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Roy Batty
182 abonnés
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5,0
Publiée le 15 septembre 2014
"Nous nous sommes tant aimés" est un chef-d'oeuvre, peut-être le meilleur film d'Ettore Scola. Il raconte le destin de trois hommes et d'une femme, avec en arrière-plan l'Histoire de l'Italie d'après-guerre et du cinéma italien. Cette comédie douce-amère, empreinte de nostalgie, montre, comme très peu de films l'ont fait, à quel point les choix que l'on peut faire dans la vie peuvent nous éloigner de nos amis, de nos amours. Ainsi, Gianni, Antonio et Nicola, trois amis, et Luciana, une jeune femme très jolie dont ils vont chacun tomber sous le charme, vont être séparés par la vie lorsque Gianni va privilégier sa carrière à l'amitié et à l'amour. Riche, mais seul : telle pourrait être la devise de ce film. Les acteurs sont formidables, notamment les quatre principaux : Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Stefania Sandrelli et Stefano Satta Flores. La musique est magnifique et contribue à l'atmosphère nostalgique de ce film. "Nous nous sommes tant aimés" est un film inoubliable, qui procure de la joie mais aussi beaucoup de tristesse. Un peu comme la vie en fait.
Du « Guépard » à « 1900 », les Italiens aiment les fresques historiques, se déroulant sur plusieurs générations. En miroir, c’est un thème passionnant pour évoquer les générations, leurs idéaux, la transmission -et donc les ruptures et les permanences. En un mot, c’est une excellente occasion d’aborder la grande histoire, la conscience collective, par les petites intrigues du quotidien. Malheureusement, Ettore Scola le fait sous un angle esthétique et stylistique, avec quelques belles réussites (en particulier la manœuvre d’un des protagonistes pour se délester de sa femme et parler à son amour de jeunesse) et de beaux clins d’œil (Le Cuirassé Potemkine, La Dolce Vita, Le Voleur de Bicyclette et la polémique sur « le linge sale en famille ») mais sans réelle dynamique scénaristique. Qui plus est, il néglige l’apparence physique du temps qui passe (en 30 ans, les protagonistes vieillissent peu). En découle un effet bavard, accentué par la version VOST, qui nous use davantage qu’il nous happe. « Nous voulions changer le monde, mais le monde nous a changés ! », nous dit le réalisateur communiste. La formule est belle, mais facile, et surtout fausse : le consumérisme a peut-être gagné, mais les discours victimaires du marxisme ont plus que jamais le vent en poupe, avec tout son potentiel dé-constructeur sur la société, comme l’analysait déjà Vladimir Volkoff au sujet d'un URSS sur le déclin. La vraie question aurait dû être : une fois la Résistance passée, qu'ont-ils fait pour "changer le monde"? Et, au demeurant, pourquoi et en quoi fallait-il "le changer"?
Une saga foisonnante et captivante qui brasse tout un pan d'histoire de l'Italie de la guerre aux années 70 à travers les destins personnels entre rêves brisés et illusions perdues d'une génération.
Ettore Scola fait se croiser 3 parcours de vies différents, depuis la résistance durant la 2e guerre mondiale, jusqu'à l'évolution matérialiste et sociale de la seconde moitié du 20e siècle, avec ses désillusions et ses réussites apparentes, mais avec pour fil rouge (et quel fil rouge ! ) l'amour, et l'amour d'une femme en particulier, véritable recentrage du sens de la vie. Une ode moderne à l'amour, filmée avec subtilité et un montage en ellipse intelligent, se faisant chevaucher les périodes comme les souvenirs intérieurs, avec quelques clins d'oeil, comme la fameuse scène où deux personnages se revoient lors du tournage de la "Dolce Vita", avec en arrière-plan Mastroianni et le maitre Fellini. Un classique qui fait chaud au coeur.
Un très beau film qui dépeint l’histoire personnelle de ces trois amis au sein de l’Histoire de leur pays et son évolution. De très belles scènes romantiques et douces qui évoquent le bonheur et la douleur.
Gianni (Vittorio Gassman), Antonio (Nino Manfredi) et Nicola (Stefano Satta Flores) ont combattu ensemble dans les rangs de la Résistance. À la Libération, leurs chemins divergent. Gianni met ses talents de juriste au service d'un entrepreneur véreux dont il épousera la fille. Antonio végète comme brancardier dans un hôpital. Nicola, fou de cinéma, enseigne un temps en province avant de revenir à Rome pour y être journaliste. Une femme, Luciana (Stefania Sandrelli) leur sert de trait d'union. Elle rencontre d'abord Antonio, tombe follement amoureuse de Gianni, manque se suicider quand elle le quitte, fréquente Nicola et finalement se marie avec Antonio.
"Nous nous sommes tant aimés" est un film de cinéphile, un hommage de Ettore Scola à ses maîtres, à Vittorio de Sica dont "Le Voleur de bicyclette" constitue l'un des fils rouges de l'histoire, à Federico Fellini dont la scène mythique du baiser de Marcello Mastroianni et de Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi est reconstituée.
Mais "Nous nous sommes tant aimés" est surtout un film proustien sur le temps qui passe. C'est un film mélancolique sur les illusions perdues de trois cinquantenaires qui, chacun à leur façon, ont raté leur vie. Mais le regard qu'ils portent sur leur passé n'est jamais amer, jamais cynique. Le temps a passé. C'est ainsi. La vie des trois héros ne s'est peut-être pas aussi bien déroulée qu'ils l'auraient rêvé. Le temps a charrié pour chacun son lot de désillusions. Mais c'est la vie. Parfois comique, parfois tragique. Il n'y a pas à le regretter. Il faut simplement l'accepter.
Ce film est prodigieux à plus d’un titre. Il réussit en une seule œuvre à nous exprimer l’évolution des sentiments de trois hommes (tant amicaux qu’amoureux) avec celle de leurs idéaux politiques tout en rendant hommage au 7ème art. La phrase emblématique du film est sans aucun doute « On voulait changer le monde mais c’est le monde qui nous a changés ». Tout est résumé en ces mots. Ettore Scola, communiste, nous montre trois hommes résistants en 45 qui au fil des années ont pris des trajectoires totalement différentes. L’un allant du pragmatisme au reniement de ses idéaux de gauche (épousant même littéralement la mafia), l’autre se fanatisant dans sa pensée marxiste et systémique au point d’abandonner sa famille et le dernier qui bien que moins intellectuel réussira à conserver ses idées et même la femme de sa vie (cette scène est absolument superbe tant pas le jeu de Nino Manfredi que celui de Vittorio Gassman). Pourtant, ce film c’est aussi celui du temps qui passe, comme le dit Gianni joué par Gassman « le futur est passé, et on ne s’en est même pas aperçus ! ». La vie est faite de choix et une fois les décisions prises il est bien dur de revenir en arrière. En abandonnant Luciana à l’époque il ne se doutait pas qu’elle allait se mettre à passionnément aimer Antonio et ne plus penser à lui. Pour nous montrer ce temps qui passe et évolue chaque période a le droit à son film emblématique. Ainsi Nicola regarde au ciné club le voleur de bicyclette, en se déplaçant dans Rome on aperçoit Mastroianni et Fellini à la fontaine de Trevi, on comprend qu’on est devant le tournage de la Dolce Vita et donc en 1960. Alors par ces références mais aussi par l’humour qui est constamment utilisé on voit les personnages évolués sans jamais s’ennuyer et en se laissant porter. Enfin, que dire de la mise en scène qui parfois grossière en reprenant le procédé du théâtre vu dans une scène du début, ou par une rupture répété du 4eme mur par des apostrophes à la caméra, ou des dialogues superposés sur d’autres films par les personnages; on est surpris et l’on adhère. L’image n’est pas superbe mais la musique est splendide et accompagne ce film constamment avec bonheur.
Trois amis gauchistes. Qui ont ferraillé ensemble au temps de la Résistance Italienne. Depuis, après avoir abandonné femme et enfants, l'un a vu toute ses illusions se fracasser les unes après les autres. Les deux autres, bien que ne faisant plus partie de la même classe sociale, se sont embourgeoisés. Amis tantôt, presque inconnus quand ils se retrouvent tous les trois pour la première fois en 25 ans. Même en 1974, le thème des amis d'hier qui n'ont plus rien à se dire aujourd'hui, avait déjà était rebattu plus d'une fois. Mais, comme toujours, c'est la façon dont on raconte qui importe. Par exemple, dans "La chasse" de Saura, les trois protagonistes se retrouvaient dès le début du film, pour progressivement se haïr. Dans "Nous nous sommes tant aimés", si la finalité est la même (à un degré moindre, cependant), le cheminement, quant à lui, est inverse. En effet, les trois mecs ne se retrouvent qu'à la fin. Tout le reste du film détaille leur destin sur 25 ans. Leur évolution sociale et surtout humaine. Et aucun n'en sort grandi. Les cinéastes italiens de l'époque, tout comme les cinéastes ouest-allemands ne faisaient pas dans l'angélisme, lucides qu'ils étaient sur la nature humaine. Depuis plus de 40 ans, nous espérons tous que le cinéma transalpin renaisse de ses cendres, mais lui est-il possible de retrouver des Ettore Scola, des Vittorio Gassman ou des Nino Manfredi ? Là est toute la difficulté. En attendant, continuons à revoir ces monuments cinématographiques du passé pour que jamais ils ne disparaissent, on leur doit ça.
Que reste-t-il de nos amours ? Le film d’Ettore Scola oscille entre la nostalgie et le rire, entre la mélancolie et la tendresse, il est devenu un classique du cinéma italien. Trois hommes, trois parcours – et, à travers eux, trente ans d’histoire italienne… dont, en premier lieu, trente ans de cinéma italien. Allusions, citations, références cinématographiques parsèment le film de manière flagrante. La présence constante, obsessionnelle, de souvenirs de cinéma constitue sans doute la puissante originalité du film – celle qui lui permet d’échapper à l’étiquette du « portrait de génération » pour proposer une réflexion riche et nuancée, qui exploite et interroge sans cesse ses propres moyens d’expression. Trois amis militants avec trois parcours différents et au milieu une femme dont ils tombent amoureux tour à tour au point de condamner leur amitié ; c’est une aussi une belle histoire humaine sur trois décennies. Suivre 4 vies sur 30 ans en 2h, sans raccourci, sans maladresse, avec des ellipses bien senties ; c’est une gageure qui lorsque l’exercice est réussi touche au cœur le public. Un classique à voir et à revoir par les amateurs de cinéma qui dans une séquence surprenante se retrouveront au beau milieu du tournage de « La dolce vita » en compagnie de Mastroianni et de Fellini…. Mais qui plaira aussi aux non amateurs avertis. tout-un-cinema.blogspot.com
Nous nous sommes tant aimés. C’est un film italien qui date de 1974. Un film en couleur. L’Italie des années septante. La ville de Rome. C’est l’histoire de deux hommes et d’une femme, qui vivent à Rome. L’histoire traverse trente ans de vie commune. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale aux années septante. Le film reste typiquement italien ; un film qui passe de la comédie au drame, ou du drame à la comédie. Le film reste long et compliqué. Mais ce film reste beau et intéressant. Il y a de très belles scènes. Rome et son cinéma.
Malgré quelques maladresses et des élans baroques parfois déroutants, ce film construit un panorama de la vie des Italiens à travers le destin politique, social et amoureux de trois amis liés par une femme aussi idéalisée et faillible que leur pays. Une réflexion sociétale dénuée de didactisme et de manichéisme laissant toute leur humanité aux protagonistes et à leur(s) évolution(s). Ambitieux.
Sur fond de convictions politiques, trois amis et une femme passent les décennies. Et il faut bien l'avouer, 46 ans après la sortie du film, on s'ennuie. En 1976 sortait pourtant Rocky et l'année suivante Star Wars. Autant dire que le cinéma italien avait du plomb dans l'aile par rapport au cinéma américain. Pourtant à un moment on aperçoit Fellini et Mastroianni, comme un hommage à une époque révolue. La mise en scène est cependant assez originale comme lorsque les personnages principaux s'adressent au spectateur, ou lorsque des flashbacks en noir et blanc montrent les personnages dans leur jeunesse, ou encore quand un des personnages s'adresse à sa femme défunte. Cette histoire d'amour et d'amitié à quatre a mal vieilli et intéressera peut-être aujourd'hui quelques cinéphiles.
Ils voulaient changer le monde mais c'est le monde qui les a changés. Voilà ce constat bien amer que fait Ettore Scola sur Gianni, Antonio et Nicola, trois amis qui se sont rencontrés alors qu'ils étaient dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale. Adoptant une structure volontairement éclatée, subjective, faite de dialogues face caméra et d'apartés à la théâtralité assumée, Scola nous conte près de trente ans dans la vie de ses trois complices, séparés par une femme mais aussi et surtout par leurs choix et leurs idéaux. Ceux qui s'étaient jurés l'amitié éternelle ont vu la vie creuser un fossé entre eux. Gianni est devenu un homme d'affaires parvenu, ayant trahi ses idéaux de jeunesse par cupidité tandis que Nicola leur est tant resté fidèle qu'il finit seul. Antonio, sans doute le plus modéré des trois, est pourtant un tendre raté qui n'a pas eu la vie qu'il souhaitait. Avec une lucidité imparable mais en même temps beaucoup de tendresse, Scola nous montre ses personnages, leurs choix, leurs compromis et leurs malheurs. Car tous ont vu leurs rêves se briser le flanc sur l'évolution d'un pays qui n'a pas tenu ses promesses. Tout en rendant hommage à ses maîtres de cinéma (Fellini et De Sica apparaissent dans le film dans leurs propres rôles), Ettore Scola brosse un portrait mordant de toute une génération qui n'a pas saisi les opportunités de l'après-guerre malgré leurs idéeaux politique. Des losers comme on les aime qui n'ont pas su trouver le bonheur mais qui vivent tant bien que mal. D'une tendresse et d'une mélancolie absolues, "Nous nous sommes tant aimés" est un bijou de cinéma sur le temps qui passe, l'amitié qui se défait et la vie qui continue. Une œuvre portée par des acteurs formidables, sublimée par la partition d'Armando Trovajoli qui en dit long sur une époque tout en captant quelque chose d'intemporel sur l'amitié, le temps qui passe et la magie du cinéma...
Nous voulions changer le monde et c’est le monde qui nous nous changé. Cette phrase tirée du film « nous nous sommes tant aimés » résume parfaitement ce qu’il est. Un film d’amitié qui se scelle dans le maquis de la deuxième guerre mondiale, des amis qui se perdent et se croisent au fil des époques. Le ton du film est assez unique à la fois nostalgique et assez acerbe avec ses personnages. C’est un film plein de verve, très drôle et plus profond que son côté farce peut laisser parfois penser. C’est le premier film d’Ettore Scola que je découvre, cela m’a vraiment donné envie d’en voir d’autres.