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    Le Mur invisible
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Mur invisible" et de son tournage !

    Adapté d'une nouvelle anti-antisémite

    Le Mur Invisible est l'adaptation d'une nouvelle écrite par Laura Z. Hobson. Cette dernière l'a écrite après avoir entendu un discours antisémite du sénateur John Rankin applaudi par l'ensemble du Congrès Américain. Son récit, publié par le journal Cosmopolitan entre Novembre 1946 et Février 1947, a immédiatement mis le feu aux poudres. C'est à cause de son parfum de scandale que l'écrit de Hobson a suscité l'intérêt de Darryl F. Zanuck, qui a immédiatement cherché à en obtenir les droits.

    Au lendemain de la Shoah...

    Le film a été réalisé peu de temps après que ne soit révélée la vérité sur les camps de concentration en Europe : Darryl F. Zanuck savait que le moment était bien choisi pour relancer le débat sur l'antisémitisme après les horreurs survenues durant la Seconde Guerre mondiale.

    Un pamphlet qui passe mal

    Quand les patrons de la 20th Century Fox, juifs pour la plupart, entendirent parler de la préparation de ce film, ils demandèrent au producteur Darryl F. Zanuck d'abandonner ce projet. Alors que la Seconde Guerre mondiale venait tout juste de s'achever, ils craignaient que le thème de l'antisémitisme ne provoque une éventuelle polémique. Non seulement la production du film fut poursuivie comme si de rien n'était, mais, une séquence inspirée directement de cette anecdote fut ajoutée au film.

    Référence à trois leaders d'extrême droite

    Le Mur Invisible mentionne trois personnages contemporains tristement connus pour leurs propos racistes et pour leurs attitudes antisémites. Il s'agit de Theodore Biblo, sénateur du Mississippi qui a préconisé d'envoyer tous les Afro-américains en Afrique, John Rankin, un républicain lui aussi du Mississippi qui a qualifié le journaliste Walter Winchell de "sale petit juif" durant une séance à la Chambre des Représentants, et le leader nationaliste-chrétien Gerald L.K. Smith.

    Poursuites judiciaires en vue

    Conscient que l'allusion à ces trois hommes politiques antisémites s'avérait dangereuse sur le plan légal, Darryl F. Zanuck a fait appel à des juristes pour obtenir conseil. Quand il a su qu'il y avait un risque de poursuites judiciaires pour diffamation, le producteur aurait alors dit : "Qu'ils essayent donc de nous attaquer en justice! Ils n'oseront pas ! Et s'ils osent, rien ne nous ferait plus plaisir que de défendre notre film et notre cause devant un tribunal !". Gerald L.K. Smith a d'ailleurs tenté d'empêcher légalement la 20th Century Fox de projeter le film à Tulsa en Oklahoma. Il a échoué dans sa tentative, mais a ensuite exigé que le studio hollywoodien lui verse 1 million de dollars pour dommages et intérêts. Une nouvelle initiative qui sera rejetée par les tribunaux en 1951.

    Une avalanche de récompenses

    Le Mur Invisible s'est vu gratifié d'une multitude de prix. Nommé aux Oscars en 1948 dans les catégories Meilleur acteur pour Gregory Peck, Meilleure actrice pour Dorothy McGuire, Meilleur second rôle féminin pour Anne Revere, Meilleur montage et Meilleur scénario, il en remporta trois autres : Meilleur second rôle féminin pour Celeste Holm (en compétition directe avec sa partenaire Anne Revere pour le même film), Meilleur réalisateur pour Elia Kazan et surtout Meilleur film. La même année, Le Mur Invisible est couronné aux Golden Globes où il est élu Meilleur film dramatique. Elia Kazan y désigné Meilleur Réalisateur, Celeste Holm une nouvelle fois Meilleur second rôle féminin. Dean Stockwell y reçoit le Prix spécial en tant que Meilleur acteur juvénile. Toujours en 1948, le film est en compétition pour le Lion d'Or au Festival de Venise.

    Un film répudié par son auteur

    En dépit du fait qu'il a gagné de nombreux prix avec Le Mur invisible (1947), Elia Kazan n'a jamais vraiment apprécié son film, qu'il juge comme trop embellissant malgré son sujet grave. Il estime aussi que cette oeuvre souffre d'un manque cruel de conviction. Le côté romantique y est beaucoup trop forcé selon lui.

    L'héritage de la chair

    En 1949, soit deux ans après la sortie du Mur Invisible, Darryl F. Zanuck et Elia Kazan vont de nouveau collaborer ensemble sur L'Héritage de la chair, un film co-réalisé avec John Ford et au sujet similaire: il s'agit cette fois de traiter du racisme vis-à-vis des Afro-américains.

    Grégory Peck, un type antipathique ?

    Celeste Holm a affirmé qu'il avait été très difficile de travailler avec Gregory Peck, l'acteur n'ayant pas un tempérament très chaleureux ni un grand sens de l'humour...

    Un cachet astronomique pour Garfield

    John Garfield a accepté de jouer dans Le Mur Invisible après que le producteur Darryl F. Zanuck lui ait promis que le film serait fidèle au scénario de Moss Hart. Bien qu'il n'ait qu'un rôle très limité, Garfield a perçu un salaire mirobolant, digne d'une star hollywoodienne.

    Mère à 12 ans

    Anne Revere joue la mère de Gregory Peck dans le film. Pourtant, l'actrice n'a seulement en réalité que 12 ans de plus que lui...

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