Avis : Burning Days - Page 5

Une merveille de réalisation et de photo. Le scénario est grandiose sur fond de manque d'eau et de corruption d'une actualité désespérante. Un suspense inébranlable et des acteurs subtils qui composent des personnages qui distillent le froid et le chaud. Le film confirme la qualité du cinéma turc avec ce thriller psychologique d'auteur d'une haute intensité.

Un avant-goût effrayant de ce que devient une société où les populistes laissent en roue libre des caciques locaux faire leurs petites lois pour prospérer en toute impunité ! Alors, quand un homme de loi intègre vient tenter de réinstaurer une loi générale, tout est fait pour lui nuire.
Nulle communauté n’est à l’abri du pire, de l’abominable … J’ai pensé à « mangez-le si vous voulez » de J.Teulé …
Le scénario est astucieux, les tensions sociales pesantes, les tensions sexuelles subtiles … si la fin avait ressemblé à une vraie conclusion, j'aurais mis cinq étoiles !

Un thriller très réussi : une tension presque insoutenable et des ombres portées efficaces auxquelles s'associe une fin ouverte et symbolique d'une finesse remarquable. Excellent !

Un jeune procureur prend son premier poste dans une petite ville d’Anatolie centrale confrontée à de graves difficultés d’alimentation en eau. Il s’attaque sans discernement aux notables locaux corrompus, aux pratiques ancestrales contestables des habitants et tombe dans le premier piège tendu.
On regrette que le film ne cultive pas davantage une veine naturaliste comme sait le faire Ceylan, tant certaines scènes de paysage sont magnifiques mais le « thriller » tient le spectateur en permanence sous tension, maniant l’ambiguïté avec talent. Ce jeune procureur arrogant et le journaliste ténébreux qui devient son allié sont-ils vraiment plus reluisants que les notables locaux ?
Malgré certains défauts comme l’utilisation trop systématique de retours-arrières, ce film est très intéressant en ce qu’il nous plonge avec authenticité dans une certaine Turquie profonde, finalement pas si différente de la Française.

Un très bon film porté par un scénario intelligent style western. De bons acteurs et une très belle photographie. L'histoire est glaçante et le jeune juge venu de la ville est très inexpérimenté et bien naïf !

Les thrillers politiques sont rares. Celui-ci est un des plus réussis. Emin Alper a fait le choix de la simplicité, de raconter la petite histoire d'un jeune procureur nommé dans un ville rurale d'Anatolie. Ce faisant, il décrit le jeu subtil de tentatives de corruption, de pressions et d'intimidations qui gangrènent la société turque. C'est un portrait au vitriol de la Turquie contemporaine. Un pays coupé en deux, entre un monde urbain progressiste et des campagnes baignant dans le conservatisme. Et les fossés qui se creusent dans le sol sont aussi ceux qui séparent les hommes et les femmes d'un même pays. Puissant.

Mi enquête policière et mi enquête politique avec un soupçon de critique de la societé.
Les flashs backs alourdissent un peu le film. Mais celui ci se laisse regarder avec attention.
Le décor est à lui seul un vrai personnage.

Est-on au bord du gouffre comme le suggère l'affiche du film? En effet, dans une petite ville de Turquie, ces cratères gigantesques seraient la conséquence de l'assèchement des nappes phréatiques. Mais le maire en place laisse filer et refuse le rationnement dans un but de clientélisme.
Sur ce, arrive un jeune procureur, tout feu tout flamme, bien décidé à remettre de l'ordre.
On assiste donc à sa descente aux enfers jusqu'à une scène finale magistrale.
Film très d'actualité bien interprété, bien filmé, très réaliste.

Une belle petite surprise venant de Turquie.
Un polar paranoïaque qui dresse un portrait sidérant du pays.
On pourrait d'ailleurs lui reprocher d'aborder trop de sujets : la corruption qui le point central du film, mais aussi l'écologie, le clivage des classes, le viol ou bien l'homophobie, qui fait qu'on a parfois l'impression que le film s'éparpille...
Mais on lui pardonnera facilement ce petit défaut, car sur la forme, c'est extrêmement maitrisé.
Ça fait penser au cinéma de Sorogoyen, par son ambiance sufocanque, l'écriture de ses personnages, sa mise en scène ou l'utilisation de la musique.

Un polar anxiogène qui flirte avec le western et qui, malgré son rythme lent, réussit à faire monter crescendo la tension, jusqu'à un final, qui divisera peut-être, mais dont la métaphore est pleine de sens.

https://www.facebook.com/CritiquesCinemaetFestivaldAvignon

Je n'ai strictement rien compris au dénouement de ce film dont la double intrigue ne m'a pas spécialement captivé. Bon jeu d'acteur, bonne musique...et puis c'est tout. L'ensemble m'a paru être traité un peu comme un reportage, pas comme un film. Ce que j'avais ressenti en voyant l'affiche s'est avéré complètement opposé au ressenti final. La vie est pleine de "surprises" et Burning Days aurait pu se transformer en Sleeping Days. Heureusement, j'avais bien dormi avant !

Dans ce film, il sera question de trous. D’immenses cratères, des dolines plus exactement, qui se forment dans les champs, en Turquie, à cause de la sécheresse et qui constituent un réel danger pour les habitants de Yaniklar, une petite ville (imaginaire) reculée de Turquie.
Il est aussi question de trous de mémoire, ceux qui hantent le jeune procureur Emre, muté dans cette ville pour tenter de régler ce problème de la pénurie d’eau et qui doit faire face à une population locale hostile, avec des notables qui vont tout faire pour lui mettre des bâtons dans les roues, tenter de le corrompre ou de le piéger.

Pour évoquer ce dramatique problème de la sécheresse en Anatolie, le réalisateur Emin Alper a choisi la forme du thriller rural.

Découpé en quatre parties, le film déroule un scénario habilement construit dans lequel ce jeune procureur venu de la ville, sûr de lui, va tenter de ne pas tomber dans les mailles du filet tendu par les autochtones. Car la manipulation et la corruption sont partout dans cette ville. Les petits arrangements, les coups de pression font que le procureur a bien du mal à mener à bien sa mission.

Au cœur du film, se trouve une scène de repas chez le maire, où est invité Emre. Superbement mise en scène, elle va servir de colonne vertébrale au film, en revenant, en flash-back réguliers, dans la tête du procureur, comprendre ce qui s’est exactement passé durant cette soirée.

L’écologie, et la corruption sont les thèmes centraux de Burning days, le film abord également, en sous-texte, le thème de l’homosexualité… dans un pays bien accroché à ses traditions, est où la domination masculine reste toute-puissante et inébranlable.

Sous ses airs western rural, Burning days se révèle être un film extrêmement captivant, qui balade le spectateur en permanence, qui tente en permanence de démêler le vrai du faux. Une des très belles surprises de ce printemps 2023.

https://www.hop-blog.fr/burning-days-un-excellent-thriller-rural-signe-emin-alper/

Impossible de quitter l’écran des yeux. L’histoire est saisissante. L’angoisse comme fil conducteur conduit à un film des haute intensité. Les acteurs sont incroyables.

Redoutable thriller politique et social où un jeune magistrat succombe à la manipulation experte de mafieux locaux . Redoutable .

Film de très belle facture. Grande variété de plans, de l'angoissante suintante du personnage principal à l'aridité anatolienne en passant par les cadrages dialogués. Beauté mystérieuse de la langue turque. La loi essaie de tenir debout malgré les innombrables tentatives de compromission conformément à ce qu'écrit Valérie Manteau dans le roman "Le Sillon", à l'amère expérience d'un Fazil Say ou de tel entrefilet du journal Le Monde signalant les revirements de la justice turque avec laquelle le pire n'est jamais sûr. Bis repetita : assez extraordinaire maestria du réalisateur et grands acteurs.

Découvert lors du dernier Festival de Cannes dans la section Un certain regard, ce film du turc Emin Alper est un honnête thriller socio-politique.

Durant la projection je n'ai pu m'empêché de penser souvent à deux auteurs majeurs : Nuri Bilge Ceylan pour le portrait d'un intellectuel perdu dans la Turquie profonde (Winter sleep, Il était une fois en Anatolie), et Andrei Zvyaguintsev pour la lutte d'un juste contre les forces obscures en milieu hostile (Leviathan).

Malheureusement, même s'il est plaisant à regarder, il manque quelque chose à Burning days pour égaler ces prestigieuses références : de la densité dans la narration, un scénario un peu plus complexe, des personnages plus ambigus, un rythme plus soutenu.

Il y a une naïveté dans le personnage d'Emre qui empêche selon moi le film d'être vraiment passionnant : le destin tragique de son enthousiasme crédule est trop ostensiblement suggéré dès le début du film. Les intrigues manquent de finesse et de nuances, et j'ai trouvé la toute fin ratée.

Restent toutefois quelques très jolies scènes qui montre le grand talent du réalisateur (le dîner, et surtout la formidable séquence de la chasse au sanglier, qui reste dans la mémoire). A découvrir si vous aimez le cinéma turc.