Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
jean-paul K.
13 abonnés
323 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 29 juin 2016
formidable film quant à la description de la vie et du cadre de vie d'une cité ouvrière du nord de l'Angleterre au début des années 1980. De quoi vous donner le cafard. Excellente prestation de Albert Fienney, qui nous fait penser à Marlon Brando. Mais malheureusement les autres personnages sont ternes et la deuxième partie du film m'a semblé longue et ennuyeuse (un certain manque d'imagination pour ce film de moins de 90 mn, qui n'en finit plus). Dommage.
Karel Reisz dont la filmographie très ramassée ne comporte que neuf longs métrages est sans aucun doute un réalisateur mal connu qui a la particularité assez peu partagée de n'avoir jamais fait de concession quant à son art même lors de sa période hollywoodienne qui l'aura vu réaliser des œuvres très personnelles comme "The Gambler" (1974), "La maîtresse du lieutenant français" (1982) ou "Sweet Dreams" (1985). Après des débuts dans le documentaire, il fait partie à la fin des années cinquante avec John Schlesinger, Tony Richardson et Lindsay Anderson du mouvement d'inspiration réaliste à forte connotation sociale nommé "Free cinéma" ou encore "Nouvelle vague britannique" par analogie avec le mouvement qui révolutionne le cinéma français à la même période. "Samedi soir, dimanche matin" est son premier film tiré du premier roman éponyme d'Alan Sillitoe relatant via les loisirs du samedi soir et du dimanche, l'asservissement de la population ouvrière de Nottingham. Sans fard mais aussi avec beaucoup de chaleur et d'empathie, Reisz décrit les conditions de vie dans ces immenses cités ouvrières bâties par les capitaines d'industrie au XIXème siècle pour concentrer l'habitat d'une main d'œuvre travaillant dans les mines ou les usines dans le but de minimiser les coûts de production et de mieux régenter la vie d'une population n'ayant pas réellement vocation à revendiquer le droit de cité. Sur ce fond de servitude qui ne porte pas réellement son nom, le réalisateur montre la rébellion contenue d'un jeune homme, Arthur, qui se rend bien compte du jeu de dupes dont la classe ouvrière est prisonnière. Jeu de dupes auquel il sait ne pouvoir échapper bien longtemps, condamné comme tous ses compagnons de labeur à faire du samedi soir et du dimanche matin l'exutoire de sa triste condition en se saoulant jusqu'à l'évanouissement pour ne pas penser à la semaine à suivre. Arthur c'est Albert Finney qui tout comme Karel Reisz débute au cinéma après une solide expérience au théâtre. Fort comme un roc, avec la gouaille au bord des lèvres et la droiture dans le regard, le jeune acteur âgé de 24 ans occupe tout l'écran et se fait bien sûr remarquer immédiatement par la critique anglaise et internationale ébahie par ce jeu qui transpire la spontanéité, bien loin des circonvolutions introspectives prônées par les méthodes de l'Actor's Studio qui depuis l'avènement de Marlon Brando exercent leur tyrannie sur toute une génération de jeunes acteurs américains et européens. Avant de peut-être envisager son salut hors des murs, Arthur entend braver les conventions au sein de sa cité faute de pouvoir réveiller la conscience de ses collègues symbolisée par la présence à ses côtés de son cousin Bert (Norman Rossington) qui pourtant moins bien loti que lui parvient à envisager une vie heureuse au sein de cet univers contraint. Comme une sorte d'accomplissement de sa révolte, Arthur couche avec Brenda (Rachel Roberts), la femme de son collègue de travail, servile et obséquieux avec la hiérarchie de l'usine. C'est un peu sa manière dérisoire et peu glorieuse de mener la révolution. Karel Reisz à travers la jeune et jolie Doreen (Shirley Ann Field) montre comment Arthur va progressivement rentrer dans le rang et s'accommoder de l'horizon traditionnel qui lui est proposé. Cette chronique trouve sa force évocatrice dans le mélange de tragique et de dérisoire qui fait le quotidien des plus humbles comme des plus riches grâce à la capacité de Reisz à entrer en empathie avec ses personnages et à s'immiscer sans être intrusif dans leur intimité. Le réalisateur et son acteur ne pouvaient mieux inaugurer leur entrée dans le monde du cinéma. Ils se retrouveront quatre ans plus tard pour le remake du thriller déroutant de Richard Thorpe," La force des ténèbres" (1937) tiré de la pièce éponyme d'Emlyn Williams. Par sa manière de rendre compte d'une réalité sociale tout en observant avec un certain humour les mœurs qui la régissent, Karel Reisz se situe au point de rencontre entre le néo-réalisme d'un Roberto Rossellini ou d'un Vittorio De Sica et la comédie à l'italienne des Dino Risi, Mario Monicelli et Pietro Germi. Un film incontournable pour approcher le "free cinéma", mouvement intense et bref qui ne produira que des films passionnants.
Un film des années 1960 qui a une esthétique toute particulière et singulière… Cela ne peut que m'intéresser, donc allons-y. Et après visionnage, ce film a autant de bons que de mauvais ; ce qui en fait un film relativement moyen.
Dans son scénario, il n'y a rien d'exceptionnel : c'est en fait une intrigue qui n'est pas très intéressante et pas très prenante, voire pas du tout. Personnellement, je n'ai pas vu l'intérêt du récit tant c'est une histoire pratiquement anodine. Par définition, l'ensemble des protagonistes n'ont rien de particulier ; il est difficile de s'attarder et de s'attacher à des personnages comme ceux qu'on nous présente.
En ce qui concerne la réalisation, elle est plutôt basique mais possède une vraie belle imagerie, car le noir et blanc apporte quelque chose et il ne faut pas être réticent à cela. Les décors sont récurrents et le fait de les revoir fait plaisir à l'esprit. Sans compter que le fait que ce soit des décors réels ajoutent un intérêt réaliste au film.
Bon globalement, le film étant moyen ; j'aurais du mal à le conseiller. D'autant plus que l'histoire n'est vraiment pas intéressante, malgré le fait que la mise en scène est quelques idées remarquables.
Premier long métrage de Karel Reisz, ce film est l'oeuvre fondatrice du free cinéma, autrement dit de la nouvelle vague anglaise. C'est un coup de maître, maîtrisé de bout en bout. il repose sur les épaules d'Albert Finney qui débutait au cinéma dans ce film. C'est selon moi, un des meilleurs rôles de cet acteur shakespearien, doté d'une présence exceptionnelle. En résumé, il s'agit d'une chronique sur la vie d'un jeune ouvrier et surtout sur sa vie en dehors de l'usine ( d'où le titre). Il s'agit du passage de la vie d'adolescent attardé à la vie adulte. Ce film majeur influencera la génération suivante du cinéma Britannique composée de Loach, de Leigh et de Parker.
Film sur le monde ouvrier en Angleterre d'après le roman d'Alan Sillitoe, film que Ken loach ne renierait pas. Film à la fois réaliste et convainquant sur un homme Arthur Seaton joué par Albert Finney qui essaie d'oublier son travail le weekend. Film qui raconte ses histoires d'amours et complications.
Albert Finney semble être à la nouvelle vague anglaise ce que Jean-Paul Belmondo est à la Nouvelle vague française. Dans "Samedi, soir, dimanche matin", Finney incarne un personnage réaliste, un personnage de son temps, qui recouvre les préoccupations sociales de cinéastes nouveaux venus comme Karel Reisz. Arthur est un jeune ouvrier aux allures de mauvais garçon à qui la société prolétaire à laquelle il est destiné n'inspire que du mépris. Présomptueux, il entend échapper à cette existence qui est celle de ses camarades d'usine, de ses parents, de ses voisins. En même temps qu'un état des lieux de la condition ouvrière à la croisée des années 50 et 60, Reisz réalise le portrait d'un jeune homme velléitaire. Car la vague conscience qu'Arthur a de son état ne semble pas lui fournir les moyens de s'extraire de sa classe. Arthur est un petit révolté, un contestataire stérile que son inconséquence et son comportement parfois puéril ne prédisposent pas à s'élever. Le cinéaste réalise un film sensible et simple, attaché à la vérité du sujet et des personnages qu'il traite.