Avis sur Tueur de flics

Bien réalisé, bien construit, fait avec professionnalisme et rigueur : « Tueurs de flics » n'a pas grand-chose à se reprocher, Harold Becker sachant s'y prendre pour nous raconter un fait divers complexe et même assez étrange dans l'Amérique des années 60. C'est également ainsi le portrait de sa justice qui est en jeu, afin de nous montrer sa complexité et ses rouages, pouvant transformer n'importe quelle affaire a priori gagnée d'avance en une source de complexité rare. Deux parties bien distinctes donc : la première où nous nous trouvons dans un récit criminel avec présentation des personnages (de façon un minimum nuancée) et leur quotidien jusqu'au drame, et la seconde faisant plus figure de réflexion précise et bien informée sur le système judiciaire américain. Seul regret : à trop vouloir être réaliste, le réalisateur étouffe pas mal l'émotion et l'œuvre finit par en devenir assez froide, pour ne pas dire parfois légèrement ennuyeuse. Très honorable pour autant.

La filmographie d'Harold Becker est certes peu prolifique avec douze réalisations au cours d'une carrière de 40 ans mais elle est parsemée de films qui souvent méritent le détour même si aucun n'est un chef d'œuvre. Ainsi "Tueurs de flics" sorti en 1979 qui dénonce à travers un fait divers réel les travers de la procédure judiciaire américaine qui permet à des coupables et à leurs avocats suffisamment astucieux de jouer sur les vices de forme pour déjouer les sentences prononcées à leur encontre. Le cas de ces deux malfrats qui en 1963 ont abattu un policier devant un de ses collègues et qui ont réussi à échapper à la peine capitale illustre parfaitement ce travers . Becker a sans doute choisi James Woods par l'intermédiaire de Joseph Wambaugh le scénariste du film qui avait déjà travaillé avec le jeune acteur sur "Bande de flics" de Robert Aldrich deux ans auparavant, film tiré lui aussi d'un de ses romans. Le choix s'est avéré judicieux tellement Woods apporte ce mélange de sauvagerie et de civilité qui charpente le message délivré par Becker. Un grand acteur était né assurément, la suite allait le démontrer même si on aurait pu encore rêvé plus grand pour James Woods qui aurait peut être pu tutoyer les De Niro ou Pacino sans ce physique si inquiétant qui fatalement lui a barré l'accès à certains rôles. De son côté John Savage acteur énigmatique incarne parfaitement le désarroi de ce flic témoin du meurtre de son collègue dont la vie sera gâchée par la longueur d'une procédure qui le ramène en permanence vers une culpabilité qui lui colle à la peau, minant son environnement professionnel et familial. Becker s'y entend à merveille pour articuler le tout avec une première partie magistrale qui nous tient en haleine dans l'attente d'une rencontre que l'on sent inéluctable et tragique , suivie d'une seconde plus conventionnelle consacrée au procès. A signaler la musique parfois envoûtante d'Eumir Deadoto qui accompagne magistralement la montée vers l'acmé de la première partie

Il y a des films qui sont passionnant et intéressant à suivre et d'autres qui sont soit l'un soit l'autre et c'est le cas de Tueur de flics car Harold Becker a un bon scénario vraiment intéressant par contre il ne parvient jamais réellement à rendre son film passionnant. Tueur de flics s'inspire d'une vraie histoire du meurtre d'un policier dans les années 60 (le titre original est The Onion Field car le policier a été tué à proximité d'un champ d'oignons) et les conséquences qui en découlent ; on peut dire que dans sa première partie Harold Becker a vraiment réussi son film (jusqu'à l'arrestation des bandits) mais ce qui suit notamment le procès manque d'intensité et dans la deuxième heure trop d'années sautent d'un coup. Sinon au niveau de l'interprétation c'est vraiment bon en particuliers James Woods qui excelle dans les rôles de personnages sadiques dommage tout de même que Tueur de flics ne teint pas toute ses promesses.

Hormis James Woods qui est excellent on ne retient pas grand chose de ce film. Les autres acteurs ne parviennent pas à rendre leurs personnages intéressants, et la réalisation reste classique. Vite vu et vite oublié...

S’inspirant d’un fait divers tragique, un polar psychologique sombre et inégal, avec des longueurs, mais porté par un casting séduisant, notamment un James Woods assez inquiétant.

Très curieux film de cette fin de décennie 70' qui commence extrêmement bien , à l'instar de "les flics ne dorment pas la nuit" réalisé un peu avant, en 72, mais qui prend une direction totalement inattendue à la moitié du film, ce qui en fait une curiosité et à la fois sa limite.
La force de ce film est son casting et sa construction inhabituelle pour l’époque mais peut déstabiliser (est on dans le nouvel Hollywood ou dans le cinéma classique américain des sixties?). Le discret John Savage qui sortait de "Deer Hunter" est ici très bien, sobre comme l'ensemble de ses prestations (qui s'amenuisent dans les décennies suivantes) et surtout James Woods, qui, à l'opposé, compose un méchant psychopathe manipulateur, est assez jubilatoire pour le spectateur.
Il est interessant de suivre dans la 1ere partie les histoires parallèles des 2 truands puis celles des deux flics spoiler: dont les chemins vont se croiser à peu près au bout d'une heure de film.

spoiler: Le point culminant arrive à ce moment et la tension palpable;

Après, la narration se ramollie un peu, on est plus du tout dans le film de 'flic" et le polar, mais on suit la trajectoire d'un Savage traumatisé qui essaye de survivre à ce qu'il lui est arrivé et d'un Woods qui se transforme petit à petit en avocat de son propre destin et plus du tout le psychopathe du début..
C'est perturbant car on se dit que ça aurait pu être beaucoup plus haletant (la 2eme partie est un peu trop lente) et en même temps c'est totalement inattendu ; Du polar à un drame psychologique, ce film vaut néanmoins le coup d'être découvert , même s'il est un peu passé à côté de ce qui aurait pu être un grand film..

Un film policier de facture classique avec une réalisation classique. L'interprétation de future numéro 1, James woods, en-tête ou Ted danson, de bons seconds couteau aussi, John Savage, Ronny Cox et Christopher Lloyd.

Le chef d'oeuvre d'Harold Becker. Tourné en 1979, The Oignon Field demeure aujourd'hui encore d'une incroyable modernité. Sans doute grâce à ce parti pris du réalisateur de tourner d'une manière quasi documentaire et de laisser sa caméra tourner dans le champ de l'objectivité. Au bout dde deux heures de projection, il demeure ainsi un film d'une rare intensité, d'une froideur implaccable et d'un réalisme sidérant. Loin des thrillers à ficelles et à tiroirs, "Tueurs de flics" se place vers les sommets des films noirs américains. Le scénario, d'une efficacité redoutable, froid comme la glace, est un chef d'œuvre du genre. James Woods est ici éblouissant. Nul doute que Sergio Leone aura vu et revu sa prestation avant de lui proposer "Il était une fois l'Amérique." Un très grand film.

Un superbe polar inspiré d'un fait réel; Ce film est indémodable. Parfaitement réalisé et interprété. Je le conseille à tous.