Alors que Federico Fellini en est au crépuscule de son immense carrière, il commence à regarder dans le passé et en 1987, il réalise Intervista où il se met en scène et évoque ces jeunes années dans le cinéma.
Si l'oeuvre met un peu de temps à démarrer, elle prend peu à peu tout son sens et on comprend ce qu'a voulu faire Fellini en se livrant à cette mise en abyme. Il livre un film sur le temps qui passe et la cruauté, mais aussi la beauté de la vie, à l'image des poignantes retrouvailles entre Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, notamment dans cette scène où ils regarderont ensemble un extrait de La Dolce Vita, celle magnifique de la fontaine de Trevi.
Fellini se remémore ses jeunes années en tant que journaliste et lorsqu'il côtoyait pour la première fois la Cinecittà, l'équivalent d'Hollywood en Italie. Il trouve toujours le ton juste, ne tombant jamais dans la facilité mais sachant retranscrire cette ambiance de vie et de temps qui défilent tout en faisant ressortir l'émotion des enjeux et personnages, malgré, il est vrai, quelques légères longueurs où l'ambiance retombe un peu. À ce titre-là, plusieurs séquences sont magnifiques en plus de celle citée plus haut, à l'image du voyage en tramway lors de ses jeunes années.
Fellini se montre très nostalgique, semblant idéalisé une époque totalement révolue, et il évoque plusieurs de ses thèmes fétiches comme l'enfance, les femmes, le cinéma et son évolution ou encore Rome, la ville qu'il continue de magnifiquement capté, et ce de plusieurs angles différents. La direction d'acteur est toujours remarquable, notamment pour un vieillissant et émouvant Marcello Mastroianni, tandis que le metteur en scène de La Strada capte toujours merveilleusement les époques qu'il met en scène, tant au niveau du contexte que de la reconstitution.
Federico Fellini se montre nostalgique avec Intervista, évoquant notamment sa jeunesse et une époque définitivement révolue et si tout n'est pas toujours parfait, l'émotion est souvent au rendez-vous.