Colonel Blimp
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Benjamin A

746 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 18 octobre 2014
Collection "Tentations par mes éclaireurs" : Plume231

"Colonel Blimp" s'ouvre en 1942 à Londres lors d'un exercice militaire se finissant dans un bain turc où le général Clive Wynne-Candy se souvient de sa jeunesse 40 ans auparavant dans ce même bain turc et de tout le chemin qui l'a mené jusque-là et notamment de son amitié avec un militaire allemand.

Ce qui frappe d'emblée, ce sont les différents messages du film alors qu'il sort en 1943, période de guerre et propices à la propagande dans l'art. "Colonel Blimp", réalisé par Michael Powell et Émeric Pressburger se situe bien loin de tout ça, il montre la guerre sans mettre en scène des combats sur les champs de bataille et narre une amitié entre un officier britannique et un soldat Allemand qui s'étale sur quarante années de leur vie, tout en tournant en dérision l'armée Britannique et ses valeurs conservatrices.

Né de la plume du caricaturiste David Low en 1930, "Colonel Blimp" est avant tout une ode à l'amitié entre deux personnages ô combien intéressant. Le duo de réalisateurs braque sa caméra sur le général Clive Wynne-Candy que l'on découvre d'abord vieux avant de voir sa vie défilée, marqué par son sens de l'honneur et de la nation ainsi que les diverses rencontres qui ont changé sa vie telle celle avec une anglaise installée à Berlin au début du siècle, avec sa femme qu'il rencontre lors de la Première Guerre mondiale et bien évidemment Theodore Kretschmar-Schuldorff avec qui il se bat d'abord en duel avant de fraterniser dans un hôpital.

Une amitié marquée par les différents aléas de la vie, les séparations, les retrouvailles et surtout le contexte de deux guerres où l'Angleterre et l'Allemagne n'étaient pas dans le même camp. Une amitié doublée d'une méditation sur le temps qui passe et du jugement de sa propre vie que Michael Powell met subtilement en scène et en fait ressortir toute l'émotion pour rendre le film touchant, beau et mélancolique. "Colonel Blimp" prend souvent un ton léger avec plusieurs touches d'humours, que ce soit à travers les personnages ou les situations, souvent bien trouvées et c'est là l'une des réussites du film, faire ressentir la gravité des situations et l'importance de ce que l'on peut parfois considérer comme d'infimes détails de la vie.

Bénéficiant de dialogues qui sonnent toujours juste et d'un scénario passionnant, riche et subtil, "Colonel Blimp" met en scène des personnages qui le sont tout autant. On se sent proche de cet officier et des péripéties qui lui arrivent et on est emporté dans ces 40 années de vie. La réussite tient aussi au traitement des rôles féminins, qui sont, là aussi, toujours juste et fort et tout en subtilité. Ici elle paraît toujours vivante et éternelle mais à chaque fois dans un corps différent, montrant l'idéalisation que s'en fait l'officier. Pour retranscrire les quarante années de la vie de cet homme, les ellipses étaient nécessaires et elles sont toujours très bien mises en scène, permettant de faire ressentir ce temps qui passe, les changements d'époques mais que par moments les hommes restent le même, à l'image de cette scène où l'officier allemand tente d'expliquer que les ennemies ne sont plus les mêmes et qu'il faut s'adapter.

Tout le long, et ce dès la première scène, on est éblouie par la qualité visuelle du film. Les décors, que ce soit en extérieur ou intérieur sont superbes, sublimé par la caméra de Michael Powell, ses cadres et ses mouvements ainsi que par la magnifique photographie en couleur. Dans le rôle de l'officier britannique, Roger Livesey livre une grande interprétation, tout comme Anton Walbrook et Deborah Kerr dans un triple rôle. Trois acteurs qui retranscrivent à merveille la fuite du temps et la vie qui passe.

Un film comme on en voit rarement, une claque marquante pour une oeuvre à la fois légère et bouleversante, alternants différents genres et qui traite à merveille du temps qui passe, de l'amitié et tout simplement de la vie...
Redzing

1 245 abonnés 4 596 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 3 mars 2021
Le Colonel Blimp fut une caricature des années 30, représentant l’officier anglais dans ses excès les plus britanniques, pompeux, et belliqueux. Pas vraiment de tel personnage ici, mais plutôt une inspiration pour cette fresque, qui évoque la vie fictive d’un officier britannique pendant la première moitié du 20ème siècle. On verra ainsi Clive Wynne-Candy, jeune officier revenant de la Guerre de Boers, qui trempera dans les relations tendues entre l’Allemagne et l’Angleterre au début du siècle, puis dans deux Guerres Mondiales. Sortie en 1943, il s’agit évidemment d’une œuvre de propagande pro-britannique et antinazie. Mais le film est largement supérieur à ses congénères de l’époque, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, il est bien plus complexe qu’un simple pamphlet antinazi. Son message principal, résumé dans les premières minutes, est que la Guerre est désormais sale. Respecter des conduites chevaleresques et des règles préétablies ne peut conduire qu’à la défaite, face à des ennemis qui useront de toutes les tactiques sournoises. Un message qui contient une part de critiques envers l’armée britannique, montrée comme trop « régulière » à travers le protagoniste. Mais le scénario va plus loin, montrant la difficulté et les tourments des militaires allemands (voire du peuple) qui ont vécu la Première Guerre Mondiale, et qui ont retrouvé leur pays anéanti. Passant ainsi d’une nation romantique et chevaleresque à un régime brutal. Un propos relativement osé pour l’époque… De nombreuses scènes se focaliseront ainsi sur les relations anglo-allemandes, ajoutant parfois quelques grains de sel sur les relations anglo-américaines. On y voit avec plaisir que chacun parle sa langue et ses accents, ce qui n’est guère étonnant vu le tandem multiculturel Powell-Pressburger derrière la caméra. En outre, « The Life and Death of Colonel Blimp » est avant tout un beau drame. Roger Livesey (dont les maquillages sont particulièrement réussis) est adorable en officier gentleman et fringant, qui verra le monde changer, sans lui-même modifier ses préceptes d’avant 1914. Anton Walbrook est touchant en officier allemand à bon fond, mais meurtri par les évolutions de son pays. Un belle histoire d’amitié, avec au cœur plusieurs femmes, toutes interprétées par la charmante Deborah Kerr, qui apporte une douceur bienvenue à cette histoire. Sans compter une mise en scène éclatante du tandem Powell / Pressburger, qui semble avoir au moins 20 ans d’avance. Connus pour leur audace et leur inventivité, les réalisateurs offrent ici de superbes couleurs, et des choix de réalisation originaux pour l’époque. Par exemple, une transition entre décennies par des trophées de chasse. Ou un duel préparé avec détails et soins… qui sera passé sous ellipse par un mouvement de caméra étonnant ! Du très beau cinéma britannique.
weihnachtsmann

1 318 abonnés 5 387 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 12 décembre 2014
Un très beau film sur la vie d'un militaire sur ses 40 ans de carrière. Le fil de l'histoire c'est Deborah Kerr. C'est très très beau. L'amitié d'un anglais et d'un allemand. Des scènes émouvantes et un humour pas mal présent.
Hotinhere

638 abonnés 5 133 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 4 juillet 2022
Récit déployé sur quarante années de la vie d'un militaire dévoué aux idéaux et valeurs de l'armée britannique, et désormais dépassé par le jeu sans foi ni loi des conflits modernes.
Un film de guerre humaniste, nostalgique et plein d’humour qui prône l’amitié entre les hommes au delà des frontières et des esprits malveillants.
Marc Taton (Belgique)
Marc Taton (Belgique)

35 abonnés 699 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 22 octobre 2024
Voilà une réalisation qui semble faire l'unanimité, effectivement la mise en scène est très bonne, le jeu des acteurs est de haut niveau et pourtant je n'ai pas accroché à ce film, il y a du burlesque qui ne m'a pas amusé du tout, de la romance que j'ai trouvée fade, et des situations de guerres sans intérêt, seul l'histoire d'amitié entre les deux protagonistes principaux m'ont semblé digne d'intérêt.
Jean-luc G
Jean-luc G

72 abonnés 812 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 1 mai 2020
Le couple Powell/Pressburger est connu pour son optimisme indécrottable, quelques soient les difficultés de la vie qu'ils ont connus, ou qu'ils font subir à leur héros. Quel culot de narrer l'amitié au long cours entre deux officiers, l'un anglais, l'autre allemand… en 1942! Quelle caractère frondeur de proposer un duel à l'épée en ne s'intéressant qu'à sa préparation, pas à son déroulement. Quelle comédie enlevée autour de l'ambiance festive du Berlin de 1902. Quelle histoire d'entêtement dramatique en imaginant un homme qui cherche à faire revivre son premier amour laissé à son rival pendant toute une vie. Enfin, quel classe le discours de cet émigré qui fuyant le nazisme se voit refoulé parce qu'il est allemand. Porté par un technicolor flamboyant, Blimp est certes daté, mais conserve un charme intemporel. DVD vo -avril 2020
Arthur Debussy
Arthur Debussy

173 abonnés 714 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 11 août 2017
J’ai dû m’y reprendre à plusieurs reprises pour venir à bout de ce film. Je l’ai regardé en quatre fois, et je comprends ceux qui n’ont pas été séduits par ce long métrage, qui semble durer plus longtemps qu’en réalité. Et pour cause, Powell et Pressburger refusent toute dramaturgie excessive : pas de suspense, pas de surprise, pas d’action véritable. Tout est subtil, et l’ellipse est souvent de mise. En réalité, les deux cinéastes se concentrent sur la vie de notre héros et plus encore sur ses sentiments. L’éponyme Colonel Blimp est à la base une caricature, une sorte de vieille baderne à moustaches de l’armée britannique. Mais par leur talent, Powell et Pressburger en font un hymne au sens de l’honneur et au flegme britanniques, loin du prosélytisme qu’on serait en droit d’attendre de ce film originellement réalisé à des fins de propagande. En effet, le major-général Wynne-Candy, ridiculisé au début de l’histoire, se révèle profondément touchant quand on en apprend davantage sur son histoire. Son histoire se mêle d’ailleurs à la grande Histoire du Royaume-Uni et des guerres qu’il a menées au XXème siècle, de la guerre des Boers, en passant par le Première puis la Seconde Guerre Mondiale. En parallèle, on assiste à l’amitié de Wynne-Candy pour un soldat allemand du nom de Kretschmar-Schuldorff, cet amitié se révélant indéfectible malgré les évènements fâcheux qui opposent leurs deux pays. Et pour finir, Deborah Kerr illumine de sa présence le long métrage, en jouant trois rôles séparés dans le temps, incarnant une femme mystérieuse, au charme envoûtant et au cœur d’une histoire d’amour ratée, qui rend définitivement ce film et ses personnages terriblement attachants. Beaucoup de finesse et de nostalgie dans ce long métrage qui à mon sens reste l’un des tous meilleurs réalisés outre-Manche. J’avoue ne pas avoir été vraiment sensible au charme suranné du « Narcisse Noir », mais pour le coup j’ai été emporté par cette histoire au souffle fragile et délicat. Un très beau film, au Technicolor flamboyant, à voir jusqu’au bout pour en saisir toute la subtilité et la profondeur.
marklahore
marklahore

1 abonné 3 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 12 mai 2022
Pur chef d'œuvre! Sur un mode plus humoresque et so british, a l'égal de la Grande illusion. Les deux guerres mondiales ramassées en une seule vie, celle du Colonel Blimp, soldat héroïque et amant romantique.
inspecteur morvandieu
inspecteur morvandieu

48 abonnés 3 102 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 9 avril 2025
Michael Powell et son complice Pressburger évoquent 40 ans de la vie militaire d'un officier britannique à l'ancienne, c'est-à-dire soucieux et respectueux de l'honneur et de la loyauté mais dont l'âge et l'esprit ne correspondent plus, à l'heure où l'Angleterre se défend contre l'Allemagne nazie, aux nécessités d'une guerre totale. On comprend mieux ainsi, dans la dernière partie du film, le sens que lui confèrent les auteurs. Il faut tourner la page et mener une guerre efficace et moderne, sans respect pour l'ennemi et pas davantage pour les traditions ou pour l'éthique.
Tourné en pleine seconde guerre mondiale, le film n'est cependant pas un film ouvertement propagandiste ou militant. Les réalisateurs mettent en scène le portrait, non dénué de fantaisie, d'un officier au long d'une carrière militaire dont le romantisme accentue l'obsolescence.
La durée du film et les quatre décennies traversées -de la guerre des Boers à la guerre mondiale actuelle- semblent ouvrir la voie à une saga romanesque autant qu'historique. Hélas, la pauvreté évènementielle du scénario est aussi surprenante qu'opposée à une vraie dimension romanesque, dont il manque dans ce film le souffle et la densité. L'amitié naissante de Clive Candy pour un officier allemand spoiler: dans le Berlin du début du siècle, l'épisode de la Grande Guerre et la mise au rancard
du général Candy sont les seules étapes d'un récit élégant mais insuffisant. Ce sont les limites d'un film pourtant original et plastiquement séduisant, dans lequel on croise le joli visage de Deborah Kerr dans spoiler: trois rôles
différents, comme symbolisant la muse de Candy et de son ami allemand.
Le personnage principal et son interprète, Roger Livesey m'ont par ailleurs semblé manquer de personnalité, l'un et l'autre.
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