Blanche c’est un film qui interpelle car on se demande comment avec un tel casting on peut avoir une telle catastrophe critique. Et finalement, quand on voit le carnage, on comprend mieux !
Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Bonvoisin, mais ce métrage est consternant. L’histoire d’abord tient du n’importe quoi absolu. Piquant au western, au film de cape et d’épée, mâtinant son film de langage banlieusard, introduisant un anticléricalisme et une lourde caricature des puissants, je ne cite que ce qui me vient à l’esprit car on assiste véritablement à un gloubi-boulga foireux. Malgré la nervosité apparente le rythme est mou du genou, simplement car il n’y a pas réellement d’histoire, le film n’étant qu’une succession de séquences disparates à la relation plus d’une fois discutable. La fameuse poudre rouge par exemple dont on nous parle au début, curieusement elle disparait en cours de route, et Bonvoisin ne maitrise rien dans son propos. On dirait qu’il filme ce qui lui passe par la tête, nous assenant notamment les entractes « José Garcia » qui sont totalement inutiles à l’intrigue. C’est juste histoire de se faire plaisir en nous montrant des homos avec des perruques roses, José Garcia jouant du clavecin comme une patate devant des femmes conquises, bref, ce genre de chose !
Consternant par le jmen’foutisme brouillon de son propos, Blanche est consternant par la débilité de ses acteurs ! Je dis pas qu’ils sont toujours mauvais, mais ici, dotés de personnages pathétiques, c’est la misère générale. Lou Doillon est particulièrement dans la dèche. La pauvre ! Déclamant son texte comme si elle se croyait dans une tragédie grecque, elle surjoue à mort et on a continuellement envie de lui mettre des claques tellement elle confond la rage qui l’anime et le cabotinage capricieux comme si on lui refusait un bonbon ! A ses côtés on va dire que Bouquet, Rochefort, Garcia ou De Caunes semblent s’amuser, mais soyons clair, entre l’inutilité de leurs personnages (Garcia, Depardieu), leurs dialogues ou les situations affligeantes dans lesquelles ils se trouvent (Rochefort et surtout Bouquet), ils paraissent outrageusement ridicules. Ils forcent même le trait, et franchement je ne sais pas si c’était judicieux. C’était déjà assez lourd comme ça ! Reste Roschdy Zem, qui comme souvent et le seul à surnager dans le carnage. Il reste assez sérieux et est presque crédible, mais n’apparait pas beaucoup, et soyons juste, c’est lui aussi qui a les scènes les moins grotesques !
Quant à la forme, si les décors pouvaient faire illusions, Bonvoisin ruine tout sous une mise en scène pataude et pleine d’effets de style débilitants. C’est brouillon, sans souffle, et ça cherche à exister avec du racolage facile trop mal utilisé. Je ne parle même pas de la bouillie photographique, ni encore de cette musique ridicule dont le film est continuellement baigné. Principalement il s’agit d’une sorte de musique western avec de l’harmonica, mais ça c’est lorsqu’on a de la chance en fait !
Clairement ce Blanche est un exercice de style de la part de Bonvoisin, qui cherche à échapper au film de cape et d’épée classique. Ben quand on voit le résultat, que j’assimile dans un autre genre au carnage de Donjons et Dragons, on peut se dire qu’il vaut mieux encore faire académique, mais faire digeste. 0.5