Avis sur Rose

L'intention est louable et l'objectif est atteint de parler positivement du désir de vivre et d'aimer quel que soit l'âge. Mais que de longueurs. Une soirée à mourir d'ennui avant la levée du corps. Plus tard, un dîner interminable chez des amis à la fin duquel on fait tourner le joint fait par Marcelline! Ne manquait plus que l'absorption d'une succession vodka au jus d'abricot par une Rose sobre jusqu'à 78 ans pour "saouler" le spectateur . Pour contrebalancer la déception du scénario, un coup de chapeau aux acteurs excellents!

“Rose” alterne le bon et le moins bon. Des scènes simples, touchantes et pleine de vérité. D’autres caricaturales, artificielles et ennuyeuses. Heureusement, même au creux de la vague scénaristique Françoise Fabian nous ravit.

Rose Goldberg (Françoise Fabian) a toujours vécu dans l’ombre de son mari. Elle a consacré sa vie à l’éducation de ses trois enfants. À soixante-dix huit ans, à la mort de son mari, elle se cherche une raison de vivre, elle qui s’est toujours oubliée au profit des autres.

Ces temps ci, au cinéma, qu’on regarde "The Father", "Falling" ou "Tout s’est bien passé", les septuagénaires étaient des vieillards cacochymes, frappés d’une maladie dégénérative. Rose Goldberg n’a pas de tels soucis. Elle a encore sa tête et ses jambes. Mais c’est le cœur qui flanche quand son mari disparaît.

"Rose" raconte un vrai phénomène de société : le veuvage qui touche, on le sait, plus souvent les femmes, dont l’espérance de vie est plus élevée que celle des hommes. D’ailleurs la salle où je l’ai vu était remplie de femmes d’un certain âge (je n’oserais, sauf à passer pour un goujat, préciser lequel) cramponnées à leur sac à main.

"Rose" déroule une partition sans surprise. À la première phase de sidération, d’abattement que traverse la veuve pas vraiment joyeuse, succède une seconde, plus gaie, qui la voit se reprendre en main, décider de s’assumer voire de se donner le plaisir qu’elle s’était toujours refusé : un verre d’alcool, une virée en voiture, un flirt….
Une belle brochette de seconds rôles accompagnent Françoise Fabian, impériale dans le rôle-titre. Ses enfants l’entourent de leur affection envahissante, dans des dîners de famille joyeux et bruyants. On les voit tour à tour, chacun dans leurs scènes, qui dévient le film de son cours mais qui sont suffisamment attachantes pour qu’on le leur pardonne : le fils aîné (Grégory Montel) est devenu un grand chirurgien ; la fille (Aure Atika toujours parfaite) ne se remet pas de son divorce ; le fils cadet (Damien Chapelle) vit aux crochets de sa mère.

"Rose" réjouira toutes les spectatrices qui y verront un modèle pour inspirer le dernier tiers (quart ?) de leur vie. Quant aux autres….

Feel good movie dosant subtilement émotion et légèreté, ce récit est également une belle étude sur la vieillesse et les femmes dans un contexte social (la petite bourgeoisie) et communautaire (la religion juive). Françoise Fabian est impériale et mériterait le César de la meilleure actrice.

Une ode à honorer la vie, furieusement, jusqu'à la dernière bouchée !...
Un portrait de femme qui renverse les tables avec la sensationnelle grenade Françoise Fabian!

Rose !  Ahh quelle femme !
Françoise ! Ahhh quelle comédienne !
Alors quand l'actrice joue ce personnage, ça donne des moments chaleureux. Un film plein de tendresse et d'humour qui permet d'aborder le moment du deuil et le temps où on avance vers ce qui est nommé la vieillesse, celle des corps dont "les contours" se modifient mais où la tête et le coeur restent plein de rêves et de devenirs.
L'accompagnement dans le  deuil, j'ai aimé ce texte très fort  lu au cimetière sur le rituel de la  déchirure (pour manifester leur tristesse, les sept parents les plus proches du défunt, appelés aussi les « onens » pratiquent le  rite de la déchirure , en déchirant leurs vêtements au niveau de leur poitrine, près du cœur)
Quelques longueurs ( le repas entre amis)  mais aussi quelques scènes tellement sincères. Le jeu de la  séduction qui s'installe entre le patron de bar et notre Rose si jolie et si triste. J'ai aimé ce passage en duo, les rires, les confidences, la connivence, la danse, la sensualité même. L'instant de volupté est à peine esquissé mais il existe pour Rose qui s'anime.
Et parlons des musiques si adaptées qui  accompagnent cette histoire et aussi de la chanson du générique "accroché au bout de mes rêves" chanté par la réalisatrice elle-même. Quel bonheur !
Je garde pour la fin de ma  chronique mes applaudissements enthousiastes pour  le dernier monologue de Françoise Fabian face caméra. C'est d'une telle vérité pour répondre à l'image de mère parfaite attentive et  discrète tant attendu par ses enfants et surtout ses fils .  Non ! Rose continue de vivre sa vie pleine d'autres jours.

Aurélie Saada a réalisé un excellent film, très touchant, sur une veuve séfarade franco-tunisienne qui redécouvre le plaisir de vivre et que la mort de l'autre n'est pas un renoncement au monde. C'est filmé avec intelligence, en faisant comprendre les émotions de cette femme au travers des détails, des éclairages, des sons, des instants partagés. Le réalisme de la réalisation donne beaucoup de force au film. Le seul reproche que l'on peut formuler est cette improbable scène dans le bar avec Françoise Fabian et Pascal Elbé, une relation trop superficielle pour être envisageable. Tout le reste est subtil et François Fabian rayonne de talent.

bon allez, je spoile tout, puisque les modérateurs n'ont pas vu la bande-annonce, et ne savent même pas de quoi parle le film
spoiler: les 3 scènes introductives bien trop longues : la fête juive, la before l'enterrement, les funérailles juives ; ensuite, vient la scène du diner (où on lui demande ce qu'elle fait et elle répond "je suis veuve" - pour les modérateurs : c'est dans la bande-annonce- ) tellement interminable que l'on pense qu'elle va durer tout le film. Puis arrivent les 2 scènes les moins crédibles du cinéma, qu'il faut spoiler pour les modérateurs (j'avais bien sûr spoilé la dernière phrase) : 1) le patron de bistro []qui va chercher dans la rue une femme de 78 ans qu'il a vue 2 fois, pour l'inviter à picoler. Le bistro à Paris est entièrement vide et le restera toute la soirée (vraisemblable uniquement en période de confinement !), le patron, c'est Pascal Elbé, beau gosse et 35 ans de moins. Et ils couchent ensemble ! [/] 2) autre soir, elle dîne seule []au resto (le Dôme), la table à côté, 6 quarantenaires, l'invite à leur table... si une femme seule de 78 ans a déjà été invitée par des inconnus de l'âge de ses enfants, qu'elle me le fasse savoir par n'importe quel moyen.

C’était un beau sujet, plutôt rare au cinéma si ce n’est la sortie prochaine de « Les jeunes amants » qui met également en scène une relation entre une femme d’âge mûr jouée par Fanny Ardant et un homme qui pourrait être son fils incarné par Melvil Poupaud. Mais dans « Rose » ce n’est que l’une des intrigues secondaires et c’est d’ailleurs l’un des problèmes majeurs de ce long-métrage anecdotique : plutôt que de se focaliser sur la trajectoire du personnage principal, la Rose du titre, le scénario s’emmêle les pinceaux avec des sous-intrigues, mettant en scène ses enfants, peu intéressantes et banales. Ou alors pas assez développées pour qu’elles soient justement captivantes. Et on était également content de retrouver une actrice tout aussi rare sur les écrans, la grande Françoise Fabian. Et elle n’est pour rien dans la déception que procure ce film tant elle rayonne mais elle ne parvient pas à elle seule à contrebalancer les errances et mauvais choix pris par Aurélie Saada.



« Rose » c’est typiquement le genre d’œuvre dont on se sent exclu. Pas concerné. Un film qui laisse la plupart du temps son spectateur en dehors. En témoignent les nombreuses scènes de repas ou de fêtes, interminables et aux dialogues sans intérêt, qui nous excluent par leur côté peut-être trop banal encore une fois. Tout le monde n’est pas doué pour mettre en scène la vie de tous les jours en la rendant cinématographiquement parlant intéressante. Et ici c’est flagrant et plutôt ennuyant. Comme lorsqu’on se retrouve à une soirée avec des inconnus qui se racontent de anecdotes mais dans lesquelles on n’est pas partie prenante. De surcroît, on a la désagréable impression que le film ne démarre jamais! Ces séquences peu intéressantes s’enchaînent dans une torpeur déprimante sans jamais nous émouvoir et encore moins nous faire sourire. Et, quand enfin, le film prend son sujet à bout de bras et semble commencer à rentrer dans le vif (l’émancipation tardive en tant que femme d’une récente veuve donc), c’est déjà la fin. Il n’y a pas plus frustrant.



Et pas mal de scènes durant la dernière demi-heure, assez réussies au demeurant, viennent nous rappeler ce que « Rose » aurait pu être si tout le long-métrage avait été de cet acabit. La scène où Fabian prend sa voiture sur « I love you baby » de Diana Ross est très belle tout comme celle où elle rentre saoule d’une soirée est drôle. Et que dire de ce beau final avec son monologue envers ses enfants réunis. Mais c’est bien peu sur plus d’une heure et demie de projection et on regrette que cette fin ne soit pas le début du film. Ajoutons à cela une image quelconque et des seconds rôles pas toujours convaincants pour ce film anodin et décevant. Sur le même thème revoyez plutôt le magnifique « Elle s’en va » d’Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve.



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Un premier film plein de maladresses, de redites et de longueur, mais sauvé par une vieille dame très digne, une Françoise Fabian qui incarne son personnage avec beaucoup de vérité. Le scénario, même s'il comporte quelques très belles scènes, semble avoir été écrit un peu trop vite. L'émotion qui imprègne certains dialogues est parfois diluée dans des scènes trop longues ou trop artificielles. Aure Atika, encore une fois impériale !

Film ennuyeux qui nous narre la résurrection d'une veuve juive, avide de se retrouver une deuxième jeunesse, après la perte de son mari.

Pour une fois la bande-annonce me disait bien, et elle ne trahit pas trop l’intrigue. Voilà le genre de film que l’on traverse avec un sourire permanent sur les lèvres. Avec aussi plein de rires et de larmes à l’oeil. Pour son premier film Aurélie Saada, moitié du groupe Les Brigitte, malgré deux ou trois facilités sans conséquence, nous offre une comédie douce amère très réussie, jolie chronique sur le deuil et sur le temps qui passe. Et nous prouve qu’à près de 80 ans il reste peut être encore des choses à vivre. Un magnifique portrait de femme aussi, emmené par une Françoise Fabian épatante. Un très beau rôle. Elle est bien entourée par des seconds rôles au diapason : Aure Atika (comme toujours impeccable), Grégory Montel, Damien Chapelle (les enfants) ou encore Pascal Elbé et l’excellente Michèle Moretti. Avec tact, sensibilité et tendresse, Rose est donc une des comédies les plus attachantes de l’année et nous fait passer un moment délicieux. Émouvant et bouleversant. Beaucoup aimé...

Réapprendre à vivre

Pour son 1er film, Aurélie Saada cumule la réalisation, le scénario et… la musique. Voilà 103 minutes de comédie dramatique solaires sur le deuil, la famille et le retour à la vie. Rose, 78 ans, vient de perdre son mari qu’elle adorait. Lorsque sa peine laisse place à une puissante pulsion de vie lui faisant réaliser qu’elle peut encore se redéfinir en tant que femme, c’est tout l’équilibre de la famille qui est bouleversé... Cette histoire est beaucoup plus que celle d’une « veuve joyeuse », c’est un des plus beaux portraits de femme vu depuis longtemps au cinéma. Emouvant et tonifiant.
Certes, l’ensemble est souvent maladroit, parfois inutilement répétitif, mais on oubliera volontiers ces défauts inhérents à un 1er film pour retenir la belle histoire qui nous est contée et ce portrait de vieille dame – presque indigne – porté par une actrice d’exception. On nous décrit avec sensibilité la révolution intime d’une femme de 78 ans qui après avoir perdu son mari qu’elle aimait tant, se découvre et réalise qu’elle n’est pas juste une mère, une grand-mère, et une veuve, mais qu’elle est encore une femme et qu’elle a le droit d’en jouir et de désirer jusqu’au bout de la vie. Voilà un film à réveiller les endormis et dans ces temps de sinistrose, c’est un bonbon qu’il faut savoir déguster.
Françoise Fabian va avoir 90 ans et elle assume ici le rôle titre avec une présence, une chaleur et un don incomparable pour créer l’émotion. Elle est fort bien entourée par Aure Atika, Pascal Elbé, Grégory Montel, Damien Chapelle, sans oublier l’ ébouriffante apparition de l’inusable Michèle Moretti qui, plus de 50 ans après ses débuts à l’écran, tient toujours une forme resplendissante. La voix des femmes perturbe, la liberté des femmes perturbe, alors celle des grands-mères et des veuves n’en parlons pas… Et puis Madame Fabian rayonne.

Une douceur que dis-je un Loukoum. Une presque octogénaire (Françoise FABIAN absolument au top de sa forme est divine) juive tunisienne qui a vouée sa vie a sa tribu familiale décide de parler au singulier (Elle découvre ainsi que le mot JE existe) , de rêver pour elle et non pour les autres... de s'affranchir de sa télé et de s'émanciper de ses 3 enfants (Aure ATIKA plus vrai que nature). A la fois mélancolique, cocasse (sa rencontre avec Marceline (Rescapée de la Shoah), tendre et un brin suranné le premier film d'Aurèlie SAADA est un petit bijou de tendresse . Petit bémol : le faux pas avec le cafetier (Vincent ELBE) n'ajoute rien (mais rien du tout) au scenario qui aurait pu se suffire a lui même ...Enfin découvrir a 78 ans que la solitude n'est pas une maladie honteuse quel bonheur....!!!

Des portraits de femmes juives, on en a connu de bien meilleurs. Et de plus extraverties. Ici, tout est lent, tout est mou, le moindre sourcil levé a l’air de devoir devenir une audace. Les dialogues sont indigents. On s’ennuie ferme. La scène d’amour naissant entre la mère juive et le bistrotier frise le ridicule, on n’y croît pas une seconde. Que vient faire Françoise Fabian dans cette galère. Un seul rayon de soleil dans ce marasme : le personnage de jeune femme séparée qui n’arrive pas à faire le deuil de son ex-mari, personnage joué par Aure Atika. L’actrice, en prenant (un tout petit peu) d’âge, demeure toujours aussi séduisante et affirme la richesse de son répertoire. Il serait temps que le cinéma lui offre enfin un grand premier rôle.