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Olivier Barlet
291 abonnés
393 critiques
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5,0
Publiée le 18 septembre 2023
(...) Décors invite ainsi à lâcher ses repères, élargir son regard, suivre finalement ce brigand en cavale qui veut mélodramatiquement récupérer sa femme, en somme se laisser enchanter, comme ont pu le faire Faouzi et son équipe d’amis soudés dans son projet surréaliste de faire du cinéma à la Cassavetes. La première partie pose ainsi peu à peu les jalons de cette sortie de piste qu’est la deuxième où le scope prend toute sa dimension onirique. (...) Déserts réveille en chacun ses déserts à lui, les fantômes qui l’anime, autant qu’il interroge globalement une société travaillée par l’amoralité du profit. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures : http://africultures.com/deserts-de-faouzi-bensaidi-15819/)
Deux collecteurs de dettes embauchés par une société casablancaise parcourent le Maroc afin de retrouver les mauvais payeurs et récupérer leurs dettes. Malheureusement, les villages traversés sont pauvres et leur rencontre avec de nombreux personnages ça bouleverser leur voyage. En salle le.
spoiler: Déserts est une très jolie épopée visuelle au coeur du Maroc rural, avec des paysages réellement sublimes à l'écran. Le film est très amusant grâce à un solide comique de situation qui fonctionne bien, les personnages principaux sont amusants. Dommage que la fin soit complexe et pas très claire à mon sens (sont-ils vivants ? Morts) mais c'est un détail.
La première heure de Déserts est presque parfaite, comédie au sous-texte social très fort, qui conte le travail absurde de deux agents de recouvrement au sud du Maroc. Un duo qui rappelle par certains côtés le Tandem de Patrice Leconte et qui décrit mieux qu'un long discours l'inadéquation entre un capitalisme déphasé par rapport à la vie d'habitants démunis dans les villages et, dans le même temps, le conservatisme rigide dicté par des autorités hypocrites et la réalité, concernant l'alcool ou la prostitution, par exemple. Mais la deuxième partie du film change brutalement de registre, sans que rien ne puisse le justifier, le récit s'orientant vers une sorte de western et dérivant surtout en mode onirique et existentialiste. De quoi interloquer sur ce brusque changement de ton qui ne fait que dilapider les bonnes impressions engrangées jusqu'alors. Pas étonnant que son réalisateur, Faouzi Bensaïdi évoque Déserts comme un film "exigeant" pour le spectateur tout en lui promettant cependant un grand plaisir, à condition de s'abandonner. Désolé, mais c'est plutôt le cinéaste qui semble avoir abandonné son histoire, dans une volte-face qui évoque surtout une volonté de faire "artiste", avec une ambition qui contredit et nie la modestie initiale d'un projet dont la qualité formelle reste cependant constante, ce qui n'est qu'une maigre consolation.
Film puissant, d’une originalité inattendue… Vu en avant-première à Poitiers (Le Dietrich) dans le cadre de la Quinzaine du Cinéma… L’affiche superbe du film résume très bien l’ambiance du film, avec ce contraste entre les immenses espaces du Sud Marocain et les petites vies des deux héros… Avec leur unique costume et leur cravate ils sont employés par un cabinet de recouvrement de créances pour aller récupérer des paiements auprès d’emprunteurs modestes qui ne peuvent plus rembourser… Malgré leur job détestable on se prend très vite d’affection pour les 2 héros, qui ont leur propre paquet de soucis familiaux et leurs propres galères… Au départ il y a énormément de situations comiques et ridicules, la salle rit beaucoup, puis peu à peu on en apprend davantage sur leurs vies et on est quasiment dans le drame social. Puis soudain leur route croise celle d’un criminel local et le film se transforme en véritable western. Mais étrangement quand ils sont au fond du trou et se retrouvent carrément perdus et sans voiture le décor grandiose prend une place énorme et magnifique. Le réalisateur laisse beaucoup de champ libre au spectateur pour interpréter les scènes qui ne sont pas forcément explicitées comme dans un feuilleton pour seniors… Il faut également accepter d’avoir certaines scènes assez longues et contemplatives. Je pense que si on connait un peu le Maroc on apprécie d’autant plus l’art avec lequel le réalisateur a réussi à mettre à peu près tous les aspects du Maroc dans un seul film…
Il y a deux films, deux histoires, deux atmosphères dans un même décor somptueux. Les deux sont très bien, mais dans des esprits diamétralement opposés. Le premier est aussi touchant que cocasse. Le second est plus mystérieux, romanesque, poétique. J'ai donc vu deux bons films, des cadrages magnifiques, des acteurs touchants, tous parfaits, dans un cadre inspirant. Un manque de cohérence si flagrant empêche d'en faire un grand film. Dommage, mais allez-y quand même, vous verrez deux très bons films.
Pourquoi un film qui part sous de très bons auspices, arrivant à rappeler un autre film marocain, l'excellent "Le miracle du Saint-inconnu", se transforme-t-il soudain en conte raconté puis filmé ne présentant guère d'intérêt ? Au début, on suit les pérégrinations de 2 lascars qui vont d'un village à l'autre dans le sud marocain, chargés qu'ils sont (du moins le prétendent ils !) de recouvrer chez des populations très pauvres l'argent de crédits engagés et non remboursés. C'est drôle, c'est fin, on se dirait chez le palestinien Elia Suleiman, voire chez Tati ou Kaurismaki. Et puis, un des 2 lascars se met à raconter une histoire, une espèce de conte impliquant un brigand local qui veut récupérer son épouse, et, de racontée, cette histoire devient filmée, changeant du tout au tout l'atmosphère du film, le transformant en une espèce de western sans grand intérêt. On connaît bien Faouzi Bensaïdi, comédien, réalisateur, on avait aimé "Volubilis", son film précédent en tant que réalisateur. On doit reconnaître que "Déserts", présenté à la Quinzaine des Cinéastes de Cannes 2023, nous offre un grand nombre de beaux plans-séquences, filmés en format scope, mettant en valeur la beauté des déserts marocains, mais pourquoi infliger aux spectateurs ce changement brutal de registre qui fait aller du bon au beaucoup, beaucoup moins bon et qui finit par faire un film beaucoup trop long ?
Présenté à la Quinzaine des Cinéastes, "Déserts" est une comédie singulière sur des employés d'une agence de recouvrement à Casablanca. Filmé comme un western en cherchant la satire, Faouzi Bensaïdi développe une histoire absurde pour servir le tragique. Malheureusement, le road trip des arnaqueurs se perd souvent en errance.
La première partie du film tient du chef d'oeuvre. Entre rudesse et drôlerie. Malheureusement dans la deuxième partie le scénario s'egare et spectateur se perd. Vraiment dommage!
Une première partie que j'attendais plus drole et plus absurde, une deuxième partie assez inintéressante, poétique et onirique mais ensemble très décevant
Deux salariés, la trentaine, Mehdi et Hamid, l'un bon comme le pain, l'autre plus roublard, travaillent pour une société de recouvrement de dettes. Dans leur Renault hors d'âge, ils sillonnent le sud du Maroc et réclament à des paysans analphabètes des arriérés dérisoires que ceux-ci sont incapables de rembourser. Faute de récupérer du numéraire, Mehdi et Hamid se font payer en nature : un tapis, une chèvre, une camionnette vermoulue.... Un jour, leur chemin croise celui d'un criminel qu'ils doivent conduire en prison pour qu'il y purge sa peine.
"Déserts" est un film dont la bande-annonce m'avait séduit mais qui m'a déçu. Dans sa première partie, Déserts, ses héros mutiques, ses saynètes immobiles teintées d'ironie louchent du côté de Elia Suleiman et d'Aki Kaurismäki. Dans sa seconde, il prend un tournant radical et, délaissant ses deux héros, raconte l'histoire du criminel qui a croisé leur route et sa longue cavale avec la fiancée qui lui a été ravie. Entre les deux, "Déserts" est ponctué de sublimes images du désert marocain, qui aurait plus eu leur place dans un film de Yann Arthus-Bertrand que dans une fiction.
L'ensemble ne laisse quasiment aucun souvenir, sinon celui, trop inconsistant pour laisser une marque, d'une fable absurde sur les déserts laissés par nos solitudes contemporaines.
2 films pour le prix d'un et, qui plus est, deux films forts différents D'abord le road-movie truculent de deux minables arnaqueurs qui, au prétexte de recouvrer des créances, plument des pauvres gens, puis l'histoire d'une vengeance amoureuse sous la forme d'un quasi western, dans des décors superbes. F. Bensaïdi a une façon toute particulière pour filmer les bâtiments, avec des cadrages étonnants qui très expressifs... Ses paysages de déserts montagneux sont aussi bluffants
Film aux "héros" attachants, drôles et une vision juste du Maroc hors carte postale. Pas de clichés mais une vie dure que vivent de nombreux marocains. La mise en scène est top, les paysages magnifiques et l'humour subtil.
Lire d'autres critiques ici : https://doisjelevoir.com/
Déserts offre une immersion dans le Maroc rural. Grâce à un format d'image en scope 4/3, le paysage désertique se dévoile dans sa majestueuse étendue aride. Au fil du récit, nous sommes témoins de la vie dans de petits villages isolés. Chaque fois que les créanciers pénètrent dans l'un de ces hameaux, c’est une nouvelle petite histoire qui donne regard sur la situation difficile de ses habitants.
Ce film s'avère être une critique sociale de l'état précaire de la ruralité. Nous observons comment chaque village dépérit. Alors qu’avant ils étaient plein de vie, l’exode rural et la fermeture des infrastructures les condamnent. Pour exprimer cette situation tragique, Faouzi Bensaïdi ajoute une touche de comédie burlesque afin de l’adoucir.
Malheureusement, la fin s'égarer un peu. Le réalisateur a voulu trop en faire en relançant un axe avec deux nouveaux personnages. Bien qu'intéressants en soi, ils perturbent la continuité du récit. Cette surcharge narrative nuit au bon rythme qui avait été soigneusement établi. C'est d'autant plus regrettable car les deux protagonistes principaux, interprétés par Fehd Benchemsi et Abdelhadi Talbi, étaient indéniablement l'un des points forts du film.
Mehdi et Hamid vont de village en village dans un Maroc précaire pour faire rembourser des crédits à la consommation. La première partie consacrée au duo attendrissant est intéressante car décrit un système absurde et dur. La seconde partie, consacrée à un fugitif est en revanche beaucoup plus ennuyeuse et brouillon… et laisse un goût amer.
Le cinéma Marocain offre souvent des films originaux et qui sortent des sentiers battus. Celui-ci ne fait pas exception. On suit deux espèces de pieds nickelés qui se déplacent de village en village afin de recouvrer l'argent de crédits engagés et non remboursés chez des gens pauvres qui n'ont vraiment pas grand chose. C'est drôle, un peu absurde, et on se met à penser à Kaurismaki ou Tati. Puis brusquement, le film bascule dans une sorte de western alambiqué se déroulant au milieu de paysages magnifiques ... J'aurais aimé comprendre la fin, mais vu la complexité du propos, je n'ai pas réussi à trouver des explications rationnelles ...