Le Juge et l'Assassin
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143 critiques spectateurs

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Flavien Poncet
Flavien Poncet

249 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 9 janvier 2009
Pour son troisième long-métrage, Bertrand Tavernier s’atèle à la thématique languienne de la subjectivité de la justice. «Le juge et l’assassin» (France, 1976) s’ouvre sur les blanches collines des Alpes où un soldat trace sur la neige son amour pour une femme qui le refusera. Inspiré d’une histoire vraie, comme bien souvent dans le cinéma de Tavernier, le film confronte un juge tenace, ambitieux et persuadé de la culpabilité de ses accusés et l’un d’eux, un homme rendu ivre de rage et de pulsion par les sévices de la première guerre mondiale. De l’un à l’autre, Tavernier dispose une dialectique qui traduit l’échange entre deux folies : celle engendrée par la soif du pouvoir et celle imposée par les traumatismes de la guerre. De Fritz Lang, Tavernier reprend l’aporie qui résulte d’une telle lutte. Entre raison et folie, il est impossible de trouver le dialogue. De ce fait les relations qu’entretiennent le juge Rousseau (Noiret) et l’assassin Joseph Bouvier (Galabru dans sa plus belle incarnation) reposent sur l’illusion et le mensonge. Pourtant, Tavernier prend le soin de nous présenter les deux protagonistes comme semblables. Tous d’eux enamourer d’une belle jeune femme, tous d’eux issu de la même génération, tous d’eux arborant à la même moustache élégante, ils sont pourtant les pôles contraires de la justice. Ce qui les différencie ne provient pas tant de leur situation dans le film mais plutôt de leur éducation, de leur origine sociale. La théorie de Taine contemporaine à la période du récit (XIXème siècle), selon laquelle un individu est projeté à ne devenir que ce que son milieu lui a permis d’être, est parfaitement illustré. Le juge venant d’une bourgeoisie aisée et Bouvier étant l’enfant d’un misérable village des Alpes, leur destin se voit déterminés. La réussite du cinéaste est d’accepter ce constat et de se positionner d’un point de vue critique vis-à-vis de lui. La musique de Sarde et la photographie «natureliste» de Glenn le permettent.
Max Rss
Max Rss

208 abonnés 1 900 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 25 août 2012
Tiré d'évènements ayant eu lieu en 1893, avec ce film Bertrand Tavernier signe un sévère réquisitoire contre la justice des castes et les excés que le pouvoir peut entraîner. Avec un Philippe Noiret impeccable comme souvent et un Michel Galabru surprenant dans un tout autre registre. A noter que pour sa prestation, Galabru remportera le César du meilleur acteur en 1977, récompense méritée. Bertrand Tavernier sera également récompensé en obtenant le César du meilleur scénario. Michel Galabru incarne un ancien sergent d'infanterie à l'esprit simple exalté. Homme au passé pesant, il va se lancer dans une cavale meurtrière dans la campagne ardéchoise... Face à lui un juge (Noiret) le suit à la trace, l'attend au tournant... Un bon Tavernier où le réalisateur lyonnais démontre une nouvelle fois son grand potentiel. Avec un Galabru impérial dans la peau d'un assassin, l'acteur de comédie populaires en surprend plus d'un avec sa composition dans ce rôle dramatique...
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 6 août 2009
La performance de Galabru vaut 4 étoiles, seulement même si la réalisation est bonne, le scénario trop alambiqué et les passages mous enlèvent au film tout son potentiel polémique.
titusdu59
titusdu59

77 abonnés 696 critiques Suivre son activité

1,0
Publiée le 4 mai 2010
Un film plutôt étrange, qui traite de la folie, qu'elle se manifeste par des pulsions, par des troubles, ou bien de l'acharnement. Et Galabru s'imprègne parfaitement de son rôle, tout comme Noiret dans un registre plus sobre. Mais je n'ai pas aimé les gueulades bruyantes de Galabru, et le fait que tous les personnages soient caricaturaux dans le sens où l'on ne voit que leur racisme, leur folie, leur entêtement et non pas leur humanité, m'a beaucoup gêné dans la mesure où je n'ai trouvé aucun personnage attachant. A voir seulement pour les décors naturels, magnifiques. Un exercice de style agaçant.
Prad12
Prad12

97 abonnés 1 086 critiques Suivre son activité

0,5
Publiée le 5 février 2014
Philippe Noiret est superbe ! Brialy, Galabru sont très bons. Les autres aussi. L'histoire de Vacher est vrai. Alors pourquoi 0.5 ? Qu'est-ce qui a pris à Tavernier d'alourdir cette histoire avec autant de politique ? est-ce une histoire des années 1895 ou 1970 ? sous couvert de l'affaire Dreyfus, Tavernier nous balance des couches de socialisme lyrique. A vomir..............
willycopresto
willycopresto

135 abonnés 1 356 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 3 juin 2014
Bien sûr, il y a l'affiche Galabru-Noiret (mais ce dernier ne fait pas rire du tout ici), bien sûr il y a le réalisateur Tavernier, et on pense passer un bon moment avec eux...tout comme avec Isabelle Hubert ajoutée là on ne sait pas trop pourquoi faire, et semble-t-il, elle non plus...
Mais dans ce film, la mayonnaise ne prend pas et on n'arrive pas à y croire. Ensuite c'est trop long, et entrecoupé de chansons qui n'ajoutent rien mais ralentissent plutôt son rythme. A moins qu'il n'ait pris un coup de vieux. Dommage parce que le sujet "un criminel récidiviste est-il passible d'un hôpital psychiatrique ou de la réclusion ?" était prometteur, mais le réalisateur me semble passé à côté.
Bref, je me suis ennuyé.
willycopresto
anonyme
Un visiteur
2,0
Publiée le 21 février 2011
Deux manières de parler de ce film. Tout d'abord louer sa distribution, allant de l'excellent au génial. Un grand Noiret passant de l'amidonné au fragile, un fantastique Brialy, image d'une aristocratie voyant mourir sa France et ne pouvant lui survivre, avec quelque chose du Charlus de Proust. Et un sublime Galabru, éructant ou murmurant, tour à tour tribun, conteur, bateleur, danseur, contemplatif, tout cela avec la même justesse. Ayant accepté de "faire des navets pour avoir de l'oseille", il n'a que quelques rares grands rôles à son actif. Mais celui-là pourrait suffire.
J'ai connu Tavernier plus inspiré, certes dans ses films postérieurs.
Mais il y a une seconde manière de juger cette oeuvre de toute façon cinématographiquement surestimée. Le propos est clair, rousseauiste pour ne pas dire angéliquement socialiste. Passons sur l'odieuse (et stupide) comparaison offerte par le message de fin. 12 gosses massacrés rapprochés de 2500 morts du travail inhumain. C'est bien, 2500, c'est précis. Pas 2458 ou 2543, ça sent son chiffre officiel historiquement inattaquable, ça nous rappelle des choses...Et c'est justement là que Tavernier s'égare, et qu'Aurenche me déçoit. Beaucoup de mes amis critiques ont souligné la reconstitution historique. Encore faudrait-il que celle-ci ne soit pas d'une partialité frisant l'indécence. Le clergé et l'armée présentent des pantins dignes des "guignols de l'info", les propos sur l'affaire Dreyfus sont un chef-d'oeuvre d'historiquement correct, et la révolte qui gronde est un bel hommage au cinéma soviétique adoubé par Staline, gorges généreuses dardées, foule chantante et drapeau rouge en bannière. Non, ce monde-là ne peut être celui de Villedieu, où un arriviste bourgeois peine à gérer ses états d'âme de juge pris dans ses contradictions et où l'on sanctifie un assassin qui ne peut être que victime au choix d'un chien, des prêtres forcément déjà pédophiles, de l'armée évidemment stupide et plus généralement de la société par essence responsable. Villedieu avait d'autres idéaux, d'autres valeurs. Reconnaissons aux auteurs de lui avoir soigné son rôle, son geste final permettant peut-être aux plus enragés de s'interroger sur des lendemains qui seront tout sauf chantants, quelle que soit la classe sociale des descendants de ces antagonismes. Quand Tavernier fait du Boisset, il filme mieux mais est tout aussi lourd, voire nuisible.
Hotinhere
Hotinhere

598 abonnés 5 074 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 5 novembre 2013
En 1893, un illuminé dangereux parcourt la France; un juge sans scrupule part à sa recherche. L'affrontement de deux violences, l'une démente, l'autre légale et répressive. Michel Galabru tient son plus grand rôle.
Bruno65
Bruno65

36 abonnés 808 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 3 juin 2014
Galabru est épatant,néanmoins,l'histoire aurait gagnée à être plus concentrée dans son affrontement entre lui et Noiret.
Julien D
Julien D

1 230 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 16 septembre 2012
Le troisième long-métrage de Bertrand Tavernier est connu pour le face à face entre Philippe Noiret et Michel Galabru, celui-ci dans un rôle que lui-même considère comme le meilleur de sa carrière. Comme souvent, le réalisateur oppose des êtres diamétralement opposés, un vagabond rendu fou par un suicide raté et un juge bourgeois, tout deux rendu aussi attachants malgré leur violence ou leur arrogance respective. Ici cette opposition met en avant le problème intemporel de l’objectivité de la justice rendu plus difficile encore en période de bouleversements politiques et sociaux. La France rurale de la fin du 19ème siècle, époque où s’opposaient un clergé radical à un socialisme naissant, est parfaitement reconstituée à travers une photographie et une musique splendides. En plus d’être une intrigue juridique pleine de rebondissements, cette œuvre soulève, grâce à ses excellents interprètes, des interrogations et des émotions très intenses.
vinetodelveccio
vinetodelveccio

74 abonnés 802 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 5 juin 2014
Un film original qui repose avant tout sur ses acteurs. Tavernier met en scène un thriller/drame psychologique situé à la fin du 19ème, ce qui lui offre la possibilité de relater une France divisée, au bord de la rupture en pleine époque Dreyfus. Le cinéaste glisse donc tout un tas d'allusions et inscrit son scénario dans la grande histoire. Le tout est souvent assez malhabile, manichéen et un peu pataud. on aurait aimé un peu plus de finesse pour dénoncer la montée de l'antisémitisme et des nationalismes et les répressions sanglantes des premiers mouvements sociaux. Heureusement, le film est sauvé par l'interprétation magistrale de Noiret et Galabru. L'affrontement entre ces deux personnages est assez fascinant et se fait l'écho de cette plaie béante qui naît entre deux parties de la France. Au final, il ne se passe pas grand chose dans le film, mais le tout reste assez maîtrisé.
MC4815162342
MC4815162342

405 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 3 juin 2014
Bertrand Tavernier signe là un drame surprenant et un face à face unique entre les géniaux Michel Galabru et Philippe Noiret, Galabru que je ne connaissais qu'à travers d'excellentes comédies car les drames sont peu présent dans sa filmographie et quand on le voit dans ce film on se demande pourquoi car il est juste parfait, d'ailleurs il a remporté le césar du meilleur acteur et c'est juste carrément mérité, il est bluffant mais bon je vais pas passer la nuit là, à part ça y'a une très bonne mise en scène, une très bonne bande son, une très bonne réalisation et un très bon scénario, en gros ce film est très bon.
SebD31
SebD31

95 abonnés 553 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 16 juillet 2009
Galabru signe une performance exceptionnelle et inquiète le spectateur dans cet immense film. Un chef-d'oeuvre.
QuelquesFilms.fr
QuelquesFilms.fr

281 abonnés 1 659 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 13 septembre 2013
Pour son troisième long-métrage (après L'Horloger de Saint-Paul et Que la fête commence), Bertrand Tavernier reprend une célèbre affaire criminelle de la fin du XIXe siècle (l'affaire Vacher). Il l'aborde moins sous l'angle du polar/thriller que sous l'angle de la chronique sociopolitique. En toile de fond historique : l'affaire Dreyfus, la puissance de la bourgeoisie, la montée du socialisme. Le réalisateur jongle aussi avec des questions juridiques et morales (le criminel est-il fou ou responsable de ses actes ?) et se livre à une étude de moeurs par le biais de la confrontation entre les deux personnages principaux. Une relation ambiguë. Tavernier brouille habilement les cartes : on ne sait pas qui est le plus méprisable. L'assassin, "anarchiste de Dieu", pauvre diable meurtrier ? Ou le juge, vicieux, assoiffé de reconnaissance et de gloire ? Au final : un drame plus intelligent que viscéral, un traitement thématique original et pertinent, une forme classique.
Sonia K.
Sonia K.

18 abonnés 157 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 10 août 2016
Film brillamment interprété même si Galabru force un peu son jeu, comme à son habitude. Le film met en lumière le caractère politique de la justice: Joseph Bouvier n' a aucune chance de s' en sortir puisqu' il est pauvre (dixit Villedieu, interprété par Brially). Excellent tableau d' une bourgeoisie imbue d' elle même, arriviste, vulgaire, inculte, opportuniste et criminelle.
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