisqu’il est originaire de Sept-Îles. La cinéaste se rappelle :

    "Quand elle m’a informée de son intérêt, j’étais dubitative. Mais ces craintes n’étaient pas justifiées. Le scénario l’a touché et il s’est mis au service du film. Il connait très bien la réalité de la réserve qu’il a côtoyée dans son enfance et la richesse des relations autochtones-allochtones. Je lui ai demandé de trouver des sonorités singulières et d’utiliser des instruments non classiques. J’ai toujours aimé les sons électroniques rétro et Louis-Jean a embrassé un tout nouveau style avec une aisance déconcertante. La grande force de sa composition est d’introduire subtilement la mélodie principale dans la tête des spectateurs sans l’imposer de façon tonitruante au début du film."

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