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    Nezouh
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nezouh" et de son tournage !

    Idées préconçues

    Quand la réalisatrice Soudade Kaadan (Le Jour où j'ai perdu mon ombre) a commencé l’écriture de Nezouh, il y avait encore certaines idées préconçues sur ce que devait être un film syrien : il fallait qu’il soit informatif, avec une narration à la première personne destinée à expliquer et simplifier la complexité de la guerre en Syrie pour un public occidental. Elle explique :

    "La plupart des films qui montrent des réfugiés syriens ont tendance à nous présenter soit comme des victimes, soit comme des héros, de façon très manichéenne. Alors que, bien évidemment, nous ne sommes ni l’un ni l’autre, comme tous les êtres humains. Avec Nezouh, j’ai essayé de montrer aux spectateurs que les réfugiés syriens sont comme eux."

    "La famille pourrait être n’importe quelle famille à travers le monde confrontée à un dilemme en temps de guerre : faut-il rester ou tout abandonner ? Pour moi, plus une histoire est plongée dans une réalité locale particulière, plus elle en devient universelle. Les symboles et une approche teintée d’imaginaire élèvent et transcendent une réalité locale, et peuvent toucher tout le monde."

    "C’est pourquoi j’ai choisi la simple métaphore d’une maison familiale qui traverse des épreuves à Damas. Dans cette ville, les maisons sont généralement fermées : des rideaux protègent l’intérieur du regard des voisins. Mais les bombardements ont pour la première fois éventré des toits, laissant des trous béants comme autant de fenêtres ouvertes sur le ciel et les étoiles."

    "J’ai voulu montrer que les maisons n’étaient pas les seules à changer à Damas, mais que les dynamiques familiales évoluent également lorsque les femmes commencent à prendre les choses en main."

    Ecriture du scénario

    Soudade Kaadan a d’abord imaginé une petite fille regarder les étoiles à travers une ouverture dans le toit de sa maison. Puis, les personnages ont guidé la cinéaste vers l’histoire. Elle précise : "Plus tard, le défi a été de trouver le bon équilibre entre les histoires personnelles, l’intrigue fictive, la réalité de la guerre et le réalisme magique. Comment représenter la guerre sans passer par les scènes de bombardements que l’on voit toujours dans les films aux thèmes similaires ? Comment évoquer le danger qui s’approche de la maison sans le montrer à l’écran ? Et comment révéler l’horreur du conflit sans recourir à des images choquantes ?"

    3 phases

    Soudade Kaadan a essayé de distinguer visuellement trois phases dans le film : avant la bombe, après la bombe et dans les rues de Damas. La réalisatrice confie : "Dans le prologue, avant les bombardements, nous sommes plongés dans l’obscurité et la caméra opère un mouvement circulaire pour montrer que les personnages sont prisonniers de cette maison."

    "Après les bombardements, la lumière envahit la maison, les couleurs sont plus vives, et la caméra effectue des mouvements verticaux vers le ciel, qui symbolisent les aspirations et les rêves de Zeina. Lorsque nous quittons leur logement, la palette de couleurs se fait plus pâle, la ville n’est plus qu’un paysage désolé, dévasté, dévoilé par des prises de vues au steadicam suivant un axe horizontal."

    "J’ai eu la chance de travailler avec une merveilleuse équipe de machinistes et d’opérateurs, ainsi qu’avec la directrice de la photographie Hélène Louvart ; ensemble, nous avons réussi à obtenir des images et une lumière poétiques dans un cadre et un contexte authentiques."

    2 acteurs professionnels

    Dans Nezouh, les seuls comédiens professionnels sont Kinda Alloush et Samer al Masri, qui sont très célèbres dans le monde arabe : "Ils jouent les parents. Nous avons eu plus de mal à trouver l’actrice qui jouerait la fille, Zeina. C’est compliqué de trouver une actrice syrienne de quatorze ans, cela nous a pris des mois ! Mais dès que j’ai vu Hala Zein, j’ai su qu’elle serait capable d’endosser ce rôle."

    "Notre directrice de casting l’a repérée dans un restaurant. Elle n’avait jamais pensé jouer la comédie. Mais après un mois passé à répéter, à travailler sa voix, à improviser et à grimper à la corde, elle a prouvé qu’elle était une actrice intrépide, intelligente et talentueuse, capable de tout jouer. Elle n’a jamais cessé de m’étonner, de tout donner et de dépasser nos attentes", explique Soudade Kaadan.

    Poétique mais ancré dans la réalité

    Même si le film est poétique, il n’en demeure pas moins ancré dans la réalité syrienne. Soudade Kaadan voulait que les spectateurs ne puissent pas voir la différence entre les images numériques et les décors réels. La réalisatrice raconte : "Même dans les scènes de réalisme magique, nous avons veillé à ce que les effets soient aussi intégrés au film que possible. Là aussi, j’ai eu la chance de travailler avec une équipe fantastique qui a cru en mon histoire et en ma vision, et qui s’est donnée à fond pour les concrétiser."

    "Le chef décorateur Osman Özcan, le directeur des effets spéciaux Serdal Ateş et le superviseur des effets numériques Ahmed Yousry ont fait de longues recherches sur la Syrie, et ils se sont inspirés d’images d’archives et de leurs propres photographies. Il était important pour moi de dresser un portrait à la fois nuancé et authentique de ma ville. Ahmed Yousry, qui travaille habituellement sur les films hollywoodiens à gros budget, est parvenu à concevoir les effets spéciaux du film avec nos moyens et pour un résultat optimal."

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