Scola signe un film d'une parfaite intelligence et véritable maitrise de la narration,avec nous nous sommes tant aimés.Une comédie qui suit sur trente ans le parcours de trois personnages et de leur évolution dans la vie.S'ils partent tous d'un même point,l'arrivée ne sera pas la même pour tous.Dans ce film non seulement Ettore Scola arrive brillamment à montrer les liens de ses personnages,mais il arrive aussi à travers eux à montrer le changement que connait l’Italie d'après guerre.Ce film est aussi une formidable déclaration d'amour aux cinéma italien et en particulier à Vittorio de Sica,Federico Fellini,Michelangelo Antonioni.Les scènes sur le cinéma pourrait être superflus,mais non ici tout est brillamment construit et utilisé.Scola touche l'excellence avec ce film,ça excusera certains autres moyens.
"Nous nous sommes tant aimés!"(1974)fut une miraculeuse comédie dramatique d'Ettore Scola.Au riche contenu politique(la fin des illsions après la fin du fascisme en Italie),s'ajoute une déclaration d'amour au cinéma italien(Vittorio de Sica,Federico Fellini,Michelangelo Antonioni entre autres),et une très belle histoire d'amitié étalée sur 30 ans entre trois hommes et une femme.Tous les ingrédients sont là,pour que le coeur batte la chamade,avec cette pointe d'amertume dans le constat:devenir(vraiment) adulte implique de laisser de côté ses illusions et son idéalisme,et à se recentrer sur l'essentiel.Oscillant entre le noir et blanc de la jeunesse et la couleur de la maturité,le film de Scola raconte donc le destin de Antonio,brancardier romantique,de Nicolas professeur obtus,de Gianni avocat mélancolique,et Luciana,divine apprentie-actrice.Leur histoire épouse celle de l'Italie en mutation,entre rires et larmes,avec cette volubilité toute italienne.Ettore Scola a un cinéma qui se rapproche de celui de Claude Sautet,profondément humain et à connotation sociale.Un délice.
une merveille que ce film d'Ettore scola, ou est posée la question de l'amitié de sa durée, de sa forme , de sa sincérité en suivant sur trente années la vie de trois amis du hasard ... avec en prime la présence de Fellini , de Marcello et de De Sica.. un véritable hommage au cinéma italien , A voir sans faute ..
Avec cette chronique douce-amère de l'Italie d'apres guerre ,Scola réalise d'abord et surtout le portrait de 3 hommes liés par une grande amitié que le temps et les evenements vont perturber.A travers le bilan de leurs destins ,c'est aussi celui d'un pays que le cinéaste dresse en évoquant les bouleversements politiques et économiques (extraordinaire et féroce satire de la bourgeoisie) qui suivent la fin du conflit.Les comédiens sont tous admirables et chacun apporte sa pierre a cette fresque qui contient tous les elements qui font la vie : l'amitié ,l'amour,le travail ,les joies ,les peines...Scola utilise de maniere remarquable les flashbacks et le mélange noir et blanc/couleur qui renforce le coté nostalgique de son oeuvre ,il n'oublie pas de rendre un hommage appuyé a ses modeles que sont Fellini et De Sica.Certaines longueurs du a des scenes trop bavardes sont a notés mais l’atmosphère générale illuminée par les partitions de Trovajoli reste légère et sucré comme une friandise.
Joli fresque de l'Italie d'après-guerre, qui nous présente les destins croisés de ses 3 personnages principaux. Le film est assez long à passer l'introduction et les présentations des retrouvailles(en noir et blanc).Mais dès le passage à la couleur dans le film(en effet, le film est scindé en deux, la première partie en noir et blanc et la deuxième en couleur), on suit de près la vie de ses personnages qui n'ont pourtant rien en commun et que seul la guerre a liée. Ainsi, ce film traite de l'amitié, et comment une amitié tient à travers les fils des années mais également des problèmes de chacun à l'époque de la société italienne(problème de scolarité, emploi...) "C'eravamo tanto amati" n'a pour but de se prendre au sérieux. Déjà, il rend hommage aux cinémas italiens( ses grands acteurs et réalisateurs comme Vittorio de Sica) et met beaucoup en avant les arrets sur images durant lesquels les interprètes se parlent entre eux ou interpellent directement le spectateur.
Beau film, très drôle et montrant bien la réalité de l'époque. De très bonnes idées de réalisations (notamment l'arrêt et le spot lumineux.. comme au théâtre). Mais trop de longueurs et les personnages principaux se ressemblent trop.. qui est Antonio qui est Gianni..?
Juste avant le célèbre et hilarant Affreux, sales et méchants (1976), Ettore Scola dressait un bilan de l’Italie, sur 30 années, de 1945 à 1975, soit, de la fin de la Seconde Guerre Mondiale à aujourd’hui (année où le film fut réalisé). Le tout, vu à travers trois amis, de leur passé à ce qu’ils sont devenus, des joies en passant par les déceptions, des séparations aux retrouvailles, c’est toute une génération qui se retrouve mise à nue dans Nous nous sommes tant aimés ! (1976). Porté tout au long par une magnifique (voir splendide) distribution où se côtoient tout au long Vittorio Gassman, Stefania Sandrelli & Nino Manfredi, ils sont tout simplement mémorables, touchants et sincères à la fois. On appréciera aussi, les nombreux clins d’œil cinématographiques auxquels le cinéaste s’est autorisé, dont le plus flagrant, est celui de La Dolce Vita (1960). Une œuvre marquante du cinéma Italien, qui fut récompensée par le César du Meilleur Film Etranger en 1977.
Je suis toujours un peu étonné des raz de marée d'étoiles attribués à certains films. Certes, celui-ci a beaucoup de qualités, à commencer par un super scénario: l'évolution, sur 30 ans, de 1945 à 1975, de trois amis et d'une femme dont ils sont tous les trois amoureux, avec en toile de fond l'Italie quotidienne d'alors et les clins d'oeil au cinéma italien (présence de Vittorio de Sica, de Federico Fellini, de Marcello Mastroïanni..). Si deux des amis restent dans une relative simplicité financière et professionnelle, le troisième (incarné brillamment par Vittorio Gassman) devient riche, à l'insu des deux autres, mais a totalement loupé sa vie amoureuse, qu'il espérait passer avec la délicieuse femme incarnée par Stefania Sandrelli, cette dernière se mariant avec celui qui était sans doute le moins attachant des trois. Les trois "modestes" ne s'aperçoive qu'à la fin de la richesse du quatrième, et l'amitié avec ce dernier se termine. A bien y réfléchir, cette histoire est lourde de sous-entendus et marque un intérêt indéniable. Par contre, que la pellicule a vieilli, si bien qu'on entre que tardivement dans le film, et que de bavardages, ce coté italien étant parfois agaçant. C'est pourquoi je mets 3 étoiles, et non 4, en raison de ces points. Mais bravo pour l'histoire.
Un pur joyau de la comédie italienne des années 70. Une belel évocation de la vie, ses engagements, les espoirs, ses désillusions, un superbe trio d'acteurs et le charme de Stefania Sandrelli.
Ce film est à la fois le chef d'œuvre d'Ettore Scola, et un chef d'oeuvre du cinéma, dépeignant, avec un réel amour pour le septième art, comment l'amitié entre trois hommes va être disloquée par l'amour pour une même femme qui va en changer deux d'entre eux, et finir avec le troisième qui sera resté tout au long du film égal à lui-même. Les diiférents changements de couleurs (noir et blanc, sépia, et couleurs) de l'image indiquant le temps où se situe l'action directement par rapport à l'histoire et l'évolution pour le cinéma, film qui allie le fond et la forme, bien que Scola montre qu'à son époque, avec l'arrivée de la télévision, la forme devient plus importante pour le grand public que le fond, avec le personnage de Nicola qui va perdre un jeu télévisé parce qu'il aime trop cet art qu'est le cinéma.
Un générique fortement original, avec une musique délicieusement mièvre s’accordant en beauté avec des images clichées…on s’attend au mieux, comme on s’attend au pire. Et puis, d’étapes en étapes, on se rend à l’évidence : il s’agit d’un petit chef d’œuvre. Le terme « comédie » est bien faible pour désigner le film. Certes, il y a des aspects « déjà-vus », mais le montage, et la connivence explicite avec le spectateur fait tout bien passer, et Ettore Scola déjoue avec intelligence les clichés, se moquant de son propre film. Le montage du film, son agencement dans le temps, est tout à fait remarquable. Les situations, doucement tristes, tristement drôles, ont été élaborées avec une sincérité qui étonne. Et puis, les trois personnages sont assez nuancées, malgré des traits de caractère dominants, pour qu’on s’y attache rapidement. On l’a déjà dit, je ne fais donc que le redire, mais l’intérêt majeur du film de Scola est de parvenir en un laps de temps assez court à mêler subtilement parcours individuels, histoire de l’Italie, histoire du cinéma, le tout en adoptant une forme étonnante, détonnante, qui fait réfléchir autant qu’il distrait. Nous l’avons tant aimé, ce film…mais pourquoi parler au passé ?