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    La Ronde
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    34 critiques spectateurs

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    Olivier G.
    Olivier G.

    3 abonnés 37 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 octobre 2023
    Merci d'aimer mon film plus de 70 ans après mais veuillez noter que j'ai eu la chance de tourner avec des acteurs merveilleux une ronde qui n'est pas prête de s'éteindre, la ronde du désir maquillée sous les feux de l'amour. Je vous aime comme j'ai aimé bien des fois, ravi de voir que mes films aient pu inspirer de grands réalisateurs, je pense bien sûr à M. Kubrick ou M. Bertrand Tavernier mais aussi à M. Peter Greenaway qui a su si bien reprendre les thèmes de la ronde et de la répétition. Pardonnez ces marques d'estime personnel, je m'en retourne sur le manège et vous salue bien.
    Audrey L
    Audrey L

    552 abonnés 2 424 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 avril 2023
    Infect. On n'a pas d'autres mots pour qualifier ce film qui, au détour d'une saynète, encourage carrément le viol. Certains spectateurs essayaient de croire à une approche parodique, satirique, ce à quoi on n'a jamais cru du fait de son ton empesé, de l'absence de marqueurs d'ironie dans ladite scène (le personnage principal n'est pas montré comme malveillant, au contraire il est valorisé), d'un fond assez vieillot qui marque "le cinéma de Papa" (Papy, plutôt). Alors donc, faites-vous votre avis, devant ce vieil homme riche qui drogue une jeune fille pour qu'elle s'allonge de fatigue sur le divan, et pouvoir en abuser sexuellement, en concluant : "Il n'y a pas de mal, quand deux jeunes gens se plaisent, à aider l'amour par quelques artifices.", et le gus à la manivelle (le narrateur) de souligner "C'est l'amour !". On veut croire à l'ironie, vraiment, on le veut, car autrement ce propos nous donne envie de balancer notre fauteuil sur l'écran. Mais le reste du film n'affiche pas franchement un ton des plus ironiques (les autres scènes ne valorisent pas non plus les femmes... ce qui nous fait douter sur ses intentions), n'a rien pour lui non plus narrativement parlant, n'étant qu'une suite d'historiettes amoureuses entre l'étudiant et la riche, l'amant et la femme mariée, etc... Sans grande histoire, ces tableaux semblent fades, ne nous impliquent pas du tout sur leur courte durée, montrent sensiblement la même mécanique de flirt (on en arrive à confondre les couples), reviennent inlassablement au gus qui tourne sa manivelle qui lance sa petite phrase, et en avant on rembraye avec un autre tableau... On ne sait pas comment descendre de ce manège, on essaye continuellement de mettre un pied en-dehors de ce carrousel vieillot, aux tentatives d'humour poussiéreuses (la manivelle qui casse lorsque l'amant est "en panne", et que le narrateur la remet dans le trou en forçant, que c'est fin, vraiment...), aux tableaux répétitifs, et dont l'ironie, si tant est qu'elle existe (on n'y croit pas une seconde), n'est pas assez marquée pour nous détourner de son message nauséabond.
    bobmorane63
    bobmorane63

    154 abonnés 1 899 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 septembre 2022
    Un film à sketch enchanteur que nous offre le cinéaste Max Ophuls !!
    Mieux que Claude Lelouch de nos jours, Max Ophuls fait partie de ces réalisateurs qui ont œuvrés avec talents le cinéma Français des années 40/50 . Avec "La ronde", le metteur en scène raconte plusieurs histoires d'amours du début du siècle avec des entractes pour les couper un homme qui narre le récit dans un manège qui tourne et, comme le titre l'indique, fait "La ronde". Certaines sont des morceaux de bravoures avec de très bons comédiens comme Simone Signoret, Serge Reggiani, Simone Simon, Daniel Gélin, Odette Joyeux, Jean-Louis Barrault, Danièle Darrieux et Gérard Philipe entre autres auquel s'accompagnent des plans magnifiques qui donnent de la magie à l'écran avec des sentiments et dialogues qui font des étincelles. J'ai beaucoup aimé ce long métrage qui est une petite pépite de notre patrimoine du cinéma Français.
    Hotinhere
    Hotinhere

    421 abonnés 4 748 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 avril 2022
    Max Ophuls nous emporte dans le manège du désir et des sentiments à travers une succession de huit saynètes élégantes, pleines de charme et d’humour. 3,25
    Joseph B
    Joseph B

    1 abonné 34 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 6 août 2021
    quelle ennui, j'ai tenté de tenir bon mais j'ai fini par quitte la salle 20 min avant la fin. ce film n a rien pour plaire. Et c'est le premier film de max ophul que je vois, j ai bien peur de ce que les autres me réservent
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    582 abonnés 2 753 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 avril 2021
    L’artificialité du dispositif mis en place par Max Ophüls, revendiqué comme tel dès l’ouverture au cours de laquelle un bonimenteur nous accueille et assure la narration en revêtant divers costumes, a l’intelligence d’offrir au cinéma une mise en abyme dans laquelle se reflètent les fictions que construisent les hommes autour de l’amour, mais souffre également de personnages creux auxquels nous peinons à nous attacher. L’enchâssement des petites histoires devient ainsi plus captivant que les histoires elles-mêmes, dont les enjeux communs s’avèrent rapidement perceptibles. Nous sommes loin de l’adaptation formidable du Décaméron par Pasolini, qui restituait aux nouvelles une fraîcheur et une vitalité ici absentes, justement absentes certes, puisqu’il s’agit de peindre l’amour comme une constante qui se confond avec l’attraction de la chair et les plaisirs faciles. Ce qui intrigue alors dans La Ronde, c’est la réalisation, pleine de trouvailles qui convertissent le motif du cercle en un parti pris de mise en scène : travellings circulaires, architectures sphériques, escaliers en colimaçon. Tout tourne, des personnages aux mouvements de caméra, en passant, bien évidemment, par le manège, moyeu autour duquel gravitent les trajectoires individuelles. L’autre subtilité de réalisation tient au soin porté à la cassure des plans, les couples étant séparés en leur centre par un objet du mobilier à l’instar d’un rideau, d’un voile, d’un pilier de lit ou d’une porte ; est ainsi retranscrite à l’écran l’illusion d’un ensemble et d’un partage, alors qu’il ne s’agit que d’un échange de bons procédés entre deux solitudes qui trouvent dans l’autre un miroir leur réfléchissant des fantasmes à assouvir – fantasmes souvent liés au désir de voir un tiers inséré dans la relation, telle la menace nécessaire à la survie de tout couple. Le mariage est alors décrié, lors d’une séquence au lit des plus mémorables, morceau de bravoure d’un film audacieux et techniquement superbe.
    Y Leca
    Y Leca

    21 abonnés 905 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 avril 2021
    Valse des aventures galantes, des mouvements de caméra, et de la musique tout court. Virtuosité scénique et sophistication visuelle sont au service de marivaudages bien ennuyeux et datés. Classique peut être mais désuet et théâtral.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    922 abonnés 4 839 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 janvier 2021
    Un film d'une grande élégance qui finalement met au même niveau la soubrette et la femme du monde. L'homme ne les dédaigne ni l'une ni l'autre.
    Il y a ces dialogues charmants et malicieux et une pléiade d'acteurs formidables
    Liam Debruel
    Liam Debruel

    12 abonnés 104 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juin 2020
    Dire que le sentiment amoureux aura inspiré les esprits créateurs en tout genre serait sous-estimer le grand nombre d’œuvres, qu’importe le médium, interrogeant sur la manière dont il influence notre destinée. Max Ophüls traite donc son sujet par la bande, avec, au centre de ses récits, un narrateur, observateur complice du spectateur jugeant la manière dont les romances se répondent dans une grande boucle qui tourne éternelle, dans une ronde sans fin.

    C’est un voyage vers l’ailleurs que nous propose le film, par le décor de Vienne ou la mise en scène d’une élégance, d’une délicatesse et d’une poésie intemporelles. Chaque histoire parle à la précédente dans la complexité de l’être, d’aimer de façon unique et entière, comme si ces sentiments gagnaient en magie par leur nature aussi éphémère que l’être humain lui-même. C’est un schéma général triste peut-être) mais réussissant qui réussit à souligner l’importance de l’amour dans l’existence, avec cette sensation de féérie dans le quotidien qui se ressent dès l’ouverture.

    Ophüls filme dès lors d’amour habité par le merveilleux tragique, mélancolique mais sublime dans sa manière de l’inscrire dans la quotidienneté. Avec La Ronde, il nous propose un songe éveillé, un voyage à travers les méandres de l’amour dans une œuvre qui subjugue et réveille en nous les émois de nos histoires. On sort de ce rêve un peu amer, le cœur saignant aussi fort qu’à la fin d’une romance marquante. De quoi souligner le caractère intemporel et poétique de ce film…
    Stéphane F.
    Stéphane F.

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mai 2019
    Je l'ai vu aujourd'hui à l'aquarium ciné café Lyon
    J'ai bien aimé la mise en scène ..
    Avec des acteurs et actrices formidables
    Pour un vieux film ���
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 10 octobre 2018
    Comme avec Madame de..., on a parfois l’impression de lire du Zola ou du Maupassant pour le mélange de lucidité cruelle et de tendresse à l’égard des personnages. La différence, c’est que Zola et Maupassant proposaient des oeuvres modernes pour leur époque, alors qu’ici tout prend un air suranné qui m’a laissé un peu froid. Pour un film dont le personnage principal est la sexualité et qui est adapté d’une pièce longtemps censurée, tout ça est très gentillet et aussi vaguement ennuyeux, même si l’indéniable maîtrise visuelle sauve le film. Les comédiens sont aussi très bons, surtout Danielle Darrieux, qui fait des merveilles et dont le personnage, très drôle, m’a un peu réveillé.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 avril 2018
    Dans le cadre du « Festival play it again », j’ai vu « La ronde » de Max Ophüls sorti en 1950 et que curieusement je n’avais jamais vu. Je comprends que pour les jeunes et les non-cinéphiles, ce film puisse être « ringard » … mais c’est pour moi un bijou du cinéma français.
    Dans la forme avec de très longs plans séquence où la caméra se ballade avec aisance tantôt devant, tantôt derrière tel élément ou tel élément du décor somptueux de la Vienne de 1900 avec souvent un objet interposé entre les deux voire un accessoire de plateau de cinéma ou de théâtre. Des plans un peu obliques renforçant la « dureté » des propos qui bien qu’en apparence anodins, sont très souvent en décalage entre la pensée réelle du sujet et ses actes. Le rythme du film martelé par le temps (l’appel au clairon de la caserne, le clocher, la montre gousset, la pendule de la chambre du « vieux » couple marié …) et par ce carrousel et le narrateur (Anton Walbrook) qui tantôt ange gardien tantôt Cupidon, tourne chaque page de ces histoires d’amour sans lendemain, souvent cruelles mais universelles. Les dialogues sont ciselés et percutants, et je ne parlerai pas de la perfection du jeu de la pléiade d’acteurs/actrices (Jean Louis Barrault, Danielle Darrieux, Fernand Gravey, Gérard Philippe, Serge Reggiani, Simone Signoret, …). L’humour est souvent de mise (cf. la panne du carrousel et la panne de Daniel Gélin, la coupure aux ciseaux par le narrateur de la scène d’amour entre la comédienne (seul personnage finalement lucide dans son histoire amoureuse), les « cartons » lors de la scène se déroulant dans un salon privé du restaurant entre l’homme marié et la « petite », la symbolique du sabre des militaires, le lévrier du militaire issu de la noblesse … y compris dans des dialogues plus accessoires comme par exemple devant le « garni » le cocher qui alors qu’il attend la femme mariée dit « connaitre la maison ».
    Ce film est adapté d’une pièce de théâtre éponyme de Arthur Schnitzler, médecin et auteur influencé par Freud de la première moitié du XXe siècle en Autriche-Hongrie, pièce écrite en 1897 qui avait fait scandale en Prusse auprès du corps militaire ! Ce même Arthur Schnitzler a également écrit en 1926 une autre nouvelle : Traumnovelle … à la base de Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick sorti en 1999 et qui in fine est une autre « histoire d’amour » à rajouter à cette ronde mélancolique voire cruelle, une sorte de danse macabre sur le « marivaudage » et le désir amoureux.
    Hormis le générique qui est effectivement « ringard », ce film est pour moi un bijou du cinéma français et mondial et on sait que Stanley Kubrick admirait l’œuvre de Max Ophuls.
    Hervé L
    Hervé L

    61 abonnés 603 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 décembre 2017
    Un film charmant mais très daté et c'est peu dire que les femmes étaient mal traitées condamnées à se prostituer ou se marier pour être vite baisees et encore plus vite abandonnées
    blacktide
    blacktide

    39 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2017
    C'est le temps de l'amour
    Le temps des copains
    Et de l'aventure

    Il est souvent intéressant de penser un thème aussi ample et incertain que l’Amour en considérant l’époque dans laquelle il s’inscrit. Car, fondamentalement, rien ne change ; l’Homme reste ce cœur volage, cabriolant autour de ces grandes vérités, qui nous échappent et nous modèlent. Un Amour se dérobant au pouvoir destructeur du temps, pour se perpétuer dans la nostalgie d’une éternelle mélodie : celle du va-et-vient entre les amants d’un jour et l’ivresse des corps. Les époques n’en deviennent que des façades, cristallisant les pulsions amoureuses sous les apparences évolutives de la moralité. Un air familier, qui ne cesse de nous poursuivre, pour ne jamais nous quitter. Comme si cette ronde de liaisons se transposait en ce temps libérateur de l’amour. Un temps où les désirs tourbillonnent dans les agitations d’une libido à assouvir.

    Quand le temps va et vient
    On ne pense à rien
    Malgré ses blessures

    Et de cette douce mélodie du cœur, La Ronde n’en devient que plus troublement aguicheur. De ces « sketchs » liés par un même mouvement, Max Ophüls place ses personnages sur la même ligne du temps, pour mieux en extirper la frénétique dynamique du plaisir tout en mélancolisant chaque aspect de cette course secrètement désespérée. Une continuité aussi paradoxale qu’elle en est révélatrice de ce qu’est l’Amour, cette maladie qui court et qui court, et foudroie dans la rue cet inconnu qui passe.

    Une affection transmise de personnages en personnages, comme pour cadencer en une valse les maux du désir: adieu la bienséance, bonjour l’inconvenance. Car, de ces pas à couple fermé, la valse se fait libératrice des promiscuités libidineuses : « Elle a son pucelage, moins la valse » disait d’ailleurs, non sans ironie, le chevalier de Ségur. Dans cette Vienne impériale du début du XXème, tout se doit ainsi de passer par la dissimulation : de l’adultère au macadam, du libertin aux élans charnels, tout se fuit, tout s’embrasse et tout se cache.

    Car le temps de l'amour
    C'est long et c'est court
    Ça dure toujours
    On s'en souvient

    Quelque chose de quasiment désabusé sur l’amour au final. Cet idéal faussement atteignable que les Hommes compensent en une succession d’acoquinements sans lendemain. La fureur dans le sang, la chaleur dans le corps, la passion sans l’amour. Un mouvement sans cesse renouvelé par le précédent ; un motif qui, de boucle en boucle, est voué à la répétition. Car le vertige du cœur est un symptôme permanent, nourri par le cheminement inattendu que peuvent prendre nos vies, un peu comme ces boucles d’oreilles en leitmotiv amoureux, de mains en mains, du lucide mensonge à la tragique vérité, dans Madame de….

    D’échanges amoureux en échangisme des corps, la passion comme force motrice des êtres et de leur place dans le manège de l’existence. Seulement et simplement l’histoire d’amants qui se rejoignent et se quittent. L’humain dans tout ce qu’il a de plus benêt et passionné : une tragédie sans frontière ni différence ; juste des Hommes et des Femmes, libres et égaux dans leur attachement et enchaînés dans l’ordinaire comportement. Ophüls ne les accable à aucun moment, mais porte sur eux la tendresse d’un père sur ses enfants, d’un créateur sur ses expériences. Une bienveillance qui ne s’apprécie qu’à travers ce ton si poétique, ce melting-pot social de jouissance dans l’instant et ce battement cardiaque d’un plaisir aussi éphémère et vigoureux que sont les sentiments.

    Une sensibilité étoffée par des monstres de l’écran, des joyaux à sentiments : de Simone Signoret à Serge Reggiani, de Gérard Philippe à Simone Simon, la perfection du casting n’a d’égale que la beauté faussement superficielle de son actrice phare, Danielle Darrieux dévorant chaque morceau de pellicule où son visage d’ange apparaît. Tout n’est qu’une question de charme au fond. A ce jeu de l’amour, il suffirait presque d’un plan-séquence pour catalyser toute la gymnastique passionnelle. Dans le cas Ophüls, toujours entouré des meilleurs techniciens, la fluidité du récit n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Et pourtant, toute cette dynamique extrêmement mobile se veut empreinte d’une légèreté à l’élégante simplicité. Une forme incroyablement soignée contribuant à en bonifier le fond.

    Le prologue, d’une virtuosité certaine, est le plus à même de rendre compte de l’illusion travaillée comme mise en scène. Là où le narrateur s’interroge sur sa place au sein même du récit, celui-ci (incarné par un merveilleux Anton Walbrook en meneur de jeu) semble nous promener, nous manipuler, comme pour mieux nous perdre dans les décors d’un lieu qui n’existe pas, ou plutôt, qui se crée au gré de ses convenances. Un personnage créateur de sa propre illusion en somme. Sa présence dans chaque scène renforce son caractère quasiment divin, surnaturel ; une sorte d’ange gardien ou de Dieu (Cupidon ?), un technicien veillant au bon fonctionnement du carrousel des ébats sexuels.

    La scène de coupe dans la pellicule est particulièrement amusante : comme un affront d’Ophüls à la censure, le narrateur se fait juge des bonnes mœurs, de la morale d’antan, et coupe l’explicite pour mieux en divulguer l’implicite. Un personnage central donc, qui s’offre le privilège de faire tourner ses personnages en une boucle de rencontres. Et ainsi, voir toutes les facettes de la réalité pour percer l’illusion. Il se fait la conscience même des personnages, qui se créent une pensée pour copuler. Et en brisant le quatrième mur, le spectateur est rendu complice de cette transgression narrative. Car l’amour n’est pas quelque chose qui doit rester derrière un écran…

    Sur une pièce d’Arthur Schnitzler, dont le caractère soi-disant pornographique a su marquer son temps, Max Ophüls soumet ses personnages au doux supplice du libertinage. Comme porté par cette sensation de n’appartenir à aucun temps, La Ronde fait tourner nos cœurs dans un enchantement Viennois à voix et à passions, et plus si affinités. Expérimentant avec une rare élégance et un humour subtil les tourments amoureux jusqu’à l’étouffement, Ophüls creuse la solitude sous la valse du désir ; comme une volonté de montrer le déséquilibre de ces séductions vouées à l’oubli, un vertige stendhalien où l’artifice cinématographique illuminerait notre éternelle quête en amour. Un requiem pour tous ces fous, tous ces alanguis, tous ces (des)illusionnés, tous ces épris, tous ces bien-aimés… Car on a tous quelque chose en nous d’exalté. Don’t you need somebody to Love ?

    Libre échange
    Jean-Michel M.
    Jean-Michel M.

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2017
    Dans les décors en noir et blanc d'une Vienne idéalisée et fantasmée du début du 20ème siècle, un élégant narrateur vous prend par la main et vous fait cheminer dans les méandres de morceaux de vie ayant pour point commun de brèves passions amoureuses ou des aventures charnelles sans lendemain. C'est d'amour asymétrique qu'il s'agit, ou de la démonstration que le bonheur n'existe pas, ou seulement en de courts instants. Cette étude de moeurs est transcrite avec infiniment de finesse et de poésie, grâce à de prodigieux acteurs, une musique envoûtante, et la maestria technique de Max Ophüls (qui fut un maître pour Stanley Kubrick).
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