Je n’ai pas envie d’être sévère avec ce film d’autant que dans l’ensemble je partage l’avis de grands nombres de déçus. On peut s’en prendre au scénario mais il faut bien avouer que les Super Héros reposent sur un scénario primaire : le bien contre le mal. En piochant dans l’Histoire du cinéma, certains grands films s’appuient sur des scripts écrits sur un timbre-poste. Donc, je n’ai rien contre à ce que la route soit en ligne droite. Mais pour éviter un ennui annoncé, il suffit d’y insuffler des trous, des bosses, des rencontres déplaisantes et agréables, des chutes de pierres, des intempéries. Bref, du relief, pas des montagnes, pas des collines. Du relief, c’est-à-dire de la noirceur, de la profondeur, de la personnalité, du caractère, du malaise. Ici « la route » c’est une enseigne cosmétique… qui est manipulée par une méchante, Sharon Stone, ça change des sempiternels mâles, qui corrompt la fabrication d’une crème de beauté, laquelle ravagerait les visages. Je le mets au conditionnel car la route qui nous est proposée nous interdit de nous montrer quelques scènes où des femmes auraient été victimes de cette crème. Nous avons quelques bosses mais malheureusement de petites bosses. Un panneau l’annonce. Il n’y a pas de surprise. « Catwoman », c’est Halle Berry. Là encore, ça change des mâles super héros. Mais Pitof ne s’applique qu’à la rendre sexy, un brin redoutable guerrière, le minimum syndical ; Sharon Stone ne dégage aucun malaise et dans son comportement et dans son langage. Inutile de s’attarder sur leur affrontement qui frise le ridicule tant la scène est mal filmée, mal chorégraphiée et dénuée d’intensité. Oui, le scénario de « Catwoman » est une route très balisée, très signalisée. Je me demande si Pitof n’avait pas pour autre ambition de toucher un certain public avec sa bande son R’n’B ? Un public jeune bercé de clips aux femmes et aux hommes à la plastique sculpturale ? Corps qui se trémoussent du popotin, corps lisses et sans aspérité, sans caractère comme la venue de l’inspecteur Tom Lone (Benjamin Bratt), le déhanchement de Halle Berry. Ce qui expliquerait ce scénario simpliste et dénué d’intérêt…