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    Un été comme ça
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Un été comme ça" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Denis Côté a tout d'abord remarqué que le cinéma québécois filme assez rarement la sexualité frontalement. Toutefois, il ne se sentait pas être le cinéaste idéal pour s’attaquer au sujet. Puis, il a lu un ouvrage autour du mot nymphomanie, écrit par Carol Groneman, une historienne new-yorkaise. Il se rappelle :

    "Le projet s’est ancré. J’ai eu envie d’écrire un scénario bienveillant sur des personnages complexes, sans jugement et sans réponses faciles. Quelque chose d’un peu tordu qui ne serait pas un “film de sujet” à message ou à thèse. En tant qu’homme, je m’intéressais à un monde intime qui ne m’appartient pas beaucoup. Je devais lentement l’apprivoiser et me l’approprier."

    A l'origine...

    A l’écriture, Denis Côté avait d’abord décidé que le film serait sans cris, sans crises, sans thérapie active et sans révoltes. Il ne voulait pas que le spectateur puisse mettre clairement le doigt sur les vrais problèmes et ne souhaitait pas de grands chocs narratifs. Le metteur en scène précise :

    "Je voulais que le spectateur vive ou se perde avec les filles au gré de ces 26 jours un peu abstrait, entre les vacances et la séquestration. On regarde vivre des gens qui, semblent-ils, auraient des problèmes. On en reste là et on joue avec quelques fausses pistes."

    "Ce n’est pas un pied de nez à la science, à la médecine ou à la psychiatrie. J’accompagne mes personnages. C’est 26 jours avec eux, sans conclusion, sans constats. On ouvre des portes. On ne les referme pas."

    Esthétique sobre

    Denis Côté a opté pour une esthétique sobre comme il l'explique : "Chaque sujet apporte sa forme. Ici, je me méfiais beaucoup de la rigidité, de l’austérité ou de l’exploit formel. La matière humaine que nous manipulons est déjà assez explosive et le film appartient complètement à ses personnages."

    Actrice motivée

    Pour les besoins de son rôle, la comédienne allemande Anne Ratte Polle (interprète d'Octavia) a appris le français.

    Un long film

    Si la durée du film peut sembler longue (2h17), Denis Côté note : "On ne peut pas couper dans le verbe de ces personnages comme bon nous semble. On ne peut pas les bousculer d’une scène à l’autre comme on veut pour arriver au standard de 90 minutes."

    "La caméra ne fait pas de spectacle et se soucie assez peu de faire de la carte postale estivale ou de s’attarder sur notre belle maison. Tout était pensé pour les personnages. J’espère avoir trouvé une discrétion, même si l’histoire elle-même charrie son lot d’ambiguïtés."

    Un acteur actif

    A noter la présence du très prolifique comédien français Samir Guesmi, dans le rôle d'un travailleur social bienveillant. Rien qu'en 2022, il est à l'affiche, en plus d'Un été comme ça, de Une mèreFratè et Nos frangins.

    Patients/soignants, même combat !

    Le film montre que les soignants ou les thérapeutes ont autant de nœuds dans leur intimité que les trois patientes de l’histoire. Denis Côté confie ainsi ne pas avoir pu concevoir son histoire avec d’un côté "ceux qui savent" et de l’autre "ceux qui souffrent" :

    "La fin du film semble même demander « mais est-ce que tout cela en valait la peine ?” Qui aide qui et que peut la médecine devant des humains aussi beaux dans leur complexité? Si on y regarde de plus près, la prémisse n’est même pas vraisemblable."

    "Je doute que deux universités joindraient leurs efforts pour enfermer ou observer trois femmes le temps d’un mois comme ça. Probablement encore moins avec un homme dans la maison. Ce n’est qu’un prétexte. Je me fous de la vraisemblance sociale de mes films."

    "Aucun artiste n’a besoin d’un cadre réaliste ou documenté à la virgule près pour écrire sur des êtres humains, leurs désirs, leurs rêves, leurs ambitions."

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